[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. � brumaire an II 353 1 J 15 novembre 1793 bruit des plus vifs applaudissements : 1° une adresse à la Convention pour l’engager à rester à son poste, et qu’elle sera rédigée par les mem¬ bres composant le bureau; 2° que le procès-ver¬ bal de la séance de ce jour sera envoyé à la So¬ ciété des Jacobins de Paris avec invitation de renouveler sa correspondance; 3° qu’il sera nommé quatre commissaires pour choisir le mode d’un scrutin épuratoire concernant les membres qui composent la société ; 4° qu’il sera nommé quatre commissaires pour procéder à la rédaction d’un règlement. A l’instant les citoyens Raguideau, Angot le jeune, Robineau et Savouré sont nommés et choisis par le citoyen Couturier, représentant du peuple, présidant l’assemblée; 5° que le citoyen Couturier, sera invité de procurer à la société tous les meubles nécessaires pour garnir le heu de ses séances ; 6° que la société tiendra demain sa séance à quatre heures de relevée dans le temple du culte catholique et qu’elle continuera de les tenir dans le même heu pendant le sé¬ jour des volontaires qui sont en réquisition dans cette commune, lesquels seront invités de se trouver aux séances, et auront voix délibéra¬ tive. Le citoyen commandant le bataillon s’est proposé de mettre l’invitation de la société à l’ordre; 7° des observations ont été faites par le citoyen Geoffroy, curé, tendantes à prouver que l’heure des séances provisoires auraient l’effet d’entraver l’exercice du culte catholique dans l’éghse Saint -Germain. Ce ministre ecclé¬ siastique a terminé en invitant le représentant du peuple à supprimer les prières par son auto¬ rité. A l’instant la motion a été faite d’exclure de la société les ex-nobles et les prêtres non ma¬ riés ou élus révolutionnairement fonctionnaires publics. Cette proposition a été arrêtée sans ré¬ clamation et a excité des applaudissements. Fait et arrêté les dits jour et an et ont signé, Couturier, Lamontagne, Charpentier, Savouré, Robineau, Deslandres. Pour copie conforme : Savouré, vice-président ; Deslandres, secré¬ taire ; Robineau, secrétaire. Les administrateurs du district de Compiègne envoient à la Convention nationale une bannière sur laquelle sont un saint et un cochon en or, ainsi que de grosses heurs de lys et des franges d’or, « très bonnes, disent les administrateurs, à mettre au creuset ». Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des administrateurs du district de Compiègne (2). Les administrateurs du district de Compiègne, au Président de la Convention nationale. « Compiègne, 12e jour de brumaire de l’an II de la République française une, indivisible, invincible et impérissable. « Citoyen Président, « Nous vous adressons encore une bannière dont on ne se servait plus mais qu’on avait ser-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 322. (2) Archives nationales, carton C 279, dossier 751. rée. Elle porte un beau saint Antoine et un su¬ perbe cochon; c’est un pauvre présent, mais ce qui vaut bien mieux, ce qui coulera à merveille dans le creuset, ce sont de bonnes grosses fleurs de lys et des franges d’or. « Au creuset brûlant tout ce métal mal em¬ ployé. « Au creuset de la philosophie et de la raison, les sottises et les préjugés. « Vive la Bépublique (1). « Carlier; Bertrand, procureur syndic, dé¬ puté suppléant à la Convention nationale ; Lambin; Sonnier; Delà vue. » Extrait du registre des arrêtés du conseil du dis¬ trict de Compiègne, du 12 brumaire de Van II (2). Le procureur syndic a dit qu’il venait d être informé qu’il existait dans une église de cette ville une bannière couverte de fleurs de lys d’or; qu’on ne la montrait plus, à la vérité, mais qu’elle demeurait renfermée et que là elle était plus qu’inutile ; qu’il lui paraissait nécessaire de l’envoyer au plus tôt à Paris pour la purifier par le creuset national. Sur quoi, le conseil a arrêté que ladite ban¬ nière fleurdelisée serait, dans le jour, envoyée à la Convention nationale avec expédition dès présentes. Fait et arrêté les jour et an que dessus. Bertrand, procureur syndic; Carlier; Son¬ nier; Delà viie. Le ministre de l’intérieur fait passer à la Con¬ vention nationale une pétition de la commune de Corbeil; animée par l’exemple de la commune de Ris et par les discours des commissaires du con¬ seil exécutif, le citoyen Rousselin et le citoyen Fondeur, curé de Soissy, près Provins, qui, rou¬ gissant de sa fainéantise, est rentré dans la société pour y devenir bon citoyen et bon père de famille, la commune de Corbeil vient d’arrêter qu’attendu la vieillesse de son curé, elle le nour¬ rira pendant le reste de sa vie, mais qu’à l’avenir le traitement du curé sera supprimé. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit la lettre du ministre de V intérieur (4). Le ministre de Vintèrieur, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris ce du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyen Président, « Le citoyen Tondeur, curé de Soisy, près Pro¬ vins, l’un des premiers constitutionnels, rougis¬ sant de l’état de fainéantise auquel il était con-(1) Applaudissements, d’après V Auditeur national [n° 410 du 16 brumaire an II (mercredi 6 no¬ vembre 1793). p. IJ et d’après les Annales patrio¬ tiques et littéraires [n° 309 du 16 brumaire an II mercredi 6 novembre 1793), p. 1735, col. 1]. - ] (2) Archives nationales, carton C 279, dossier 751. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 322. (4) Archives nationales, carton C 278, dossier 735. lre SÉRIE. T. LXXV7II. 23