SÉANCE DU 7 THERMIDOR AN II (25 JUILLET 1794) - N° 4 493 toutes épreuves, une épouse peu robuste et 3 enfans du plus bas âge, il se trouve sur le point d’être privé, ainsi que sa famille, du partage des Biens Communaux, par la raison qu’il a résidé dans plu-sieur communes pour l’exercice de ses fonctions dans le courant de l’année avant la promulgation de la loi du 14 août 1792, et qu’en ce cas, ces même communes lui refusent led[it] partage Enfin votre Société vous prie de vouloir bien décréter que led[it] Nicol et sa famille prendra sa part de Biens Communaux dans la Commune de Maîche, district de St-hippolyte, département du Doubs, par la raison qu’il y a payé ses impositions mobiliaires de l’année 1792 en entier, que son 3e enfant y est né, et qu’au surplus on ne peut l’envoyer prendre son partage dans la commune de Dampierre-sur-Vingeanne, département de la Côte-d’or, lieu de sa naissance, vu qu’il en a été sortis dès l’âge de 2 ans; que d’ailleur son épouse et ses enfans ont été nés dans le département du Doubs et qu’encore ce seroit l’obliger à ne pouvoir profiter des dits Biens Communaux sans quitter son état et son traitement, et renoncer à la pension qu’il a droit d’attendre de la Nation en conformité de la loi et relativement à son ancienneté de service. S. et F. Les président, Secrétaire Et Membres du Comité de Correspondance de la Société populaire des Gras. J.f. Moyse, C.j. Coste, L’Homme (Ex-présid.), A.f. Garnache, J.J. Sallanguier, J.R. Roussel Galle (Secrét. greffier). h [La Sté popul. de Blois à la Conv. ; s.d.] ( l). A toutes les Communes et sociétés affiliées du District de Blois. Bons et utiles habitans des campagnes ! sous la religion du mensonge et de l’erreur, le citadin que vous nourrissiez ne payoit vos sueurs et vos travaux que d’un insultant dédain : aujourd’hui qu’une religion simple comme la nature, universelle comme la raison dont elle émane, a rendu l’homme à sa dignité p[r]imitive; aujourd’hui que nous avons une patrie, et qu’enfans d’une même famille, nous ne connoissons plus des castes privilégiées, resserrons les nœuds de la fraternité, et rendons tous ensemble nos hommages à l’Etre qui fertilise nos champs, qui protège notre liberté, et qui rend victorieux nos guerriers. Vos azil furent les derniers que quittèrent les vertus et les bonnes mœurs exilées du sol du despotisme et de la superstition ; la liberté et la raison les y ramènent en triomphe. Déjà le 20 prairial, vingt-cinq millions d’hommes libres, sentant qu’une main invisible a brisé leurs (l) D XXXVIII I, doss. VII. Mention marginale signée Johanneau : « Citoyen, nous te prions de vouloir bien ne pas laisser ignorer à la Convention nationale les efforts que font les membres de notre société populaire pour ramener au culte de la Raison certains habitans des campagnes. Une centaine d’entre nous se sont répandus dans 50 communes voisines, décadi dernier, et les ont décidés à ne plus se reposer les jours consacrés par l’erreur. Salut. Le c. de correspondance de la Sté ». Imprimé par l’Imprimerie nationale du Loir et Cher et de la Sté popul. chez J.F. Billault, à Blois, in 4°, 8 p. chaînes, pénétrés de reconnoissance, se sont tournés vers elle et l’ont adorée. Mais, ô nos Concitoyens ! ne vous y trompez pas, ce n’est pas le Dieu des rois et des prêtres qu’un homme libre adore ; il ne recon-noît que le Dieu de la nature, dont l’existence fait la base des vertus sociales; il sait que cet Etre, qui ne peut se définir, se comparer ni se dépeindre, ne veut d’autre encens qu’un cœur pur, que des intentions droites et honnêtes, d’autres prières que des actions utiles, d’autre interprète que le cri de la conscience; il sait que cet Etre qui remplit tout de son immensité, ne veut point d’intermédiaire entre l’homme et lui, et que, par conséquent, toute religion qui a des ministres est ennemie du bien public, et destructrice du bonheur national; il sait qu’un contrat social et de bonnes loix qui se rattachent à l’existence de ce grand Etre et à l’immortalité de l’ame sont la seule religion que puissent avouer la philosophie et la raison. Ainsi, Citoyens, il y a loin du Dieu des Français à celui que les tyrans ont donné à leurs esclaves, après l’avoir fait à leur image. Quand la Convention, déterminée par les excès de l’athéisme, a reconnu solemnellement son existence, elle n’a pas prétendu nous imposer la croyance d’un nouveau dogme, ni créer une nouvelle religion; elle n’a fait que proclamer un sentiment de sociabilité qui se trouve gravé dans tous les cœurs, et surtout dans ceux des hommes libres; c’est à nous à descendre dans le fond de notre conscience ; si elle peut soutenir les regards de la divinité, certainement nous n’hésiterons pas d’en reconnoître l’existence. Mais, que de nouveaux imposteurs ne prétendent pas pour cela nous tromper encore en son nom ! Qu’ils ne viennent pas tous les jours nous en prêcher une nouvelle, ou nous annoncer une nouvelle manière de l’adorer. Heureux habitans des campagnes ! ne reconnoissez jamais d’autre divinité que celle qui vous parle en embellissant la nature, que celle qui couvre vos prairies de fleurs, et vos champs de moissons. Puisque la pensée que le bienfaiteur des humains a les yeux fixés sur vous, vous soulage de vos peines et de vos travaux, croyez toujours que la vie à venir n’est pas une chimère trompeuse, la mort un abîme sans fin, et dévouez-vous pour la patrie; l’immortalité vous attend dans la mémoire de vos concitoyens et dans le sein de la divinité, mais ne pensez pas qu’on l’honore par des cérémonies ridicules et des pratiques minucieuses; l’homage qu’il agrée, c’est un cœur pur et des actions utiles à la société. Que votre culte soit donc simple comme votre croyance. Pensez aussi, Citoyens, que les fêtes d’un peuple régénéré à la liberté, rendu à la nature, ne doivent pas ressembler à celles de ces peuples courbés sous le joug de la superstition et du despotisme. Les fêtes d’un peuple libre ne représentent que des cérémonies grandes et sublimes; la gaieté et le bonheur y brillent dans tous les yeux. Sans prêtres, sans autels, sans images, le Français est debout devant l’Être suprême, et se montre à ses regards tout glorieux d’avoir reconquis des droits qu’il avoit reçus de ses propres mains. Au contraire, l’esclave de toutes les religions de la terre, s’endort en balbutiant des prières dans un jargon qu’il n’entend pas, ou ne se réunit dans les temples, que pour y voir le deuil de la nature, l’orgueil et la morgue d’un prétendu interprête de la divinité, et pour y entendre ses plattes et ennuyeuses rapsodies. SÉANCE DU 7 THERMIDOR AN II (25 JUILLET 1794) - N° 4 493 toutes épreuves, une épouse peu robuste et 3 enfans du plus bas âge, il se trouve sur le point d’être privé, ainsi que sa famille, du partage des Biens Communaux, par la raison qu’il a résidé dans plu-sieur communes pour l’exercice de ses fonctions dans le courant de l’année avant la promulgation de la loi du 14 août 1792, et qu’en ce cas, ces même communes lui refusent led[it] partage Enfin votre Société vous prie de vouloir bien décréter que led[it] Nicol et sa famille prendra sa part de Biens Communaux dans la Commune de Maîche, district de St-hippolyte, département du Doubs, par la raison qu’il y a payé ses impositions mobiliaires de l’année 1792 en entier, que son 3e enfant y est né, et qu’au surplus on ne peut l’envoyer prendre son partage dans la commune de Dampierre-sur-Vingeanne, département de la Côte-d’or, lieu de sa naissance, vu qu’il en a été sortis dès l’âge de 2 ans; que d’ailleur son épouse et ses enfans ont été nés dans le département du Doubs et qu’encore ce seroit l’obliger à ne pouvoir profiter des dits Biens Communaux sans quitter son état et son traitement, et renoncer à la pension qu’il a droit d’attendre de la Nation en conformité de la loi et relativement à son ancienneté de service. S. et F. Les président, Secrétaire Et Membres du Comité de Correspondance de la Société populaire des Gras. J.f. Moyse, C.j. Coste, L’Homme (Ex-présid.), A.f. Garnache, J.J. Sallanguier, J.R. Roussel Galle (Secrét. greffier). h [La Sté popul. de Blois à la Conv. ; s.d.] ( l). A toutes les Communes et sociétés affiliées du District de Blois. Bons et utiles habitans des campagnes ! sous la religion du mensonge et de l’erreur, le citadin que vous nourrissiez ne payoit vos sueurs et vos travaux que d’un insultant dédain : aujourd’hui qu’une religion simple comme la nature, universelle comme la raison dont elle émane, a rendu l’homme à sa dignité p[r]imitive; aujourd’hui que nous avons une patrie, et qu’enfans d’une même famille, nous ne connoissons plus des castes privilégiées, resserrons les nœuds de la fraternité, et rendons tous ensemble nos hommages à l’Etre qui fertilise nos champs, qui protège notre liberté, et qui rend victorieux nos guerriers. Vos azil furent les derniers que quittèrent les vertus et les bonnes mœurs exilées du sol du despotisme et de la superstition ; la liberté et la raison les y ramènent en triomphe. Déjà le 20 prairial, vingt-cinq millions d’hommes libres, sentant qu’une main invisible a brisé leurs (l) D XXXVIII I, doss. VII. Mention marginale signée Johanneau : « Citoyen, nous te prions de vouloir bien ne pas laisser ignorer à la Convention nationale les efforts que font les membres de notre société populaire pour ramener au culte de la Raison certains habitans des campagnes. Une centaine d’entre nous se sont répandus dans 50 communes voisines, décadi dernier, et les ont décidés à ne plus se reposer les jours consacrés par l’erreur. Salut. Le c. de correspondance de la Sté ». Imprimé par l’Imprimerie nationale du Loir et Cher et de la Sté popul. chez J.F. Billault, à Blois, in 4°, 8 p. chaînes, pénétrés de reconnoissance, se sont tournés vers elle et l’ont adorée. Mais, ô nos Concitoyens ! ne vous y trompez pas, ce n’est pas le Dieu des rois et des prêtres qu’un homme libre adore ; il ne recon-noît que le Dieu de la nature, dont l’existence fait la base des vertus sociales; il sait que cet Etre, qui ne peut se définir, se comparer ni se dépeindre, ne veut d’autre encens qu’un cœur pur, que des intentions droites et honnêtes, d’autres prières que des actions utiles, d’autre interprète que le cri de la conscience; il sait que cet Etre qui remplit tout de son immensité, ne veut point d’intermédiaire entre l’homme et lui, et que, par conséquent, toute religion qui a des ministres est ennemie du bien public, et destructrice du bonheur national; il sait qu’un contrat social et de bonnes loix qui se rattachent à l’existence de ce grand Etre et à l’immortalité de l’ame sont la seule religion que puissent avouer la philosophie et la raison. Ainsi, Citoyens, il y a loin du Dieu des Français à celui que les tyrans ont donné à leurs esclaves, après l’avoir fait à leur image. Quand la Convention, déterminée par les excès de l’athéisme, a reconnu solemnellement son existence, elle n’a pas prétendu nous imposer la croyance d’un nouveau dogme, ni créer une nouvelle religion; elle n’a fait que proclamer un sentiment de sociabilité qui se trouve gravé dans tous les cœurs, et surtout dans ceux des hommes libres; c’est à nous à descendre dans le fond de notre conscience ; si elle peut soutenir les regards de la divinité, certainement nous n’hésiterons pas d’en reconnoître l’existence. Mais, que de nouveaux imposteurs ne prétendent pas pour cela nous tromper encore en son nom ! Qu’ils ne viennent pas tous les jours nous en prêcher une nouvelle, ou nous annoncer une nouvelle manière de l’adorer. Heureux habitans des campagnes ! ne reconnoissez jamais d’autre divinité que celle qui vous parle en embellissant la nature, que celle qui couvre vos prairies de fleurs, et vos champs de moissons. Puisque la pensée que le bienfaiteur des humains a les yeux fixés sur vous, vous soulage de vos peines et de vos travaux, croyez toujours que la vie à venir n’est pas une chimère trompeuse, la mort un abîme sans fin, et dévouez-vous pour la patrie; l’immortalité vous attend dans la mémoire de vos concitoyens et dans le sein de la divinité, mais ne pensez pas qu’on l’honore par des cérémonies ridicules et des pratiques minucieuses; l’homage qu’il agrée, c’est un cœur pur et des actions utiles à la société. Que votre culte soit donc simple comme votre croyance. Pensez aussi, Citoyens, que les fêtes d’un peuple régénéré à la liberté, rendu à la nature, ne doivent pas ressembler à celles de ces peuples courbés sous le joug de la superstition et du despotisme. Les fêtes d’un peuple libre ne représentent que des cérémonies grandes et sublimes; la gaieté et le bonheur y brillent dans tous les yeux. Sans prêtres, sans autels, sans images, le Français est debout devant l’Être suprême, et se montre à ses regards tout glorieux d’avoir reconquis des droits qu’il avoit reçus de ses propres mains. Au contraire, l’esclave de toutes les religions de la terre, s’endort en balbutiant des prières dans un jargon qu’il n’entend pas, ou ne se réunit dans les temples, que pour y voir le deuil de la nature, l’orgueil et la morgue d’un prétendu interprête de la divinité, et pour y entendre ses plattes et ennuyeuses rapsodies. 494 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Les fêtes d’un peuple libre lui font sentir toute sa force et sa dignité; elle réveillent en lui sa passion pour le bien public, excitent son dévouement pour la patrie, et l’attachement à ses saintes loix. Les honneurs qu’on y rend aux bienfaiteurs de l’humanité l’embrasent du désir de les imiter, allument en lui la passion de la gloire, cette passion qui fait les grands hommes, et qui crée des prodiges. Les fêtes sacerdotales au contraire, avilissent l’homme prosterné aux pieds d’un prêtre; il se dégrade en lui rendant des hommages qui ne sont dus qu’à la divinité : la crainte de ses pieuses menaces abrutit son esprit, le rend pusillanime et en fait un esclave : elle étoufferoit même en lui ces résolutions généreuses qui pourroient porter le désespoir à conspirer contre le despotisme, si un esclave muselé par un prêtre pouvoit les concevoir. O nos Concitoyens ! au lieu de cette sotte humilité tant prêchée par les suppôts du despotisme, afin de nous asservir, ayons ce noble orgueil, cette fierté que donne le sentiment de sa force, de son courage et de sa dignité, à un peuple qui est debout devant vingt tyrans conjurés avec leurs esclaves; n’ayons d’autre religion que l’amour de la patrie, de l’humanité, de la vertu, de la probité et des bonnes mœurs; n’ayons d’autre religion que le respect des loix et la haine des tyrans. Croyons, dit Collot d’Herbois, que celui qui sert bien sa patrie, sert bien l’Être suprême. Dévouons au mépris ces insensés ou ces perfides qui mettent une fausse gloire à anéantir une croyance qui fait la consolation de l’homme de bien et le désespoir du méchant. Ne consultons que notre cœur et notre recon-noissance ; puisque nous sommes libres, certes, il y a un dieu qui veille sur nous ! En effet, depuis que nous avons secoué le joug du despostime (sic) et de la superstition, a-t-il cessé un instant de nous protéger et de nous combler de ses bienfaits ? N’est-ce pas lui qui vient de détourner les coups qui mena-çoient deux appuis de notre liberté, qui inspire à nos guerriers cette confiance intrépide, et qui leur trace le chemin de la victoire, qui a mis dans le cœur de deux héros encore enfans, Barra et Agri-cola-Viala, ce saint dévouement pour la patrie ? N’est-ce pas lui qui vient de faire lever, à notre exemple, les patriotes opprimés de la Pologne, contre leurs tyrans ? N’est-ce pas lui qui donne à nos législateurs cette sagesse qui fait pâlir le front des tigres couronnés, et qui déconcerte leurs projets ? N’est-ce pas le dieu de l’humanité qui leur a inspiré ces loix pour le soulagement du peuple dans l’indigence, les infirmités ou la vieillesse ? N’est-ce pas lui enfin qui avance pour nous les saisons par ces chaleurs bienfaisantes qui hâtent la maturité de nos moissons ? En douterions-nous encore ? Jettons les yeux sur nos campagnes, l’abondance y étale ses trésors; sur nos ports de mer, ils regorgent des vaisseaux pris à l’ennemi, tout chargés de provisions; sur nos places publiques, la fraternité et l’union nous y rassemblent, et ne fait plus des Français qu’un peuple de frères. O vous ! magistrats du peuple des campagnes, vous philosophes éclairés qui vivez dans ces communes où naguères régnoit la superstition, achevez l’ouvrage de la liberté; rappelez à la vérité ces en-fans de l’habitude, ces hommes trop long-tems dupes d’imposteurs et de charlatans soudoyés par le despotisme dont ils étoient les appuis. Travaillez avec courage à cette révolution morale; régénérez ces esprits asservis par l’erreur; instruisez-les de leurs droits et de leurs devoirs : les rendre à la vérité, c’est les rendre à la vertu. Que votre assiduité au temple de l’Eternel, serve d’exemple à vos concitoyens; que votre zèle à célébrer nos sublimes fêtes, electrise les plus indolens; qu’une pompe majestueuse et simple remplisse tous les esprits d’enthousiasme pour le culte de la raison, et de mépris pour les cérémonies ridicules de la religion des prêtres. Qu’une gaieté franche et loyale rappelle à des hommes libres qu’ils ne sont plus sous la verge des tyrans, et que le dieu de la nature n’est point honoré par le témoignage d’une crainte servile comme celui de la superstition. Chaque peuple lui témoigne son respect à sa manière ; les orientaux et nos voisins se prosternent aux genoux de leur pagodes : nous honorons l’Etre suprême par des chants d’allégresse, et dansons autour de nos moissons. JOHANNEAU (instr public), CABAILLE, FlNOT. [P.v. de la fête à l’Etre Suprême, célébrée à Blois, le 20 prair. II]. Au lever de l’aurore, une salve d’artillerie et le bruit des tambours qui se sont répandus dans les divers quartiers de la commune ont annoncé aux citoyens que le jour étoit arrivé où l’homme, rappelé à sa dignité première, alloit rendre à l’Auteur de la nature, un hommage digne de lui. Aussi-tôt, chacun s’est empressé à décorer sa maison de verdure et de fleurs. Des banderoles tricolores, désormais symbole de la liberté et de la vertu, offroient par-tout à l’imagination, cette belle et grande idée, que, dans un instant, un concert de vingt-cinq millions de voix, alloit s’élever de toutes les parties de la France pour remercier l’Être suprême des bienfaits dont il combla l’homme. A neuf heures, les citoyens appelés à former les divers cortèges, se sont assemblés devant la Maison commune; un grand nombre de musiciens des deux sexes ont exécuté au départ, sur un amphithéâtre élevé à cet effet, un hymne à l’arbre de la liberté, et d’autres chants patriotiques. A dix heures et au signal du canon, la marche a commencé dans l’ordre suivant : L’artillerie a pris la tête; un détachement de cavalerie s’est avancé, suivi d’une partie de la garde nationale et des soldats-citoyens. Quatorze jeunes filles vêtues de blanc, ornées de couronnes et d’écharpes de roses, formoient le premier groupe; deux d’entre-elles portoient dans une corbeille, des fleurs et des parfums. Un jeune garçon, orné de la même manière, portait à leur tête une bannière sur laquelle on lisoit ces mots : L’encens ne doit brûler qu’aux pieds de l’Eternel. Venoient ensuite sur deux colonnes, d’un côté 25 pères de famille accompagnés de leurs fils armés d’une épée, tenant à la main des branches de chêne; de l’autre, 25 mères de famille, accompagnées de leurs filles portant des corbeilles de fleurs. Les jeunes enfans des deux sexes élevés dans les hospices nationaux se sont mêlés à ce cortège, et l’ont embelli. Le grouppe des musiciens s’est avancé exécutant divers morceaux analogues à la fête. L’Espérance de la patrie, marchant en bataillon carré, a paru peu après. 494 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Les fêtes d’un peuple libre lui font sentir toute sa force et sa dignité; elle réveillent en lui sa passion pour le bien public, excitent son dévouement pour la patrie, et l’attachement à ses saintes loix. Les honneurs qu’on y rend aux bienfaiteurs de l’humanité l’embrasent du désir de les imiter, allument en lui la passion de la gloire, cette passion qui fait les grands hommes, et qui crée des prodiges. Les fêtes sacerdotales au contraire, avilissent l’homme prosterné aux pieds d’un prêtre; il se dégrade en lui rendant des hommages qui ne sont dus qu’à la divinité : la crainte de ses pieuses menaces abrutit son esprit, le rend pusillanime et en fait un esclave : elle étoufferoit même en lui ces résolutions généreuses qui pourroient porter le désespoir à conspirer contre le despotisme, si un esclave muselé par un prêtre pouvoit les concevoir. O nos Concitoyens ! au lieu de cette sotte humilité tant prêchée par les suppôts du despotisme, afin de nous asservir, ayons ce noble orgueil, cette fierté que donne le sentiment de sa force, de son courage et de sa dignité, à un peuple qui est debout devant vingt tyrans conjurés avec leurs esclaves; n’ayons d’autre religion que l’amour de la patrie, de l’humanité, de la vertu, de la probité et des bonnes mœurs; n’ayons d’autre religion que le respect des loix et la haine des tyrans. Croyons, dit Collot d’Herbois, que celui qui sert bien sa patrie, sert bien l’Être suprême. Dévouons au mépris ces insensés ou ces perfides qui mettent une fausse gloire à anéantir une croyance qui fait la consolation de l’homme de bien et le désespoir du méchant. Ne consultons que notre cœur et notre recon-noissance ; puisque nous sommes libres, certes, il y a un dieu qui veille sur nous ! En effet, depuis que nous avons secoué le joug du despostime (sic) et de la superstition, a-t-il cessé un instant de nous protéger et de nous combler de ses bienfaits ? N’est-ce pas lui qui vient de détourner les coups qui mena-çoient deux appuis de notre liberté, qui inspire à nos guerriers cette confiance intrépide, et qui leur trace le chemin de la victoire, qui a mis dans le cœur de deux héros encore enfans, Barra et Agri-cola-Viala, ce saint dévouement pour la patrie ? N’est-ce pas lui qui vient de faire lever, à notre exemple, les patriotes opprimés de la Pologne, contre leurs tyrans ? N’est-ce pas lui qui donne à nos législateurs cette sagesse qui fait pâlir le front des tigres couronnés, et qui déconcerte leurs projets ? N’est-ce pas le dieu de l’humanité qui leur a inspiré ces loix pour le soulagement du peuple dans l’indigence, les infirmités ou la vieillesse ? N’est-ce pas lui enfin qui avance pour nous les saisons par ces chaleurs bienfaisantes qui hâtent la maturité de nos moissons ? En douterions-nous encore ? Jettons les yeux sur nos campagnes, l’abondance y étale ses trésors; sur nos ports de mer, ils regorgent des vaisseaux pris à l’ennemi, tout chargés de provisions; sur nos places publiques, la fraternité et l’union nous y rassemblent, et ne fait plus des Français qu’un peuple de frères. O vous ! magistrats du peuple des campagnes, vous philosophes éclairés qui vivez dans ces communes où naguères régnoit la superstition, achevez l’ouvrage de la liberté; rappelez à la vérité ces en-fans de l’habitude, ces hommes trop long-tems dupes d’imposteurs et de charlatans soudoyés par le despotisme dont ils étoient les appuis. Travaillez avec courage à cette révolution morale; régénérez ces esprits asservis par l’erreur; instruisez-les de leurs droits et de leurs devoirs : les rendre à la vérité, c’est les rendre à la vertu. Que votre assiduité au temple de l’Eternel, serve d’exemple à vos concitoyens; que votre zèle à célébrer nos sublimes fêtes, electrise les plus indolens; qu’une pompe majestueuse et simple remplisse tous les esprits d’enthousiasme pour le culte de la raison, et de mépris pour les cérémonies ridicules de la religion des prêtres. Qu’une gaieté franche et loyale rappelle à des hommes libres qu’ils ne sont plus sous la verge des tyrans, et que le dieu de la nature n’est point honoré par le témoignage d’une crainte servile comme celui de la superstition. Chaque peuple lui témoigne son respect à sa manière ; les orientaux et nos voisins se prosternent aux genoux de leur pagodes : nous honorons l’Etre suprême par des chants d’allégresse, et dansons autour de nos moissons. JOHANNEAU (instr public), CABAILLE, FlNOT. [P.v. de la fête à l’Etre Suprême, célébrée à Blois, le 20 prair. II]. Au lever de l’aurore, une salve d’artillerie et le bruit des tambours qui se sont répandus dans les divers quartiers de la commune ont annoncé aux citoyens que le jour étoit arrivé où l’homme, rappelé à sa dignité première, alloit rendre à l’Auteur de la nature, un hommage digne de lui. Aussi-tôt, chacun s’est empressé à décorer sa maison de verdure et de fleurs. Des banderoles tricolores, désormais symbole de la liberté et de la vertu, offroient par-tout à l’imagination, cette belle et grande idée, que, dans un instant, un concert de vingt-cinq millions de voix, alloit s’élever de toutes les parties de la France pour remercier l’Être suprême des bienfaits dont il combla l’homme. A neuf heures, les citoyens appelés à former les divers cortèges, se sont assemblés devant la Maison commune; un grand nombre de musiciens des deux sexes ont exécuté au départ, sur un amphithéâtre élevé à cet effet, un hymne à l’arbre de la liberté, et d’autres chants patriotiques. A dix heures et au signal du canon, la marche a commencé dans l’ordre suivant : L’artillerie a pris la tête; un détachement de cavalerie s’est avancé, suivi d’une partie de la garde nationale et des soldats-citoyens. Quatorze jeunes filles vêtues de blanc, ornées de couronnes et d’écharpes de roses, formoient le premier groupe; deux d’entre-elles portoient dans une corbeille, des fleurs et des parfums. Un jeune garçon, orné de la même manière, portait à leur tête une bannière sur laquelle on lisoit ces mots : L’encens ne doit brûler qu’aux pieds de l’Eternel. Venoient ensuite sur deux colonnes, d’un côté 25 pères de famille accompagnés de leurs fils armés d’une épée, tenant à la main des branches de chêne; de l’autre, 25 mères de famille, accompagnées de leurs filles portant des corbeilles de fleurs. Les jeunes enfans des deux sexes élevés dans les hospices nationaux se sont mêlés à ce cortège, et l’ont embelli. Le grouppe des musiciens s’est avancé exécutant divers morceaux analogues à la fête. L’Espérance de la patrie, marchant en bataillon carré, a paru peu après. SÉANCE DU 7 THERMIDOR AN II (25 JUILLET 1794) - N° 5 495 Les autorités constituées se sont vues dans un instant environnées, 1°. par l’enfance ornée de fleurs des champs, 2°. par l’adolescence ornée de myrthe, 3°. par la virilité ornée de chêne, 4°. par la vieillesse ornée de laurier. Chaque magistrat tenoit à la main un bouquet d’épis de bled, de fleurs et de fruits, symbole de l’abondance que nous assure le régime républicain. Au centre des autorités constituées, quatre bœufs couverts de festons et de guirlandes, traînoient un char sur lequel on voyoit les instrumens des arts, et des productions de la République. Un détachement de troupes formoit la marche. Ce cortège, partant de la maison commune, s’est avancé sous un arc de triomphe très-élevé, construit en verdure, orné de fleurs, et placé à l’entrée de la grande rue, en face du pont; au-dessus flottoient les couleurs nationales; il étoit orné d’attributs de la liberté et de l’abondance, et d’inscriptions sur les deux faces. On s’est rendu de suite au temple, où des hymnes en l’honneur de l’Être suprême, et un discours sur l’immortalité de l’âme ont préparé les esprits à la cérémonie qui alloit se célébrer sous la voûte du ciel, à l’aspect et au milieu des merveilles de la nature. Une des plus belles et des plus heureuses expositions qui se trouvent dans la République, se rencontre aux portes de Blois. Une montagne, monument du luxe et de la tyrannie s’élève sur l’endroit le plus haut du coteau qui domine la Loire : sur sa cime, d’où l’œil se promène de tous côtés et sans aucun obstacle sur un vaste horizon, un orme étend de toutes parts ses rameaux touffus, qui semblent braver l’injure des ans et des tempêtes : ses racines profondes se montrent à trente pieds au dessous du tronc, et ce lieu offre l’emblème le plus heureux de cette Montagne chérie, qui, sur ses bases inébranlables, porte l’édifice de la plus grande Révolution que présentent les fastes du monde. Le cortège, en sortant du temple pour se rendre à la Montagne, a rencontré sur son passage, de la promenade appelée la Grande Pièce, un socle vaste portant une piramide, monument élevé à la mémoire des hommes qui ont cimenté la liberté de leur sang; des festons de verdure et de fleurs pendoient aux arbres qui l’environnoient, et soutenoient des inscriptions analogues. Des hymnes ont été chantées en l’honneur des martyrs de la Révolution, et les jeunes filles ont répandu des fleurs sur leurs tombes. En passant devant le temple de la liberté, lieu des séances de la société populaire, on a exécuté un chœur en l’honneur de la liberté. De là, on s’est rendu à la Montagne. Quatre sentiers en rampe partant de côtés opposés, mon-toient en spirale au sommet sur lequel étoit pratiquée une platte-forme. Au-dessous, on voyoit flotter de toutes parts des drapeaux tricolores. Aux quatre points cardinaux, sur la platte-forme, étoient élevés quatre autels surmontés de vases destinés à brûler les parfums. La musique est allée se placer autour de l’arbre, afin d’être facilement entendue, et faire face de tous côtés. Le grouppe des jeunes filles portant les parfums est monté ensuite, et chacune est allée prendre sa place sur le socle des quatre autels. Tous les grouppes formant le cortège se sont placés dans les routes pratiquées autour de la montagne. Chacun est monté successivement sur la platte-forme, pour y chanter avec le corps des musiciens, les hymnes composés par les artistes de la commune. Dans ces chants, les jeunes garçons ont juré de ne poser les armes qu’après la destruction des tyrans. Les jeunes filles, en jettant leurs fleurs au milieu de la fumée des parfums qui s’élevoit vers le Ciel, ont juré de réserver leur tendresse pour_ les enfans et les amis de la patrie. Des hymnes à l’Être suprême, pour le remercier de la liberté et de ses autres bienfaits, se sont mêlés aux accens d’une foule innombrable de citoyens, au bruit de l’artillerie et au saisissement qu’inspiroit le spectacle d’un peuple entier qui, à la même heure, rendoit hommage à l’Auteur de toutes choses, et tournoit vers le Ciel des regards attendris, où se peignoient à la fois la reconnoissance et l’espoir consolant de l’immortalité. On est ensuite retourné, dans le même ordre, à la maison commune. Cette fête, qui, comme on le voit, est calquée sur le projet de l’artiste patriote David, s’est passée avec l’ordre, le respect et la décence qu’on devoit attendre de Français devenus libres. Les Commissaires de la fête : Cabaille, Arnaud, Gendrier et Gros. z La Société populaire de Bidache, département des Basses-Pyrénées, écrit qu’elle a célébré une fête le 10 prairial, en l’honneur de l’Être suprême; elle fait hommage d’un discours prononcé par un de ses membres à cette fête; elle ajoute qu’informée des besoins de ses frères de Paris, elle leur envoie 149 livres de jambon et lard qu’elle a retranchés sur sa consommation ordinaire (l). 5 La société populaire de Sauveur-sur-Douve (2) département de la Manche, félicite la Convention sur ses travaux. Elle lui annonce qu’ environ 400 hommes sont sortis du sein de cette petite commune pour la défense de la patrie; qu’elle a envoyé au chef-lieu de son district 20.000 livres de métal de cloches, 1.000 livres de cuivre et 101 marcs 14 onces d’argenterie qu’elle a donnés pour nos braves combat-tans, 302 chemises, 7 paires de guêtres, 82 paires de souliers, 2 habits, 3 sabres, 3 fusils neufs avec leur baïonnettes, et que les propriétaires de ces fusils, âgés de 16 et 17 ans, ont voulu s’en servir eux-mêmes et sont actuellement aux armées. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi aux comités des marchés et approvision-nemens (3). (l) Mon., XXI, 315; J. Paris, n°572; Audit, nat., n° 670; Rép., n°218; J. Fr., n° 669. (2) Ci-dev4 S1 Sauveur-le-Vicomte. (3) P.V., XLII, 168. SÉANCE DU 7 THERMIDOR AN II (25 JUILLET 1794) - N° 5 495 Les autorités constituées se sont vues dans un instant environnées, 1°. par l’enfance ornée de fleurs des champs, 2°. par l’adolescence ornée de myrthe, 3°. par la virilité ornée de chêne, 4°. par la vieillesse ornée de laurier. Chaque magistrat tenoit à la main un bouquet d’épis de bled, de fleurs et de fruits, symbole de l’abondance que nous assure le régime républicain. Au centre des autorités constituées, quatre bœufs couverts de festons et de guirlandes, traînoient un char sur lequel on voyoit les instrumens des arts, et des productions de la République. Un détachement de troupes formoit la marche. Ce cortège, partant de la maison commune, s’est avancé sous un arc de triomphe très-élevé, construit en verdure, orné de fleurs, et placé à l’entrée de la grande rue, en face du pont; au-dessus flottoient les couleurs nationales; il étoit orné d’attributs de la liberté et de l’abondance, et d’inscriptions sur les deux faces. On s’est rendu de suite au temple, où des hymnes en l’honneur de l’Être suprême, et un discours sur l’immortalité de l’âme ont préparé les esprits à la cérémonie qui alloit se célébrer sous la voûte du ciel, à l’aspect et au milieu des merveilles de la nature. Une des plus belles et des plus heureuses expositions qui se trouvent dans la République, se rencontre aux portes de Blois. Une montagne, monument du luxe et de la tyrannie s’élève sur l’endroit le plus haut du coteau qui domine la Loire : sur sa cime, d’où l’œil se promène de tous côtés et sans aucun obstacle sur un vaste horizon, un orme étend de toutes parts ses rameaux touffus, qui semblent braver l’injure des ans et des tempêtes : ses racines profondes se montrent à trente pieds au dessous du tronc, et ce lieu offre l’emblème le plus heureux de cette Montagne chérie, qui, sur ses bases inébranlables, porte l’édifice de la plus grande Révolution que présentent les fastes du monde. Le cortège, en sortant du temple pour se rendre à la Montagne, a rencontré sur son passage, de la promenade appelée la Grande Pièce, un socle vaste portant une piramide, monument élevé à la mémoire des hommes qui ont cimenté la liberté de leur sang; des festons de verdure et de fleurs pendoient aux arbres qui l’environnoient, et soutenoient des inscriptions analogues. Des hymnes ont été chantées en l’honneur des martyrs de la Révolution, et les jeunes filles ont répandu des fleurs sur leurs tombes. En passant devant le temple de la liberté, lieu des séances de la société populaire, on a exécuté un chœur en l’honneur de la liberté. De là, on s’est rendu à la Montagne. Quatre sentiers en rampe partant de côtés opposés, mon-toient en spirale au sommet sur lequel étoit pratiquée une platte-forme. Au-dessous, on voyoit flotter de toutes parts des drapeaux tricolores. Aux quatre points cardinaux, sur la platte-forme, étoient élevés quatre autels surmontés de vases destinés à brûler les parfums. La musique est allée se placer autour de l’arbre, afin d’être facilement entendue, et faire face de tous côtés. Le grouppe des jeunes filles portant les parfums est monté ensuite, et chacune est allée prendre sa place sur le socle des quatre autels. Tous les grouppes formant le cortège se sont placés dans les routes pratiquées autour de la montagne. Chacun est monté successivement sur la platte-forme, pour y chanter avec le corps des musiciens, les hymnes composés par les artistes de la commune. Dans ces chants, les jeunes garçons ont juré de ne poser les armes qu’après la destruction des tyrans. Les jeunes filles, en jettant leurs fleurs au milieu de la fumée des parfums qui s’élevoit vers le Ciel, ont juré de réserver leur tendresse pour_ les enfans et les amis de la patrie. Des hymnes à l’Être suprême, pour le remercier de la liberté et de ses autres bienfaits, se sont mêlés aux accens d’une foule innombrable de citoyens, au bruit de l’artillerie et au saisissement qu’inspiroit le spectacle d’un peuple entier qui, à la même heure, rendoit hommage à l’Auteur de toutes choses, et tournoit vers le Ciel des regards attendris, où se peignoient à la fois la reconnoissance et l’espoir consolant de l’immortalité. On est ensuite retourné, dans le même ordre, à la maison commune. Cette fête, qui, comme on le voit, est calquée sur le projet de l’artiste patriote David, s’est passée avec l’ordre, le respect et la décence qu’on devoit attendre de Français devenus libres. Les Commissaires de la fête : Cabaille, Arnaud, Gendrier et Gros. z La Société populaire de Bidache, département des Basses-Pyrénées, écrit qu’elle a célébré une fête le 10 prairial, en l’honneur de l’Être suprême; elle fait hommage d’un discours prononcé par un de ses membres à cette fête; elle ajoute qu’informée des besoins de ses frères de Paris, elle leur envoie 149 livres de jambon et lard qu’elle a retranchés sur sa consommation ordinaire (l). 5 La société populaire de Sauveur-sur-Douve (2) département de la Manche, félicite la Convention sur ses travaux. Elle lui annonce qu’ environ 400 hommes sont sortis du sein de cette petite commune pour la défense de la patrie; qu’elle a envoyé au chef-lieu de son district 20.000 livres de métal de cloches, 1.000 livres de cuivre et 101 marcs 14 onces d’argenterie qu’elle a donnés pour nos braves combat-tans, 302 chemises, 7 paires de guêtres, 82 paires de souliers, 2 habits, 3 sabres, 3 fusils neufs avec leur baïonnettes, et que les propriétaires de ces fusils, âgés de 16 et 17 ans, ont voulu s’en servir eux-mêmes et sont actuellement aux armées. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi aux comités des marchés et approvision-nemens (3). (l) Mon., XXI, 315; J. Paris, n°572; Audit, nat., n° 670; Rép., n°218; J. Fr., n° 669. (2) Ci-dev4 S1 Sauveur-le-Vicomte. (3) P.V., XLII, 168.