SÉANCE DU 12 BRUMAIRE AN III (2 NOVEMBRE 1794) - N° 2 301 Liberté, Égalité, la République ou la mort. Citoyens Représentans. Vous avez été choisis par le peuple pour affermir sa liberté sur des bases inébranlables, ses devoirs imprescriptibles ; la constitution que vous avez décrétés et qu’il a accepté avec transport, sont les premiers fruits de la victoire que vous avez remportés sur le royalisme et le fédéralisme. Il restoit des partisans de ces sectes impûres, le gouvernement révolutionnaire a détruit leurs projets liberticides. Les dilapidateurs de la fortune publique, les désorganisateurs et les intriguants vouloient en agitant les esprits faire oublier leurs anciens et leurs nouveaux forfaits. Votre adresse au peuple français, ce résumé sublime des vrais principes républicains, va faire découvrir toutes leurs trames et punir ces ennemis de l’ordre social. Nous avons vû avec enthousiasme votre serment de rester au poste où la confiance publique vous a appellé et de conduire au port le vaisseau de l’Etat. Quant à nous, Représentans, qui n’avons d’autres devoirs à remplir que de faire éxécu-ter les lois qui émanent de vous, nous jurons de mourir à notre poste, de n’avoir d’autre point de ralliement et d’autre boussole que la Convention nationale, centre unique de la liberté et de l’égalité, signé au registre : Carré, président, Oudar, Langelin, Payart, Josse, Depaquet, administrateurs et Marchal, secrétaire général. Carré, président. [Les juges composant le tribunal du district de Coutances à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an III] (14) Liberté, Égalité, fraternité ou la mort. Mandataires du peuple. Toujours occupés du bonheur national, vous avez anéanti toutes les especes de tirannies, vous avez promis que la République sera toute démocratique, et les francois seront libres et heureux, mais vous avez encore plus mérité de la patrie, lorsque dans votre adresse vous avez rapellé les principes de justice éternelle qui seuls garantissent l’égalité et la liberté. Mandataires du peuple Continuez vos glorieux travaux, précurseurs et fondateurs de la Republique, achevez le grand ouvrage ; pour nous toujours ralliés autour de la Convention nationale, nous sçau-rons obéir à ses decrets. Car c’est au sein de la représentation nationale qu’est l’autel de la (14) C 323, pl. 1389, p. 12. patrie, c’est la, où l’on brûle le plus pur encens a sa liberté. Vive la Republique, vive la Convention nationale. Salut et fraternité. Suivent 7 signatures. [Les membres composant le bureau de conciliation du district de Montfort-le-Brutus aux citoyens représentants, le 29 vendémiaire an IIL] (15) Liberté, unité, Égalité. Citoyens, Assés et trop long-tems, le peuple français a gémi sous le poids accablant de la tyrannie la plus affreuse; assés et trop long-tems il a été trompé par des hommes, dont la perfidie est d’autant plus condamnable, qu’ils s’étoient couverts du masque du plus grand patriotisme, jusqu’au point de tromper même ceux desquels, ils étoient journellement entourés. Tous les vrais républicains opprimés et confondus parmi les scélérats, agents du despotisme, toute la france entière épouvantée de la hache seignante de ce génie destructeur, ne respiroient plus que l’ef-froy, et ne pouvant prévoir qu’un affreux avenir, croyaient n’avoir autre chose à desirer que la mort. Mais de quelle gloire la Convention natio-nalle ne vient-elle pas de se couvrir? Elle a envoyé à l’échafaud l’infernal Robespierre, elle a extirpé jusqu’aux plus profondes racines les germes d’anarchie, que ce dernier tyran avoit semés par toute la Republique ; et à la place de la terreur qu’il avait jetté dans tous les coeurs, elle y éleve le calme et l’espérance du bonheur. Le reigne des vertus est enfin arrivé : la justice est à l’ordre du jour, et le peuple plein de confiance dans la représentation nationalle, commence a jouir des fruits de la liberté et de l’égalité, qu’il n’avoit point encore connues. Sorti de cette apathie où l’avoient plongé les malveillants, il sent son coeur se dilater en lisant l’adresse énergique, digne d’être sortie des mains des vertueux législateurs. Il y voit avec satisfaction et attendrissement le maintien du gouvernement révolutionnaire dégagé de toute vexation. Le serment courageux que font les représentants de rester à leur poste jusqu’à la paix; l’abju[ra]tion de l’erreur, la punition du crime ; l’élévation des vrais amis du peuple aux fonctions publiques, la garantie sacrée des propriétés ; la résistance la plus vigoureuse contre les royalistes et les intrigants ; enfin il n’y lit aucune phrase qui ne soit propre à lui faire de tester l’immoralité, la domination et l’anarchie à se rallier de plus en plus (15) C 323, pl. 1389, p. 14.