fConveotion uationate.1 AftiGHlVES PARLfâtfEîîTAURES. } fi 359 ouvrir ses secrétaires, armoires et placards à l’effet d’y faire les perquisitions nécessaires conformément à nos pouvoirs, ce qu’elle a fait. Et étant dans son appartement, recherches faites dans son secrétaire, nous y aurions trouvé un sac contenant dix-se£t cent livres, dont partie en écus de six livres et l’autre en louis d’or, laquelle somme die nous a déclaré lui avoir été mise en dépôt par le nommé Le Blond, son charretier, à qui elle appartient, plus une boîte contenant une autre somme de eent cinquante livres à elle pareillement confiée par la nommée Brière, femme de basse-cour de la maison, les¬ quelles sommes avons laissées à la dite veuve Girouardière pour, par le département, en ordon¬ ner ce qu’il appartiendra. Perquisition faite dans toute la maison et autres en dépendant, nous n’y avons trouvé aucune correspondance, ni papiers suspects et avons seulement trouvé dans un des appar¬ tements deux épées à garde d’argent, une à garde de cuivre, et une autre enfin en acier que nous avons saisies pour être remises au dépar¬ tement. Et étant dans la cuisine, nous y aurions trouvé trois fusils doubles, deux pistolets d’arçon et un totalement en acier et un fusil double et un simple dont nous nous sommes emparés aux fins ci-dessus. Et étant entrés maison de l’homme d’affaires de ladite veuve Girouardière, perquisition faite, nous n’y avons rien trouvé de repréhensible ; et étant entrés maison de l’ancien garde où. l’argenterie a été trouvée et ayant interpellé les nommés Roncé, garçon, René Blin, cocher, ledit ancien garde ■et autres domestiques de nous dire et déclarer s’ils avaient connaissance qu’il y eût d’autre argenterie cachée, nous ont tous répondu qu’ils n’en savaient rien. Interpellés séparément du temps où l’ argenterie trouvée avait été enterrée, ont répondu, savoir : Ronsé, qu’il n’avait aucune connaissance du fait ; René Blin a dit qu’il avait mis cette argenterie en terre il y a environ deux à trois mois et que c’était la peur des brigands qui avait déterminé Madame à!a cacher. Interrogé s’il y avait longtemps que le fils émigré avait paru à la maison, a répondu, ainsi que tous les autres, qu’il y avait deux ans environ. Nicolas Moreau, ancien garde, chez lequel a été trouvée l’ argenterie, interrogé s’il avait connaissance qu’ü y en eût d’autre, a répondu que non; sur l’observation à lui faite qu’on en soupçonnait d’autre puisqu’on avait tant pris de précautions de couvrir le lieu d’un grand coffre, il a répondu qu’il n’y en avait point d’autre, et à l’instant on allait se mettre en devoir de faire une nouvelle fouille, ladite veuve La Girouardière a annoncé qu’à côté de l’endroit où il en avait été trouvé il y en avait encore, et à l’instant on y a fouillé. A trois pieds environ de profondeur il a été reconnu qu’un coffre enterré contenait six grands flambeaux d’argent, trois petits ré¬ chauds, douze petites marmites à crème, renfer¬ mées en deux boîtes. Et, ayant fouillé plus bas nous y avons trouvé une caisse dans laquelle se sont trouvées deux grandes soupières ovales avec leurs couvercles et fourreaux d’argent. Et la fouille terminée, ne trouvant plus rien, nous avons interpellé ladite veuve La Girouardière de nous dire si elle n’avait point d’autres effets de son fils émigré cachés ou enterrés. Elle nous a dit avoir plusieurs effets à son usage qu’elle nous a délivrés sur-le-champ, appartenant à son fils émigré, lesquels avons mis dans une caisse que mous avons scellée pareillement et de la même manière que tous les objets mentionnés au présent à l’exception des armes que nous avons seulement marquées et étiquetées afin de les reconnaître. Et étant entrés ès écuries, remises, greniers et granges de ladite maison, perquisi¬ tion faite avec la plus grande exactitude, nous n’y avons rien trouvé. De tout ce que dessus et des autres parts avons rédigé le présent pour servir ce que de raison. Et avons interpellé ladite veuve Girouardière de déclarer si elle entendait signer le présent après lecture à elle donnée, elle a dit qu’elle offrait de signer, et avons signé. A la Freulonnière le treize avril mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an deux de la République; la minute est signée Bricqueville, Girouardière, Pottier et Petange, commissaires. Et ledit jour et an que dessus et des autres parts, nous, commissaires susdits et soussignés, en vertu de nos pouvoirs, avons sommé ladite veuve Girouardière de venir au comité de sûreté du département pour y être entendue, à quoi elle a offert d’obéir. Et à l’instant nous nous sommes mis en marche, escortés des quatre gendarmes et d’un détachement de la garde nationale de Sousligné-sous-Ballon, commandé par le citoyen Grignon, chef du bataillon. A la Freulonnière lesdits jour et an que dessus. La minute est signée Pétangue et Pottier, commissaires. Pour copie conforme à la minute déposée aux archives du district du Mans: Gargant, secrétaire. F. Proclamation (1). Le représentant du peuple dans le département de la Sarthe et autres cireonvoisins, aux ci¬ toyens de ces départements, 8alut et fraternité. Français, De toutes parts les principes triomphent, les esprits s’agrandissent, les préjugés disparaissent, le fanatisme s’éteint et la raison s’élève à la hau¬ teur révolutionnaire. De toutes parts, les hochets de la superstition et de l’ignorance sont brisés et foulés aux pieds par les hommes de la nature et delà vérité. L’or, l’argent et les bijoux exposés dans les temples à la vénération des sots, en sont arrachés par un peuple de sages, et déposés sur l’autel de la patrie. Là, ils se convertissent en sub¬ sistances pour le pauvre, et en monnaie républi¬ caine pour les besoins de l’Etat et la paye de nos soldats. Oui, dans peu, un numéraire abon¬ dant, remis en circulation, nous permettra de retirer enfin tous les assignats. Que les bons républicains s’empressent d’envoyer au creuset révolutionnaire tous ces métaux Inutiles, qui n’ont servi, jusqu’ici, qu’à une vaine et puérile ostentation. Rendons au corps politique le sang nécessaire à sa conservation. Imitons diverses communes de la République, imitons la com¬ mune du Mans qui, redoublant de zèle et d’éner¬ gie à l’approche des brigands de la Vendée, a sagement soustrait à leur rapacité les trésors accumulés depuis des siècles dans nos temples fl) Archives nationales, carton G 278, dossier 737 36C [Convention naiionaie.l ARCHIVES PARLEMENTAIRES. \ brumalre a" ” 1 il novembre 1793 par l’aveugle crédulité, et qui en fait une offrande généreuse à la République. Imitons là petite commune de Conlie qui, par instinct et dans le même temps, s’est empressée d’offrir à la nation le peu de superfluités qu’elle possé¬ dait en ce genre. Que les saints d’or et d’argent, si différents de leurs modèles, dont la plupart avaient vécu dans la plus édifiante pauvreté se hâtent de venir à la barre de la Convention nationale, faire une forte amende honorable, et rendre un hommage sincère à la sans-culotte-rie républicaine. Que nos temples n’offrent plus aux yeux du peuple qu’une majestueuse simpli¬ cité. C’est ainsi que nous nous rapprocherons des principes de l’ancien christianisme, dont tous les sectateurs étaient de véritables sans-culottes, qui ne formaient qu’une seule famille de frères. Ne confondons plus la religion avec le culte, et le culte avec les ministres : La religion n’est que le résultat des devoirs de l’homme; le culte varie au gré des préjugés; mais les ministres, toujours pervers, ont toujours fait, de l’une et de l’autre, l’instrument de leur ambition et de leurs vengeances particulières. Citoyens, dévouons-nous entièrement à la patrie, et la patrie reconnaissante saura pour¬ voir à tous les besoins de ses enfants. Abjurons l’égoïsme et la cupidité; sacrifions les objets de notre vanité à l’intérêt général : que tout ce qui ne nous est pas d’une absolue nécessité, soit consacré à la prospérité de l’Etat, au maintien de la liberté et de la République une et indivi¬ sible. C’est par de semblables sacrifices, et non par de vaines paroles, que nous prouverons notre attachement à la sans-culotterie et au règne éternellement juste de la sainte égalité. Thirion. Au Mans, le vingt -troisième jour du deuxième mois de l’an second de la République une et indivisible. Saffrey, curé de Saint-Jacques de Lisieux, re¬ nonce à son traitement de 3,000 livres et assure ne tenir à l’exercice de ses fonctions qu’autant qu’il pourra être agréable et utile à ses conci¬ toyens. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Saffrey (2). « Je soussigné, convaincu que les besoins de la patrie réclament impérieusement toute la sollicitude, et tous les sacrifices d’un vrai répu¬ blicain et que tout intérêt particulier doit dis¬ paraître devant l’intérêt général, déclare que pénétré de ces sentiments, je renonce au traite¬ ment de 3,000 livres qui m’a été accordé comme curé de la paroisse de Saint-Jacques de Lisieux, né tenant d’ailleurs à l’exercice des fonctions y attachées qu’autant qu’il pourra être agréable et utile à mes concitoyens. « A Lisieux, ce 21 brumaire, l’an II de la République une et indivisible. « Saffrey, curé de Saint-Jacques. » (1) Procès-verbaux de la-Convention, t. 25, p. 272. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 742, Un membre offre et dépose sur le bureau, au nom de Soullard (Poullard), ci-devant vicaire épiscopal de l’Orne, la renonciation à ses fonc¬ tions de prêtre, tous ses titres de ci-devant ecclé¬ siastique, une chemise pour un volontaire, un étui d’argent et une *bague. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Poullard (2). « Du sextidi 26 brumaire, l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Je te prie d’instruire la Convention natio¬ nale que je renonce à l’exercice de mes fonctions de prêtre. Je t’en envoie les lettres et les titres. Je ne me souviendrai de les avoir obtenues que parce qu’elles m’ont procuré d’offrir à ma patrie dans le commencement de la Révolu¬ tion, un gage de mon attachement et de ma docilité, en lui prêtant mon serment. C’est encore une preuve qu’on a menti à la probité, lorsqu’on a dit qu’il suffisait d’avoir été prêtre pour être toujours un mauvais républicain. « Je joins à mes lettres de prêtrise une che¬ mise que je destine pour un de mes frères qui sont sur les frontières. De temps en temps je me propose de renouveler cette offrande. Je ne m’en garderai que ce qu’il m’en faut à peu près pour attendre la troisième réquisition; car j’en suis, et alors je compte bien sur tout ce que j’ai de courage, de forces pour vaincre ou périr à mon tour en défendant mon pays et ma liberté. « Je dépose encore sur l’autel de la patrie un étui d’argent et une bague de peu de valeur, il est vrai, mais que je donne de bien bon cœur, parce qu’ils sont les deux derniers hochets qui me restent de la très ridicule vanité de l’ancien régime. Il ne faut, à un véritable républicain que du pain, du travail et du patriotisme. « Poullard, ci-devant vicaire épiscopal du département de l’Orne, aujourd’hui répu¬ blicain français et républicain monta¬ gnard. » Les administrateurs et procureur syndic du district de Clermont-Oise annoncent à la Con¬ vention nationale, que sans faire de phrases ils vendent continuellement les biens des scélérats qui voulaient river nos fers : « Aujourd’hui, 22 bru¬ maire, disent-ils, 24 lots de terres labourables et préestimés 7,355 livres ont été vendus 20,985 li¬ vres; ils ont terminé cette vente par l’air patrio¬ tique, dont un des refrains dit : Nous vendrons vos châteaux jolis, Vous irez bâtir, mes amis. Des châteaux en Espagne. La Convention décrète la mention honorable et l’insertion au « Bulletin » (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 272. (2) Archives nationales, carton F*“ 890, dossier Poullard. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 272.