SÉANCE DU 1er FRUCTIDOR AN II (18 AOÛT 1794) - N° 1 259 Continués de veiller sur la chose publique, de déjouer les intrigues des conspirateurs, et le peuple français triomphera de tous ses ennemis. Car vainement l’Europe conjurée essayeroit-elle de le remettre sous le joug; tous ses efforts n’aboutiront qu’à instruire l’univers qu’un peuple devient libre quand il veut l’être. Vive la République ! Serieys, Latapie, Laval, Dezès, Delzons, Del-zorts (commre nat.). Mention honorable, insertion au bulletin (1). Q [Les admin™ du distr. révol. de Montagne-sur-Mer (2), à la Conv.; Montagne-sur-mer, 25 therm. II] (3) Citoyens représentans, Dès l’instant que l’on a appris à Montagne-sur-Mer la nouvelle de la conspiration qui a été déjouée dans la nuit du 9 thermidor, ça été un besoin pour nous d’exprimer notre indignation contre les Catilina modernes et d’applaudir au courage et à l’énergie que la Convention nationale n’a cessé de déployer aux yeux de l’univers qui ne la contemple pas sans étonnement. Aucun papier public n’ayant fait mention de notre adresse, nous craignons que la malveillance ne l’ait empêchée de parvenir jusqu’à la représentation nationale, pour prétexter ensuite que nous avons gardé un coupable silence sur un des plus beaux événements de la révolution française. Les registres de l’administration constateront le contraire dans tous les tems et prouveront aux malveillans confondus que dans des momens de crise nous avons toujours été des premiers à nous rallier aux vrais principes, à défendre l’unité et l’indivisibilité de la République et à reconnaître la Convention nationale comme centre unique du gouvernement révolutionnaire, à oublier les hommes pour ne voir que les choses, et à appeller la juste sévérité des loix sur la tête de tout scélérat qui oserait tenter d’établir une domination quelconque sur les débris de la souveraineté nationale. A bas les tyrans, périssent tous les traîtres ! Vive à jamais la République ! La liberté, l’égalité, la fraternité ou la mort ! Ch. Prévost, Demoncheaux ( agent nat. provis.), Dryvincourt, Prévost-Lebas, Prioux (secret.). Mention honorable, insertion au bulletin (4). (1) Mention marginale du 1 er fruct. signée P. Barras. (2) Pas-de-Calais. (3) C 319, pl. 1299, p. 22. Mentionné par B ", 3 fruct. (suppl1). (4) Mention marginale du 1 er fruct. signée P. Barras. r [Les admin™ du départ ‘ du Lot aux représentans du peuple français; Cahors, 19 therm. II] (1) Représentans, Le complot le plus affreux étoit ourdi contre l’indépendance nationale. Des Cromwels modernes vouloient usurper l’autorité. L’oeuil observateur avoit apperçu ce projet liberticide : l’oppression des patriotes, les figures sourcilleuses des contre-révolutionnaires de toutes les couleurs déridées, l’espoir et l’audace qui bril-loient tour à tour sur leurs fronts, n’en étoient-ils pas des signes certains ? Mais c’est en vain que les patriotes étoient en sentinelle pour en découvrir les chefs infâmes. C’est à vous qu’il appartenoit de les démasquer. C’est à vous qu’il étoit réservé de les montrer dans leur nudité et dans leur turpitude, ces scélérats qui vouloient donner des fers à leur patrie au nom de la vertu et de la probité. Déjà leur supplice a expié leurs forfaits. Ce grand exemple de justice nationale apprendra à tous les ambitieux que la roche Tarpéïenne est leur terme inévitable. Que vous étiez grands, législateurs, le jour où vous jurâtes à l’envie, sur un volcan de conspiration, ou de mourir, ou de sauver la liberté ! Par ce dévouement généreux vous avez attachés une nouvelle collonne à son édifice. Nous sçaurons, comme vous l’avez dit, ne plus connoître les personnes. Nous n’admettrons que les principes. Nous nous méfierons des hautes réputations : une trop longue expérience ne nous a-t-elle pas appris que les Pitt et les Cobourg distribuoient les renommées de patriotisme ? Vous avez fait un acte d’énergie qui vous honore à jamais, mais il vous reste encore d’atteindre touts les Robes-pierres subalternes des départemens, qui se vendent tour à tour à toutes les factions qui se succèdent. L’énergie n’est pas accidentelle en vous; elle vous est propre, puisqu’elle ne sçauroit être que l’effet d’un amour profond pour la liberté. Nous espérons donc que vous achèverez le grand œuvre que vous avés commencé depuis long-tems. Vous délivrerés la République de toutes les factions et de tous les factieux. Nous vous jurons de mourir, s’il le faut, pour seconder vos travaux. Nous vous invitons de rester à votre poste jusqu’à ce que vous aurez anéanti tous les tyrans, tous les Cromwels, tous les Catilina et tous les ennemis de la souverainneté du peuple. Salut et gloire à la Convention nationale et à tous ceux qui ont partagé ses dangers dans les journées des 8 et 9 thermidor. Valette, Guilhet, Secontal fils, Valéry, Lacas-saigne, Calle, N. Gamassieux. Mention honorable, insertion au bulletin (2). (1) C 319, pl. 1299, p. 26. Mentionné par B‘n, 3 fruct. (suppl l). (2) Mention marginale du 1 er fruct. signée P. Barras.