SÉANCE DU 14 FRUCTIDOR AN II (31 AOÛT 1794) - N“ 2 133 Représentants, le joye est générale, le peuple est sauvé, la Liberté ne sera que mieux consolli-dée; le peuple rend à ses Représentants l’hommage qui est dû à leur fermeté et leur énergie. Salut et fraternité, Naffard Les Administrateurs du district de Bellac à leurs concitoyens Livrez-vous à la joye la plus douce, la Liberté est sauvée ! Des hommes profondément scélérats, au sein même de la Convention nationale avoient cherché à l’anéantir, mais de leurs crimes, elle n’est sortie que plus belle; Robespierre, Couthon, Saint-Just, dans leurs infâmes conspirations avoient partagé en maître le sol de la République, ils dévoient régner; et nous ? Enfans de la patrie, nous devions passer sous le joug, la République devoit être anéantie; mais le courage, l’énergie de nos Représentans, a déjoué ces trâmes atroces. Les têtes hideuses de ces nouveaux Catilina, sont tombées aux cris de vive la République; ouï, Frères et Amis, leur sang impur a coulé sous le glaive national, accourez-tous vous réunir autour de l’Arbre de la Liberté, pour vous y livrer aux sentimens de la joye la plus pure ! Que ce soit un jour de Fête, un jour d’allégresse pour tous les citoyens ! Jurez-y l’Union et la Fraternité la plus parfaite ! Jurez-y haine aux Rois, aux Tyrans, aus Dominateurs, sous quelque masque qu’ils paroissent, le peuple est tout, l’individu n’est rien. Les Administrateurs et Agent National du District. Vaucourbeil, Président; Fusibay, Joli-vet, Charraing-La-Montagne, Vincendon, Couty, Chareyron, Secrétaire. Raffard, Agent national. f [La société populaire de Verdun-sur-le-Doubs, département de Saône-et-Loire, le 27 thermidor an Ji] (20) Citoyens Représentans, Au moment où nos armées partout triomphantes, laissaient nos cœurs dans la plus douce sécurité; au moment où nous aimions à croire que tout marchait d’un pas égal et dans toute la République et surtout dans la Convention nationale; de nouveaux forfaits se tramaient dans l’ombre et par ceux, à qui jusqu’ici nous avions cru devoir donner une confiance sans réserve. C’était donc au prix du sang de soixante mille patriotes que la faction scélérate et liberticide devait rétablir le thrône et nous présenter un nouveau tyran, sans doute sous le nom odieux de Maximilien premier. Quoi Robespierre, tu voulais devenir un petit Cromwell et reproduire en ta personne le monstrueux assemblage d’ambition et de bassesse ? Tu avais donc oublié que tu avais affaire à des Français et non à ces lâches insulaires qui, sans cesse les mots de Liberté et d’indépendance à la bouche, (20) C 320, pl. 1314, p. 4. sont néanmoins toujours prêts à ramper sous de nouveaux maîtres. Enfin, sans votre vigilance, sans votre énergie, nous étions à la veille de perdre le fruit de cinq ans de travaux et de sacrifices. Représentans, quelle leçon pour vous et pour nous ! Combien nous l’allons mettre à profit ! Combien à l’avenir nous allons être en garde contre les réputations et les personnes ! plus un individu fera de bruit, plus il se vantera de son patriotisme, moins nous devons l’en croire, plus nous devons nous en déffier. Les Roys, les prêtres, les nobles, les athées, les dictateurs, ou les triumvirs ont vu leurs détestables projets retomber sur leurs têtes et les terasser; nous devons donc en conclure que la Liberté est impérissable. Puisse cette infâme conspiration être la dernière qui nous menace ! Puissent les traîtres indignes de représenter une nation libre, franche et généreuse être les derniers qui osent s’écarter du sentier de la vertu et de la sainte égalité ! Victorieux des ennemis du dehors et des complots ténébreux de l’intérieur, puissent les glorieuses destinées du peuple français triompher à jamais de tous les obstacles que les despotes, la superstition et les préjugés tenteraient encore d’accumuler, pour retarder notre bonheur, qui avant peu, nous osons le prédire, doir faire aussi le bonheur du monde. Vive la République, vive la Convention ! Belir, président, Legey cadet, secrétaire. g [Les sans-culottes composant l’administration provisoire du district de la campagne de Commune-Affranchie, le 17 thermidor an II\ (21) Citoyens Représentans, Des hommes ambitieux, sous le masque du patriotisme et de la vertu, nous ramenoient à la servitude. L’empire qu’ils exerçaient sur l’opinion publique, présageait l’explosion de leur perfide complot. Mais les Représentans du Peuple français ont veillé sur leurs démarches et la liberté est encore une fois sauvée. C’est à la Convention nationale que nous serons toujours ralliés : nous l’avons juré et nos administrés ont partagé nos sermens. A la nouvelle de la trahison et de la punition des traitres, nous avons passé de la stupeur de la confiance trompée par l’hypocrisie des vertus à la joie d’apprendre que la représentation nationale a déployé le grand caractère de fermeté et d’union nécessaire au salut de la république. Le premier élan de nos cœurs, à la lecture des nouvelles en présence d’un grand nombre de nos administrés, s’est dirigé, sans incertitude du côté de la Convention nationale. Nous avons renouvellé en présence du peuple et au milieu des cris de vive la République (21) C 319, pl. 1304, p. 26.