SÉANCE DU 3 BRUMAIRE AN III (24 OCTOBRE 1794) - N° 11 25 f [Le comité révolutionnaire du chef-lieu du district de Roanne à la Convention nationale, le 17 vendémiaire an III] (49) Vive la République. Citoyens Représentans Les mesures vigoureuses et soutenues que vous déployez rendent l’homme à ses droits primitifs et imprescriptibles. Le patriote, autrefois opprimé, reprenant sa première énergie ne craint plus de succomber sous quelques vils intrigans et d’une extrémité de la france a l’autre on répété sans cesse vive la Convention Nationale qui a abatue la tyrannie dans les journées à jamais mémorables du 9 au 10 thermidor. Citoyens Représentans fermes au poste honorable ou la confiance du peuple vous a appelé, vous assurez son bonheur en faisant aimer notre sublime révolution, en vrais amis de la Liberté et de l’Egalité, recevez notre serment le plus sacré de ne jamais reconnoitre d’autre point de raliement que le centre de la Convention nationale et de la deffendre dans toutes les circonstances avec le courage des hommes libres. Salut et fraternité. Chevenier, président, Pernety fils ainé, Faure, Girrard, Sauze, Crétin Garet, S. Galey. g [Le conseil général de la commune de Cambrai à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an III ] (50) Liberté, Égalité, Fraternité. Représentans du peuple, Vous témoigner notre joie et nôtre reconnaissance lorsque vous écrasâtes le tyran audacieux qui voulut dominer la France et s’élever un nouveau trône dont il délayait le ciment dans le sang humain, fut un besoin pressant pour nous. Ce n’en est pas un moins cher à nos coeurs d’applaudir aujourd’hui aux principes développés dans vôtre adresse au peuple français ; elle est l’heureux présage du bonheur dont vous voulez efficacement le faire jouir. Continués, Législateurs, vôtre glorieuse carrière. Le peuple vous doit la liberté, il vous devra son entier affermissement. Continués à mettre en action les sentimens d’équité qui vous animent et vous serez couverts des applaudissements de ce même peuple dont la masse est pure et vertueuse. Achevés de terrasser ces ambitieux, ces fripons, ces anarchistes, ces hommes de sang; en un mot ces continuateurs de Robespierre qui ne virent avec plaisir la destruction de nos anciens tyrans que pour prendre leur place et les surpasser. Affermissés ainsi cette douce fraternité, cette égalité si chère à tous bons Français : Vous les verrez vous proclamer de nouveau les sauveurs de la patrie, les consolidateurs du gouvernement républicain. La vertu et la justice sont les bases de ce gouvernement chéri; en les mettant à l’ordre du jour, vous vous êtes itérativement déclarés les plus fermes soutiens de ce gouvernement; vous avez levé le voile qui cachait l’aurore du jour heureux qui doit le voir inébranlable. Comptés, Représentans, que toujours ralliés à vous, jusqu’à la mort, nous vous seconderons de tous nos moyens pour arriver à ce but désiré et que nous sommes ici les interprètes des habi-tans de cette commune qui partagent nos sentimens. Vive la République, vive la Convention! Fait en séance publique du conseil général de la commune de Cambrai du vingt-cinq vendémiaire de l’an III de la République une, indivisible et indestructible. Carpentier, Bethune, Dupuy, Brabant, notables, Bethune-Houriez, Fournier, officiers municipaux, Lemoine, agent national et une quinzaine d’autres signatures. h [Le conseil général de la commune de Douai, à la Convention nationale, s. d.] (51) Législateurs Votre sublime adresse au peuple français est parvenuë aux citoyens de la commune de Douai; la lecture leur en a été faite aussitôt dans une assemblée générale, et la joie avec laquelle elle a été reçue, est le témoignage le moins équivoque de l’adhésion qu’ils y donnent, déjà leurs coeurs étaient pleins des principes que vous y avez déployés avec cette sagesse, cette énergie qui n’appartient qu’aux représentans d’un peuple libre. Qu’ils viennent maintenant ces audacieux, ces intriguans qui, sous les dehors du patriotisme, couvent la tyrannie et le crime ; qu’il se présente des continuateurs du tyran que vous avez abattû, nous leur apprendrons que la terreur n’est plus à l’ordre du jour, que nos forces ne sont plus enchainées, que nous avons une volonté dont nous ne départirons pas, celle de rester fidèlement et constamment attachés à la Représentation nationale, celle de les livrer à (49) C 323, pl. 1384, p. 36. (50) C 323, pl. 1384, p. 28. (51) C 323, pl. 1384, p. 27. Bull., 5 brum. ; C. Eg„ n° 800. 26 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE la vengeance et au glaive de la loi qui ne pèsera plus dorénavant que sur leurs tetes. Pour vous, dignes objets de notre vénération et de notre amour, forts de la force d’un peuple encore une fois affranchi par vous et qui désormais vous servira de rempart, soutenez hardiment les dogmes sacrés contenus dans votre touchante adresse! que le faible, le patriote, l’innocent, celui qui ne soupire que pour le bonheur de tous, à qui le sien n’est pas un seul et continuel objet de spéculation, soient assurés de toute la protection de la loi, mais aussi que les usurpateurs soient poursuivis partout où ils seront, qu’ils ne trouvent plus d’azile et qu’il ne leur reste plus d’autre perspective que la punition de leurs crimes. Les habitans de Douai n’auront pas reçu en vain les germes de bonheur que vous venez de jetter dans leurs âmes, pleins d’admiration pour vos travaux, ils suivront avec empressement la route délicieuse que vous leur tracez et propageant la doctrine consolante que vous venez de consacrer, ils se montreront dignes d’un si grand bienfait. Vive la République, vive la Convention nationale. Salut, amour et respect. Suivent une douzaine de signatures. i [Les secrétaires, chefs de bureaux et commis du district révolutionnaire d’Amboise, à la Convention nationale, s. dJ] (52) Liberté, Égalité, guerre aux méchants, paix aux bons citoyens. Citoyens Représentans, Pénétrés du plus sincère attachement et du plus pur amour pour la Convention nationale, nous avons sans doute adhéré de coeur a toutes les adresses de félicitation qui vous ont été faites sur vos glorieux travaux. Mais l’evene-ment du 9 thermidor, cet evenement fameux qui fit tomber la tête du plus scélérat et du plus sanguinaire de tous les tyrans, de cet homme exécrable qui ayant étouffé dans son ame pervertie jusqu’au moindre germe d’humanité, abusoit du plus beau titre du monde pour mettre toute la République en deuil, pour teindre de sang le sol entier des François, pour semer partout l’épouvante et l’effroi et qui sem-bloit ne vouloir regner qu’au milieu des tombeaux et du carnage; cet événement ne nous permet plus une adhésion seulement intérieure. A la vue de ce règne de vertu que vous avez substitué à ce règne de sang qui désoloit tous les départemens, de ce régné de justice qui attire a vos dignes collègues actuellement en mission, les bénédictions d’un peuple bon et sensible, notre langue se délié et nos coeurs brûlent de s’épancher. Dignes Représentans, que n’avez vous pu etre tesmoin des allarmes mortelles qui ont si cruellement agité les meilleurs citoyens ! Vous eussiez vu dans le silence respectable des nuits les epoux arrachés des bras de leurs tendres et tremblantes compagnes. Les pères arrachés à leurs familles désolées et fondant en larmes pour etre plongés dans d’affreuses maisons d’arrêt; vous eussiez vu la tristesse et la consternation peintes sur tous les visages. L’air n’étoit plus frappé que de gemis-semens et les poumonts resserrés ne le res-piroient qu’avec peine. Vos coeurs paternels et sensibles auroient-ils résistés a ce spectacle douloureux? Non, vos coeurs déchirés, vos coeurs qui ne sont animés que du désir d’établir d’une manière constante et durable le bonheur et la prospérité du grand peuple dont vous etes les mandataires, se fussent hâtés d’arreter le cours de ces scenes sinistres qui ont fait couler tant de larmes. Citoyens représentans, l’exécrable auteur de tant de maux, Robespierre n’est plus ; mais n’avoit-il point de complices? et s’il en avoit, sont-ils bien tous punis ? Le sol de la République est-il entièrement purgé de tous ces vils intrigans qui à la faveur du nom glorieux de patriote meditoient dans le secret la perte de tous ceux qu’ils croyoient capables de contrarier leurs horribles complots? Que ser-viroit la mort du chef, si ses vils suppôts res-piroient toujours ! Tallien a été assassiné par qui ? quel monstre a mis le poignard à la main de ces scélérats : ils n’osent se montrer les perfides : ils craignent moins la mort que de faire découvrir leur infâme parti. Les traitres, est-ce à Tallien, seul qu’ils en vouloient? non sans doute, ils vouloient perdre la Convention entière et nous ne pouvons la venger, voila notre douleur. Représentans, ne pensez pas qu’en appelant sur eux votre solicitude, nous veuillons détourner votre surveillance des autres ennemis de la chose publique. Loin de nous cette criminelle intention, maintenez le gouvernement révolutionnaire ; guidé par la justice, il est la sauvegarde du vrai patriote et n’est redoutable qu’au méchant. Citoyens representans nous vous renouvelions notre attachement, il sera inviolable et c’est en jurant de vous le conserver jusqu’au tombeau que nous voulons consacrer nos noms. Nous vous invitons a rester a votre poste, c’est vous qui avez abbatu le tyran, c’est vous qui avez fondé le gouvernement républicain, c’est vous qui rendez nos armées triomphantes, achevez votre glorieuse carrière Vive la Convention nationale ! Salut et fraternité. (52) C 325, pl. 1403, p. 22. Suivent une quinzaine de signatures.