SÉANCE DU 25 FRUCTIDOR AN II (11 SEPTEMBRE 1794) - N° 7 73 ils donc etouffer la haine de la tyrannie dans le cœur de tous les français, avaient ils donc oubliés que des milliers de bras étaient armés pour venger leurs victimes? Ils ont vécus ces hommes de sang ! et le glaive de la loi en frappant leur tête patricide a anéanti l’unique espoir de la coalition. Sauveurs de la patrie, vous avez acquis pour jamais des droits à la reconnaissance universelle. C’est pour satisfaire à cette dette sacrée que nous vous adressons l’hommage le plus pur et le mieux mérité. Qu’ils sachent enfin les tyrans et les traitres qu’ils ne s’élèveront jamais qu’au haut de la Roche Tarpéïenne. Pour nous législateurs, occupés à rouvrir les canaux qui doivent répendre l’abondance et faciliter la sortie des flottes républicaines destinées à purger les mers, ce n’est qu’avec envie que nous comparons nôtre sort à celui de nos frères d’armes qui ont le bonheur de cimenter de leur sang le triomphe de la liberté. Puissions-nous bientôt, c’est notre seul désir, saper les fondements du dernier repaire des rois. Vive la République! Charpeau, président, Bahier, capitaine, Chai-gnon, lieut., I. Anzerverbe, sergent major, caporal, sapeurs, plus 85 signatures à savoir deux pages pleines. 7 Les citoyens composant la société populaire d’Estaires, district de Hazebrouck [département du Nord], félicitent la Convention nationale sur l’attitude qu’elle a prise aux 9 et 10 thermidor, l’invitent à demeurer à son poste et adressent à la Convention l’état des dons et des offrandes faits à la patrie par les citoyens de la commune, à différentes époques, et qu’ils ont déposés au district : ils consistent en 196 marcs d’argenterie d’église, 1 082 livres de cuivre, trois grosses cloches, 1 556 livres de plomb, 910 livres de fer, 117 paires de souliers, 18 paires de bas, 24 chemises, 3 habits d’uniforme, 2 paires de guêtres, une giberne avec sa banderolle, 20 fusils, 8 sabres, 10 pistolets, 36 paillasses, 30 couvertures de laine, 8 livres de chanvre, 9 marmites, 3 lits de plume, et environ 200 livres de charpie. Ils ajoutent que, dans ces dons, ne sont point compris 1 200 paires de souliers que le citoyen Becharelle, membre de la société, a offertes, et qu’il doit délivrer à différentes époques. Mention honorable, insertion au bulletin (14). (14) P.-V, XLV, 200. Bull., 28 fruct. (suppl.). [La société populaire et révolutionnaire d’Estaires à la Convention nationale, le 24 thermidor an II\ (15) Représentants du peuple, Des scélérats, des conspirateurs, des hommes corrompus et avides de sang ont osé former le projet infâme de détruire la représentation nationale, pour attenter à la souveraineté du peuple qui fier, toujours attentif à ses devoirs et naturellement né pour la justice et la vertu peut tout écraser pour conserver sa liberté, lorsqu’elle est en danger. Aussitôt que nous apprimes citoyens représentants, cette conjuration horrible nous nous réunimes tous au lieu de nos séances et là pénétrés d’horreur contre ce conspirateur, nous demandâmes à grands cris contre eux vengeance, vengeance, nous vous félicitons représentants du peuple de la fermeté et du courage stoïque que vous avez déployé pour faire rentrer dans le néant le scélérat Robespierre et ses infernaux complices. Continuez, législateurs éclairés, à soutenir les droits du peuple, à déjouer les intrigues et à punir les conspirateurs. Pour nous, nous jurons de verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour vous def-fendre, ne reconnaissants d’autres authorité légitime, d’autre point de ralliement que la loi conventionale dont les principes sont purs comme le peuple qu’elle représente. Vive la République, vive la Convention nationale. Les membres composant le comité de correspondance de la société populaire d’Estaires. Revost, président, Duriez, vice-président et quatre autres signatures. Nous vous envoyons cy-joints differents dons patriotiques que la commune d’Estaires a fait à plusieurs reprises. Si vous jugez que ces offrandes sont suceptibles de mention civique nous vous engageons à en faire mention au Bulletin. [Note ou relevé des dons et offrandes faits à la patrie à différentes époques par la commune d’Estaires, district d’Hazebrouck, département du Nord ] (16) Primo. L’argenterie de la ci-devant église, envoyé au district consistoit en cent quatre vingt seize marcs. Secundo. Le cuivre envoyé au district consistoit en mille quatre vingt deux livres. 3ème. Envoyé au district trois grosses cloches. 4ème. Le plomb envoyé au district consistoit en quinze cens cinquante six livres. (15) C 320, pl. 1318, p. 15. C. Eg„ n° 758; M. U., XLIII, 474. (16) C 320, pl. 1318, p. 16. 74 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 5ème. Le fer envoyé au district consistoit en neuf cens dix livres. 6ème. On envoya aussi au district : Cent dix sept paires de souliers, dix huit paires de bas, vingt quatre chemises, trois habits d’uniforme, deux paires de guêtres, une giberne avec sa banderrolle, vingt fusils, huit sabres, dix pistolets, trente six paillasses, trente couvertures de laine, huit de chanvres, cinq marmites, trois lits de plumes; environ deux cens (mot illisible) de charpie. Dans ceci n’est point compris l’offre fait par le citoyen Béharelle, membre de la société populaire d’Estaires, consistante en douze cens paires de souliers dont il doit avoir livré cent paires en la présente année, deux cens paires, dans le cours de la troisième année républicaine, et les neuf cens paires restantes dans le courant des deux années suivantes. Et pour sûreté de cette offrande le dit Jean Baptiste Béharelle a engagé ses biens situés dans le district de Saint-Omer. Il est ainsi aux archives de la société populaire et révolutionnaire d’Estaires, district d’Hazebrouck. Plouvier, secrétaire. 8 L’agent national du district de Dieuze [département de la Meurthe], écrit à la Convention que des biens estimés 27 307 L, ont été vendus 156 285 L; et une maison et des fonds d’émigrés, estimés 29 697 L, ont été vendus 83 960 L. Insertion au bulletin (17). 9 Celui de Besançon [département du Doubs], annonce que des biens estimés 60 240 L, ont été vendus 129 800 L. Insertion au bulletin (18). L’agent national du district de Besançon adresse à la Convention l’état des ventes des biens des émigrés qui ont eu lieu dans ce district les 16, 21 et 22 thermidor; d’où il résulte que des biens estimés 60 240 ont été vendus 190 040 L (19). (17) P.-V., XLV, 200. La vente de la maison et des fonds d’émigrés est mentionnée dans Bull., 27 fruct. (suppl.), celle des autres biens nationaux, dans Bull., 28 fruct. (suppl.). Il s’agit du ci-devant domaine de Dieuze. C. Eg., n° 758. (18) P.-V., XLV, 201. (19) Bull., 27 fruct. (suppl.). 10 Les citoyens composant la société populaire de Beauvais, département du Rhône, félicitent la Convention sur son énergie, l’invitent à rester à son poste, et envoient 562 L dont ils font hommage, et observent que la commune n’est composée que de 400 individus, presque tous pauvres. Mention honorable, insertion au bulletin (20). [La société populaire et républicaine de Beau-vais-l’Isle-Barbe à la Convention nationale, le 20 thermidor an II] (21) Citoyens Représentants La patrie vient encore une fois d’être sauvé par la foudre que vous avez lancée contre la tyranie. Quel beau jour pour nous que celui où nous avons appris que la Représentaion nationale avoit échappé à l’assassinat que commandoient des hommes usurpateurs de la confiance publique! Notre joie fut au dessus de toute idée et les premiers accents que nos bouches pronnoncerent par la forte impulsion de nos coeurs, furent pour renouveller notre serment d’être inviollablement attachés à la Convention nationale, de lui faire un rempart de nos corps et d’exécuter ponctuellement tous les décrets émanés de son sein. Continuez Représentants incorruptibles; veillez avec le regard de la sagesse sur une nation généreuse qui attend son bonheur de vous. Frappez... Exterminez sans commissération ceux qu’un audace perfide oseroit porter à la domination. Il ne faut pour la prospérité de la patrie qu’un peuple soumis aux lois et une Convention jalouse de faire le bonheur du peuple, l’un et l’autre existent et la République est impérissable. Vous venez de remplir la tâche que vous imposoient vos devoirs; les traitres ne sont plus et la liberté n’en est que plus radieuse ! pénétrés de vos principes nous restons calmes comme vous et nous jurons de ne respirer que pour l’instruction et le bonheur de nos semblables, de les pénétrer des sentiments républicains en leur faisant aimer la vertu et abhorer les tirans et les traitres. Quant à nous, notre dernier soupir sera pour la République. Mercier, président, R Leppre, secrétaire, Neyson, membre du comité de correspondance. RS. Nous vous envoyons ci-joint la somme de 562 L pour les frais de la guerre. Cette somme est sans doute très modique mais nous vous observons que notre commune n’est composée que de 400 individus presque tous pauvres. Neyson. (20) P.-V., XLV, 201. Le don est mentionné dans Bull., 28 fruct. (suppl.). (21) C 318, pl. 1295, p. 17.