82 | Convention nationale.] Les administrateurs du district de Châtillon-sur-Seine annoncent que le fanatisme succombe flans leur district. Leurs administrés s’empres¬ sent d’offrir tout ce qui peut être utile à la cause de la liberté. Le numéraire à effigie royale est déposé à la Société populaire, et les parchemins sont livrés aux flammes. Ils envoient les lettres de prêtrise de Jean Atteyrac (Alteyrac), qui a fait son abjuration, Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des administrateurs du district de Ohâtillon-sur -Seine (2). « Châtillon-sur-Seine, 23 brumaire, l’an II de la République française, une et indi-sible. « Citoyen Président, « Bientôt le fanatisme sera détruit dans l’é¬ tendue de ce district comme dans le surplus de la République. Déjà plusieurs citoyens ont abjuré leur qualité de prêtre, comme étant le fruit de l’erreur et de l’imposture. Jean Alteyrac a fait cette abjuration en la salle du directoire du district et a requis qu’elle te fût adressée avec une expédition de l’arrêté qui la renferme; nous joignons cette expédition à la présente, ainsi que ses lettres de prêtrise. « Nous pouvons t’assurer, citoyen Président, que le patriotisme de nos administrés, et sin¬ gulièrement des citoyens de cette ville, loin de s’affaiblir, s’enflamme de plus en plus. Aussi s’empressent-ils d’offrir tout ce qui peut être utile pour la défense et les défenseurs de la patrie et de la liberté. Le numéraire à l’effigie ci-devant royale est déposé à la Société populaire; les lettres des anciennes écoles de droit et les matricules des ci-devant avocats y sont livrés aux flammes. A quoi attribuer tant d’actes de civisme? Sans doute aux travaux infatigables de la Convention nationale et aux progrès de la sainte philosophie. « Sois donc, citoyen Président, notre inter¬ prète près la Convention nationale et invite-la en nos noms de ne point quitter son poste ayant d’avoir assuré le triomphe de la République une et indivisible: « Les administrateurs du district , « Minot; A. Legrand; Martin, secrétaire; Jully, procureur syndic. » Procès-verbal (3). Ce jourd’hui, dix-neuvième jour du deuxième mois de l’an second de la République une et indivisible, en la salle des séances de l’assem¬ blée administrative du district de Châtillon-sur-Seine, au département de la Côte-d’Or, où étaient les citoyens Pierre-Amable Minot, faisant les fonctions de vice-président, Thomas-Pierre Cle o, Claude Philippon-Durand, Fran¬ çois Chaussier, Nicolas Yorles, Boudot-Lamotte, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 43. (2) Archives nationales, carton G 284, dossier 823. (3) Archives nationales, carton F19 872, dossier Alteyrac . 17 frimaire an II 7 décembre 1793 administrateurs; Jacques Jully, procureur syn¬ dic et Nicolas Martin, secrétaire. Est comparu Jean -Augustin Alteyrac, lequel a déposé sur le bureau ses lettres de prêtrise* avec la déclaration dont la teneur suit : « Citoyens, « Je viens abjurer dans le sein de votre as¬ semblée ma qualité de prêtre. Voilà mes lettres. Je vous prie de me donner acte du dépôt que j’en fais sur le bureau pour qu’elles soient en¬ voyées au Président de la Convention, comme une preuve des progrès de la philosophie dans la partie de la République, confiée à la sagesse de votre administration, et un témoignage authen¬ tique que j’ai renoncé au titre superstitieux que m’avait donné l’erreur et l’imposture. « Signé : J. -A. Alteyrac. » Sur quoi l’assemblée administrative, après avoir entendu le procureur syndic, a donné acte au citoyen Jean -Augustin Alteyrac du dépôt par lui présentement fait sur le bureau des lettres de prêtrise qui lui ont été délivrées par le ci-devant cardinal de Gesvres, évêque de Beauvais, le dix-sept décembre mil sept cent soixante-huit, insinuée à Beauvais le même jour. Et a arrêté que lesdites lettres, avec expé¬ dition du présent, seront adressées dès demain au Président de la Convention nationale. Arrête au surplus qu’expédition du présent arrêté sera pareillement envoyée, dès demain, au département. Fait en séance publique les jour, mois et an que dessus. Signé : Minot, faisant les fonctions de vice-pré¬ sident; Clerc, Philippon-Durand, Ch a tts - sier, Lamotte, Jully, procureur syndic et Martin, secrétaire. Pour expédition conforme : Minot, faisant les fonctions de vice-président; Martin, secrétaire. La Société populaire et jacobite de Philippe-ville applaudit au triomphe de la raison sur le fanatisme, et demande que la Convention natio¬ nale mette les nobles et les prêtres dans un tel état qu’ils ne puissent donner des marques de leur monstrueuse existence. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1)� Adresse de la Société jacobite et montagnarde de Philippeville, à la Convention nationale (2). « Citoyens législateurs, « La Société jocobite et montagnarde de Philippeville, pénétrée des principes qui rendent la Montagne le flambeau de la liberté qui éclaire l’univers; pénétrée des principes qui éta¬ blissent l’existence de l’homme sur les bases iné¬ branlables d’un bonheur assuré puisque la tyrannie ne la rend plus un fardeau insuppor-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 43. (2) Archives nalionalesl carton D ivb 107, dos¬ sier 5. ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j