374 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE son antique énergie. La Convention a parlé, et les Robespierre, les Couthon, les St-Just, les Lebas et leurs satellites ont disparu. Périssent ainsi tous les traîtres ! Que la foudre révolutionnaire écrase impitoyablement tous les genres de tyrannie ! Ennemis de l’idolâtrie, fidèles à la voix de la raison, nous écoutons les principes, et non les hommes. Continuez, législateurs, assurez la liberté par l’épuration de la grande famille, pulvérisez les monstres, et vive la République ! Delorme, Thurret, Germain, C. Gayet, Prost, Ferry, Garchin, Lechez, Brenot, Lavi-gne, Boussin, Hermey, Girardet. f [Le c. révol. de Périgueux{ 1) à la Conv.; Péri-gueux, 16 therrn. 77/(2). Représentants du peuple français, Un homme qui trop longtems avait brigué et abusé de la confiance publique, un ami des Chabot, des Danton, un nouveau Catilina, Robespière enfin, a osé lever, au sein même du sénat, l’étendart de la contre-révolution. Ce partisan du royalisme, ce monstre popularisé, comptait-il donc que des Français balanceraient entre la tyrannie et la liberté, entre la patrie et un scélérat ? Le jour même qu’il a l’audace de se déclarer le chef des factieux, au moment qu’il désigne ses victimes, un orage salutaire se forme sur la montagne, l’éclair brille, la foudre en part, et le nouveau tyran disparaît avec tous les conjurés. Ce jour, montagnards, a été le plus beau de la révolution; il a assuré le triomphe de la République et la chûte de tous les tyrans du monde. Que François et Frédéric, que Georges et Pit aprennent comment les républicains de Péri-gueux se sont insurgés contre la Convention, en aprennant cette heureuse nouvelle; qu’ils écoutent !... C’est l’arrêt de leur mort ! Au point du jour, la générale se fait entendre. De tous côtés, on court aux armes; des bataillons nombreux se forment sur la place de la liberté; une foule immense de citoïens de tous âges, de tout sexe, se groupent autour de l’arbre sacré. Le calme règne dans les rangts; on publie la proclamation du sénat et ses décrets contre les conjurés. Alors l’indignation est à son comble; on s’agite; le cliquetis des armes se fait entendre; l’airain tonne, et les authorités constituées et tous les républicains jurent de nouveau : la liberté, ou la mort ! L’unité, l’indivisibilité de la République ! Guerre et mort aux tyrans, aux dictateurs, sous quelques formes qu’ils se présentent, et paix éternelje aux peuples ! Tous jurent de se ralier sans cesse à la représentation nationale, sanctuaire du gouvernement central, du gouvernement démocra-(1) Dordogne. (2) C 313, pl. 1 246, p. 18; Bm, 23 therm. (1er suppl1). tique. Des chants civiques se font ensuite entendre; on s’embrasse, et l’on [n’] entend plus que [ce] cri unanime :« la patrie est encore une fois sauvée ! Vive à jamais, vive la Convention » ! Voilà, tyrans du monde, la conduite des Français. Jugez maintenant si vous devez espérer de leur donner jamais des fers. O Parisiens, encore une fois vous venez de prouver que vous êtes des héros de la révolution. Ah ! Que ne pouvons-nous remplir avec vous les mêmes devoirs ! Que ne pouvons-nous partager vos lauriers ! Encore une fois vous avez bien mérité de la mère comune, nous venons de le publier, et nos derniers neveux ne cesseront de le répéter. Vous, comités de salut public et de sûreté générale, que les traîtres ont tenté de calomnier, parce que vous faisiez leur effroy, continuez vos sublimes travaux; vous avez notre estime, notre confiance, et nous vous jurons sur nos têtes la pleine exécution de toutes les mesures révolutionnaires que vous dictera le bonheur du peuple français, qui ne peut ny ne veut exister s’il n’est libre comme l’air qu’il respire. Et toy, montagne sainte, funeste à tous les tyrans, à tous les conspirateurs, reste ferme à ton poste, nos coeurs le désirent, et nos bras t’y maintiendront. Songe que c’est toy seule qui peut, toy seule qui doit sauver la patrie. Point de trêve, point de paix, que tous les ennemis de la souveraineté du peuple ne soient exterminés! C’est à toy à planter l’olivier, mais il ne peut pousser de profondes racines s’il n’est arrosé du sang du dernier des despotes, du dernier des conspirateurs. Vive la République ! Vive la montagne ! Vivent les comités de salut public et de sûreté générale ! Bardet, Leymonnerie (présid.), Sauveroche, Giry, Labat, Reynaud, Jean-Eco, Briniere (secrét.), Pelit [et 3 signatures illisibles], g' [Les administrateurs du directoire de distr. de Charolles{ 1) à la Conv.; Charolles, 14 therm. 777(2). Citoyens représentans, Chaque fois qu’une conjuration éclate, c’est un nouveau triomphe pour la République. Une poignée de factieux qui nous préparoit des fers, et méditait la destruction de la représentation nationale et de tous les patriotes, alloit exécuter cet horrible complot, mais la liberté, qui veille sur les destinées de la France, a frappé les conspirateurs et déjoué le coupable attentat. Courage, représentans, frappés les scélérats sous quelque masque qu’ils se présentent! La (1) Saône-et-Loire. (2) C 313, pl. 1 246, p. 17. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - N° 4 375 vertu terassera le crime, et la liberté triomphera toujours de ses ennemis. Continués de vouloir le bonheur du peuple. C’en est assés pour l’assurer. Recevés notre adhésion à toutes les mesures que vous venés de prendre. Elles ont pour but l’intérêt de la patrie. Elles suffisent pour vous mériter la confiance de tous les vrais républicains. Vive la République ! Vive la montagne, et périssent tous les traîtres ! S. et F. Gayet (ve -présid.), Dargaud; Et. Baudinot (agent nat.), J. Perrin, Bonny, Laurniere, J.P. Saulnier (secrét.). h ' [Les sans-culottes composant le c. révol. de la comm. de Charolles à la Conv.; Charolles, 15 therm. 7/7(1). Législateurs, Elle vient donc d’échouer, cette conspiration infâme qui devoit anéantir la liberté et couvrir la France d’un deuil général. Déjà les chefs de cette horde sanguinaire, les Robespierres, les Couthon, les Saint-Just, et tant d’autres mandataires infidèles et prostitués à la tyrannie, levoient leurs têtes audacieuses et désignoient leurs victimes. Déjà les glêves étoient levés; et c’étoit sur la Convention nationale que dévoient se porter les premiers coups. C’en étoit fait de la liberté, et bientôt... Non, non ! Loin de nous cette idée révoltante. Nos ennemis fussent-ils encore plus nombreux, s’éleva-t-il encore des conspirations plus terribles, la République est impérissable. Elle sortira triomphante au milieu des plus grands écueils. Un grand peuple, qui a juré d’être libre, ne jure jamais en vain. Courage, législateurs, continuez la carrière que vous avez si glorieusement commencée, et ne déposez la massue que la France ne soit entièrement purgée de tous ses ennemis. Tous les citoyens de notre district ont appris avec la plus vive indignation les projets liberticides des traîtres qui déshonoroient la représentation nationale. Ils vous offrent leurs bras, leurs vies et leurs fortunes. Tous sont prêts à marcher pour vous faire un rampart impénétrable de leurs corps. S. et F. Lamborot, Deschiezaux (secrét.), Monnet, Jeandeau, Benoit, P.L. Gayet (secrét.), Vitriey. i' [Les administrateurs du départ 1 d’Eure-et-Loir à la Conv.; s.l.n.d. (2). Le nouveau tyran n’est plus. Le triumvirat est pulvérisé. Quel beau jour pour les patriotes ! Sauveurs du peuple, vous venés encore d’écarter la foudre qui menaçait vos têtes. La vertu opprimée triomphe aujourd’hui dans tout son éclat. Ses fers sont brisés, un air libre et pur anime tous les républicains. Citoyens représen-(1) C 313, pl. 1 246, p. 16. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl'). (2) C 313, pl. 1 246, p. 15. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1). tans, recevés, d’une administration fidèle, toute la reconnaissance que vous mérités. L’oppresseur que vous avés foudroyé nous était à charge depuis longtems, et nous n’attendions qu’un mot de vous pour aller vous faire un rempart de nos corps. Quelle époque glorieuse dans la révolution ! Nous nous retrouvons libres. Le chêne planté sur le mont sacré, et dont un souffle impur avait comprimé la cime, vient de relever sa tête majestueuse. Nous allons jouir avec sécurité de son ombre tutéllaire. Continués, représentans, vos illustres travaux. Continués-les jusqu’à la mort du dernier tyran. Le feu sacré de la liberté est inextinguible. Il brûle pour consumer tous les traîtres. Vive encore une fois, et vive à jamais la République et la Convention nationale ! J.B. Levassort, Georges, Rousseau, Barre, Vaillant, 2e Barré (secrét. gal), Eti. Jumentier [et une signature illisible]. y [L’agence commerciale établie à Dunkerque (1) , à la Conv.; Dunkerque, 14 therm. 77/(2). De nouveaux tyrans, enfants de l’hypocrisie et du mensonge, ont voulu obscurcir l’aurore de la liberté. La massue nationale a écrasé ces Cromwell et ces Catilina, et leur existence n’est plus qu’un songe. Grâces soient rendues à l’énergie républicaine de la Convention; sa grandeur, en ce jour d’allarme, marque sa force et son indivisibilité. Jamais la République ne périra, la Convention l’a juré; et tous les vrais Français ont répété ce serment solemnel et l’ont gravé dans leurs cœurs. Vive la liberté ! Vive à jamais la République ! Les membres de l’agence : Thre Thelu, François Devinck, Lencou-Barême. k' [Les administrateurs du départ1 de la Loire-Inférieure, à la Conv.; Nantes, 14 therm. 7/7(3). Citoyens représentans, Le tyran Capet, né sur le trône, l’a vu réduire en poudre sous ses pieds, et sa puissance colossale a été brisée par la foudre populaire. Des ambitieux n’ont point été épouvantés de cette catastrophe; ils ont entrepris de rétablir pour eux le trône qu’ils avaient aidé à renverser; mais ces Catilinas modernes, bien dignes des complices qu’ils s’étaient choisis, ont été anéantis par un seul regard des hommes libres. Sans mœurs, sans principes, sans conduite, ils ne pouvaient s’associer que des scélérats, et tout homme vertueux, ou seulement sensé, les repoussait avec dégoût. (1) Nord. (2) C 315, pl. 1 264, p. 10. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1). (3) C 313, pl. 1 246, p. 14. Mention dans Bm, 27 therm. (1er suppl1); C. Eg., n° 721.