10 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sité du citoyen Lavie, domicilié à Tréon, qui, instruit de l’indigence d’une mère de quatre enfans dont le mari est à la défense de la patrie, lui abandonne quoique sa fortune ne soit pas considérable, huit mois d’arrérages d’une pension de 175 L qu’il reçoit de la République, et la jouissance de cette pension tant que son mari sera à l’armée; et à son retour, dit-il, j’en fais don à la nation. Le citoyen Lavie s’oblige de plus, de payer la contribution mobiliaire due par rapport à cette pension, tant qu’elle sera payée à cette mère indigente. Insertion au bulletin, et renvoi au comité des Domaines nationaux (4). L’agent national du district de Dreux, département d’Eure-et-Loir, transmet à la Convention le trait suivant : Le citoyen Paris, domicilié à Tréon, district de Dreux, instruit de l’indigence d’une mère de quatre enfans dont le mari est à la défense de la patrie, lui abandonne, quoique sa fortune ne soit pas considérable, huit mois d’arrérages d’une pension de 165 (sic) livres qu’il reçoit de la République, et la jouissance de cette pension tant que son mari sera à l’armée : « à son retour dit-il, j’en fais don à la nation, et en outre je m’oblige, tant que la dite pension sera payée à cette citoyenne d’acquitter la contribution mobiliaire dont je suis chargé par rapport à ladite pension. » (5) 4 Les jeunes citoyens, réunis en société d’instruction de la commune de Cognac [département de la Charente], félicitent la Convention nationale sur ses travaux et sur son courage contre les nouveaux Catilina et leurs complices. Mention honorable et insertion au bulletin (6). [Les jeunes citoyens de la commune de Cognac, réunis en société d’instruction à la Convention nationale, s.d.] (7) Liberté Egalité ou la Mort Citoyens Représentants. L’enthousiasme de l’amour de la liberté fait que nous nous empressons d’unir nos vœux à ceux de nos pères et que nous vous félicitons sur vos lumières, vos sublimes travaux, et sur l’énergie que vous aves développé en foudroyant les nouveaux Catilina dont les projets (4) P.-V, XLV, 168. (5) Bull., 24 fruct. C. Eg., n° 754. Hésitation sur l’orthographe du nom du donateur : ici, il est nommé Pavie; M. U., XLIII, 408. (6) P.-V., XLV, 168. (7) C 320, pl.1318, p.l. liberticides nous ont fait frémir d’horreur, en apprenant que de nouveaux fers nous étaient préparés. Quils tombent sous le glaive de la loy, les monstres qui comme eux auroient assés de témérité et de barbarie pour vouloir asservir le peuple français. Nous sommes jeunes encore, citoyens représentants, mais en vain chercherait-on à égarer notre opinion prononcé pour le maintien de la République, en vain l’arristocratie chercherait-elle à renaître de ses cendres, en vain les tyrans coalisés sont ils armés contre nous; la Liberté ou la Mort : voila le cri de nos pères, la Mort ou la Liberté, voila le notre et si nous versons des larmes de douleur c’est que nos bras sont trop foibles pour aller porter le trépas dans le cœur de tous les despottes; mais nous prenons l’engagement solennel de venger nos frères morts pour la défense de nos droits dès que nous pourons manier les armes. Sans Liberté point de Bonheur. Ollivico, président, Théodore Robin, Cailleau, secrétaires. 5 La société populaire de Seyssel, département de l’Ain, rend compte à la Convention nationale de la situation pénible dans laquelle elle s’est trouvée; elle annonce que, depuis la disparition des suppôts de la tyrannie, elle jouit de la tranquillité. Mention honorable, insertion au bulletin (8). [La société populaire de Seyssel, district de Bel-ley, à la Convention nationale, fait en séance, au Temple de Seyssel, le 10 fructidor an II] (9) Représentans Il est donc arrivé pour le département de l’Ain, ce moment où Justice, Vertu, et probité ne seront plus de vains mots pour luy, et où ses vertueux habitans dégagés de l’oppression dans laquelle ils gémissaient sous la tirannie des intrigans, mettant à profit les pénibles travaux de la Représentation nationale, pourront la seconder, et servir sans crainte, la Chose Publique. Vous le savés Citoyens Représentans, l’Ain fut un des départemens de la République, où la révolution s’opéra aussitôt sans troubles, et sans commotion, il fut recommandable pour son empréssement à éxécuter les loix. Lorsque par une fatalité inconcevable des soi-disants et nouveaux patriotes ayant donné a plein collier dans le fédéralisme, puis vou-(8) P.-V., XLV, 168. (9) C 320, pl. 1318, p. 2. Résumé de la lettre au Bull., 26 fruct. (suppl.); Ann. Pair., n° 621. 11 SÉANCE DU 23 FRUCTIDOR AN II (9 SEPTEMBRE 1794) - N* 6 lant se laver de cette honteuse tache se mirent à crier qu’ils étaient patriotes de 1789 et les seuls, étourdissant ensuite le peuple, cherchèrent à lui arracher la confiance de ses vrais amis, et surprenants par leurs vociférations et leur ruses la religion de quelques uns de vos délégués dans les départemens trouvèrent adroitement le moyen de faire arracher des vertueux citoyens de differentes places, et fonctions pour en faire leur propre patrimoine, et celui de leurs adhérans; Ils en étaient là, et pour se soutenir dans les différents postes usurpés, ils ont intrigué, clabaudé, fait le nombre de patriotes du département petit, il ni avoit plus, selon eux de patriotes que ceux qui crioient qu’ils l’étoient, tous les autres étaient des intrigans, des modérés, des aristocrates, et les représentans qui ont voulu faire le bien, ont été calomniés. Ces tirans modernes profitans de la prépondérance que leur donnoient les emplois qu’ils avoient usurpés, menaçoient, faisaient incarcérer, et trembler quiconque paraissoit mé-contens de cet ordre désorganisateur; ou qui ne voulait pas se ranger du même partis. Ils avoient trouvé le moyen d’abattre l’énergie des autorités constituées, et des sociétés populaires, on les a vu eux et leurs émissaires parcourir les communes pour découvrir les citoyens les plus énergiques et ceux qui par-loient le plus souvent, la destitution ou la détention étoient bientôt le partage de ces derniers. Enfin la tiranie était à son comble. Osoit-on se plaindre de toutes ses vexations aux Pères de la Patrie, aux Représentans d’un peuple libre, on était honnis, il se faisait des recherches pour découvrir les rédacteurs, et les communes qui ont été assés osées, ont été menacées de privation de subsistance. Un massacre de détenus était projetté, une guerre civile était prette à éclater. Voila citoyens Représentans le tableau de l’hideuse situation du département de l’Ain, à l’epoque de l’heureuse découverte de l’infame conspirateur Robespierre et compagnie. Mais à quelque chose, malheur fut bon. Nos cris arrêtés, et étouffés en route sont enfin parvenus jusqu’à vous, vous avés dit, et déjà l’aurore de meilleurs jours commence à paraitre sur les montagnes de l’Ain, déjà semblables aux frimas qui après avoir glacé et rendu la campagne stérile, se dissipent au premier rayon du soleil, les intrigans, les agitateurs et les suppôts de la tirannie commencent à disparaitre de la surface de la terre qu’ils souillaient et étouffer leurs réunions dans les sombres réduits ou ils avaient enfouis la vertu; et déjà le département semble un nouveau monde rempli de matelots qui viennent d’échapper à la tempête et au noffrage. C’est en vain que semblable au serpent, cette vermine du genre humain se sentant frappée, se repliera en tout sens, et redoublera ses cris; c’est en vain que selon leur coutume ils crieront à l’injustice et à l’aristocratie ils ne doivent pas esperer d’échaper comme la lre, la 2e et même la 3e fois, a la justice qui les attend; c’est encore en vain qu’ils s’épuiseront a calomnier et avilir la Représentation nationale, dans quelques unes de ses parties, comme ils l’ont fait précédamment, Robespierre et sa clique ne sont plus. Frappés, qu’un exemple terrible fasse rentrer dans la poussière, l’intrigue et ceux qui s’en servoient pour tiranniser leurs concitoyens et les rendre esclaves, ceux qui sous le manteau affecté de patriotisme, servoient les ennemis de la Chose publique, et voulaient la perdre, sans ces patriotes nouveaux, ces patriotes de bouches, et avant eux la machine républicaine allait à merveille, elle a souffert sous leur despotisme avec eux elle périrait. Les vrais patriotes loin de vouloir despoti-ser, tiranniser s’occuper de vexation de querelles et d’inimitiés particulières ( mot illisible) tous leurs efforts contre les aristocrates ces vils ennemis de la Liberté et de l’Egalité qui tuent l’interieur, et contre la ligue de l’exte-rieur. Voila, citoyens Réprésentans, l’expression des sentimens de la société populaire de Seys-sel qui en a tant souffert de la part de cette horde tirannique pour avoir déjà osé vous dire la vérité. Fait en séance tenue au temple de Seyssel, le décadi dix fructidor, an deux de la République une, indivisible et démocratique. Vive la République! Vive la Convention! Environ 69 signatures sans indication de titres ni fonctions 6 La société populaire de Chabons, département de l’Isère, écrit à la Convention qu’encore une fois elle a sauvé le peuple, le 9 thermidor, en étouffant en un jour la plus alarmante des conspirations; elle annonce que son bureau se couvre de dons civiques destinés à construire un vaisseau, et invite la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (10). [La société populaire de Chabons, district de la Tour-du-Pin, le 30 thermidor an 77] (11) Egalité, Liberté, Fraternité ou la Mort Mandataires du peuple, Il n’est pas étrange que les majestés de l’Europe, glacées d’effroi, par la toute puissance de nos bayonnettes; frémissantes plus encore du progrès des lumières, du réveil prochain de tous les peuples fassent mouvoir leurs ressorts ordinaires, le fer assassin, l’or, (10) P.-V, XLV, 168. (11) C 320, pl. 1318, p. 3. Copie de la lettre a été adressée aux Jacobins (C 320, pl. 1318, p. 4) le 13 fructidor. Mentionné dans Bull., 26 fruct. (suppl.).