MW» RÉPUBLIQUE FRANÇAISE CONVENTION NATIONALE Séance du 16 frimaire, l’an II de la République française, une et indivisible. Séance du matin. (Vendredi 6 décembre 1793.) Un secrétaire fait lecture du procès-verbal du 14 frimaire; la rédaction en est adoptée (1). Le citoyen Louis-Xavier Ruffier, canonnier de la garde nationale d’Avignon, blessé de deux coups de balle à la bataille de Sarian, et qui, trois jours après, eut le poignet emporté par un biscayen sous les murs de Carpentras, témoigne à la Con¬ vention nationale qu’il n’en est pas moins animé par l’amour de la liberté; qu’il sut maîtriser sa douleur pour retourner au champ de bataille : il rappelle les vexations que lui a fait éprouver son ancien tyran, ainsi qu’à sa femme et à ses quatre enfants. Il dit avoir fait des avances pour four¬ nir des fusils à l’armée sous Toulon, demande l’examen de ses comptes et certificats, le rem¬ boursement de ses avances, et une place dans les ateliers de la République, où il pourra encore servir par les connaissances qu’il a acquises dans la partie des armes. Insertion au « Bulletin » et renvoyé au comité des secours publics (2). {1} et (2) Procès-verbaux de la Convention , t. 27, p. 1. 1'® SÉRIE, T. IXXXl. Le directeur général provisoire de la liquida¬ tion instruit la Convention nationale que le ci¬ toyen Lefebvre, employé supprimé des ci-devant États de Bretagne, lui écrit qu’ayant acquis les moyens d’exister, il se ferait un reproche d’être à charge à l’État, lorsque tant de bons citoyens ont vraiment besoin de ses secours; en consé¬ quence il renonce à une pension que dix-sept années de service lui donnaient droit de préten¬ dre. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du directeur général provisoire de la liquidation (2). Le directeur général provisoire de la liquidation, au citoyen Président de la Convention natio¬ nale. « Paris, le 12 frimaire l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Je crois qu’il est de mon devoir de donner connaissance à la Convention nationale du désintéressement d’un bon citoyen, dont la modestie relève encore le mérite. « Le citoyen Lefebvre, employé supprimé de la trésorerie des ci-devant Etats de Bre¬ tagne, m’annonce qu’ayant actuellement les moyens d’exister, il renonce à la pension que dix-sept années de services lui donnaient droit (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 2, (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 811. 1