SÉANCE DU 5 BRUMAIRE AN III (26 OCTOBRE 1794) - Nos 6-8 89 les rois coalisés voudroient ensevelir la République ; ils ne triompheront pas : vous êtes à votre poste. Suivent les signatures (31). 6 La société populaire de Liancourt, district de Clermont-Oise [Oise], offre à la Convention nationale une somme de 243 L pour soulager les veuves et orphelins des ouvriers qui ont péri à l’explosion du magasin de Grenelle. Mention honorable, insertion au bulletin (32). 7 Le citoyen Pougens fait hommage à la Convention nationale de ses Essais sur divers sujets de physique, de botanique et de minéralogie; de son Vocabulaire; de nouveaux privatifs Français, de la traduction d’un voyage de Forster, compagnon de Cook et d’un plan manuscrit d’un dictionnaire complet de la langue française. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité d’instruction publique (33). 8 Le représentant du peuple Calés écrit de Dijon [Côte-d’Or], pour faire cesser les impressions défavorables qu’on avoit répandues sur cette commune relativement à son adresse à la Convention : cette commune applaudit au décret sur les sociétés populaires et est prête à soutenir la représentation aux dépens de son existence. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (34). Clauzel lit la pièce suivante (35) : (31) Bull., 10 brum. (suppl.). (32) P.-V., XL VIII, 60. C 323, pl. 1378, p. 17. Mention en marge de la réception du don par Ducroisi, le 6 brumaire an III. Bull., 8 brum. (suppl.). (33) P.-V., XL VTII, 60. Voir ci-dessous Arch. Parlement., 5 brum, n° 42. (34) P.-V., XL VIII, 60. (35) Débats, n° 763, 509-510. Moniteur, XXII, 355. [Le représentant du peuple Jean-Marie Calés dans le département de la Côte-d’Or, à la Convention nationale, le 1er brumaire an III ] (36) Citoyens Collègues, Les espérances que les ennemis de la Convention et de la tranquillité publique avoient fondées sur Dijon, sont vaines et chimériques ; cette ville ne renferme, en général, que des amis de la Convention; qu’ils renoncent à leurs coupables espérances, ceux qui croyoient élever à côté de la Convention un puissance rivale, et qui se flattoient de l’organiser de manière à étouffer le voeu du peuple, en faisant entendre une autre voix en son nom. Vous venez de pulvériser ce système qui pré-sentoit au peuple le scélérat comme un homme vertueux, l’intrigant sous le nom de patriote, et le contre-révolutionnaire, comme l’ami chaud et le soutien unique de la révolution. La ville de Dijon applaudit à votre décret sur les sociétés populaires. La Convention va recevoir des adresses de toutes les sections, qui lui prouveront qu’elle n’a pas d’ennemis ici, si ce n’est dans les cachots. Elle verra que l’adresse de la société populaire de Dijon n’étoit point dirigée dans le sens qu’on a voulu lui donner : on entendoit se plaindre de quelques élargissements ordonnés mal à propos; ces élargissements avoient fait répandre le bruit que la Convention vouloit élargir tous les aristocrates, pour voir quel effet leur détention auroit produit sur leurs senti-mens, sauf à les renfermer s’ils n’en avoient point profité. J’ai détruit cette erreur trop grossière pour résister à mes assertions ; j’ai assuré que la Convention ne vouloit bannir la terreur du milieu du peuple, que pour la garder toute entière pour ses ennemis ; mais qu’elle étoit persuadée que l’aristocrate étoit incorrigible, et qu’elle ne composoit pas avec lui. Mille cris de joye se sont de suite mêlés à des applaudissements nombreux ; les bénédictions du peuple se sont élevées vers ses Représentans ; On a hautement désavoué le sens dans lequel l’adresse de Dijon avoit été prise, et voici la profession de foi qu’on a faite : Nous soutiendrons la Convention au péril de la vie ; elle doit faire la loi, la faire par sa majorité ou son ensemble; et cinq à six individus n’ont pas le droit de substituer leur volonté à la sienne : nous ne reconnoîtrons aucune puissance rivale, nous maintiendrons l’exécution des loix; le peuple parlera en masse ou en majorité, et quelques individus ne se diront pas la commune de Dijon. Voilà les sentimens dans lesquels sont rédigées les adresses des sections de Dijon; je ne parle pas de la société populaire, elle n’est ici que le peuple lui-même, et non un corps, une (36) C 323, pl. 1376, p. 22. Bull., 5 brum; Ann. R.F., n° 35; Ann. Patr., n° 664; C. Eg., n° 799; J. Perlet, n° 763; J. Fr., n° 761; Mess. Soir, n° 800; M.U., XLV, 89 et 100-101; Gazette Fr., n° 1028; F. de la Républ., n° 36; J. Mont., n° 13; Rép., n° 36; J. Paris, n° 36.