SÉANCE DU 9 PRAIRIAL AN II (28 MAI 1794) - N08 8 A 12 75 bres de la Convention, au paiement de ce qui peut être dû par la République au citoyen Planche, capitaine du vaisseau sur lequel ces députés sont partis de Saint-Domingue, ainsi qu’à l’armateur dudit vaisseau. (1). 8 Un secrétaire lit le procès-verbal de la séance du 29 floréal; la rédaction est adoptée. (2). 9 Les administrateurs du département de police de la commune de Paris adressent à la Convention l’état des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt & de détention du département de Paris; le total, à l’époque du 7 floréal, s’élève à 7 014 (3) . [Commune de Paris, 8 prair. IL Etat des détenus au 7 proir.] (4) . Grande Force .......................... 649 Petite Force ............................ 306 Sainte Pélagie .......................... 226 Madelonnettes .......................... 290 Montprin, r. N. D. des Champs ........ 62 Abbaye .................................. 106 Bicêtre .................................. 934 A la Salpêtrière ........................ 569 Chambres d’arrêt à la Mairie ............ 83 Fermes .................................. 6 Luxembourg ............................. 825 Maison de Suspicion rue de la Bourbe . . . 526 Brunet, r. de Buffon .................... 48 Picpus, frg St Antoine .................. 200 Réfectoire de l’Abbaye ................ 120 Caserne des Petits Pères ................ 139 Les Anglaises, r. St Victor .............. 145 Les Anglaises, r. de Loursine ............ 126 Caserne, r. de Seve .................... 134 Les Carmes, r. de Vaugirard .......... 325 Les Anglaises, frg St Antoine .......... 81 Coignard, Picpus n° 6 .................. 60 Ecossais, r. des fossés St Victor .......... 99 St Lazare, Frg St Lazare .............. 677 Picquenot, r. et à Bercy ................ 35 Geoffroy, ru de la folie Renaud .......... 24 Belhomme, rue Charonne n° 70 ........ 103 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire. 116 Total général : 7.014 10 La Convention entend à sa barre le citoyen Jean-Baptiste Bouzan, hussard du 6e régiment, (1) P.V., XXXVIII, 162. Minute de la main de Monnot (C 304, pl. 1122, p. 42). Décret n° 9317. Mention dans C. Eg., n° 649; Ann. R.F., n° 181; J. Sablier, n° 1346; Mess, soir, n° 649; C. Univ., 10 prair. (2) P.V., XXXVIII, 163. (Déjà évoqué le 8 prair.; voir n° 2). (3) P.V., XXXVin, 163. (4) C 305, pl. 1144, p. 25, Signé : Henry, Tourlot. blessé d’un coup de feu, le 20 floréal, à l’affaire de Tournay; il sollicite des secours en faveur de sa mère, âgée de 60 ans, et mère de 7 enfans, dont deux sont aux frontières. Renvoi au comité de liquidation (1) . 11 La veuve du général Dagobert est admise à la barre; elle expose que la mort de son mari, tué au service de la patrie, la laisse sans aucune ressource; que, mère de deux jeunes filles & veuve d’un militaire qui a bien mérité de la patrie, elle attend des secours de la justice nationale. Renvoi au comité de liquidation (2) . 12 Poncet, sergent-major, & Dupont, grenadier au 2e bataillon du 83e régiment d’infanterie, viennent présenter à la Convention nationale un drapeau pris sur l’ennemi par leur bataillon près Tournay; ils annoncent que, pleins de ce feu sacré de la liberté qui embrase tous les soldats français, ils n’ont d’autre empressement que de retourner à leur poste, &, de concert avec leurs braves camarades, d’achever la destruction des satellites des despotes. (3). L’ORATEUR: Citoyens représentans du peuple français, Nous venons avec cette joie pure digne des vrais républicains et inconnue des esclaves, nous venons déposer dans le sein de la représentation nationale un drapeau pris sur l’ennemi par le 2e bataillon du 83e régiment d’infanterie, signe éclatant d’une victoire complète remportée sur l’armée coalisée, vaincue, dispersée et obligée d’abandonner canons, chevaux, caissons et munitions. C’est du milieu de vous, illustres représentans, que sort ce feu sacré de la liberté qui embrase tous les cœurs, et qui donne la force, le courage et l’intrépidité nécessaire pour vaincre et réduire au néant rois, esclaves et tous les suppôts des cabales. Encore quelques instants et l’on dira : les rois ont été mais ils ne sont plus, la France avait juré leur perte. Nous devons vous instruire encore des traits héroïques de nos frères d’armes, qui pleins de valeur et de bravoure ont rempli honorablement leurs devoirs. Le nommé Royer, caporal au même bataillon, compagnie de Lainé, se trouvant seul et en avant, jette un grand cri, feignant ainsi d’appeler à lui une troupe considérable : A moi, tirailleurs, s’écrie-t-il, bayonnette en avant. A (1) P.V., XXXIII, 163. (2) P.V., XXXVIII, 163. C. Eg., n° 649; J. Perlet, n° 614; M.U., XL, 154; Rép., n” 160; J. S.-Culottes, n° 468; Débats, n° 616, p. 119; J. Fr., n° 612; J. Matin, n° 677 (sic) ; Ann. R.F., n° 181; C. Univ., 10 prair.; J. Mont., n° 33; Mess, soir, n° 649; Feuille Rép., n° 330; J. Paris, n° 514. (3) P.V., XXXVIII, 163. SÉANCE DU 9 PRAIRIAL AN II (28 MAI 1794) - N08 8 A 12 75 bres de la Convention, au paiement de ce qui peut être dû par la République au citoyen Planche, capitaine du vaisseau sur lequel ces députés sont partis de Saint-Domingue, ainsi qu’à l’armateur dudit vaisseau. (1). 8 Un secrétaire lit le procès-verbal de la séance du 29 floréal; la rédaction est adoptée. (2). 9 Les administrateurs du département de police de la commune de Paris adressent à la Convention l’état des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt & de détention du département de Paris; le total, à l’époque du 7 floréal, s’élève à 7 014 (3) . [Commune de Paris, 8 prair. IL Etat des détenus au 7 proir.] (4) . Grande Force .......................... 649 Petite Force ............................ 306 Sainte Pélagie .......................... 226 Madelonnettes .......................... 290 Montprin, r. N. D. des Champs ........ 62 Abbaye .................................. 106 Bicêtre .................................. 934 A la Salpêtrière ........................ 569 Chambres d’arrêt à la Mairie ............ 83 Fermes .................................. 6 Luxembourg ............................. 825 Maison de Suspicion rue de la Bourbe . . . 526 Brunet, r. de Buffon .................... 48 Picpus, frg St Antoine .................. 200 Réfectoire de l’Abbaye ................ 120 Caserne des Petits Pères ................ 139 Les Anglaises, r. St Victor .............. 145 Les Anglaises, r. de Loursine ............ 126 Caserne, r. de Seve .................... 134 Les Carmes, r. de Vaugirard .......... 325 Les Anglaises, frg St Antoine .......... 81 Coignard, Picpus n° 6 .................. 60 Ecossais, r. des fossés St Victor .......... 99 St Lazare, Frg St Lazare .............. 677 Picquenot, r. et à Bercy ................ 35 Geoffroy, ru de la folie Renaud .......... 24 Belhomme, rue Charonne n° 70 ........ 103 Bénédictins anglais, rue de l’Observatoire. 116 Total général : 7.014 10 La Convention entend à sa barre le citoyen Jean-Baptiste Bouzan, hussard du 6e régiment, (1) P.V., XXXVIII, 162. Minute de la main de Monnot (C 304, pl. 1122, p. 42). Décret n° 9317. Mention dans C. Eg., n° 649; Ann. R.F., n° 181; J. Sablier, n° 1346; Mess, soir, n° 649; C. Univ., 10 prair. (2) P.V., XXXVIII, 163. (Déjà évoqué le 8 prair.; voir n° 2). (3) P.V., XXXVin, 163. (4) C 305, pl. 1144, p. 25, Signé : Henry, Tourlot. blessé d’un coup de feu, le 20 floréal, à l’affaire de Tournay; il sollicite des secours en faveur de sa mère, âgée de 60 ans, et mère de 7 enfans, dont deux sont aux frontières. Renvoi au comité de liquidation (1) . 11 La veuve du général Dagobert est admise à la barre; elle expose que la mort de son mari, tué au service de la patrie, la laisse sans aucune ressource; que, mère de deux jeunes filles & veuve d’un militaire qui a bien mérité de la patrie, elle attend des secours de la justice nationale. Renvoi au comité de liquidation (2) . 12 Poncet, sergent-major, & Dupont, grenadier au 2e bataillon du 83e régiment d’infanterie, viennent présenter à la Convention nationale un drapeau pris sur l’ennemi par leur bataillon près Tournay; ils annoncent que, pleins de ce feu sacré de la liberté qui embrase tous les soldats français, ils n’ont d’autre empressement que de retourner à leur poste, &, de concert avec leurs braves camarades, d’achever la destruction des satellites des despotes. (3). L’ORATEUR: Citoyens représentans du peuple français, Nous venons avec cette joie pure digne des vrais républicains et inconnue des esclaves, nous venons déposer dans le sein de la représentation nationale un drapeau pris sur l’ennemi par le 2e bataillon du 83e régiment d’infanterie, signe éclatant d’une victoire complète remportée sur l’armée coalisée, vaincue, dispersée et obligée d’abandonner canons, chevaux, caissons et munitions. C’est du milieu de vous, illustres représentans, que sort ce feu sacré de la liberté qui embrase tous les cœurs, et qui donne la force, le courage et l’intrépidité nécessaire pour vaincre et réduire au néant rois, esclaves et tous les suppôts des cabales. Encore quelques instants et l’on dira : les rois ont été mais ils ne sont plus, la France avait juré leur perte. Nous devons vous instruire encore des traits héroïques de nos frères d’armes, qui pleins de valeur et de bravoure ont rempli honorablement leurs devoirs. Le nommé Royer, caporal au même bataillon, compagnie de Lainé, se trouvant seul et en avant, jette un grand cri, feignant ainsi d’appeler à lui une troupe considérable : A moi, tirailleurs, s’écrie-t-il, bayonnette en avant. A (1) P.V., XXXIII, 163. (2) P.V., XXXVIII, 163. C. Eg., n° 649; J. Perlet, n° 614; M.U., XL, 154; Rép., n” 160; J. S.-Culottes, n° 468; Débats, n° 616, p. 119; J. Fr., n° 612; J. Matin, n° 677 (sic) ; Ann. R.F., n° 181; C. Univ., 10 prair.; J. Mont., n° 33; Mess, soir, n° 649; Feuille Rép., n° 330; J. Paris, n° 514. (3) P.V., XXXVIII, 163.