586 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES» j u, l’équitation, se sont aussi fait inscrire pour la cavalerie; enfin, 18 citoyens ayant servi ancien¬ nement dans les troupes de ligne, se sont aussi fait inscrire pour l’infanterie. « Cet exemple ne tardera pas à être imité par les autres citoyens de cette commune et du canton. « Citoyens législateurs, il était du devoir de la commune d’Orbec, qui, la première, du département du Calvados, a protesté contre les arrêtés iiberticides des départements insurgés, de n’être pas la dernière à se lever en masse pour défendre la cause dé la liberté et de l’égalité; elle a rempli cette tâche honorable, et elle est satisfaite. a Cependant, citoyens législateurs, un regret nous touche et nous affecte; nous n’avons pu délivrer à nos braves frères d’armes ni canons, ni fusils de calibre; nous en avons réclamé au¬ près du district et du département, mais nous ignorons quel sera le süccès de cette demande. Dans ce doute, nous nous adressons à vous directement; veuillez bien Ordonner la fourni¬ ture de ces objets, et nos vœux seront remplis. » (Suivent 10 signatures.) Extrait du registre des délibérations du conseil général de la commune d’Orbec, ce qui suit (1) : Le vingt -deuxième jour de brumaire de l’an 2e de la République française une et indivisible, en la maison commune, sur les huit heures du matin, le conseil général de la commune, présents : Périer, maire, Trevet, Courtin, Motte, Prévost, Yiel et Picard, officiers muni¬ cipaux, et Daufresne, procureur de la com¬ mune; Gislain, Bellière, Lavallée, Bellière aîné; Dauge, G-uerault, Douis, G-uerlin, Caen, Des-hayes et Petit, notables; le comité de surveil¬ lance, présents : Marin, président, Gervais, Mo¬ rin, Le Tellier, Duvallet, Porget, Courthonne, Duclos et Bisson, et les membres composant le tribunal de paix, réunis extraordinairement en assemblée publique, assistés du secrétaire greffier de la municipalité. Le citoyen maire a mis sur le bureau un pa¬ quet apporté ce jourd’hui par un courrier venant de Lisieux, sur les huit heures du matin. Ouverture faite d’icelui, il s’y est trouvé : 1° Une lettre des administrateurs du dépar¬ tement du Calvados â ceux du district de Li¬ sieux, en date du vingt de ce mois, relative aux secours demandés au district de Lisieux pour marcher contre les rebelles de la Vendée; 2® Une lettre de J. -J. Costin, membre de la Société populaire de Coutânee, député par le représentant du peuple Lecarpentier et par le général Sepher, aux citoyens composant la Société populaire de Lisieux, en date du 19 de ce mois, relative au même objet; 3° Enfin, une lettre du district de Lisieux en date du 21 de ce mois, adressée à cette muni¬ cipalité, aussi relative an même objet. Lecture donnée publiquement de toutes oes pièces, et ouï le procureur de la commune, l’assemblée a arrêté : 1° Que la compagnie de canonniers de la (1) Archivés nationales, carton C 284, dossier 822s garde nationale de çettê commune sera invitée de se rendre sur-le-champ en cette maison com¬ mune pour entendre la lecture de ces dépêches; 2° Qii’il sera fait à l’instant une proclamation au son du tambour par les rues et carrefours de cette commune à ceux qui voudraient par¬ tager la gloire d’exterminer les débris de l’ar¬ mée fugitive dé la Vendée, soit dans les troupes à cheval, soit dans l’infanterie, de se présenter en cette maison commune pour faire inscrire leurs noms sur lë registre qui va être ouvert à cette fin; 3° Qu’il va être écrit sur-le-champ aux mu¬ nicipalités du canton pour les instruire du con¬ tenu des dépêches reçues par cette municipalité et les inviter à employer tout leur zèle èt leurs efforts auprès des citoyens de leur commune pour les engager à voler au secours du dépar¬ tement de la Manche; 4° Que tous les chevaux propres à la cava¬ lerie et aux charrois, existant dans le canton vont être sur-le-champ mis en réquisition. En conséquence de la proclamation et dite invitation dont est ci-devant parlé, quantité de citoyens de cette commune se sont présentés et ont dit que la patrie les appelant à partager la gloire d* exterminer les débris de l’armée fugi¬ tive de la Vendée, ils viennent faire inscrire leurs noms sans contracter aucun engagement, parce qu’après qu’ils auront rempli cette tâche honorable, ils seront libres de rentrer dans leurs foyers. Cette proposition ayant été accueillie et ar¬ rêtée par l’assemblée, il a été procédé à l’ins-criptiOn desdits citoyens ainsi qu’il Suit : P dur l'artillerie ; Pierre-Nicolas-Théodore Gervais, Pierre Le¬ sage; François Ledoux, Pierre Mouton, Jean-Baptiste Dubois, Louis Coudrette, Guillaume Le Sage, Eustache Dauge, Lafite, Auguste. Bru¬ net, Louis Jteffiond, François Guérin dit Picàrt, Fontaine, Charpentier, Lozé Charpentier, Mar¬ tin LafoSsé, Pierrè-Adrien Cordier, Jean Moulin, Gemiér dit Lafontaine, L echangeur, galochier, Reculé Rosier, Lefèvre l’aîné, chapelier; Marin Lefevre, Michel Lottin, Lallemand, Ceffré, César Soittin, Petit, Curel Tourneur, Marie dit La France, Colette dit la France, Viedje dit Montoure, Drouin, Aubert l’aîné, menuisier, François Louet. Pour la cavalerie : * Esser, Deslandes, perruquier, François Bur-gault, Laurent Vattier, Charpentier le jeune, maréchal, Nicolas Leclerc. Pour l'infanterie Jëan-Baptiste Duclos, François Lebugle, Jean-Baptiste Bellière, Christophe Ménage* Dominique Leroy, Jean-Baptiste Guillaume Fouques, Guillaume Leclerc, Denis Lieuvin, Jean Ménage, Maurice Bonnegent, Dominique Houssaye, Pierre Vallée, Philippe Faucillion, Duport, Gueroult l’aîné, Roudier, perruquier, Jacques François Deshayes, Louis Michel, Guil¬ laume Jespère. L’assemblée a arrêté, sur la demandé des citoyens ci «dessus inscrits, qu’ils partiront Ven» [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENT AIRES, j u " 587 dredi matin pour se rendre en la ville de Lisieux, Oh ils prendront l’état de route, Les citoyens en masse de cette commune ayant manifesté le désir de partager la gloire et les dangers de leurs frères, l’assemblée a arrêté que le registre à ce destiné continuera d’être ouvert pour recevoir l’inscription des citoyens qui se dévoueront à marcher contre les rebelles de la Vendée. L’assemblée a arrêté qu’il sera subvenu aux pères, mères, femmes et enfants des citoyens ci-dessus inscrits et qui se feront inscrire par la suite qui se trouveront dans le besoin, qu’à cette fin il sera établi une taxe sur les riches et les citoyens aisés par le conseil général de la com¬ mune, de concert avec les citoyens Marin, Courthonne, Pointel oncle, Vitrouil, Desrey, perruquier et Rabot, tailleur, commissaires adjoints nommés à cette fin. Les citoyens Dumonoèl, juge de paix et Cuen, son greffier ont déclaré qu’à partir de ce jour ils font offrande pour le secours dont est ci-dessus parlé du supplément de traitement qui leur a été accordé par la Convention jus¬ qu’au retour de leurs frères d’armes. Le citoyen Cuen a ajouté que si ses frères d’armes veulent le transporter au champ de bataille, vu qu’il est réduit à l’impossibilité de marcher à pied, il est tout prêt à partager leur gloire et leurs dan¬ gers et que dans le cas oh cette dernière propo¬ sition ne serait pas acceptée, il fait en outre don de son sabre pour armer fin de ses frères. L’assemblée a en outre arrêté que jusqu’à ce que les rebelles de la Vendée soient exterminés, les citoyens de cette commune seront en réqui¬ sition et qu’ils ne pourront en sortir sans la per¬ mission de la municipalité et qu’ils se tiendront toujours disposés à l’exécution des ordres des représentants du peuple et des corps administra¬ tifs supérieurs. L’assemblée a également arrêté que les citoyens de cette commune qui ont des habits d’uniforme, des sabres et des fusils de calibre seront tenus de les remettre à leurs frères qui volent au secours du département de la Manche. Les citoyens Marin, Courtin, G-ueslin, Rabats, Hamel père et Rabot ont devancé cet arrêté en faisant l’offrande de leurs habits d’uniforme. Les citoyens Lebugle et Bellière, commandant de la garde nationale de cette commune, ins¬ crits dans la liste de l’infanterie et les citoyens Dumoncel et Courtin ont déposé sur le bureau leurs épaulettes. L’assemblée a arrêté que trois extraits de la présente seront envoyés l’un à la Convention, 1 autre au département du Calvados, et le troi¬ sième et dernier au district de Lisieux, ce qui a été signé après lecture faite. Le présent extrait, véritable et conforme à l’original dûment signé à Orbee, ce vingt-trois brumaire de l’an II de la République fran¬ çaise une et indivisible. Périer, maire ; Leva vasseur, secrétaire. L’Administration du district et le conseil gé¬ néral de la commune de Castel-Sarrasin, félici¬ tent la Convention sur ses tfàvaux, l’invitent à rester à son poste, et annoncent que dans cette commune les titres, actes et tableaux de l’o¬ dieuse servitude ont été livrés aux flammes Ci). Suit la lettre de l'administration du district et du conseil général de la commune de Castel - sarrasin (2). Les membres composant l'administration du district et le conseil général de la commune de Castelsarrasin, département de la Haute-Garonne, à la Convention nationale. « Citoyen Président* « Au pied de l’arbre de la liberté, près de la Montagne tutélaire élevée à son côté* le feu du bûcher vient de consumer les titres, actes et tableaux, monuments odieux de la servitude. « Durant cet holocauste républicain, les airs ont retenti d’un concert d’hymnes patriotiques, et des cris nulle fois répétés par tous les citoyens : Vivent les républicains! Vive la Montagne! Vivent les sans-culottes ! « Grâces vous soient rendues, intrépides représentants, vous nous avec délivrés dé la tyrannie et du fédéralisme. Vous avez rétabli l’abondance par la loi salutaire du maximum des denrées. Vous avez présenté au peuple une Constitution républicaine qu’il a acceptée avec transport. Vous resterez glorieusement à Votre poste pour compléter notre Code civil* pour voir nos armées triomphantes écraser sous vos auspices les despotes conjurés et leurs infâmes satellites. Vous fixerez par Votre constance héroïque les hautes destinées de la République* et la génération présente devancera le témoL gnage de la postérité ên vous proclamant sau¬ veurs de la patrie, » (Suivent 20 signatures Les membres composant le comité de surveil¬ lance à Bayëüx invitent la Convention à rester à son poste, et lui font passer un calice enlevé à la superstition (3). Suit la lettre du comité de surveillance de Baÿeux (4). Le comité de surveillance de Baÿeux, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Quelques agitateurs se sont efforcés d’ébran¬ ler le rocher du Calvados et de le détacher de l’indissoluble Montagne, mais leurs efforts ont été vains comme leurs projets. Ils ont pu en¬ traîner des êtres mercenaires, ou faibles, ou trompés; ils ont pu produire en d’autres une espèce d’étonnement et leur faire éprouver une (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 338. (2) Archives nationales, carton C 284, dossier 822. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 338. (4) Archives nationales , carton G 283, dossier 810.