[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [10 juillet 1790.] 3� jusqu’à présent, des rendez-vous aux comités militaire et de la marine; ils ne s’y sont point rendus : je suis obligé de le dire, Messieurs ; il faut non seulement de l’activité, delà tenue, de la patience dans le travail dont vous avez chargé le comité des pensions, mais encore le plus grand courage pour résister à toutes les sollicitations qu’on lui fait, et aux considérations sur lesquelles on les appuie : on réclame avec raison en faveur des militaires, mais sur les 16 millions qui feront la masse des pensions, gratifications et secours extraordinaires, le militaire en aura au moins treize ; l’immensité de la dette publique ne permet pas d’user de munificence; mais le nouvel ordre de choses que vous avez établi, nous donne tout lieu d’espérer que les législatures suivantes feront ce que vous n’avez pu faire. M. Emmery. Je sollicite en faveur des malheureux officiers de fortune et des soldats. M. de Custtne. On -peut être juste sans occasionner à l’Etat un surcroît de dépense considérable : je crois qu'avec 18 millions on pourrait contenter tous ceux qui ont des droits aux récompenses de la nation. M. lanjuinais. Je vous prie de considérer que les membres des comités de marine et militaire sont eux-mêmes, pour la plupart, des pensionnaires de l’Etat, et il n’est point étonnant qu’ils cherchent à éloigner la délibération : rendons grâces au comité des pensions de nous avoir fourni, par son travail infatigable, les moyens de délivrer la France de tous ces déprédateurs connus sous le nom de pensionnaires. M. «l'Ami» S y ( ci-devant marquis). Je n’étais point au commencement de la séance, mais je viens d’entendre le préopinant dire que les membres des comités militaire et de marine avaient des pensions ; je certifie que non ; ils sont trop jeunes; la plupart n’ont pas fait la guerre; je ne suis pas riche ; j’ai passé par tous les grades; je connais le service, il est dur quand on n’est pas riche ; vous pouvez être assurés de cela. Je conviens que le Trésor public est chargé d’une foule de pensions données à des officiers qui se sont retirés malgré eux, parce qu’ils ne plaisaient pas à leurs colonels, parce qu’ils n’avaient pas fait la révérence à l’inspecteur ; pouvez-vous ôter quelque chose à ces malheureux? (On s'écrie que non et on applaudit.) Un moment, Messieurs; j’ai autre chose à vous dire. Il y a nombre d’officiers généraux qui ont fait les guerres de 1770 et 1775, ils ont marié leurs filles ; ils comptaient sur leur traitement ; vous ne leur ôterez rien non plus ; en vérité, Messieurs, je suis obligé de vous le dire, pour une nation comme la vôtre 10 millions ne sont pas assez pour les pensionnaires de l’Etat. M. l