136 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 28 Des députations des Sociétés populaires de Chartres (1), de Metz (2), d’Alençon (3) , de Chaumont (4), les vétérans invalides, les citoyens des sections des Invalides, de l’Homme-Armé, des Amis de la Patrie, des Lombards et de Lepeletier, sont successivement admises à la barre, et y prononcent des discours énergiques, dans lesquels elles félicitent la Convention sur ses immortels décrets, sur la découverte et la punition des conspirateurs et témoignent leur indignation contre les scélérats qui ont voulu assassiner la représentation nationale dans les personnes de Collot-d’Herbois et Robespierre, et jurent d’imiter le courageux Geoffroy en faisant un rempart de leurs corps aux représentans du peuple (5) . a L’ORATEUR de la Sté popul. de Chartres : La Société populaire de Chartres a frémi d’indignation et d’horreur, en apprenant que les représentans du peuple se trouvent encore exposés aux poignards d’assassins contre révolutionnaires, à la haine implacable que les fanatiques et les traîtres portent aux montagnards; elle a répété avec un enthousiasme toujours nouveau les bienfaits de la Montagne, elle a mis au nombre de ses plus grands bienfaits le gouvernement révolutionnaire. Et tous les sans-culottes qui la composent se sont réunis extraordinairement pour jurer qu’ils mourraient mille fois avant de souffrir qu’il fût porté la plus légère atteinte à la représentation nationale. C’est au nom de cette Société que nous venons vous assurer du dévouement le plus entier qui a éclaté dans cette séance attendrissante. Ces sentimens que nous partageons avec nos frères de Paris et tous les sans-culottes de la République doivent faire trembler les traîtres et les despotes. Vive 1a Montagne, vive la République une et indivisible (6) . b L’ORATEUR de la Sté popul. de Metz : Représentans d’un peuple libre, L’audace et le crime sont donc à l’ordre du jour chez les ennemis de la République ! Un nouvel attentat vient d’être commis dans la personne de deux de nos représentants. (1) Eure-et-Loir. (2) Moselle (Auj. Meurthe-et-Moselle). (3) Orne. (4) Haute-Marne. (5) P.V., XXXVIII, 206. Débats, n° 618, p. 149; J. S.-Culottes, n° 470; C. Eg., n° 651; Audit, nat., n° 615; Feuille Rép., n° 332; J. Lois, n° 610; M.U., XL, 190; Mess, soir, n° 651; J. Fr., n° 614; J. Perlet, n° 616; Bln, 28 prair. (1er suppl*). (6) C 306, pl. 1158, p. 1. Signé : Bataille, Braquet. Bln, 13 prair. (1er suppl4). Quoi ! il existe encore des complices de l’infâme Corday; Eh bien, qu’ils tremblent ces scélérats car le glaive de la loi pèse sur leurs têtes. Que le gouvernement révolutionnaire qui a mis la terreur dans l’âme de tout conspirateur, les frappe à la fois. Que l’échafaud et la Guyane française purgent dans une décade, la terre de la liberté de tous les monstres qui, depuis longtemps trament contre le peuple et sa représentation. Législateurs, inébranlables dans nos principes, nous saurons venger les défenseurs du peuple, comme nous avons juré de maintenir la liberté et l’égalité. Et toi, républicain Geoffroy, en faisant ton devoir, tu trouves des jaloux parmi ceux qui ont promis de faire triompher la République. Nous vous répétons encore, Législateurs, purgez pour toujours le territoire français des monstres qu’il cache dans son sein. Vive la République ! (1) . c L’ORATEUR de la Sté popul. d’Alençon : Citoyens représentans, Nous venons, au nom de la Société populaire d’Alençon verser dans votre sein des sentimens de respect, d’admiration et de reconnaisance. En immolant le tyran, vous avez conquis la patrie, en vouant à la mort les factieux, vous l’avez sauvée; en proclamant l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, vous l’avez rendue impérissable; jours de bonheur et de gloire ! Le feu sacré de la liberté a brûlé le despotisme; la raison de détrôné les préjugés; le mensonge a disparu devant la vérité; le vice a fait place à la vertu. O vous, tyrans de l’Europe qui vous efforcez de renverser la République française, que vous êtes insensés ! Songez donc que la Convention nationale a juré de la maintenir. Vous l’assassinerez, dites vous ...Eh bien, ses vertus nous resteront et nous serons libres encore. Mais non ! tous les yeux sont ouverts sur les traîtres, et les parisiens sont là. Courageux peuple de Paris, les sans-culottes d’Alençon sont aussi patriotes que toi; mais ils n’ont pas comme toi le bonheur de couvrir de leurs corps nos dignes représentans. Vivez, Législateurs, vivez pour la destruction entière de la tyrannie; vivez pour le triomphe de la liberté et de l’égalité, et restez à votre poste jusqu’à ce que la nouvelle Carthage soit anéantie. Perfides Anglais, lâches autrichiens, nous vous jurons une haine éternelle (2) . d L’ORATEUR de la Sté popul. de Chaumont : Fondateurs de la République, Grâces vous soient rendues ! Vous avez pro-(1) C306, pl. 1158, p. 16, daté du 8 prair. et signé Lajeunesse (présid.), Du Preuil (secrét). Bin, 12 prair. (suppl4); J. Univ., n° 1652; C. Eg., n° 654. (2) C 306, pl. 1158, p. 24. Signé : Dugas-Lamorre, Plenan, Trumeau, Quilhet. Bin, 13 prair. (2e suppl4). 136 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 28 Des députations des Sociétés populaires de Chartres (1), de Metz (2), d’Alençon (3) , de Chaumont (4), les vétérans invalides, les citoyens des sections des Invalides, de l’Homme-Armé, des Amis de la Patrie, des Lombards et de Lepeletier, sont successivement admises à la barre, et y prononcent des discours énergiques, dans lesquels elles félicitent la Convention sur ses immortels décrets, sur la découverte et la punition des conspirateurs et témoignent leur indignation contre les scélérats qui ont voulu assassiner la représentation nationale dans les personnes de Collot-d’Herbois et Robespierre, et jurent d’imiter le courageux Geoffroy en faisant un rempart de leurs corps aux représentans du peuple (5) . a L’ORATEUR de la Sté popul. de Chartres : La Société populaire de Chartres a frémi d’indignation et d’horreur, en apprenant que les représentans du peuple se trouvent encore exposés aux poignards d’assassins contre révolutionnaires, à la haine implacable que les fanatiques et les traîtres portent aux montagnards; elle a répété avec un enthousiasme toujours nouveau les bienfaits de la Montagne, elle a mis au nombre de ses plus grands bienfaits le gouvernement révolutionnaire. Et tous les sans-culottes qui la composent se sont réunis extraordinairement pour jurer qu’ils mourraient mille fois avant de souffrir qu’il fût porté la plus légère atteinte à la représentation nationale. C’est au nom de cette Société que nous venons vous assurer du dévouement le plus entier qui a éclaté dans cette séance attendrissante. Ces sentimens que nous partageons avec nos frères de Paris et tous les sans-culottes de la République doivent faire trembler les traîtres et les despotes. Vive 1a Montagne, vive la République une et indivisible (6) . b L’ORATEUR de la Sté popul. de Metz : Représentans d’un peuple libre, L’audace et le crime sont donc à l’ordre du jour chez les ennemis de la République ! Un nouvel attentat vient d’être commis dans la personne de deux de nos représentants. (1) Eure-et-Loir. (2) Moselle (Auj. Meurthe-et-Moselle). (3) Orne. (4) Haute-Marne. (5) P.V., XXXVIII, 206. Débats, n° 618, p. 149; J. S.-Culottes, n° 470; C. Eg., n° 651; Audit, nat., n° 615; Feuille Rép., n° 332; J. Lois, n° 610; M.U., XL, 190; Mess, soir, n° 651; J. Fr., n° 614; J. Perlet, n° 616; Bln, 28 prair. (1er suppl*). (6) C 306, pl. 1158, p. 1. Signé : Bataille, Braquet. Bln, 13 prair. (1er suppl4). Quoi ! il existe encore des complices de l’infâme Corday; Eh bien, qu’ils tremblent ces scélérats car le glaive de la loi pèse sur leurs têtes. Que le gouvernement révolutionnaire qui a mis la terreur dans l’âme de tout conspirateur, les frappe à la fois. Que l’échafaud et la Guyane française purgent dans une décade, la terre de la liberté de tous les monstres qui, depuis longtemps trament contre le peuple et sa représentation. Législateurs, inébranlables dans nos principes, nous saurons venger les défenseurs du peuple, comme nous avons juré de maintenir la liberté et l’égalité. Et toi, républicain Geoffroy, en faisant ton devoir, tu trouves des jaloux parmi ceux qui ont promis de faire triompher la République. Nous vous répétons encore, Législateurs, purgez pour toujours le territoire français des monstres qu’il cache dans son sein. Vive la République ! (1) . c L’ORATEUR de la Sté popul. d’Alençon : Citoyens représentans, Nous venons, au nom de la Société populaire d’Alençon verser dans votre sein des sentimens de respect, d’admiration et de reconnaisance. En immolant le tyran, vous avez conquis la patrie, en vouant à la mort les factieux, vous l’avez sauvée; en proclamant l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, vous l’avez rendue impérissable; jours de bonheur et de gloire ! Le feu sacré de la liberté a brûlé le despotisme; la raison de détrôné les préjugés; le mensonge a disparu devant la vérité; le vice a fait place à la vertu. O vous, tyrans de l’Europe qui vous efforcez de renverser la République française, que vous êtes insensés ! Songez donc que la Convention nationale a juré de la maintenir. Vous l’assassinerez, dites vous ...Eh bien, ses vertus nous resteront et nous serons libres encore. Mais non ! tous les yeux sont ouverts sur les traîtres, et les parisiens sont là. Courageux peuple de Paris, les sans-culottes d’Alençon sont aussi patriotes que toi; mais ils n’ont pas comme toi le bonheur de couvrir de leurs corps nos dignes représentans. Vivez, Législateurs, vivez pour la destruction entière de la tyrannie; vivez pour le triomphe de la liberté et de l’égalité, et restez à votre poste jusqu’à ce que la nouvelle Carthage soit anéantie. Perfides Anglais, lâches autrichiens, nous vous jurons une haine éternelle (2) . d L’ORATEUR de la Sté popul. de Chaumont : Fondateurs de la République, Grâces vous soient rendues ! Vous avez pro-(1) C306, pl. 1158, p. 16, daté du 8 prair. et signé Lajeunesse (présid.), Du Preuil (secrét). Bin, 12 prair. (suppl4); J. Univ., n° 1652; C. Eg., n° 654. (2) C 306, pl. 1158, p. 24. Signé : Dugas-Lamorre, Plenan, Trumeau, Quilhet. Bin, 13 prair. (2e suppl4). SÉANCE DU 11 PRAIRIAL AN II (30 MAI 1794) - N° 28 137 clamé, au nom du peuple français, l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, et le peuple français, convaincu de toute sa dignité, vous répond que vous continuez à bien mériter de lui. Les tyrans et les dominateurs, seuls intéressés à dégrader l’existence des hommes, pour se mettre à la place de la divinité, périront tous en rendant, à leur dernière heure, le plus éclatant hommage à la sagesse de vos principes qui reposent sur les bases éternelles de la raison (1) . e L’ORATEUR des vétérans invalides : Dignes représentans d’un grand peuple, Se présentent dans le sanctuaire de la liberté, les vétérans invalides formant la compagnie destinée pour la garde des monumens que renferment le palais et le jardin national. Ces braves vétérans viennent vous féliciter sur les mesures vigoureuses que vous prenez contre les scélérats qui ont osé attenter sur les jours des zélés représentans et défenseurs de la liberté républicaine. Ces braves, indignés d’un pareil attentat, viennent vous offrir jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour venger de pareils forfaits, et vous assurer de nouveau de leur amour et de leur zèle pour la représentation nationale et le maintien de la liberté, l’égalité et l’indivisibilité de la République. Vivent la Convention nationale, ses comités de salut public et de sûreté générale (2) . f L’ORATEUR de la sect" des Invalides : Citoyens représentans, Les rois n’ont régné sur les peuples que par le crime. Ne soyons pas surpris si la tyrannie médite l’assassinat. Mais la vertu et le courage des républicains poursuivent les tyrans et les lâches assassins. Bientôt ils seront forcés dans leurs derniers retranchements; bientôt leurs perfides et vains projets s’évanouiront avec leurs derniers soupirs. Telle est l’espérance des habi-tans de la section des Invalides, espérance fondée sur cette justice éternelle qui vous doit, sans doute, de couronner par le succès, la sagesse qui préside à vos travaux. Toujours attentifs à nous rapprocher des seules et vraies sources de la vertu et du bonheur, vous avez dirigé nos regards vers l’Etre Suprême; vous avez rendu à l’homme le sentiment de sa dignité première, vous avez ranimé son courage, vous avez élevé son âme en le rappelant à l’immortalité; vous voulez, en un mot, que nous soyons des hommes, pour être des citoyens. Eh bien, représentans du peuple, ce sont des hommes citoyens qui entourent la (1)C306, pl. 1158, p. 17. Signé: De ..... (présid.), Barbichon, Grimon. B(n, 13 prair. (2e suppl‘). (2) C 306, pl. 1158, p. 19. J. Sablier, n° 1350. Convention nationale; notre reconnaissance et notre amour feront votre force et votre sûreté. Un peuple qui aime la justice, un peuple qui pratique la vertu est invincible, et tous les efforts des despotes coalisés viendront se briser aux pieds de la représentation de la République française, une et indivisible (1). 9 L’ORATEUR de la sect'1 de l’Homme armé : Citoyens Législateurs, Depuis longtemps, le fanatisme, appui intéressé du despotisme, conspirait contre la liberté, n’ayant pu réussir à abattre le courage des républicains pour la maintenir, au péril même de leurs vies; il s’est allié à l’athéisme pour tâcher de renverser les fondemens de la République. Vous avez détruit et puni avec une fermeté inébranlable, les projets liberticides de l’un et de l’autre, pour mieux les anéantir à jamais par votre décret du 18 floréal; l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme ont été par vous reconnus au nom du peuple français; par suite le 20 prairial, il sera célébré une fête nationale en l’honneur de l’Etre Suprême; une pareille marche faite pour assurer le triomphe des vertus républicaines que vous avez mises à l’ordre du jour, a jeté le désespoir dans le cœur des tyrans coalisés contre nous et dans celui de leurs vils conjurés de leur côté, au contraire les crimes sont à l’ordre du jour; les plus affreux sont par eux couronnés; il n’en est aucun qui ne soit digne d’eux; l’assassinat, le plus coupable de tous, leur devient familier; les lâches, ils viennent encore de l’employer pour anéantir la représentation nationale, en cherchant à enlever à la liberté ses plus zélés défenseurs. L’Etre Suprême qui protège la liberté parce qu’elle s’accorde avec la nature, a garanti de leurs coups meurtriers les dignes représentans du peuple, par eux choisis et désignés pour victimes; bientôt le glaive de la loi nous fera justice de leurs forfaits, et vengera la représentation nationale outragée. Ils ont beau faire, les traîtres, nos corps et nos biens périront avant que la liberté, conquise par le peuple français, soit détruite; c’est donc avec une patriotique satisfaction que la section de l’homme armé s’empresse de vous annoncer que son travail sur l’emprunt forcé terminé, produira à la République deux millions quatre vingt quatorze mille livres; ils serviront aux défenseurs de la patrie qui savent si bien repousser et anéantir ses ennemis, et assurer le triomphe de la liberté par une continuité de victoires dont le succès nous est un sûr garant du bonheur. Législateurs, continuez à bien mériter de la patrie. Plus les tyrans conspireront contre vous, plus vous acquerrerez de droits à la reconnaissance du peuple; les poignards de ces infâmes scélérats ne parviendront jamais à vous faire abandonner la défense de la cause de la liberté et de l’égalité et le maintien des droits sacrés de l’homme et du citoyen. C’est par l’exercice des vertus, dont sans cesse vous donnez l’exem-(1) C 306, pl. 1158, p. 18. Signé : Rousset. J. Sablier, n° 1351. SÉANCE DU 11 PRAIRIAL AN II (30 MAI 1794) - N° 28 137 clamé, au nom du peuple français, l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme, et le peuple français, convaincu de toute sa dignité, vous répond que vous continuez à bien mériter de lui. Les tyrans et les dominateurs, seuls intéressés à dégrader l’existence des hommes, pour se mettre à la place de la divinité, périront tous en rendant, à leur dernière heure, le plus éclatant hommage à la sagesse de vos principes qui reposent sur les bases éternelles de la raison (1) . e L’ORATEUR des vétérans invalides : Dignes représentans d’un grand peuple, Se présentent dans le sanctuaire de la liberté, les vétérans invalides formant la compagnie destinée pour la garde des monumens que renferment le palais et le jardin national. Ces braves vétérans viennent vous féliciter sur les mesures vigoureuses que vous prenez contre les scélérats qui ont osé attenter sur les jours des zélés représentans et défenseurs de la liberté républicaine. Ces braves, indignés d’un pareil attentat, viennent vous offrir jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour venger de pareils forfaits, et vous assurer de nouveau de leur amour et de leur zèle pour la représentation nationale et le maintien de la liberté, l’égalité et l’indivisibilité de la République. Vivent la Convention nationale, ses comités de salut public et de sûreté générale (2) . f L’ORATEUR de la sect" des Invalides : Citoyens représentans, Les rois n’ont régné sur les peuples que par le crime. Ne soyons pas surpris si la tyrannie médite l’assassinat. Mais la vertu et le courage des républicains poursuivent les tyrans et les lâches assassins. Bientôt ils seront forcés dans leurs derniers retranchements; bientôt leurs perfides et vains projets s’évanouiront avec leurs derniers soupirs. Telle est l’espérance des habi-tans de la section des Invalides, espérance fondée sur cette justice éternelle qui vous doit, sans doute, de couronner par le succès, la sagesse qui préside à vos travaux. Toujours attentifs à nous rapprocher des seules et vraies sources de la vertu et du bonheur, vous avez dirigé nos regards vers l’Etre Suprême; vous avez rendu à l’homme le sentiment de sa dignité première, vous avez ranimé son courage, vous avez élevé son âme en le rappelant à l’immortalité; vous voulez, en un mot, que nous soyons des hommes, pour être des citoyens. Eh bien, représentans du peuple, ce sont des hommes citoyens qui entourent la (1)C306, pl. 1158, p. 17. Signé: De ..... (présid.), Barbichon, Grimon. B(n, 13 prair. (2e suppl‘). (2) C 306, pl. 1158, p. 19. J. Sablier, n° 1350. Convention nationale; notre reconnaissance et notre amour feront votre force et votre sûreté. Un peuple qui aime la justice, un peuple qui pratique la vertu est invincible, et tous les efforts des despotes coalisés viendront se briser aux pieds de la représentation de la République française, une et indivisible (1). 9 L’ORATEUR de la sect'1 de l’Homme armé : Citoyens Législateurs, Depuis longtemps, le fanatisme, appui intéressé du despotisme, conspirait contre la liberté, n’ayant pu réussir à abattre le courage des républicains pour la maintenir, au péril même de leurs vies; il s’est allié à l’athéisme pour tâcher de renverser les fondemens de la République. Vous avez détruit et puni avec une fermeté inébranlable, les projets liberticides de l’un et de l’autre, pour mieux les anéantir à jamais par votre décret du 18 floréal; l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme ont été par vous reconnus au nom du peuple français; par suite le 20 prairial, il sera célébré une fête nationale en l’honneur de l’Etre Suprême; une pareille marche faite pour assurer le triomphe des vertus républicaines que vous avez mises à l’ordre du jour, a jeté le désespoir dans le cœur des tyrans coalisés contre nous et dans celui de leurs vils conjurés de leur côté, au contraire les crimes sont à l’ordre du jour; les plus affreux sont par eux couronnés; il n’en est aucun qui ne soit digne d’eux; l’assassinat, le plus coupable de tous, leur devient familier; les lâches, ils viennent encore de l’employer pour anéantir la représentation nationale, en cherchant à enlever à la liberté ses plus zélés défenseurs. L’Etre Suprême qui protège la liberté parce qu’elle s’accorde avec la nature, a garanti de leurs coups meurtriers les dignes représentans du peuple, par eux choisis et désignés pour victimes; bientôt le glaive de la loi nous fera justice de leurs forfaits, et vengera la représentation nationale outragée. Ils ont beau faire, les traîtres, nos corps et nos biens périront avant que la liberté, conquise par le peuple français, soit détruite; c’est donc avec une patriotique satisfaction que la section de l’homme armé s’empresse de vous annoncer que son travail sur l’emprunt forcé terminé, produira à la République deux millions quatre vingt quatorze mille livres; ils serviront aux défenseurs de la patrie qui savent si bien repousser et anéantir ses ennemis, et assurer le triomphe de la liberté par une continuité de victoires dont le succès nous est un sûr garant du bonheur. Législateurs, continuez à bien mériter de la patrie. Plus les tyrans conspireront contre vous, plus vous acquerrerez de droits à la reconnaissance du peuple; les poignards de ces infâmes scélérats ne parviendront jamais à vous faire abandonner la défense de la cause de la liberté et de l’égalité et le maintien des droits sacrés de l’homme et du citoyen. C’est par l’exercice des vertus, dont sans cesse vous donnez l’exem-(1) C 306, pl. 1158, p. 18. Signé : Rousset. J. Sablier, n° 1351.