[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j *!r binaire an H 561 1 1 21 novembre 1793 détroits, dans les montagnes les plus escarpées, et secouant sur la France le flambeau de la raison, allumer dans chaque département des feux dévorants qui ne s’ éteindront qu’avec la nature Républicains collègues, le législateur qui pense, convient qu’il faut un culte à l’homme; j’en conviens aussi. Écoutez... Les catholiques et les protestants, si longtemps ennemis, con¬ fondus aujourd’hui par le même intérêt, unis pour la même cause ne forment plus qu’une fa¬ mille; et j’annonce qu’à la place des autels du christianisme, on verra dans peu, dans chaque village, un autel plus saint, plus sacré, l’autel de la patrie; et le peuple, chaque décade, pros-terfié à ses pieds, adorer la liberté. Les représentants du peuple près l’armée de la Moselle écrivent de Bliescastel, le 28 brumaire, que l’armée a marché le 27 sur 8 colonnes sur Bitche et Bliescastel : malgré tous les obstacles que l’ennemi avait multipliés sur les routes pour empêcher notre artillerie de passer, les avant-postes ennemis ont été bientôt forcés, et notre artillerie légère a mis en fuite la nombreuse cava¬ lerie prussienne. Arrivés à portée du canon du camp ennemi, une vive canonnade s’est engagée; la colonne de droite s’est portée près la hauteur où étaient les esclaves des rois; là, deux charges très vives et très chaudes ont été exécutées par les hommes libres sur 25 pièces d’artillerie; mais la nuit a retardé le succès de nos troupes, qui avaient besoin de repos après douze heures de combat et seize heures de marche par les plus mauvais che¬ mins. Rien n’égale le courage qu’elles ont montré. Nous n’avons perdu que peu de défenseurs, et l’ennemi a profité de la nuit pour nous abandon¬ ner Bliescastel, où nous n’avons trouvé que quelques traîneurs. Les ennemis ont également évacué leur posi¬ tion de Sarrebruck; nos troupes les ont pour-régénérée et le Midi ne respire que pour la Mon¬ tagne. Les modérés, les Girondins et les fanatiques sont écrasés. » (Applaudissements. ) V. Compte rendu du Journal de la Montagne. \ Boisset, qui arrive de Marseille, assure que cette commune est tout entière à la Montagne. Les pro¬ testants et les catholiques fraternisent ensemble. Le fanatisme y expire, comme dans le reste de la République, et bientôt chaque village n’offrira plus aux yeux du voyageur que l’autel de la patrie à la place de ceux de la superstition. VI. Compte rendu du Mercure universel. Boisset. Un fameux conspirateur, que vous avez mis hors la loi, vous avait dit à cette tribune ! « Montagne, Marseille n’est plus à toi. » Eh bien, je vous déclare aujourd’hui que non seulement Mar¬ seille, mais tout le Midi est à la République. Catho¬ liques, juifs, protestants, tous sont réunis et ne font plus qu’un peuple; tous n’ont plus maintenant pour culte que l’amour de la liberté et de la patrie. Les autels élevés par le fanatisme seront bientôt rem¬ placés dans tout le Midi par des autels plus saints, plus dignes, ceux de la patrie. ( Applaudissements. ) suivis, et sont maintenant à Limback, à deux lieues de Deux-Ponts (1). ; Suit la lettre de Lacoste, Soubrany et Richaud, représentants du peuple près Varmée de la \ Mo - s die (2). Les représentants du peuple envoyés à Varmée de la Moselle, à la Convention nationale. « De Bliscastel, le 28 brumaire, l’an II de la Republique française, une et indivisible. « L’armée s’est mise en marche hier 27, à 3 heures du matin sur plusieurs colonnes ; une, partant de Bouquenom, a marché sur Bitche; deux, partant de Sarreguemines, ont marché sur Bliescastel. Nous avons trouvé les routes, par où devait passer notre artillerie de position, coupées dans plusieurs endroits, mais les répu¬ blicains ont eu bientôt comblé, franchi tous les obstacles que l’armée des despotes a voulu leur opposer. « Leurs avant-postes n’ont pu résister long¬ temps, aussi nous avons été bientôt à la vue des camps de l’armée prussienne. Ils ont aussitôt détenté (sic) et se sont mis en bataille. Ils avaient beaucoup de cavalerie répandue dans les plaines : notre artillerie légère l’a mise en fuite. « Arrivé à portée de canon du camp prussien, une vive canonnade s’est engagée. La colonne de droite s’est portée près la hauteur où étaient les esclaves des rois. Là, deux charges très vives et très chaudes ont été exécutées par les hommes libres sur vingt -cinq pièces d’artillerie, mais la nuit est arrivée et a retardé les succès de nos troupes. Il leur fallait aussi du repos après douze heures de combat et plus de seize de marche dans de fort mauvais chemins. Rien n’égale le courage, la constance et les vraies vertus des sans-culottes. « Vous apprendrez avec plaisir que malgré la chaleur et la durée du combat d’hier, la Répu¬ blique n’a perdu que peu de défenseurs. L’armée est dans les meilleures dispositions et non seulement ça ira, mais ça va. « Les ennemis n’ont pas jugé à propos de nous attendre, la nuit a favorisé leur retraite, et nous sommes entrés ici, ne trouvant que quelques traîneurs. « Nous avons été instruits, cette nuit, que les ennemis de la République ont évacué leur position de Sarrebruck : nos troupes les ont poursuivis et sont maintenant à Limbach, à une lieue de Deux -Ponts. " *T -B. Lacoste; P. -A. Soubrany; Hippolyte Richaud. » (I) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 2. (2) Archives du ministère de la guerre : Armées du Rhin et de la Moselle, carton 2/24. Bulletin de la Convention du 1er jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (jeudi 21 novembre 1793); Moniteur uni¬ versel [n° 62 du 2 frimaire an II (vendredi 22 no¬ vembre 1793), p. 252, col. 3]; Journal des Débats et des Décrets (frimaire an II, n° 429, p. 3); Audi¬ teur national [n° 426 du 2 frimaire an II (vendredi 22 novembre 1793), p. 3], Aulard ! Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 8, p. 547. lre SÉRIE, T. LXXIX. 36