315 SÉANCE DU l1'1' THERMIDOR AN II ( 19 JUILLET 1794) - N° 65 d’Adrien Hary!,] manouvrier et notable du lieu, ils voulurent le contraindre à les conduire chèz Le Maire!,] sans doute dans le dessein de l’immoler à leur rage. Mais hary s’y refusa et ne voulut pas même leur indiquer la demeure du Maire ; irrités de sa résistance!,] ils le maltraitèrent et prétendirent qu’il leur serviroit de guide pour retourner à iwuÿ. hary s’y refuse encore et dit qu’il ne veut pas être leur guide, ces monstres l’entraînent malgré lui et malgré les cris de sa fille qui étoit venue à son secours; à peine en étoit-il sorti, du village!,] que hary s’échappe et cherche à se soustraire par la fuite aux mauvais traitemens de ces barbares et à éviter qu’ils ne lui fassent de nouvelles instances pour les conduire à iwuÿ. déjà il avoit traversé quelques jardins et se croyoit sauvé des mains de ses lâches ennemis; une haye s’offre à son passage : il essaye de la franchir mais il tombe et ses vils assassins fondent sur lui!,] le sabre à la main, ils le pressent de nouveau de leur servir de guide, mais sa réponse est encore : non[, ] Je n’irai pas. il désarme le premier qui le frappe mais les 6 complices de celui-ci ôtent bientôt au généreux hary tout espoir de se défendre efficacement, ces tigres féroces lui fendent la tête, lui coupent le bras, le hâchent impitoyablement et le laissent baigné dans son sang et sans mouvement Les soins de la famille et des voisins de ce vertueux Républicain le rappellèrent à la vie. il est maintenant guéry; j’ai eu le plaisir de le voir, mais il est hors d’état de travailler et dans le besoin. Ces faits sont attestés par les pièces ci-jointes[,] par les renseignements que j’ai pris!,] j’ai sçu qu’adrien hary étoit aussi bon père, aussi bon époux que bon Citoyen Je me félicite d’avoir à Vous transmettre une action qui honore d’autant plus la commune d’hem-Lenglet qu’elle l’avait regardée comme une action ordinaire. S. et F. » Farez. [Hem-Lenglet, 10 mess. Il] Le Conseil Général de la Commune d’hem-Len-glet[,] sur la représentation du Citoyen Adrien hary notable audit Conseil disant que!,] le 8 du mois d’aoust dernier (vieu Stil)!,] les ennemis étant entrés en notre Commune, 7 de ces tigres et barbares se sont approchés dudit adrien hary et l’ont requis pour les conduire chez le maire, à quoi ledit hary s’est refusé; Vers le soir[,] ledit hary fut encore entouré de ces scélérats : ils l’ont voulu faire partir pour les conduire à Iw[u]yt.] il s’y est encore refusé en disant qu’il ne pouvoit pas y aller et qu’il n’iroit pas; sitôt il fut accablé de coup de sabre et laissé pour mort. Ces scélérats le croiant mort, l’ont laissé là; ses voisins lui ont porté secours, de manière qu’il est guérie, excepté qu’il a un bras affligé et qu’il ne pourra plus jamais travailler. En-conséquence!,] Nous maire!,] officiers municipaux et membres du Conseil Général, ouï l’agent National!,] déclarons et attestons que les blessures dudit hary sont réelles et qu’il est incapable de travailler, qu’il n’a pas assez de bien pour se sub-stanter (sic), et qu’il peut lui être accordé un secours » fr. Wiart (maire), jean robert JOUEUNO (off.), jean Copin (off.), Louis Benoit (off.), francois Foucau (off.), Leleu, charle DELATTRE, pierre ph. CANDE (off.), CALMON (notable), marc Fovau, ÜUBUS (agent Nat.), Corneille ÜAILLIEZ (notable), max Taine [ Hem-Lenglet , 16 mess. Il] « pour répondre à la demande du Citoyen Farez agent national du district de Cambrayt,] nous maire et officiers municipaux Certifions!,] d’après les connoissances que nous en avons eu[,] que le citoyen adrien hary manœuvrier de notre commune a vray-ment essuyé des insultes de la part de ces féroces ennemis; et lui ont donné tant de coups de sabres pour n’avoir pas voulu les conduire à Iwui, comme ils l’avoient requis, qui [sic] lui est tout à fait impossible de pouvoir jamais travailler des mains. Ce Citoyen a préféré la mort qu’à conduire les ennemis de sa patrie; au sujet des besoins qu’il a pour vivre, nous attestons que nous ne lui connois-sons qu’une rosière de terre de fond pour sa famille qui est au nombre de quatre. » Fr. Wiart (maire), BENOIT (off.), ÜUBUS (agent nat.). 65 La société populaire de Figeac, département du Lot, annonce à la Convention nationale qu’elle a armé, et équipé deux cavaliers jacobins, pris dans son sein, et que déjà ils se mesurent avec le fanatique Castillan; elle la félicite sur ses travaux, l’invite à rester à son poste, l’assure de son dévouement, de son amour, et de sa confiance, applaudit au sublime décret qui foudroie l’athéisme, en proclamant que le peuple français reconnoît l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame, et exprime l’horreur dont elle a été saisie au récit du nouvel attentat contre la représentation nationale, et la douce émotion que lui a causée le dévouement de Geoffroi, et l’intérêt que la Convention prend au sort de ce généreux républicain. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé à la commission des dépêches par le comité de correspondance (l). [Le Présid. de la Sté Républ. de figeac à la Ccnv. ; figeac, 16 Prair. II] [ 2). Citoyens Représentans, Vous trouverés ci-joint, coppie collationnée d’une adresse que la société Républicaine de figeac vient de voter à la Convention Nationale; elle est l’expression des sentimens qui animent les sans culotes que je préside. S. et f. Cas {présid. de la Sté Républ. ) (1) P.V., XLII, 19. (2) C 314, pl. 1253, p. 18 et 19. Outre la mention marginale, on lit : « Renvoyé à la commission des dépêches par le Comité des Pétitions et Correspondance. Ce 24 prair. II. Signé Cordier. » 315 SÉANCE DU l1'1' THERMIDOR AN II ( 19 JUILLET 1794) - N° 65 d’Adrien Hary!,] manouvrier et notable du lieu, ils voulurent le contraindre à les conduire chèz Le Maire!,] sans doute dans le dessein de l’immoler à leur rage. Mais hary s’y refusa et ne voulut pas même leur indiquer la demeure du Maire ; irrités de sa résistance!,] ils le maltraitèrent et prétendirent qu’il leur serviroit de guide pour retourner à iwuÿ. hary s’y refuse encore et dit qu’il ne veut pas être leur guide, ces monstres l’entraînent malgré lui et malgré les cris de sa fille qui étoit venue à son secours; à peine en étoit-il sorti, du village!,] que hary s’échappe et cherche à se soustraire par la fuite aux mauvais traitemens de ces barbares et à éviter qu’ils ne lui fassent de nouvelles instances pour les conduire à iwuÿ. déjà il avoit traversé quelques jardins et se croyoit sauvé des mains de ses lâches ennemis; une haye s’offre à son passage : il essaye de la franchir mais il tombe et ses vils assassins fondent sur lui!,] le sabre à la main, ils le pressent de nouveau de leur servir de guide, mais sa réponse est encore : non[, ] Je n’irai pas. il désarme le premier qui le frappe mais les 6 complices de celui-ci ôtent bientôt au généreux hary tout espoir de se défendre efficacement, ces tigres féroces lui fendent la tête, lui coupent le bras, le hâchent impitoyablement et le laissent baigné dans son sang et sans mouvement Les soins de la famille et des voisins de ce vertueux Républicain le rappellèrent à la vie. il est maintenant guéry; j’ai eu le plaisir de le voir, mais il est hors d’état de travailler et dans le besoin. Ces faits sont attestés par les pièces ci-jointes[,] par les renseignements que j’ai pris!,] j’ai sçu qu’adrien hary étoit aussi bon père, aussi bon époux que bon Citoyen Je me félicite d’avoir à Vous transmettre une action qui honore d’autant plus la commune d’hem-Lenglet qu’elle l’avait regardée comme une action ordinaire. S. et F. » Farez. [Hem-Lenglet, 10 mess. Il] Le Conseil Général de la Commune d’hem-Len-glet[,] sur la représentation du Citoyen Adrien hary notable audit Conseil disant que!,] le 8 du mois d’aoust dernier (vieu Stil)!,] les ennemis étant entrés en notre Commune, 7 de ces tigres et barbares se sont approchés dudit adrien hary et l’ont requis pour les conduire chez le maire, à quoi ledit hary s’est refusé; Vers le soir[,] ledit hary fut encore entouré de ces scélérats : ils l’ont voulu faire partir pour les conduire à Iw[u]yt.] il s’y est encore refusé en disant qu’il ne pouvoit pas y aller et qu’il n’iroit pas; sitôt il fut accablé de coup de sabre et laissé pour mort. Ces scélérats le croiant mort, l’ont laissé là; ses voisins lui ont porté secours, de manière qu’il est guérie, excepté qu’il a un bras affligé et qu’il ne pourra plus jamais travailler. En-conséquence!,] Nous maire!,] officiers municipaux et membres du Conseil Général, ouï l’agent National!,] déclarons et attestons que les blessures dudit hary sont réelles et qu’il est incapable de travailler, qu’il n’a pas assez de bien pour se sub-stanter (sic), et qu’il peut lui être accordé un secours » fr. Wiart (maire), jean robert JOUEUNO (off.), jean Copin (off.), Louis Benoit (off.), francois Foucau (off.), Leleu, charle DELATTRE, pierre ph. CANDE (off.), CALMON (notable), marc Fovau, ÜUBUS (agent Nat.), Corneille ÜAILLIEZ (notable), max Taine [ Hem-Lenglet , 16 mess. Il] « pour répondre à la demande du Citoyen Farez agent national du district de Cambrayt,] nous maire et officiers municipaux Certifions!,] d’après les connoissances que nous en avons eu[,] que le citoyen adrien hary manœuvrier de notre commune a vray-ment essuyé des insultes de la part de ces féroces ennemis; et lui ont donné tant de coups de sabres pour n’avoir pas voulu les conduire à Iwui, comme ils l’avoient requis, qui [sic] lui est tout à fait impossible de pouvoir jamais travailler des mains. Ce Citoyen a préféré la mort qu’à conduire les ennemis de sa patrie; au sujet des besoins qu’il a pour vivre, nous attestons que nous ne lui connois-sons qu’une rosière de terre de fond pour sa famille qui est au nombre de quatre. » Fr. Wiart (maire), BENOIT (off.), ÜUBUS (agent nat.). 65 La société populaire de Figeac, département du Lot, annonce à la Convention nationale qu’elle a armé, et équipé deux cavaliers jacobins, pris dans son sein, et que déjà ils se mesurent avec le fanatique Castillan; elle la félicite sur ses travaux, l’invite à rester à son poste, l’assure de son dévouement, de son amour, et de sa confiance, applaudit au sublime décret qui foudroie l’athéisme, en proclamant que le peuple français reconnoît l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame, et exprime l’horreur dont elle a été saisie au récit du nouvel attentat contre la représentation nationale, et la douce émotion que lui a causée le dévouement de Geoffroi, et l’intérêt que la Convention prend au sort de ce généreux républicain. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé à la commission des dépêches par le comité de correspondance (l). [Le Présid. de la Sté Républ. de figeac à la Ccnv. ; figeac, 16 Prair. II] [ 2). Citoyens Représentans, Vous trouverés ci-joint, coppie collationnée d’une adresse que la société Républicaine de figeac vient de voter à la Convention Nationale; elle est l’expression des sentimens qui animent les sans culotes que je préside. S. et f. Cas {présid. de la Sté Républ. ) (1) P.V., XLII, 19. (2) C 314, pl. 1253, p. 18 et 19. Outre la mention marginale, on lit : « Renvoyé à la commission des dépêches par le Comité des Pétitions et Correspondance. Ce 24 prair. II. Signé Cordier. » 316 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [figeac, 16 Prair. II] Citoyens Représentans, Nous vous annonçons que 2 Cavaliers Jacobins choisis dans le sein de la société, armés et équipés par elle, viennent de prêter le serment sacré de ne rentrer dans leurs foyers, que la République n’aît Triomphé de tous ses ennemis; La séance, n’était pas levée, qu’ils avait disparu avec la rapidité de l’éclair; Et déjà ils se mesurent avec le fanatique Castillan, tandis que nos frères verseront leur sang pour la deffense de notre Mère Commune, qu’ils rempliront la tâche honorable qu’ils se sont imposée, nous Continuerons d’éclairer le Peuple sur ses Droits et ses Devoirs, et de l’attacher de plus en plus à notre sainte Révolution. Pour vous!,] Représentans d’un Peuple de héros, continués à présider à la destinée de ce Peuple qui a si justement mis sa confiance en vous; toutes les lois qui émanent de votre sein sont le fruit d’une Philosophie Pure, d’une saine Politique. D’une main!,] vous dirigés les bras de nos braves deffen-seurs, Vous les faites voler de victoire en victoire; de l’autre[,] vous élevés l’édifice majestueux d’une République basée sur les Vertus, la probité, les moeurs. En déclarant que le Peuple français reconnaît l’existance de l’être suprême, et de l’Immortalité de L’âme, vous avés porté le dernier coup aux fanatiques qui, unissant leurs efforts à ceux des êtres immoraux, que vous avés si justement punis, cherchaient à anéantir la République, les uns en exaspérant les esprits, les autres en corrompant les esprits et les coeurs. Il avait proclamé une grande vérité, ce zélé def-fenseur des droits du Peuple, en déclarant que l’idée de l’athéisme était aristocratique, et celle de la Divinité toute Démocratique. La nature entière ne dit-elle pas en effet à l’homme qu’il existe un Dieu, et l’homme, l’homme malheureux surtout, ne trouve-t-il pas un allègement à ses maux dans la pensée consolante de l’immortalité des principes qui l’anime. Ils ne sont plus, les conspirateurs qui voulaient substituer le monstre de l’athéisme à la pensée délicieuse et nécessaire d’un être suprême, dépraver la morale pour anéantir l’esprit public, et détruire la Liberté qui ne peut subsister sans les moeurs austères dont vous donnés les premiers l’exemple sublime... Ils ne sont plus ! Et leurs mânes horribles, de concert avec le féroce anglais, viennent d’armer les bras de 2 assassins, contre 2 Représentans fidelles... Législateurs, si nous avons frémi d’horreur au récit de ce nouvel, attentat contre la Représentation Nationale, nous n’avons pu entendre, sans émotion, celui du dévouement sublime du vertueux Geoffroi, et de l’intérêt que la Convention Nationale prent à son sort. Quelle leçon pour les Despotes ! Ils peuvent immoler à leur rage quelques fondateurs de la République, ces scélérats couronnés, mais anéantiront-ils la Liberté ? Non... tant qu’il restera un français digne de ce beau nom, qu’ils tremblent eux-mêmes; leurs trônes chancelans anoncent leur ruine prochaine. Puissent tous les poignards des assassins se tourner eux-mêmes; Puissions-nous vous faire un rempart de nos corps ; mais pour achever de conduire le peuple français aux hautes destinées auxquelles vous l’avés appellé, vous n’avés besoin, dites-vous, que de sa confiance, de son amour; Eh bien : nous vous le déclarons encore : vous possédés toute notre confiance, et nous vous portons l’amour le plus tendre, le plus respectueux. S. et f. (1). 66 Le citoyen Dépeuille, rue Franciade, n° 52, offre à la Convention une estampe représentant l’enthousiasme des habitants de la campagne en apprenant le décret du 18 floréal sur l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame : la Convention décrète la mention honorable, l’insertion au bulletin, et que le tableau sera exposé dans la salle de la liberté (2). [Depeuille, Mar[cha]nd D'estampes Rue franciade n° 52 Sect. de Bon Conseil à la Conv.; Paris, le r'Therm. 7/7(3). Citoyens Législateurs, L’envie de propager l’esprit Public m’engage à offrir à la Convention une estampe représentant l’entousiasme des habitans des chaumières, en apprenant le Décret du 18 floréal sur l’existence de l’être suprême et de l’immortalité de l’ame (4). Recevez!,] Citoyens législateurs!!,] ce faible ho-mage d’un artiste qui!,] toujours ferme dans ses principes!,] ne négligera rien pour être utile à sa Patrie lorsque l’occasion s’en pésentera. DepeÜille [Mnd d’estampes Rue franciade ) 67 La société populaire de Lille, département du Nord, donne à la Convention les détails d’une fête célébrée dans cette commune, en réjouissance des dernières victoires remportées sur les ennemis de la République; fête à laquelle ont assisté les corps constitués, les ateliers et quantité de citoyens et citoyennes. Mention honorable, insertion au bulletin. (5). 68 BarÈRE, au nom du comité de salut public : Citoyens, nous avons pris à Landrecies 91 pièces de canon, c’est-à-dire toute l’artillerie qu’ils nous (l) Collationné par nous Président et secrétaire de la sté Républicaine de figeac Cas (présid.), Galus (secrét.), Miret (secret.). (2) P.V., XLII, 19. C. Eg„ n° 700; Ann. patr., n° DLXV; ■J. Lois, n° 659. (3) C 314, pl. 1253, p. 20; Débats, n°667. (4) Voir Arch. pari., T. XC, séance du 18 flor., n° 32. (5) P.V., XLII, 19. B‘n, 6 therm. (ler suppl1). 316 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [figeac, 16 Prair. II] Citoyens Représentans, Nous vous annonçons que 2 Cavaliers Jacobins choisis dans le sein de la société, armés et équipés par elle, viennent de prêter le serment sacré de ne rentrer dans leurs foyers, que la République n’aît Triomphé de tous ses ennemis; La séance, n’était pas levée, qu’ils avait disparu avec la rapidité de l’éclair; Et déjà ils se mesurent avec le fanatique Castillan, tandis que nos frères verseront leur sang pour la deffense de notre Mère Commune, qu’ils rempliront la tâche honorable qu’ils se sont imposée, nous Continuerons d’éclairer le Peuple sur ses Droits et ses Devoirs, et de l’attacher de plus en plus à notre sainte Révolution. Pour vous!,] Représentans d’un Peuple de héros, continués à présider à la destinée de ce Peuple qui a si justement mis sa confiance en vous; toutes les lois qui émanent de votre sein sont le fruit d’une Philosophie Pure, d’une saine Politique. D’une main!,] vous dirigés les bras de nos braves deffen-seurs, Vous les faites voler de victoire en victoire; de l’autre[,] vous élevés l’édifice majestueux d’une République basée sur les Vertus, la probité, les moeurs. En déclarant que le Peuple français reconnaît l’existance de l’être suprême, et de l’Immortalité de L’âme, vous avés porté le dernier coup aux fanatiques qui, unissant leurs efforts à ceux des êtres immoraux, que vous avés si justement punis, cherchaient à anéantir la République, les uns en exaspérant les esprits, les autres en corrompant les esprits et les coeurs. Il avait proclamé une grande vérité, ce zélé def-fenseur des droits du Peuple, en déclarant que l’idée de l’athéisme était aristocratique, et celle de la Divinité toute Démocratique. La nature entière ne dit-elle pas en effet à l’homme qu’il existe un Dieu, et l’homme, l’homme malheureux surtout, ne trouve-t-il pas un allègement à ses maux dans la pensée consolante de l’immortalité des principes qui l’anime. Ils ne sont plus, les conspirateurs qui voulaient substituer le monstre de l’athéisme à la pensée délicieuse et nécessaire d’un être suprême, dépraver la morale pour anéantir l’esprit public, et détruire la Liberté qui ne peut subsister sans les moeurs austères dont vous donnés les premiers l’exemple sublime... Ils ne sont plus ! Et leurs mânes horribles, de concert avec le féroce anglais, viennent d’armer les bras de 2 assassins, contre 2 Représentans fidelles... Législateurs, si nous avons frémi d’horreur au récit de ce nouvel, attentat contre la Représentation Nationale, nous n’avons pu entendre, sans émotion, celui du dévouement sublime du vertueux Geoffroi, et de l’intérêt que la Convention Nationale prent à son sort. Quelle leçon pour les Despotes ! Ils peuvent immoler à leur rage quelques fondateurs de la République, ces scélérats couronnés, mais anéantiront-ils la Liberté ? Non... tant qu’il restera un français digne de ce beau nom, qu’ils tremblent eux-mêmes; leurs trônes chancelans anoncent leur ruine prochaine. Puissent tous les poignards des assassins se tourner eux-mêmes; Puissions-nous vous faire un rempart de nos corps ; mais pour achever de conduire le peuple français aux hautes destinées auxquelles vous l’avés appellé, vous n’avés besoin, dites-vous, que de sa confiance, de son amour; Eh bien : nous vous le déclarons encore : vous possédés toute notre confiance, et nous vous portons l’amour le plus tendre, le plus respectueux. S. et f. (1). 66 Le citoyen Dépeuille, rue Franciade, n° 52, offre à la Convention une estampe représentant l’enthousiasme des habitants de la campagne en apprenant le décret du 18 floréal sur l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame : la Convention décrète la mention honorable, l’insertion au bulletin, et que le tableau sera exposé dans la salle de la liberté (2). [Depeuille, Mar[cha]nd D'estampes Rue franciade n° 52 Sect. de Bon Conseil à la Conv.; Paris, le r'Therm. 7/7(3). Citoyens Législateurs, L’envie de propager l’esprit Public m’engage à offrir à la Convention une estampe représentant l’entousiasme des habitans des chaumières, en apprenant le Décret du 18 floréal sur l’existence de l’être suprême et de l’immortalité de l’ame (4). Recevez!,] Citoyens législateurs!!,] ce faible ho-mage d’un artiste qui!,] toujours ferme dans ses principes!,] ne négligera rien pour être utile à sa Patrie lorsque l’occasion s’en pésentera. DepeÜille [Mnd d’estampes Rue franciade ) 67 La société populaire de Lille, département du Nord, donne à la Convention les détails d’une fête célébrée dans cette commune, en réjouissance des dernières victoires remportées sur les ennemis de la République; fête à laquelle ont assisté les corps constitués, les ateliers et quantité de citoyens et citoyennes. Mention honorable, insertion au bulletin. (5). 68 BarÈRE, au nom du comité de salut public : Citoyens, nous avons pris à Landrecies 91 pièces de canon, c’est-à-dire toute l’artillerie qu’ils nous (l) Collationné par nous Président et secrétaire de la sté Républicaine de figeac Cas (présid.), Galus (secrét.), Miret (secret.). (2) P.V., XLII, 19. C. Eg„ n° 700; Ann. patr., n° DLXV; ■J. Lois, n° 659. (3) C 314, pl. 1253, p. 20; Débats, n°667. (4) Voir Arch. pari., T. XC, séance du 18 flor., n° 32. (5) P.V., XLII, 19. B‘n, 6 therm. (ler suppl1).