SÉANCE DU 11 BRUMAIRE AN III (1er NOVEMBRE 1794) - N° 8 265 d [La société populaire d’Amboise à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III ] (22) Liberté, Egalité. La République ou la mort. Citoyens Representans Aucune espece de tirannie ne peut convenir a des hommes libres, celle des monstres que votre énergie a terrassés au 9 thermidor et celle des Capets nous sont également en horreur. La justice, la vertu, la liberté voila tout ce que nous aimons; les droits de l’homme dans toute leur intégrité voila ce que nous recherchons et nous trouvons tout cela dans l’immortelle adresse que vous venez de faire au peuple francois, non seulement donc nous nous empressons d’adhe-rer aux principes quelle renferme, mais nous vous jurons qu’ils ont toujours été les nôtres et nous les professerons jusqu’à la mort comme les bases de tout pacte social. Que des ambitieux, des dominateurs voyant échapper de leurs mains impures le sceptre d’airain qu’ils avoient usurpé, vous parlent encore de terreur ; nous, nous ne la voulons plus erigée en sistème de gouvernement. Ce mobile est trop facile a renverser, nous en voulons un bien plus durable, bien plus favorable a la cause de la liberté, celui de la justice et de la vertu. Vous les avez réellement mises à l’ordre du jour, conservez les y toujours, restez à votre poste, maintenez fermement le gouvernement révolutionnaire, faites rechercher et punir tous les hommes qui par leurs crimes ont voulu deshonorer la plus belle révolution du monde, faites regorger tous les dilapidateurs des deniers publics, encouragez les sciences et les arts, faites fleurir le commerce qui seul peut ramener l’abondance dans le sein de la Republique, ne laissez jamais reparoitre l’exageration et l’immoralité. Nous n’avons jamais craint ici et nous ne redouterons jamais les aristocrates. Nous vous répondons au surplus que nos yeux seront toujours ouverts sur eux et que leurs efforts s’ils ont la folie d’en tenter viendront se briser contre notre surveillance et notre amour ardent pour la révolution. Vive la Republique, Vive la Convention nationale, tels seront toujours nos refreins chéris. Krompen Latonne, président, 45 autres signatures. e [Les membres composant le tribunal du district dAuxerre à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an III] (23) (22) C 325, pl. 1407, p. 9. (23) C 323, pl. 1388, p. 26. Liberté, Égalité ou la mort. Citoyens représentans, Vous avez proclamé solemnellement dans votre adresse au peuple françois, les vrais principes de la morale publique et ceux de la morale privée. Nous y adhérons de toute la force de nos âmes et nous partageons la joie des bons citoyens. Le voile de terreur étendu par Robespierre sur la france entière est levé; le régime barbare qu’il avait introduit et qui pesoit indistinctement sur les vrais patriotes et sur les ennemis de la révolution a fait place au règne de la justice et de sa confiance. Désormais les vertus et les talens ne craindront plus de se manifester parce que le tyran qui en redoutait l’influence et qui en avait juré la destruction, n’existe plus. Nos divisions seules pouvoient alimenter l’espoir coupable des ennemis de la République, et vous avez fait de tous les français une famille de frères dont rien ne pourra troubler l’invincible union. Citoyens Représentans, en rétablissant le régné de la justice et des moeurs, vous enlevez aux puissances coalisés leurs demieres et leurs plus puissantes ressources; vous donnez une nouvelle existence aux amis de la patrie, vous réduisez à la honte d’une impuissance absolüe, ceux qui seraient assez stupides pour regretter leurs anciennes chaines et vous marchez à grands pas vers le but désirable où la République consolidée pour jamais et universellement reconnüe, il nous sera permis de jouir des douceurs de la paix et de tous les avantages d’un gouvernement établi sur les bases sacrées de la liberté et l’égalité. Gueron et 5 autres signatures. f [La société populaire et montagnarde de Besançon à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an III] (24) Citoyens Réprésentans Votre adresse au peuple français a excité dans notre société et ses tribunes remplies, la plus vive satisfaction; les principes que vous y manifestés procureront le bonheur et la gloire de la République; notre première délibération ensuite de sa lecture, a été de vous présenter l’hommage de notre reconnoissance, et l’assurance de notre attachement et notre entier dévouement à la Convention nationale ; la seconde que cette adresse seroit lue à quatre séances consécutives pour empreindre dans l’ame des hommes justes, patriotes et humains, la tranquillité et la satisfaction intérieure dont ils n’ont pas joui depuis un assez long intervale de tems, et dans l’ame des traitres, des faux (24) C 325, pl. 1407, p. 10.