SÉANCE DU 29 BRUMAIRE AN III (19 NOVEMBRE 1794) - N» 1 377 j [Le conseil général de la commune de Vienne-la-Patriote à la Convention nationale, le 11 brumaire an III] (13) Liberté, Égalité. Représentais du peuple, La lecture de l’addresse sublime que vous venez de faire au peuple français a excité dans cette commune un enthousiasme qu’il serait difficile d’exprimer, il est donc passé le temps de calam-mités ou l’on avait réduit en principe l’affreux sistême des Sylla, des Cromwels, la justice succédé a la terreur, la probité au brigandage, la vertu a l’immoralité, vivent nos législateurs, périssent tous les traitres de quelque masque qu’ils soient couverts, que le coupable tremble que l’innocent se rejouisse, la liberté triomphe... Voila, citoyens, les cris qui se répètent chaque jour. Le représentant du peuple, Gauthier a été témoin de nôtre joye, de nos transports, il y a applaudi. Continuez, citoyens a tenir d’une main vigoureuse le gouvernail de l’état, ne le laissez plus vaciller, commandez, et des millions d’hommes s’empresseront d’éxécuter vos projets... Voyez les admirables effets de vôtre énergie, partout nos armées victorieuses portent la terreur et l’épouvante parmi les satellites des tyrans, partout les malveillans sont comprimés, qu’une heureuse harmonie subsiste entre le peuple et ses representans, que l’on ne connaisse plus que le régné de la loi, que son glaive s’appesantisse sur toutes les têtes qui voudroient franchir le niveau de l’égalité, et bientôt tout nos efforts seront consommés, la France sera libre, elle sera heureuse et c’est a vous qu’elle devra son bonheur. Thevenin du Lac, maire, Burdot, secrétaire et 23 autres signatures dont 7 d’officiers municipaux. k [Le conseil général de la commune de Saint-Ger-vais à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (14) Liberté, Égalité, Fraternité. Citoyens Representans, La lecture de vôtre sublime adresse au peuple français a été plusieurs fois interompue par les cris mille fois répétés, vive la République ! vive la Convention! Nous voyons avec reconnois-sance que vous vous occupés sans relâche du bonheur public; que vous protégés les sciences et les arts, que vous vivifiés le commerce et que vous récompensés la vertu comme vous savés punir le crime. Ne soufrés jamais, citoyens representans, qu’il s’élève entre le peuple et vous, (13) C 324, pl. 1400, p. 21. (14) C 324, pl. 1400, p. 13. une puissance intermediaire, anéantissés tous les conspirateurs qui voudraient empiéter sur l’autorité qui vous est confiée, conservés le courage que vous avés developé le dix thermidor et les tirans, les traitres, les brigands, les anarchistes et les fripons n’oseront plus se reproduire sous aucune forme. Nos plus dangereux ennemis sont ceux qui marchant sur les traces de Robespierre, cherchant a maitriser les autorités constituées, aux quelles ils doivent obéir; ceux qui avillissent les magistrats inflexibles et leur volonté, ce sont ceux enfin qui craignant les regards de la justice, se tournent en tout sens pour perpétuer leur desordre grâce a vôtre energie, citoyens représentans, le reigne affreux de la terreur et du crime est abattu. Vous lui avés substitué celui de la justice, de la probité et de la vertu, vous avés terrassé la faction des hommes de sang et l’humanité a repris tous ses droits. Le gouvernement révolutionnaire n’intimidera plus que les intrigands, les conspirateurs, les contrerevolutionnaires et les fripons : et le peuple qui n’a d’autre point de raliement que la Convention vous soutiendra des sages principes consignés dans votre adresse. Restés a votre poste, citoyens Représentans, mainté-nés le gouvernement révolutionnaire dans toute son intégrité. Lancés la foudre sur tous les ennemis de la Révolution, de quel masque qu’ils se couvrent et le peuple en masse bénira vos travaux glorieux. Blanqui, maire, Crozes, agent national et 9 autres signatures, essentiellement de notables. I [Le conseil général de la commune de Mouzon à la Convention nationale, le 6 brumaire an III] (15) Liberté, Égalité, Vertus. Citoyens Représentans, Nous avons reçu avec enthousiasme votre adresse sublime aux français, et nous l’avons proclamée avec tout le zele et l’amour que l’energie et la beauté des principes qu’elle renferme nous ont inspirés. Il n’est aucun de nos concitoyens qui n’ait applaudi à sa lecture et qui n’en ait admiré les expressions sages dont la pratique doit être celle de tout citoyen, ami de l’ordre et de sa patrie. C’est dans ce chef-d’oeuvre d’éloquence qu’il doit apprendre à distinguer l’innocent du coupable; à détester le crime et admirer la candeur. C’est là qu’il doit sans cesse puiser les maximes de toutes les vertus sociales qui doivent constituer le vrai républicain. Et nous aussi, citoyens Représentans, nous le jurons solemnellement de dévoiler, de teras-ser les intriguans, les égoïstes et les brigands (15) C 324, pl. 1400, p. 16. 378 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de toute espèce dont le seul interret est d’exercer exclusivement leurs brigandages et leurs spolations sur l’homme vertueux pour les faire tourner à leur profit. Nous jurons de ne recon-noitre pour mère cherie que la Republique une et indivisible et démocratique; de ne recon-noitre pour centre d’unité, pour guide que la représentation nationale et ses sages décrèts. Les membres composant le conseil général de la commune de Mouzon, Ardennes. Sapart, maire, Courtois, agent national et 14 autres signatures. Nos collègues Warroquier et Mangin, officiers de santé mis en réquisition pour les armées et les hôpitaux militaires, depuis leur installation, sont absens. m [La municipalité et les membres du conseil général de la commune de Revel à la Convention nationale, le 6 brumaire an III] (16) Mort aux tyrans, République française, paix aux peuples, Liberté, Égalité, Justice, Vertu. Représentants du peuple, Le conseil général de la commune de Revel pénétré des vrais principes développés dans votre adresse au peuple français, voie avec réconnoissance que vous vous occupés sans rélache du bonheur du peuple qui vous a remis ses intérêts. Quelle victoire n’avez vous pas remporté sur les ennemis du dehors, en annonçant que c’est en vain que ceux de l’interieur compteroient sur les effets du crime ? ne souffrez plus qu’il s’élève aucune puissance intermediaire entre le peuple et vous. Nous ne voulons qu’un centre commun, ci ce centre est la Convention. Citoyens Représentants, anéantissez les continuateurs de Robespierre, destructeurs du genre humain; ces cannibales, sans moeurs et sans loy, machinent la perte de tous les vrais républicains, qu’ils trouvent dans le gouvernement révolutionnaire que vous avez maintenu la peine qu’ils méritent. Plus de terreur, c’est l’arme des tyrans que l’innocent soit sauvé et que le coupable meure et alors dégagés des vagues dénonciations, armes de la division et seule ressource des tyrans coalisés, le calme et l’union seront rétablis, et leurs efforts deviennent impuissants. Législateurs, continuez vos travaux, affermissez la République, consolidez son bonheur et vous aurez de nouveau droits à la reconnoissance du peuple. Vive la justice, vive la concorde, vive la Convention. Melier, maire et 16 autres signatures dont 6 d’officiers municipaux et 3 de notables. (16) C 324, pl. 1400, p. 17. n [La société des Amis de la Constitution de 1 793 séante à Aiguillon à la Convention nationale, séance du 2 brumaire an III] (17) Citoyens Représentons, S’il est doux pour les représentans d’un grand peuple d’avoir pulvérisé les factions qui déchiraient la République et d’avoir solemnellement proclamé les principes qui doivent former la baze immuable du gouvernement, il est plus satisfaisant encore pour une société populaire, de retrouver l’expression de ses voeux et de ses sentiments dans l’exposition de ceux que la Convention nationale vient de mettre au grand jour. Oui, Citoyens votre adresse au peuple français du 18 vendémiaire a rempli nos coeurs d’une délicieuse ivresse, qu’elle n’a pas été notre satisfaction d’y voir tracer à chaque ligne les grandes vérités politiques sur lesquelles repose tout l’édifice de l’ordre social, d’y voir consigner les principes que nous avons toujours professés, et que l’intrigue d’une société populaire voisine de la notre (de Tonneins) dominée alors par des scélérats vendus à toutes les factions, n’ont pu nous faire perdre de vue un seul instant le premier échelon pour parvenir à la tiran-nie est de préparer le peuple à l’ignorance en lui persuadant de regarder comme suspects les citoyens dont les lumières peuvent l’éclairer sur ses droits; un des moyens le plus éficace pour s’y maintenir est de substituer les vices aux vertus parce que l’homme vicieux n’a rien qui lui répugne tandis que l’homme vertueux au contraire confond par sa seule présence l’intrigue le vice et ltiipocrisie. C’est ainsi qu’en agissaient dans ce departement les ramifications de la faction que vous avez terrassée; aussi quels puissants motifs n’avons nous pas de nous glorifier d’avoir en à souffrir toutes les persécutions de la calomnie pour avoir constament voulu soutenir les principes ; d’avoir opposé la fermeté et le refus aux adresses incendiaires qui demandaient impérieusement la proscription des meilleurs et des plus lumineux patriotes de nôtre société? C’est dans ce moment surtout, que nous sentons combien il était nécessaire, de ralier aux vrais principes les patriotes desespérés et horrifiés par la terreur et leur faire connaitre que leurs vertus de républicains n’avaient pu être transformées en vices, que par ces patriotes exclusifs, ces hommes outrés, enrichis par la révolution, redoutant l’action de la justice et comptant trouver leur salut dans la confusion et l'anarchie, vous avez dignement rempli la tache, citoyens représentans, grâces immortelles vous en soient rendus : ce département regarde comme une récompense de son dévouement à la Convention nationale et aux loix, la mission du représentant Ysabeau, constament attaché aux vrais principes, il a su dégager du reste de compression qu’ils éprouvaient encore avant son arrivée. La (17) C 326, pl. 1422, p. 13.