SÉANCE DU 12 THERMIDOR AN II (30 JUILLET 1794) - N" 7 661 immolés aujourd’hui, si les rebelles avoient pu triompher; Témoin ce brave Commandant de notre force armée qu’un décret bienfaisant vient d’arracher de leurs mains paricides ! Par des hommes qui périront les armes à la main plutôt que de courber leurs têtes sous le joug d’aucun despotisme. AUZOLLES (présid.). m [s.d.](l). Représentants du peuple Les citoyens Patriotes de la section des Sans-Culottes sont venus en masse, lorsque vous étiez menacés, pour vous faire un rempart de leurs corps; aujourd’hui la section entière, après s’être purgée des traitres qu’elle pouvoit renfermer, vient également en masse se féliciter avec vous sur la victoire remportée sur nos ennemis communs. Ces ennemis étoient d’autant plus dangereux, d’autant plus difficiles à vaincre, que, pour mieux séduire les vrais républiquains, qui n’aiment que la vertu, ils en avoient affecté le langage, en avoient prêché la morale et, à l’aide du masque du patriotisme, dont ils s’étoient couverts, ils étoient parvenus à se faire croire les véritables amis de la république qu’ils vouloient anéantir, ces monstres, nous en frémissons de rage, nous qui avons eu le malheur de les voir de plus près et d’en voir un des chefs sortir de notre sein, ces monstres vouloient faire déchirer le sein de la patrie par les mains de ses enfants les plus chers et les plus attachés; ils vouloient nous faire perdre la république en nous faisant jurer de la sauver; mais le masque de l’imposture est tombé, et le spectre hideux du crime seul est resté : frappés d’horreur à son aspect les patriotes l’ont laissé abandonné à lui-même et à quelques restes infâmes de ses vils suppôts, et se sont ralliés autour de vous pour vous garantir de leurs derniers coups ; la vertu a triomphé, le crime est abbatu et terrassé; Rendons grâces à l’éternel, jurons haine implacable au crime, amour inviolable à la Vertu et crions tous ensemble : vive la republique une et indivisible, vive la convention (2). n [12 Therm. 77/(3). Représentants du Peuple, La Section de Popincourt et Ses autorités constituées viennent rendre hommage à vos glorieux travaux; Par votre courage, votre énergie, vous avés encore une fois sauvé la patrie des dangers immi-nens qui la menaçoient. Vous avés purgé la République d’un nouveau tyran; ses complices ne souil-(l) C 314, pl. 1258, p. 27. Mention dans F.S.P., n° 391 ; M.U., XLII, 220; J. Sablier, n° 1470. (2) Extraits des délibérations de l’assemblée primaire de la section des sans-culottes du 12 therm. II. Lecture faite de l’adresse cy dessus l’assemblée en a adopté la rédaction à l’unanimité. Délivré par extrait conforme Cochet (secrét.), Durieu (présid. par intérim). (3) C 314, pl. 1258, p. 29. Mention dans F.S.P., n° 391 ; M.U., XLII, 220; J. Sablier, n° 1470. lent plus la terre de la liberté ; le reste impur de ses esclaves va tomber sous le glaive de la loi. Vous avés juré de vaincre ou de périr. Toujours fidèles à vos serments, Législateurs, vous avez encore donné une preuve immortelle dans les journées des 9 et 10 Thermidor. Vous êtes dignes de toute la confiance du peuple; Vous êtes dignes de vous-mêmes. La nation reconnoissante admire votre ouvrage; Continuez, Représentants, vous avez bien mérité du genre humain. Vous avez fait votre devoir; celui de la section de Popincourt est de vous jurer de nouveau qu’elle partagera toujours vos dangers, non, la Représentation nationale ne sera jamais avilie ; Jamais il ne lui sera porté aucune atteinte, les remparts pour la défendre sont les corps des Sans-Culottes; Vous le savez, Législateurs, ce nom fait trembler les oppresseurs du monde; ne craignez pas de les fatiguer; ils ne veulent se reposer que quand la République aura triomphé de ses ennemis. Représentants, avant de quitter cette enceinte, la section de paris vient renouveller en masse le serment, qu’elle a prêté à votre barre dans la nuit du 9 au 10 Thermidor, de défendre et protéger en toute occasion la Représentation nationale, de vaincre ou mourir pour la liberté et la République une et indivisible. GuiBERT (Commre Civil), VERON (Commre Civil), Adan (Commre), DURU (Commre Civil), PERROT, SuCHET (secrét.), Le CûUSTÉ (Commre Civil), ARMAND (Commre Civil), DANIEL (du C. révol), VAILLANT (Secrét. Greffier), Charpentier, Moringlane. Les membres du C. Révol. de la ditte section[:] BoYSE (Commre), HENRIET (Commre), f. SCHWERD-FEGER (Présid.), ÜERMAGOT (Commre), DUMONT (Commre), DUQUAINE (Secrét.), CRETÉ (Commre), PlEL (Commre), Gaulou (Commre), LHERRTUR (Commre des secours milit.), COURTOIS (Commre), Dubéez, J. pre. Salud, Leudes, Perey, Têtard, J. B. Faure, jph. M.rie Salut, Ferrier fils, Tou-rasse, Benoist Dubon, Le cousté fils, Duler, Louvel, Robilliard, Reindlee fils, Molusson, Broize, Mailliard, Guiot, Nard, Dubert, Du-MENS, Crappier, Follet (Commre de Bienfaisance), Prévost, Delouche, Daullé, Verdure, BOURDON (« ne reconnais que La Convention »), Thibault (Cape.), G. Barnet. o [s.d.] (1). Représentans du Peuple, Les citoyens de la Section poissonnière ont partagé vos dangers dans la nuit du 9 au 10 Thermidor. Ils seroient morts sans regret pour votre défense, certains de laisser après eux une mémoire honorable. Ils viennent aujourd’hui partager votre satisfaction, vous féliciter sur votre triomphe, mêler leurs applaudissemens aux applaudissemens d’un peuple immense qui bénit votre courage, et votre inébranlable fermeté. (l) C 314, pl. 1258, p. 30; Bm, 14 therm; Mention in F.S.P., n° 391 ; J. Fr., n° 675. SÉANCE DU 12 THERMIDOR AN II (30 JUILLET 1794) - N" 7 661 immolés aujourd’hui, si les rebelles avoient pu triompher; Témoin ce brave Commandant de notre force armée qu’un décret bienfaisant vient d’arracher de leurs mains paricides ! Par des hommes qui périront les armes à la main plutôt que de courber leurs têtes sous le joug d’aucun despotisme. AUZOLLES (présid.). m [s.d.](l). Représentants du peuple Les citoyens Patriotes de la section des Sans-Culottes sont venus en masse, lorsque vous étiez menacés, pour vous faire un rempart de leurs corps; aujourd’hui la section entière, après s’être purgée des traitres qu’elle pouvoit renfermer, vient également en masse se féliciter avec vous sur la victoire remportée sur nos ennemis communs. Ces ennemis étoient d’autant plus dangereux, d’autant plus difficiles à vaincre, que, pour mieux séduire les vrais républiquains, qui n’aiment que la vertu, ils en avoient affecté le langage, en avoient prêché la morale et, à l’aide du masque du patriotisme, dont ils s’étoient couverts, ils étoient parvenus à se faire croire les véritables amis de la république qu’ils vouloient anéantir, ces monstres, nous en frémissons de rage, nous qui avons eu le malheur de les voir de plus près et d’en voir un des chefs sortir de notre sein, ces monstres vouloient faire déchirer le sein de la patrie par les mains de ses enfants les plus chers et les plus attachés; ils vouloient nous faire perdre la république en nous faisant jurer de la sauver; mais le masque de l’imposture est tombé, et le spectre hideux du crime seul est resté : frappés d’horreur à son aspect les patriotes l’ont laissé abandonné à lui-même et à quelques restes infâmes de ses vils suppôts, et se sont ralliés autour de vous pour vous garantir de leurs derniers coups ; la vertu a triomphé, le crime est abbatu et terrassé; Rendons grâces à l’éternel, jurons haine implacable au crime, amour inviolable à la Vertu et crions tous ensemble : vive la republique une et indivisible, vive la convention (2). n [12 Therm. 77/(3). Représentants du Peuple, La Section de Popincourt et Ses autorités constituées viennent rendre hommage à vos glorieux travaux; Par votre courage, votre énergie, vous avés encore une fois sauvé la patrie des dangers immi-nens qui la menaçoient. Vous avés purgé la République d’un nouveau tyran; ses complices ne souil-(l) C 314, pl. 1258, p. 27. Mention dans F.S.P., n° 391 ; M.U., XLII, 220; J. Sablier, n° 1470. (2) Extraits des délibérations de l’assemblée primaire de la section des sans-culottes du 12 therm. II. Lecture faite de l’adresse cy dessus l’assemblée en a adopté la rédaction à l’unanimité. Délivré par extrait conforme Cochet (secrét.), Durieu (présid. par intérim). (3) C 314, pl. 1258, p. 29. Mention dans F.S.P., n° 391 ; M.U., XLII, 220; J. Sablier, n° 1470. lent plus la terre de la liberté ; le reste impur de ses esclaves va tomber sous le glaive de la loi. Vous avés juré de vaincre ou de périr. Toujours fidèles à vos serments, Législateurs, vous avez encore donné une preuve immortelle dans les journées des 9 et 10 Thermidor. Vous êtes dignes de toute la confiance du peuple; Vous êtes dignes de vous-mêmes. La nation reconnoissante admire votre ouvrage; Continuez, Représentants, vous avez bien mérité du genre humain. Vous avez fait votre devoir; celui de la section de Popincourt est de vous jurer de nouveau qu’elle partagera toujours vos dangers, non, la Représentation nationale ne sera jamais avilie ; Jamais il ne lui sera porté aucune atteinte, les remparts pour la défendre sont les corps des Sans-Culottes; Vous le savez, Législateurs, ce nom fait trembler les oppresseurs du monde; ne craignez pas de les fatiguer; ils ne veulent se reposer que quand la République aura triomphé de ses ennemis. Représentants, avant de quitter cette enceinte, la section de paris vient renouveller en masse le serment, qu’elle a prêté à votre barre dans la nuit du 9 au 10 Thermidor, de défendre et protéger en toute occasion la Représentation nationale, de vaincre ou mourir pour la liberté et la République une et indivisible. GuiBERT (Commre Civil), VERON (Commre Civil), Adan (Commre), DURU (Commre Civil), PERROT, SuCHET (secrét.), Le CûUSTÉ (Commre Civil), ARMAND (Commre Civil), DANIEL (du C. révol), VAILLANT (Secrét. Greffier), Charpentier, Moringlane. Les membres du C. Révol. de la ditte section[:] BoYSE (Commre), HENRIET (Commre), f. SCHWERD-FEGER (Présid.), ÜERMAGOT (Commre), DUMONT (Commre), DUQUAINE (Secrét.), CRETÉ (Commre), PlEL (Commre), Gaulou (Commre), LHERRTUR (Commre des secours milit.), COURTOIS (Commre), Dubéez, J. pre. Salud, Leudes, Perey, Têtard, J. B. Faure, jph. M.rie Salut, Ferrier fils, Tou-rasse, Benoist Dubon, Le cousté fils, Duler, Louvel, Robilliard, Reindlee fils, Molusson, Broize, Mailliard, Guiot, Nard, Dubert, Du-MENS, Crappier, Follet (Commre de Bienfaisance), Prévost, Delouche, Daullé, Verdure, BOURDON (« ne reconnais que La Convention »), Thibault (Cape.), G. Barnet. o [s.d.] (1). Représentans du Peuple, Les citoyens de la Section poissonnière ont partagé vos dangers dans la nuit du 9 au 10 Thermidor. Ils seroient morts sans regret pour votre défense, certains de laisser après eux une mémoire honorable. Ils viennent aujourd’hui partager votre satisfaction, vous féliciter sur votre triomphe, mêler leurs applaudissemens aux applaudissemens d’un peuple immense qui bénit votre courage, et votre inébranlable fermeté. (l) C 314, pl. 1258, p. 30; Bm, 14 therm; Mention in F.S.P., n° 391 ; J. Fr., n° 675. 662 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Ils tombent sous le glaive de la loi, les traitres qui avoient entrepris de nous asservir sous un honteux triumvirat. Leurs coupables projets sont découverts, et leur turpitude est mise en évidence... Si pendant leur vie on leur a prêté des vertus, des talens qu’ils n’avoient pas, après leur mort, du moins, sachons les mettre a leur place, et disons que, de tous les scélérats qui ont toujours médité la ruine de leur patrie, ceux-ci ont été les plus féroces, les plus maladroits et les plus méprisables, parlons maintenant de leur chef ; le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé. On compare Robespierre à Cromwel. Mais ce Cromwel, tout monstre, tout tyran qu’il étoit, étoit brave, g[r]and général, profond politique; il ne ver-soit le sang que pour assurer sa tyranie ; il fit fleurir le commerce, la navigation de son pays. Robespierre, au contraire, étoit lâche et poltron, intriguant et sans génie, ignorant en politique et en administration. Il versoit le sang pour le plaisir de le répendre. Le tems nous fera connoitre ses victimes. Cromwel et lui n’ont qu’un trait de ressemblance. c’est le fanatisme et l’hypocrisie. Cromwel et ses soldats portoient la bible à l’arçon de la selle. Ils la citoient continuellement. Robespierre parloit sans cesse religion, vertu, justice. ses égards pour la prétendue Mère de Dieu et pour Dom Gerle prouvent son penchant secret pour les illuminés. Peut-être ambitionnoit-il l’honneur d’être chef de secte, affin de consolider son despotisme par la religion. Robespierre à eu la satisfaction d’être adoré par ses nombreux disciples. Rien n’égala leur respect imbécile, leur dévoument sans bornes pour leur détestable maître. Robespierre l’a dit. Quand ils avoient prononcé ces mots, ils falloit se taire et soumettre sa raison, douter étoit un crime digne du dernier supplice. Nous avons vu ces hommes fanatisés, ces esclaves de Robespierre, pulluler de toutes parts, exercer dans nos Sections une domination tyrannique. Ils juroient la mort de quiconque osoit les désapprouver en quelque chose. Tels sont, Représentans, les monstres dont vous nous avés délivrés. Leur supplice épouvantera-t’il tous ceux qui seroient tentés de les imiter ? Nous l’espérons. Ce que nous savons, c’est que, s’il renait de nouveaux tyrans, ils auront tous une mort funeste et que le peuple punira leurs forfaits. Ecraser un tyran, renverser ses coupables projets, c’est aujourd’hui l’ouvrage de quelques heures. Représentans du peuple, nous vous jurons que, dans toutes les circonstances, les citoyens de la Section Poissonnière, toujours purs, se feront un devoir de braver les dangers, de défendre la cause sacrée de la Liberté et de se ranger autour de la représentation Nationale. Devaudichon (présid.), Delaruelle (secrét.). P [s.d.][ 1) citoyens représentants la section de Bon Conseil est au milieu de vous. dans le danger, elle a pris les armes, elle étoit en (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n°391. partie, près de vous aux portes de vos comités; elle vous a instruit par une députation qu’elle veilloit en armes pour vous et pour la liberté. aujourdhui que le calme a succédé à l’orage, que le nouveau tiran et ses infâmes complices ont porté leurs têtes criminelles sur l’échaffaut, elle vient vous féliciter des grandes mesures que vous avés prises dans ces moments terribles qui ont sauvé la patrie ces doux épanchemens, ces communications franches du peuple avec ses représentants électrisent les âmes et tournent au profit de la liberté. représentants, vous avés décrété que les sections de paris avoi[e]nt bien mérité de la patrie, et vous n’avés rien dit de vous-mêmes, eh bien, nous déclarons, nous, à la république entière, que vous avés bien mérité d’elle et que vous avés sauvé la liberté. vive la république, vive la convention nationale. LoŸS ( commre ) Q [12 therm. II] (l) Citoyens Représentans Un infâme triumvirat a osé se former au millieu du peuple le plus libre qui ait existé sur le globe; et ceux qui le formoient étoient d’autant plus dangereux qu’ils avoient acquis, dans le cours de la révolution, une grande réputation de popularité[.] Néron et Catilina étoient moins coupable[s] qu’eux, car, en commettant le crime, ils n’affectoient pas la vertu Vous seuls, animés de cet esprit sublime qui, tant de fois, sauva la patrie dans le cours de la révolution, avés découvert le plus attroces des complots, et, à votre voix, le peuple de Paris, toujours digne de la Liberté, a reconnu les traitres Leurs têstes et celles de leurs complices sont abatues; les beaux jours de la Liberté vont renaî-tre[.] Mais cet exemple doit guérir le peuple français de cet idolâtrie qui tant de fois a failly le perdre ; et arracher aux ambitieux, s’il en étoit encorre, l’espoir de nous réasservir Au premier danger de la Patrie, la Section des Marchés s’est levée toute entière[.] Elle a envoyé au milieu de vous une députation pour vous dire que chaque citoyen étoient en armes et vous formoient un rampart de leurs corps, et cette énergie a an-néanty les traitres Nous venons vous dire, aujourd’huy que la Liberté est sauvée, de rester à votre poste pour conserver au peuple français cette sainte Liberté et cette Egalité si chère à son cœur, et pour laquelle II a fait tant de sacriffice Vive la republique et la Représentation Nation-nalle Maigret Jeu[ne] (présid.), Creusot (ve présid.), Le MOCE (ve-Secrét.), ROUSSELET (secrét.), MlRZlN (secrét. greffier). (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n° 391. 662 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Ils tombent sous le glaive de la loi, les traitres qui avoient entrepris de nous asservir sous un honteux triumvirat. Leurs coupables projets sont découverts, et leur turpitude est mise en évidence... Si pendant leur vie on leur a prêté des vertus, des talens qu’ils n’avoient pas, après leur mort, du moins, sachons les mettre a leur place, et disons que, de tous les scélérats qui ont toujours médité la ruine de leur patrie, ceux-ci ont été les plus féroces, les plus maladroits et les plus méprisables, parlons maintenant de leur chef ; le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé. On compare Robespierre à Cromwel. Mais ce Cromwel, tout monstre, tout tyran qu’il étoit, étoit brave, g[r]and général, profond politique; il ne ver-soit le sang que pour assurer sa tyranie ; il fit fleurir le commerce, la navigation de son pays. Robespierre, au contraire, étoit lâche et poltron, intriguant et sans génie, ignorant en politique et en administration. Il versoit le sang pour le plaisir de le répendre. Le tems nous fera connoitre ses victimes. Cromwel et lui n’ont qu’un trait de ressemblance. c’est le fanatisme et l’hypocrisie. Cromwel et ses soldats portoient la bible à l’arçon de la selle. Ils la citoient continuellement. Robespierre parloit sans cesse religion, vertu, justice. ses égards pour la prétendue Mère de Dieu et pour Dom Gerle prouvent son penchant secret pour les illuminés. Peut-être ambitionnoit-il l’honneur d’être chef de secte, affin de consolider son despotisme par la religion. Robespierre à eu la satisfaction d’être adoré par ses nombreux disciples. Rien n’égala leur respect imbécile, leur dévoument sans bornes pour leur détestable maître. Robespierre l’a dit. Quand ils avoient prononcé ces mots, ils falloit se taire et soumettre sa raison, douter étoit un crime digne du dernier supplice. Nous avons vu ces hommes fanatisés, ces esclaves de Robespierre, pulluler de toutes parts, exercer dans nos Sections une domination tyrannique. Ils juroient la mort de quiconque osoit les désapprouver en quelque chose. Tels sont, Représentans, les monstres dont vous nous avés délivrés. Leur supplice épouvantera-t’il tous ceux qui seroient tentés de les imiter ? Nous l’espérons. Ce que nous savons, c’est que, s’il renait de nouveaux tyrans, ils auront tous une mort funeste et que le peuple punira leurs forfaits. Ecraser un tyran, renverser ses coupables projets, c’est aujourd’hui l’ouvrage de quelques heures. Représentans du peuple, nous vous jurons que, dans toutes les circonstances, les citoyens de la Section Poissonnière, toujours purs, se feront un devoir de braver les dangers, de défendre la cause sacrée de la Liberté et de se ranger autour de la représentation Nationale. Devaudichon (présid.), Delaruelle (secrét.). P [s.d.][ 1) citoyens représentants la section de Bon Conseil est au milieu de vous. dans le danger, elle a pris les armes, elle étoit en (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n°391. partie, près de vous aux portes de vos comités; elle vous a instruit par une députation qu’elle veilloit en armes pour vous et pour la liberté. aujourdhui que le calme a succédé à l’orage, que le nouveau tiran et ses infâmes complices ont porté leurs têtes criminelles sur l’échaffaut, elle vient vous féliciter des grandes mesures que vous avés prises dans ces moments terribles qui ont sauvé la patrie ces doux épanchemens, ces communications franches du peuple avec ses représentants électrisent les âmes et tournent au profit de la liberté. représentants, vous avés décrété que les sections de paris avoi[e]nt bien mérité de la patrie, et vous n’avés rien dit de vous-mêmes, eh bien, nous déclarons, nous, à la république entière, que vous avés bien mérité d’elle et que vous avés sauvé la liberté. vive la république, vive la convention nationale. LoŸS ( commre ) Q [12 therm. II] (l) Citoyens Représentans Un infâme triumvirat a osé se former au millieu du peuple le plus libre qui ait existé sur le globe; et ceux qui le formoient étoient d’autant plus dangereux qu’ils avoient acquis, dans le cours de la révolution, une grande réputation de popularité[.] Néron et Catilina étoient moins coupable[s] qu’eux, car, en commettant le crime, ils n’affectoient pas la vertu Vous seuls, animés de cet esprit sublime qui, tant de fois, sauva la patrie dans le cours de la révolution, avés découvert le plus attroces des complots, et, à votre voix, le peuple de Paris, toujours digne de la Liberté, a reconnu les traitres Leurs têstes et celles de leurs complices sont abatues; les beaux jours de la Liberté vont renaî-tre[.] Mais cet exemple doit guérir le peuple français de cet idolâtrie qui tant de fois a failly le perdre ; et arracher aux ambitieux, s’il en étoit encorre, l’espoir de nous réasservir Au premier danger de la Patrie, la Section des Marchés s’est levée toute entière[.] Elle a envoyé au milieu de vous une députation pour vous dire que chaque citoyen étoient en armes et vous formoient un rampart de leurs corps, et cette énergie a an-néanty les traitres Nous venons vous dire, aujourd’huy que la Liberté est sauvée, de rester à votre poste pour conserver au peuple français cette sainte Liberté et cette Egalité si chère à son cœur, et pour laquelle II a fait tant de sacriffice Vive la republique et la Représentation Nation-nalle Maigret Jeu[ne] (présid.), Creusot (ve présid.), Le MOCE (ve-Secrét.), ROUSSELET (secrét.), MlRZlN (secrét. greffier). (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n° 391.