330 [Convention nationale. | ARCMVBS PARLEMENT Mû ES. | f} SSSbwV» Commune-Affranchie, le 15 frimaire, l’an II de la République française, une, indivisible et démocratique. Les représentants du peuple : Collotd’Herbois, Fouché, Albitte, Laporte. Enregistré le 18 frimaire l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible, ouï le sub¬ stitut du citoyen procureur général syndic. Gtütot, secrétaire générai. III. Lettres du représentant André Dumont, ENVOYÉ DANS LES DÉPARTEMENTS DE LA Somme, du Pas-de-Calais et de l’Oise, PAR LESQUELLES IL ANNONCE QUE L’ARBRE DE LA LIBERTÉ A ÉTÉ SCIÉ PENDANT LA nuit a Amiens (1). Suit le texte de ces pièces d'après les origi¬ naux gui existent aux Archives nationales (2). André Dumont, représentant du peuple dans les départements de la Somme, du Pas-de-Calais et de l'Oise, à la Convention nationale. « Amiens, le 8e jour de la 2e décade du 3e mois (frimaire) de l’an II de la République française, une, indivisible et impérissable. « Citoyens collègues, «' Les rebelles de la Vendée ont ici des agents; on s’est, cette nuit, permis un attentat affreux dont j’espère découvrir les auteurs. J’ai mis la garnison sur pied; 7,000 hommes sont sous les armes, les 19 vingtièmes de la ville sont désolés qu’un tel crime ait été commis ; la géné¬ rale bat, les visites domiciliaires se font ; depuis trois jours les étrangers abondaient, j’ai donné l’ordre de les arrêter; tous les citoyens concou¬ rent à l’effet des mesures. A quelque chose malheur est bon, il en résultera la punition des coupables; j’exterminerai ces partisans du la Vendée. « Salut et fraternité. « Dumont. » (1) Les lettres d’André Dumont ne sont pas men¬ tionnées au procès-verbal de la séance du 21 fri¬ maire; mais on en trouve des extraits dans les comptes rendus de cette séance publiés par tous les journaux de l’époque. En outre, en marge de l’ori¬ ginal qui existe aux Archives nationales, on lit la note suivante : « Insertion au Bulletin. Renvoyé aux comités de Salut public et de sûreté générale le 21 frimaire, 2e année républicaine. Roger Dueos secrétaire. » (2) Archives nationales, AFn 143, plaquette 1139, pièce 24; Moniteur universel [n° 83 du 23 frimaire an II (vendredi 13 décembre 1793), p. 334, col. 1 ] ; Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 449, p. 296); Bulletin de la Convention du 1er jour de la 3e décade du 3e mois de l’an II (mercredi 11 décembre 1793); Aulard ; Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 259. André Dumont, représentant du peuple dans les départements de la Somme, du Pas-de-Calais et de l'Oise, à la Convention nationale (1)'. « Amiens, le 8e jour de la 2e décade du 3e mois (frimaire) 7 heures du soir, de l’an II de la République française, une, indivisible et impérissable. « Ce dont je vous entretenais il y a six heures se découvre; ce sont des étrangers arrivés ici, qui cherchaient à fomenter le trouble. Mais j’ai tendu mon large filet et j’y prends tout mon gibier de guillotine. Je vous le répète-, les ci¬ toyens de cette ville se montrent bien, soyez tranquilles, la punition suivra le crime, les scé¬ lérats ne s’attendaient pas à être encagés; patience, ça ira; ils voulaient frayer un chemin aux rebelles, mais ils ne leur frayeront que celui de la mort. « Ne prenez aucun parti contre la ville, ce serait décourager les patriotes ; le coup ne vient sûrement pas des citoyens d’Amiens; comptez sur mon zèle et demeurez certains que je déjouerai sans peine ces nouveaux complots, Je ne combats qu’avec les armes du peuple, et il applaudit à mes opérations. Je méprise les prêtres, mais je ne les bats qu’avec le ridi¬ cule. Si le salut de la patrie dépendait d’Amiens et des départements que je parcours, je dirais : la République est sauvée. « Dumont. » Arrêté (2). La République ou la mort. André Dumont, représentant du peuple dans les départements de la Somme, du Pas-de-Ca¬ lais et de l’Oise, profondément indigné de l’at¬ tentat horrible commis cette nuit près le temple de la vérité, où on scia et enleva l’arbre de la Raison, arrête : 1° Que toutes les autorités constituées s’as¬ sembleront sur-le-champ, et feront faire les plus promptes perquisitions pour découvrir les auteurs de ce crime affreux et faire tomber sur eux le glaive de la loi ; 2° Que les coupables seront punis de mort sur le lieu même où le crime a été consommé. Et attendu qu’il est indispensable de sévir avec la plus grande rigueur, pour arrêter les progrès de cette infernale conspiration fomen¬ tée par les prêtres et les fanatiques. Arrête : Art. 1er. « Tout homme ci-devant connu sous le nom de prêtre, bedeau, suisse, chantre et autres de (1) Archives nationales, AFn 143, plaquette 1139, pièce 26; Moniteur universel (n° 83 du 23. frimaire an II (vendredi 13 décembre 1793), p. 334, col. 1]; Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 449, p. 296); Bulletin de là Convention du 1er jour de la 3e décade du 3e mois de l’an II (mercredi 11 décembre 1793); Aulard : Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 259. (2) Archives nationales, carton AFir 143, p>a quette 1139, pièce 25.