[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. | � frimaire an 11 A Ht 1 J {30 novembre 1793 HYMNE A I.A LIBERTÉ (1). Déesse auguste, à qui tous les Français Rendent en foule un éclatant hommage, Auteur sacré des vertus de notre âge, O liberté ! nous jurons à jamais De te chérir, de chanter tes bienfaits. L’homme avili dans sa captivité, Sentant ses droits, n’osait en faire usage Mais la raison enflammant son courage, Il les reprend avec sa dignité, Libre, il n’agit que par sa volonté. O Liberté ! dans le cœur d’un mortel, Tu fais sentir le charme de la vie, Par toi doué d’une sainte énergie, Des préjugés nous renversons l’autel : Que craignons-nous en aimant l’ Eternel? Par ton secours toutes les passions, Vont enfin prendre un digne caractère, Et nous Français, formant un peuple frère, Las et honteux de nos divisions, Terrasserons les superstitions. Auteur du monde ! Etre juste et puissant Nous t’adorons dans toute la nature, Mais rejetant toute croyance obscure, Pour remonter à toi plus dignement, Nous te voulons invoquer librement. Ne souffrez pas que sous un joug nouveau, Notre raison demeure assujettie; Fais que jamais l’horrible tyrannie Dont nous avons secoué le fardeau, Ne se réveille et sorte du tombeau. Pour dominer, l’on trompe les humains Et de leur sang l’on fait rougir la terre. Juste ciel ! n’as-tu point ton tonnerre Pour écraser ces monstres inhumains? Oui ! mais tu remets cet honneur en nos mains. Soutien de l’âme, aimable liberté ! Dans nos combats sois-nous toujours propice; Fais dans les cœurs triompher la justice Qu’à ton aspect sèche la vanité, Fais sous ta loi régner l’égalité. Pour copie conforme à la minute déposée aux archives de la Société populaire de Sois-eons. Barbey, président ; Desmarest, secrétaire ; Lampon, secrétaire ; F. Herbon, pré¬ sident. Règlement pour un culte particulier adopté par la Société populaire de la commune de Bois¬ sons (1). Art, 1�. Les membres de la Société populaire de Sois-sons, formant aussi l’association d’un culte par¬ ticulier, s’assembleront toutes les décades dans le temple désigné par les autorités constituées pour rendre à l’ Eternel l’hommage qui lui est dû. (1) Archives nationales, carton F” 1007, dossier 1235. lra SÉRIE, T. LXXX. Art. 2. Le temple où ils s’assembleront sera dédié à la vérité et portera cette inscription : Temple de la vérité, consacré à Dieu et à la patrie. Sur la porte de ce temple sera inscrite cette épigraphe : Ne fais point à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît à toi-même. Et ces quatre vers : Chez un peuple éclairé l’homme à l’homme est égal; L’on partage en commun et le bien et le mal; Dans trois lois l’on comprend le bonheur de la vies Adore un Dieu, sois juste et chéris ta patrie. Art. 3. L’instruction publique se fera : 1° par la lec¬ ture d’un article de la Déclaration des Droits de l’hommç et d’un chapitre de l’Acte constitu¬ tionnel ; 2° par celle des lois rendues pendant la décade ; 3° par celle d’un chapitre d’un ouvrage philosophique ancien ou moderne; 4° par un discours sur la fête consacrée à la décade; 5° par un hymne sur cetté fête. Ces lectures seront arrêtées par le comité de bienfaisance dont il est parlé à l’article 11. Art. 4. Il sera fait à cet effet une collection des hymnes patriotiques chantés depuis la Bévo-lution. Le district et les frères de l’association seront invités à prêter les livres propres pour. Art. 5. Quatre censeurs seront nommés à chaque assemblée pour la suivante, dont deux chargés de maintenir l’ordre, et les deux autres de recueillir la collecte en faveur des frères affligés, pendant la tenue de l’assemblée. Ces censeurs seront indiqués par le comité de bienfaisance. Art. 6. Les instituteurs de la commune seront invités à amener leurs élèves à chaque assemblée. Art. 7. L’assemblée finira par la proclamation de cette maxime prononcée par l’orateur : « Allez, efi souvenez-vous de vos frères affligés. Art. 8. Il sera nommé à tour de rôle, suivant la liste; des frères, deux d’entre eux sous le nom de frères consolateurs, chargés, pendant la décade, de faire la visite des hôpitaux, des prisons et des malades de la commune et aussi de leur 26