SÉANCE DU 21 MESSIDOR AN II (9 JUILLET 1794) - Nos 6-7 9 Etrangers à la diplomatie des rois ou la perfidie étoit le premier agent, qui les transformoit en une troupe de brigands, vous citoyens représentans, vous n’avés eu d’autre politique que la justice de votre cause et la confiance qu’inspire la liberté. Combattant l’esclavage, les succès et les triomphes accompagnent nos armées, les thrones sont chancelans, eh bien, tous ces thrones ne cesseront d’aiguiser les poignards pour vous assassiner. Vous avez mis les vertus à l’ordre du jour et le vice veillera dans la nuit pour perpétuer son empire, et celui de l’athéisme. C’est donc à tous les Français, lorsque vous oubliés votre propre sûreté pour assurer le bonheur de la Patrie, a se réunir et se serrer pour, à l’imitation du vertueux Geffroy, vous faire un rempart de leur corps. Pour nous, citoyens représentans, habitans d’une petite commune mais importante par ses fortifications et son port qui sert de boulevard au département du Morbihan, nous renouvelions le serment en vos mains de poursuivre sans cesse les intrigans et les traîtres qui voudroient porter atteinte a la représentation nationale, à l’unité de la République, et de nous ensevelir sous les ruines de nos remparts plutôt que de voir les féroces Anglais les souiller de leur présence ». HERVEL (agent nat.), BLONDEL (notable), PAUMIER (notable), RENAUD (mun.), GlRAUD (notable), [et 1 signature illisible]. Pour la Sté popul. : Hernot (présid.), SUNVILLE, Brohant, Bernadou, Beurier, Besancenet (notable), Mauricet ( vice-présid .), Denis, Maurieu, Le-VACHER [et 3 signatures illisibles]. Pour le c. révol. : Calve (secrét.), Le Clainge, Gallique, Batton, Lallieu, Renaud, Guillou (mun.). 6 Les administrateurs du département d’Ille-et-Villaine remercient la Convention nationale d’avoir terrassé les perfides apôtres de l’athéisme, en proclamant que le peuple français reconnoît l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame; l’invitent à rester à son poste, et lui expriment l’horreur dont ils ont été saisis en apprenant l’attentat dirigé contre deux des plus zélés défenseurs des droits du peuple. Mention honorable, insertion au bulletin (lj. [Rennes, 13 prair. II] ( 2) « Législateurs, Quel contraste frapant s’offre à l’admiration de l’univers ! Nos ennemis avoient mis à l’ordre du jour tous les crimes et vous y avés mis toutes les vertus. Calomnie, corruption, fanatisme, trahisons, assassinats, famine, ils employent tout pour tuer la liberté et faire le malheur du monde. Persuadés qu’une République ne peut subsister sans mœurs, ils ont tout fait pour les exiler de la France ! Ils n’ont même pas rougi, les monstres, de réunir leurs efforts pour propager sourdement l’athéisme, principe destructeur de toute société humaine et de la morale publique. Ils savaient qu’en montrant au fl) P.V., XLI, 111. (2) C 308, pl. 1199, p. 24. méchant l’impunité de ses crimes dans l’anéantissement de tout son être, ils répandroient aisément les semences de tous les vices, dont ils espéroient recueillir une abondante moisson. Idée affreuse du néant, tu commençois déjà à réjouir le crime et à désoler la vertu. Malheureux sophistes qui pour dégrader l’humanité et anéantir toutes les grandes idées morales, voulez etouffer ce sentiment intérieur, qui rappelle sans cesse à l’homme l’existence de la Divinité, l’astre bienfaisant qui nous éclaire et vivifie la nature, l’ordre et l’harmonie de l’univers, tout ne vous annonce-t-il pas une intelligence suprême. Dignes fondateurs de la plus puissante République du Monde, vous avéz dévoilés les mistères de ces apôtres du mensonge ; vous avés détruit le germe de l’erreur, vengé la morale publique et comblé le précipice affreux qui se creusoit sous nos pas. Votre décret qui proclame l’existence d’un Etre Suprême et l’immortalité de l’âme a porté l’allégresse dans tous les points de la France; il a reçu sa sanction dans tous les cœurs, et les fêtes que vous venés d’établir pour honorer l’éternel seront l’écueil du crime et le triomphe de la vertu. Continués, législateurs, à vous rendre dignes du grand peuple que vous représentés : il est toujours là pour seconder vos efforts ; il est là pour concourir avec vous à sauver du naufrage le vaisseau de l’Etat et vous aider à creuser le tombeau des bourreaux du genre humain. Un des monstres qui font frémir la nature vient de commettre un grand attentat contre la représentation nationale. A la nouvelle de l’assassinat projeté contre Robespierre et tenté contre Collot d’Her-bois, votre sensibilité a égalé notre horreur : mais ils vivent encore, ces vrais amis du Peuple, la providence les a arrachés à la vengeance du crime pour achever de l’écraser. Vive la République ! ». Loyse, Rouet, Delattre, Lehalper, Collier [et 1 signature illisible]. 7 Les membres composant la société populaire de Rethel-sur-Aisne, département des Ardennes, écrivent à la Convention nationale que dans cette commune l’esprit public y est dans les meilleurs principes de la révolution ; que les citoyens de tout âge et de tous sexe s’assemblent tous les décadis dans le temple dédié à l’Etre suprême, pour y entendre, par l’organe d’un comité d’instruction, le développement des grands principes de vertu et de morale que les législateurs ont mis à l’ordre du jour, et que c’est là aussi où les enfans récitent devant leurs pères et mères attendris l’immortelle Déclaration des droits de l’homme et la Constitution. Ils annoncent que leur atelier de salpêtre est en activité, qu’il en a déjà fourni, et qu’ils espèrent que son produit sera double de celui que la loi a fixé. Ils font part aussi qu’ils ont armé et équipé un cavalier jacobin qui est parti pour les frontières, et terminent par inviter la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (l). (l) P.V., XLI, 112. Bm, 22 mess, (suppl1). SÉANCE DU 21 MESSIDOR AN II (9 JUILLET 1794) - Nos 6-7 9 Etrangers à la diplomatie des rois ou la perfidie étoit le premier agent, qui les transformoit en une troupe de brigands, vous citoyens représentans, vous n’avés eu d’autre politique que la justice de votre cause et la confiance qu’inspire la liberté. Combattant l’esclavage, les succès et les triomphes accompagnent nos armées, les thrones sont chancelans, eh bien, tous ces thrones ne cesseront d’aiguiser les poignards pour vous assassiner. Vous avez mis les vertus à l’ordre du jour et le vice veillera dans la nuit pour perpétuer son empire, et celui de l’athéisme. C’est donc à tous les Français, lorsque vous oubliés votre propre sûreté pour assurer le bonheur de la Patrie, a se réunir et se serrer pour, à l’imitation du vertueux Geffroy, vous faire un rempart de leur corps. Pour nous, citoyens représentans, habitans d’une petite commune mais importante par ses fortifications et son port qui sert de boulevard au département du Morbihan, nous renouvelions le serment en vos mains de poursuivre sans cesse les intrigans et les traîtres qui voudroient porter atteinte a la représentation nationale, à l’unité de la République, et de nous ensevelir sous les ruines de nos remparts plutôt que de voir les féroces Anglais les souiller de leur présence ». HERVEL (agent nat.), BLONDEL (notable), PAUMIER (notable), RENAUD (mun.), GlRAUD (notable), [et 1 signature illisible]. Pour la Sté popul. : Hernot (présid.), SUNVILLE, Brohant, Bernadou, Beurier, Besancenet (notable), Mauricet ( vice-présid .), Denis, Maurieu, Le-VACHER [et 3 signatures illisibles]. Pour le c. révol. : Calve (secrét.), Le Clainge, Gallique, Batton, Lallieu, Renaud, Guillou (mun.). 6 Les administrateurs du département d’Ille-et-Villaine remercient la Convention nationale d’avoir terrassé les perfides apôtres de l’athéisme, en proclamant que le peuple français reconnoît l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame; l’invitent à rester à son poste, et lui expriment l’horreur dont ils ont été saisis en apprenant l’attentat dirigé contre deux des plus zélés défenseurs des droits du peuple. Mention honorable, insertion au bulletin (lj. [Rennes, 13 prair. II] ( 2) « Législateurs, Quel contraste frapant s’offre à l’admiration de l’univers ! Nos ennemis avoient mis à l’ordre du jour tous les crimes et vous y avés mis toutes les vertus. Calomnie, corruption, fanatisme, trahisons, assassinats, famine, ils employent tout pour tuer la liberté et faire le malheur du monde. Persuadés qu’une République ne peut subsister sans mœurs, ils ont tout fait pour les exiler de la France ! Ils n’ont même pas rougi, les monstres, de réunir leurs efforts pour propager sourdement l’athéisme, principe destructeur de toute société humaine et de la morale publique. Ils savaient qu’en montrant au fl) P.V., XLI, 111. (2) C 308, pl. 1199, p. 24. méchant l’impunité de ses crimes dans l’anéantissement de tout son être, ils répandroient aisément les semences de tous les vices, dont ils espéroient recueillir une abondante moisson. Idée affreuse du néant, tu commençois déjà à réjouir le crime et à désoler la vertu. Malheureux sophistes qui pour dégrader l’humanité et anéantir toutes les grandes idées morales, voulez etouffer ce sentiment intérieur, qui rappelle sans cesse à l’homme l’existence de la Divinité, l’astre bienfaisant qui nous éclaire et vivifie la nature, l’ordre et l’harmonie de l’univers, tout ne vous annonce-t-il pas une intelligence suprême. Dignes fondateurs de la plus puissante République du Monde, vous avéz dévoilés les mistères de ces apôtres du mensonge ; vous avés détruit le germe de l’erreur, vengé la morale publique et comblé le précipice affreux qui se creusoit sous nos pas. Votre décret qui proclame l’existence d’un Etre Suprême et l’immortalité de l’âme a porté l’allégresse dans tous les points de la France; il a reçu sa sanction dans tous les cœurs, et les fêtes que vous venés d’établir pour honorer l’éternel seront l’écueil du crime et le triomphe de la vertu. Continués, législateurs, à vous rendre dignes du grand peuple que vous représentés : il est toujours là pour seconder vos efforts ; il est là pour concourir avec vous à sauver du naufrage le vaisseau de l’Etat et vous aider à creuser le tombeau des bourreaux du genre humain. Un des monstres qui font frémir la nature vient de commettre un grand attentat contre la représentation nationale. A la nouvelle de l’assassinat projeté contre Robespierre et tenté contre Collot d’Her-bois, votre sensibilité a égalé notre horreur : mais ils vivent encore, ces vrais amis du Peuple, la providence les a arrachés à la vengeance du crime pour achever de l’écraser. Vive la République ! ». Loyse, Rouet, Delattre, Lehalper, Collier [et 1 signature illisible]. 7 Les membres composant la société populaire de Rethel-sur-Aisne, département des Ardennes, écrivent à la Convention nationale que dans cette commune l’esprit public y est dans les meilleurs principes de la révolution ; que les citoyens de tout âge et de tous sexe s’assemblent tous les décadis dans le temple dédié à l’Etre suprême, pour y entendre, par l’organe d’un comité d’instruction, le développement des grands principes de vertu et de morale que les législateurs ont mis à l’ordre du jour, et que c’est là aussi où les enfans récitent devant leurs pères et mères attendris l’immortelle Déclaration des droits de l’homme et la Constitution. Ils annoncent que leur atelier de salpêtre est en activité, qu’il en a déjà fourni, et qu’ils espèrent que son produit sera double de celui que la loi a fixé. Ils font part aussi qu’ils ont armé et équipé un cavalier jacobin qui est parti pour les frontières, et terminent par inviter la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (l). (l) P.V., XLI, 112. Bm, 22 mess, (suppl1).