64 [Convention nationale.! ARCHIVES PARLEMENTAIRES. | ” Wmaire an il 1 J (7 décembre 1793 Le représentant du peuple Paganel fait passer une montre d’or, dont le citoyen Cognard (Co-quart) de Villeneuve, département de Lot-et-Ga¬ ronne, fait don à la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Paganel (2). Le représentant du peuple député par la Conven¬ tion nationale près les départements de la Dor¬ dogne, de Lot-et-Garonne, de la Gironde, Haute-Garonne et autres circonvoisins, en séance à Toulouse, à la Convention nationale. « A Toulouse, département de la Haute-Garonne, le 9e jour de la lre décade du 3e mois, l’an II de la République fran¬ çaise, une et indivisible. « Citoyens mes collègues, « Je vous fais passer une montre d’or dont le citoyen Coquard, habitant; de Villeneuve, département de Lot-et-Garonne, fait hommage à la patrie. C’est une bien faible portion des dons que ce citoyen a faits tant pour la défense de la liberté que pour venir au secours des pauvres sans-culottes. Je demande pour lui la mention honorable dans le Bulletin de la Convention nationale. « Salut et fraternité. « Paganel. » La commune de Vanves, département de Pa¬ ris, apporte l’argenterie qui servait au ci-devant culte catholique dans son église. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre du maire de la commune de Vanves (4). « Citoyens législateurs, « Si la commune de Vanves avait été moins animée de l’amour du bien publie, il y a déjà du temps qu’elle se serait présentée devant vous pour vous faire hommage des hochets de la su¬ perstition que votre sagesse et vos lumières ont fait disparaître. « Plusieurs grands hommes, par leurs écrits, avaient déjà commencé à nous faire entrevoir la lumière sur le fanatisme; mais la gloire de sa destruction totale était réservée à vous seuls. « Nous n’entreprendrons pas ici de faire l’éloge que mérite la Convention à tous égards. Il serait au-dessus de nos forces et beaucoup au-dessous de tout ce qu’on en peut dire; de plus nous lui ferions perdre un temps précieux pour elle et pour le bien général de la Répu¬ blique. « Nous nous contenterons donc seulement de (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 37. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 812. Cette lettre n’est pas mentionnée dans le Recueil des actes el de la correspondance du comité de Salut public de M. Aulard. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 37. (4) Archives nationales, carton C 283, dossier 812. la prier de recevoir nos remerciements sur ic zèle et le patriotisme qui l’anime et dont elle nous donne tous les jours et à toute heure des preuves non équivoques. Nous y ajouterons encore que nous l’invitons avec instance à ne pas quitter le poste qui lui a été confié par la nation et pour la conservation duquel elle doit même sacrifier sa vie. a Potin, maire. » Le citoyen Chavanes (de Chavanes), de la sec¬ tion de la Fraternité de Paris, envoie un vase qui servait aux mêmes fonctions dans sa ci-devant chapelle. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen de Chavanes (2). « Paris, ce 15 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française. « Citoyen Président, « Animé du zèle du plus pur patriotisme républicain, je présente à la Convention les emblèmes du fanatisme, après avoir supprimé tout le surplus qui servait à imposer à notre crédulité et que j’ai envoyé à la Société popu¬ laire de la section de la Fraternité. « Je dépose donc le vase du charlatanisme que les prêtres avaient imaginé pour en imposer plus sûrement aux esprits faibles qu’ils gou¬ vernèrent impérieusement, aveo de pareils titres et depuis tant de siècles. « La liberté, l’égahté et la raison de la philo¬ sophie que les décrets de la Convention ont si bien imprimées dans mon cœur, sont venues prendre place dans mon âme au lieu de ces chi¬ mériques prestiges qui l’avaient occupée pen¬ dant 78 ans. « C’est d’après ces principes que je viens de faire détruire à ma campagne, une chapelle que j’avais fait construire à cause de mon âge et de mes infirmités. « Je mets actuellement toute ma confiance dans la seule adoration de l'Etre suprême et dans la Déclaration des droits de l’homme et de l’Acte constitutionnel, émanés de la sagesse des vrais républicain . « Nota. Cet envoi est le cinquième que je fais à la patrie. « Ce sont, citoyen Président, les vrais senti¬ ments du républicain « de Chavanes. » « Quai de l’Egalité, section de la Fraternité. » Le citoyen Laplanche, représentant du peuple dans le département du Calvados, envoie : l°la somme de 1,028,255 liv. 10 s., dont 4,048 liv. 10 s. en numéraire, que le citoyen Berthier, re¬ ceveur du district de Caen, a su soustraire aux Buzot, Barbaroux, Wimpffen et autres monstres fugitifs; 2° 174,633 liv. 12 s. en numéraire, pro¬ venant de la caisse du nommé Housset, ex-payeur fugitif de la guerre à Caen; 3° 2,600 liv. 10 s. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 37. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 812. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { D flaire an H $5 ■* (7 décembre 1793 en assignats, montant d’un dépôt que Saint-Front, aide de camp de Wimpffen, remit au por¬ tier de la maison qu’il occupait lorsqu’il fut ar¬ rêté. Sur cette dernière somme le représentant du peuple a prélevé celle de 300 livres pour ré¬ compenser la bonne foi du dépositaire qui en a fait sa déclaration, quoiqu’il n’en ait donné aucun récépissé. L’aide de camp contre-révolutionnaire va être livré à la sévérité des lois; l’esprit public commence à renaître à Caen, et bientôt cette commune et le reste du Calvados seront à la hau¬ teur des vrais principes de la révolution. Insertion au « Bulletin » (1). Suit le texte de la lettre de Laplanche, d'après le Bulletin de la Convention (2). « Je vous ai mandé que je vous ferais pas¬ ser incessamment 500 marcs d’argent prove¬ nant des vases et ornements d’église : l’envoi va surpasser de beaucoup votre attente et la mienne. A ce produit opulent, conquis par la raison et la vérité, je joindrai une valeur bien plus considérable encore : les Barbaroux, les Buzot et les Wimpffen n’eurent pas le temps d’emporter avec eux les caisses des départe¬ ments de l’Euro et du Calvados. Je viens heu¬ reusement de les découvrir, ces rapines secrètes du fédéralisme. « Cette précieuse découverte est due à la pro¬ bité du citoyen Berlhier, receveur du district de Caen. Ce riche envoi contient : « 1° En assignats de différentes valeur*, 778,110 liv. 15 s. « 2° Deux boîtes d’assignats, encore non ou¬ verte s, port aire. le cachet de 1 a trésorerie nationale et annoncées contenir 26,096 liv. 5 s. « 3° En numéraire, 4,048 liv. 10 « Plus, en assignats celle de 220,000 livres que le citoyen Berlhier a reçues à découvert, après la remise des sommes ci-dessus. « Ce premier total forme 1,028,255 liv. 10 s. « Par la même occasion la trésorerie nationale recevra en numéraire 174,633 liv. 12 s. prove¬ nant de la caisse du nommé Housset, ex-payeur fugitif de la guerre, à Caen ; plus, en assignats 2,600 liv. 10 s. montant d’un dépôt que Saint-Front, aide de camp de Wimpffen, remit au portier de la maison qu’il habitait au moment où il fut arrêté. « Vous approuverez sans doute, citoyens collègues, que sur cette dernière somme je pré¬ lève 300 livres pour récompenser la bonne foi du dépositaire qui en a fait sa déclaration, quoi¬ qu’il n’en ait donné aucun récépissé. « Je vais livrer cet aide de camp contre-révo¬ lutionnaire à la sévérité des lois. « La séance publique solennelle que j’ai tenue la dernière décade a produit l’heureux effet que je désirais. Le bon esprit commence à re¬ naître à Caen. La stupeur y enchaîne peut-être encore quelques citoyens peu prononcés, mais le courage abattu des vrais patriotes se relève; (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 37. (2) Supplément au Bulletin de la Convention natio¬ nale du 17 frimaire an II (samedi 7 décembre 1793); Journal des Débats et des Décrets, frimaire an II, n° 445, p. 233. Aulard : Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 127 (D’après le Moniteur [n° 79 du 19 frimaire an II (lundi 9 décembre 1793, p. 319, col. 3].) lre SÉRIE. T. LXXX I . le bandeau de l’erreur est tombé, et j’espère que bientôt cette commune et le reste du Calvados seront à la hauteur des vrais principes de la Révolution. » Les contrôleurs de la saline nationale de Dieuse [DieuzeJ instruisent la Convention que le citoyen Catoire Bioncourt, qui a fait don à la nation d’une somme de 100,000 livres sur celle de 300,000 liv. qu’il a dit lui être due par la nation, et qui a an¬ noncé qu’il quittait sa famille pour voler au secours de la patrie/n’a rien à répéter contre la nation, et n’a quitté sa famille, qui est en arres¬ tation, que pour se soustraire à un pareil man¬ dat lancé contre lui. Insertion au « Bulletin », renvoi aux comités de sûreté générale et de Salut public (1). Suit un extrait de la lettre des contrôleurs de la saline de Dieuze, d'après le Bulletin de la Con¬ vention (2). « Le contrôleur de la saline de Dieuze instruit la Convention que le citoyen Catoire de Bion¬ court, qui a fait don à la patrie d’une somme de 100,000 livres sur celle de 300,000 livres qu’il dit lui être due par la nation, n’a rien à réclamer contre elle; qu’il n’a quitté la place d’adminis¬ trateur de saline que pour so soustraire à l’ar¬ restation qui avait été prononcée contre lui. » Le représentant du peuple Ichon écrit d’Auxerre, le 9 frimaire, qu’il fut fait prêtre mal¬ gré lui; que, nommé à une cure depuis la Révo¬ lution, il n’en a jamais pris possession. Il ne dépose point ses lettres de prêtrise qu’il n’a plus, mais il remet à la nation les deux tiers d’une pension de retraite de 189 livres qu’elle lui fai¬ sait comme ci-devant membre d’une congréga¬ tion enseignante. Je réserve le troisième, dit-il, comme un titre qui m’honore, et qui me rappel¬ lera tous les jours de ma vie que je remplis un jour des fonctions que je sus rendre utiles aux progrès des lumières et de la liberté. Insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre du représentant du peuple Ichon (4). Ichon, représentant du peuple délégué par la Convention nationale dans le département de l' Y onne, au citoyen Président de la Convention nationale. « Auxerre, ce 9 frimaire, l’an II de la République. « Citoyen Président, « Fais lire ma lettre à la Convention nationale ; dis-lui que, nommé à une cure depuis la Révo¬ lution, je n’en ai jamais pris possession. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 38. (2) Bulletin de la Convention du 7e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II de la République (samedi 7 décembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 38; (4) Archives nationales, carton C 283, dossier 800; Bulletin de la Convention nationale du 7e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II de la République (samedi 7 décembre 1793). Aulard : Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 53. 5