272 | Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. cipifcation. Des bataillons y ayant laissé leurs ’ canons, il y a eu 6 pièces de bataillons per¬ dues. « Une compagnie d’artillerie volante attachée à cette avant-garde et placée proche le village, en faisant sa retraite sur la chaussée de Stras¬ bourg, a tellement été empêchée par nos troupes légères à cheval dans l’exécution des mouve¬ ments nécessaires pour sa retraite, qu’elle a été forcée d’abandonner deux pièces de huit, deux obusiers, deux caissons Wourst et un caisson. « Cette droite de l’avant-garde a repris poste en s’appuyant au jardin d’Angleterre, se pro¬ longeant vers sa gauche en avant de la rivière Soffel, pour se joindre au reste de l’avant-garde placée dans la forêt. « Le lendemain 27 de cet événement, il y a eu une forte canonnade proche le village d’Eck-wersheim, qui n’a produit d’autre résultat que de mettre le feu à ce village. « Il paraît que nos ennemis, après avoir échoué dans leurs tentatives sur les gorges de Saverne, cherchent à se glisser entre le Rhin et notre droite, afin d’ôter à notre armée cet excellent point d’appui, et de communiquer faci¬ lement par là avec un pont de bateaux qu’ils feraient indubitablement construire sur ce fleuve. « La réussite de ce projet nous embarrasserait beaucoup. Les forces qu’ils rassemblent à Brumpt et à Hoërd donnent de la vraisem¬ blance à mes conjectures. « Je joins à cette lettre un rapport relatif à nos ennemis; quoiqu’une croyance aveugle ne doit pas être ajoutée à ces sortes de pièces, rien cependant ne peut être négligé de tout ce qui a trait à l’ennemi. « En combinant ce qu’on peut apprendre de lui, quoique imparfaitement, avec la conduite qu’il doit tenir comme ennemi, on peut presque préjuger les entreprises qu’il médite. « Il ne nous arrive plus de déserteurs, les précautions de l’ennemi dans tous les genres sont extrêmes. Il est presque impossible de se procurer des données exactes sur leurs machi¬ nations : leur surveillance devrait stimuler la nôtre. « Les citoyens représentants sauront sans doute donner à l’armée cette énergie qui influe singulièrement sur la surveillance, et qui, dans tous les temps, a caractérisé les troupes républi¬ caines. « Démont. » II. Extrait du rapport fait par le général de brigade Sautter, au citoyen général en chef, sur l'affaire gui a eu lieu le 23 et le 24 proche Saverne (1). Au quartier général à Schilligkeim, près Strasbourg, le 7e jour du 2e mois de l’an II de la République française une et indivisible. J’ai été attaqué avant-hier et hier par l’ennemi (1) Archives du ministère de la guerre; armées du Rhin et de la Moselle, carton 2/23; Bulletin de la Convention du 4e jour de la 2® décade du 2e mois de l’an II (lundi 4 novembre 1793); Moniteur uni - dès le bon matin, nous nous sommes battus jusqu’à six heures du soir. L’ennemi avait une nombreuse et grosse artillerie, et n’ayant le premier jour que des pièces de quatre à lui opposer, il a réussi à me débusquer un poste et a gagné un peu de terrain, mais avec les pièces de huit de l’artillerie volante que vous m’avez envoyées, jointes à un renfort que m’a envoyé le général Férino, étant arrivées, je les ai chargés vigoureusement hier, mon infanterie a fait des merveilles, elle, a soutenu le choc de leur nombreuse cavalerie sans reculer d’un pas et lui a tué du monde. Je l’ai fait charger à son tour; l’infanterie ennemie, qui avait une superbe position soutenue par de grosses pièces de canon, n’a pas moins été défoncée et forcée à fuir ; nous aurions pris leurs canons si la nuit n’était survenue. D’après tous les rapports et ce que j’ai vu moi-même emporter de leurs morts, je juge que nous leur avons tué au moins cinq cents hommes ; ils en ont laissé une centaine que nous ne leur avons pas donné le temps d’emporter, et que j’ai fait enterrer aujourd’hui. J’ai eu une dou¬ zaine d’hommes tués, tant officiers que sol¬ dats, et 110 blessés, mais peu le sont dangereu¬ sement. Signé : Sautter. Pour copie conforme : L'adjudant général, Démont. III. Traduction d'une lettre de deux commissaires du comité envoyés en mission dans les environs de Saverne, datée de Saverne le 25 octobre le matin (1). {N. -B. Cette lettre malheureusement remise à un porteur négligent, n’est parvenue qu’ au¬ jourd’hui 27 octobre au comité de correspon¬ dance.) « A Strasbourg, le 27 octobre 1793, l’an II de la République une et indivisible. « Hier au soir nous arrivâmes vers 8 heures bien fatigués à Saverne, après un voyage pé¬ nible, qu’il fallait faire en grande partie sur des charrettes, ne pouvant avoir de chaise de poste. Nous apprenions aussitôt que nos troupes avaient été aux mains avec les hordes enne¬ mies entre Steinbruck et Saint-Jean à une demi-lieue de Saverne. Le feu doit avoir été très vif de part et d’autre et doit avoir duré depuis le matin jusqu’à la nuit. Aucune partie versel (n° 45 du 15 brumaire an II (mardi 5 no¬ vembre 1793), p. 184, col. 1]; Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 412, p. 201). (1) Archives du ministère de la guerre; armée du Rhin , carton 2/23.