[Convention national*.] ARCftVËS WLRLfcMÈNîAIRÈS. I ? «“ « 378 nouvelles rigueurs, jusqu’à ce que la Révolution soit cimentée par une paix générale. Je demande que l’on s’en tienne au premier décret. Barère-Les comités de Salut public et de sûreté générale, réunis jüsqu’à 2 heures de la nuit, ont examiné cette matière, et c’est le comité de sûreté générale qui a provoqué à cet égard l’attention du comité de Salut public. Le premier résultat de leur discussion a été que le premier décret que jè vous ai lu avait dés incon¬ vénients et était dangereux. En effet, il tendait à isoler du comité de sûreté générale l’examen des arrestations, et à créer une sorte de conflit d’autorité auquel il fallait obvier. Robespierre s’effraie de ce que la Commission que nous proposons sera accablée de péti¬ tions; mais il aurait pu considérer qu’il n’y aura lieu ici à aucune réclamation ni à aucune pétition. Les comités révolutionnaires de chaque section envoient ia liste des détenus et les motifs. Les commissaires n’auront qu’à la par¬ courir et voilà tout. En second lieu le comité, par Tadj onction que nous vous proposons, ne se prive que d’un seul membre. Ainsi l’inconvénient relevé par Robes¬ pierre disparaît encore. Enfin le plan que je vous ai soumis est le vœu des deux comités réunis. Si la Convention y voit des inconvénients, elle est la maîtresse de le re¬ jeter. Je croyais au reste en avoir assez déve¬ loppé les motifs et l’objet dans mon rapport pour ne pas laisser soupçonner qu’il pût être en fa¬ veur des aristocrates. On doit se le rappeler encore ; la Commission sera secrète et ne rece¬ vra ni réclamations, ni pétitions. Moyse Bayle-J’avais demandé la parole pour proposer l’impression du rapport dé Barère. Je ne vois pas d’inconvénients à adopter le projet de décret qu’il présente, car il faut bien exécuter le premier décret que vous avez rendu. Si l’exécution qu’on vous propose est défectueuse, nous serons toujours à temps de la perfectionner. Robespierre-Il serait trop dangereux d’ouvrir une première porte à l’ aristocratie, au modéran¬ tisme. Faites imprimer le projet de décret, médi-tez-le et vous en reconnaîtrez comme moi les inconvénients et les dangers. Billauû-Varenne. Si dans ce projet il y a des inconvénients, ils viennent tous du premier décret qui a été rendu. Dans ce moment, si vous eussiez conservé votre énergie et votre fermeté, vous auriez passé à l’ordre du jour sur les récla¬ mations des contre-févolutiotthaires qùî Se pré¬ sentaient à votre harre. Le premier décret que vous avez rendu est inexécutable. Deux individus ne suffiraient jamais, de quelque zèle et de quelque activité qu’on les doue, à entendre toutes les réclama¬ tions et, à plus forte raison, à leur répondre. Je crois que nous pouvons tout concilier en rentrant dans les principes que le salut public ne nous permet pas de modifier. Ce serait Abuser la France entière que de conserver un décret inexé¬ cutable. Rapportons-le et tenons-nouS-èn à l’impression du rapport. Il faut frapper tous les aristocrates. La Convention rapporte son premier décret, passe à l’ordre du jour sur celui qu’on lui pré¬ sentait, ordonne l’impression du rapport, dont on enverra dès exemplaires à tous les Comités révolutionnaires et son insertion au Bulletin. CONVENTION NATIONALE Séance du 7 nivôse, an II de la République française, une et indivisible. (Vendredi, 27 décembre 1793). Le citoyen Voaland, ex-président, occupe le fauteuil (1). Un secrétaire fait lecture d’une lettre du citoyen Joba, colonel de la légion du Nord, qui annonce un nouveau succès remporté par les troupes de la République sur les brigands de la Vendée. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit la lettre du citoyen Joba (3). Copie de la lettre du citoyen Joba, colonel de la légion du Nord, et Guichet, administrateur du directoire du département, datée du 29 jri-maire, Van II de la République française une et indivisible. « Aujourd’hui vingt-neuf frimaire, l’an H de la République française, moi, Joba, colonel de la légion du Nord, suis parti de la Châtai¬ gneraie sur l’heure de midi avec un détache¬ ment de soixante hommes de cavalerie com¬ posé de chasseurs de ma légion, de la cavalerie de Fontenay et de citoyens du pays, et suis arrivé à Réaumur, où était un avant-poste de l’armée catholique qui a été mis èù déroute, poursuivi, et plusieurs hommes ont été tués. J’ai continué sur Pouzauges où je suis arrivé à trois heures et ai trouvé l’armée ennemie que nous avons mise en déroute. Deux cents au moins mordent la poussière. Nous avons pris plusieurs chevaux et voitures chargées de dif¬ férents effets. On nous a assuré que du nombre des morts est Jolly, commandant. Je n’ai pas perdu un seul républicain, Un seul a été légère¬ ment blessé et deux chevaux. Tous oùt fait leur devoir; nous étions mêlés parmi les brigands de manière qu’on n’avâit qu’à frapper en avant, en arrière et de tous les côtés. Nous avons dé¬ livré le citoyen commandant du bataillon de Saône-et-Loire qui avait été fait prisonnier. Aux quatre Chemins nous avons fait trois prisonniers. « Signé : Joba et Gcichet, administrateur, présents au combat. « Pour copie conforme : « Signé : ChenüAü et Oaüi.y. « P. S. D’après lès renseignements que nous avons pris, on nous a assuré que l’armée en-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 115. (2) Procès-verbaux dé ia 'Convention, t. 86, p. 115. (3) Archives nationales, cSrtoh G 289, dossier 889, pièce 18; Bulletin de la Convention du 7 ilivése an Ï1 { vendredi 27 décembre 1793,).