444 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I «-brumaira an il ■ b novembre. 1 / 93 « P. S. J’ai les plus grands éloges à donner à la garde nationale de Rennes, et à celle de plusieurs villes de ce département : les dépar¬ tements voisins ne paraissent pas moins bien disposés. » XIV. Les représentants du peuple près Varmée des Côtes de Cherbourg , aux représentants du peuple membres du comité de Salut public (1). « Caen, le 5e jour du 2e mois de l’an II de la République. « Sur la réquisition pressante de nos collègues Garnier et Carpentier, nous leurs faisons passer les 4 pièces de canon et le caisson qu’ils deman¬ dent. « Nous leur envoyons 1,010 fusils au lieu de 1,500, parce qu’il s’en trouve 500 qui exigent quelques réparations, ils ont déjà reçu notre premier envoi de 1,500 fusils. « Nos collègues se proposent de former une armée à Avrancbes, le général n’est point in¬ formé des dispositions que l’on fait et du plan que l’on adopte. « Nous déférons aux réquisitions de nos col¬ lègues, nous craindrions de contrarier leurs me¬ sures dans des circonstances graves. « Nous ignorons de quels officiers ils se pro¬ posent de faire le choix. « Il est très important qu’il y ait à Cherbourg un officier général qui corresponde continuelle¬ ment avec le général en chef. « Le général Peyre accompagne notre collègue Garnier, mais Cherbourg n’a point d’officier gé¬ néral. « Nous pensons que nos deux collègues se con¬ certeront pour veiller également à la défense de Cherbourg et aller au-devant des rebelles, nous les avons priés de ne jamais perdre de vue nos côtes et nos ports. « R. Lindet; F. Oudot. » XV. j Extrait de la lettre de Garnier de Saintes, datée de Granville, le 5 brumaire an U (2). Garnier de Saintes, représentant du peuple près l’armée des Côtes de Cherbourg fait part au comité de Salut public qu’une colonne de brigands échappés de la Vendée a passé la Loire, s’est portée dans le département de la Mayenne, et occupe Laval. Elle menace dans ce moment Vitré. Ce département et ceux environnants sont d’une tiédeur sans exemple. Ils ne demandent aucun secours. Ils laissent le temps à l’ennemi de se fortifier dans leur nouveau territoire et de se faire des prosélytes. Il attendait de jours à autres des secours de Caen en armes et en mu¬ nitions et rien n’est venu. Le général Peyre est incertain sur la marche qu’il doit tenir, cepen¬ dant il va former ses dispositions de manière (1) Archives du ministère de la guerre, armée des Côtes de Cherbourg, carton 5/17, liasse 2. (2) Archives nationales, carton AFu 268, pla¬ quette 2257, pièce 42. à ne pas laisser une longue durée à ce nouveau mouvement. Il fait de son côté tout ce qu’il peut pour pro - curer des subsistances à la petite armée qui brûle d’envie de se battre. XVI. Garnier de Saintes, représentant du peuple , au comité de Salut public (1). « Avranches, le 6 du 2e mois de l’an II de la République. « Nous n’avons aucune nouvelle bien positive sur les mouvements et les forces de l’armée des rebelles ; il paraît cependant que leur impé¬ tuosité se ralentit malgré le bon accueil qu’ils reçoivent dans leur marche et que leur ont sans doute fait les habitants de Laval, qui n’ont encore manifesté à qui que ce soit l’ombre d’a¬ larmes. Cette infâme ville payera sans doute le prix de ce forfait. « D’ Avranches, je vais me porter au bourg de Saint-Hilaire, le général Peyre et ses troupes m’y suivront. Je retiens avec moi l’ingénieur Dobenheim, c’est un garçon patriote, éclairé, qui nous rendra de grands services et dont jus¬ qu’ici on a laissé les talents ignorés parce que sa modestie les a tenus cachés. Après notre expé¬ dition finie, vous lui prouverez, j’espère, que la République n’est pas ingrate. « Il paraît que nos mouvements ont influé sur la marche des rebelles, qui paraissent vou¬ loir se jeter dans le Calvados, et vous sentez qu’ils trouveraient là de quoi se renforcer si nous ne nous hâtions pas à croiser leurs mesures. Aussi je viens d’écrire à mon collègue Pocholle quelles étaient nos vues sur le système offensif que nous avions combiné, le général Peyre, l’in¬ génieur Dobenheim et moi. « Je fais passer nos vues, qui ne sont que de simples réflexions, aux généraux Rossignol et Sepher,ainsi qu’aux départements environnants, et si dans l’exécution il y a quelque chose à y changer, vous verrez néanmoins, la carte sous les yeux, que s’il nous vient des forces, à la fois, des differents points indiqués, ces infâmes bri¬ gands seront exterminés sans qu’un seul s’en échappe. « Dans ce moment nous apprenons indirecte¬ ment que l’armée Mayençaise qui s’est portée sur Laval, vient de les battre complètement. Quoique le fait soit très vraisemblable, nous n’y attachons nulle croyance et je n’en suivrai pas moins la rapidité de mes mesures. « Je vais former deux compagnies de pion¬ niers qui nous seront très utiles dans le pays de chicane que nous avons à parcourir. On as¬ sure que ces scélérats ont une cavalerie de 1,500 hommes, c’est ce que je ne crois pas, mais n’en auraient -ils que la moitié, encore faut -il lemr en opposer une égale, et je m’occupe à l’orga¬ niser. « Indépendamment des six chevaux de. réqui¬ sition par canton, le district de Coutances m’en offre cent cinquante, mais on en demande la paiement; cela est juste, aussi je l’autorise à (1) Archives du ministère de la guerre, armée des Côtes de Cherbourg, carton 5/17, liasse 2.