SÉANCE DU 29 MESSIDOR AN II (17 JUILLET 1794) N° 7 233 [Au quartier gai de Belle-Isle-en-Mer, 21 prair. II. Au présid. de la Conu.] (l) « Citoyen président, Lorsque la Convention nationale, en proclamant l’existance d’un estre Supresme et le principe consolateur de l’immortalité de l’asme, a terminé en un instant les querelles les plus dangereuses, celles qui résultent de la diversité des opinions relligieu-ses, elle a communiqué au peuple françois ce dernier degré d’énergie qui doit entraisner la chute de tous les tyrans : à sa voix tous les amis sincères de la Révolution se sont attachés à cette maxime incontestable - que sans la conviction intime de cette immortalité - , il ne peut exister de vertus, sans vertus de mœurs, et sans mœurs, de gouvernement républicain. Sous ce rapport, au jour fixé pour la fête qui devoit avoir lieu en l’honneur de l’être Supresme, tous les militaires composants la garnison de Belle-Isle-en-mer se sont empressés de donner le thémoi-gnage le plus éclatant de leur adhésion à votre croyance philosophique. A l’heure indiquée un cortège nombreux composé d’un corps-de-troupes armé, suivi de grouppes de jeunes filles, de mères de famille, des corps constitués, des officiers de l’état-major, enfin de tous les militaires et matelots de Belle isle, s’est rendu au son des instruments, à l’autel simple élevé à la liberté, l’égalité et la fraternité; ces droits (sic) divinités avec leurs attributs, accompagnées de leurs génies marchoient au centre ; sur la route 2 orateurs ont traité ces 2 matières intéressantes : la recon-noissance que l’on doit à l’Eternel pour les bienfaits dont il nous comble chaque jour, les avantages de l’océan; un 3e, à l’autel autour duquel le cortège s’est rangé, a développé les grands principes de l’immortalité de l’asme. Cette fête s’est terminée par des hymnes patriotiques et par le serment de mourir plutôt que de composer avec les tyrans; la garnison de Belle-Isle-en-mer ne fesoit qu’émettre le vœu que son bouillant courage avoit gravé depuis longtems dans son cœur. Viennent maintenant les féroces insulaires, ils trouveront devant Belle-Isle la punition de tous les forfaits dont leur infâme ministre s’est rendu coupable depuis les commencements de la révolution française. S. et F. » Turreau. 7 La municipalité de Carcassonne (2), la société populaire de Jussey, département de la Haute-Saône, témoignent la joie qu’elles ont ressentie à la nouvelle de la victoire de Fleu-rus : elles envoient le détail des fêtes célébrées en réjouissance de ce triomphe des républicains sur les esclaves. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (3). (l) C 308, pl. 1187, p. 9; M.U., XLI, 474 et XLII, 73- 74; J. Sablier, n° 1443; -J. Fr., n°661 ; Débats, n° 670. (2) Aude. (3) P.V., XLI, 302. Bin, 3 therm. ; M.U., XLII, 119. a [Carcassonne, s.d.] [ l). « Représentans du Peuple Menin et Courtray au pouvoir de nos freres du nord, Le mont St Bernard Escaladé, et occupé par les défenseurs de la Liberté, Le Redoutable fort Saorgio pris d’assaut, Oneille nous ouvrant Ses portes, L’armée des pyrennées orientales longtems malheureuse, se couvrant aujourd’huy de gloire et d’honneur, tout conspiroit a penetrer nos cœurs de la plus vive allégresse, et d’accord avec tous nos concitoyens nous délibérâmes de la manifester dans une fete en l’honneur des victoires qui fut fixée au 28 floréal, elle était consacrée à la célébration de trop grands évenemens pour ne pas sortir de la ligne des fêtes ordinaires, un peuple libre toujours livré a L’anthousiasme de La Liberté ne doit point s’en tenir aux fetes Périodiques, il en est d’autres qui doivent naitre avec les événements, et conserver ce caractère d’irrégularité qui convient si bien aux mouvemens de L’ame; Le 27 au Soir, une décharge d’artillerie à annoncé au peuple que le jour du Lendemain était fixé pour la célébration de ses succès et de son Bonheur : au point du jour trois coups de Canons en Rappellant le bruit des combats ont arraché les citoyens au sommeil pour ouvrir leurs âmes au plaisir et à la joye; le Soleil dés Son Lever s’est montré jaloux d’embellir par ses Rayons, une ceremonie aussi auguste, Le Representans du peuple chaudron Rousseau avait pris avec la Commune L’engagement d’y assister, le Canon a annoncé Son arrivée, et le Commencement de la fête, Les autorités constituées précédées par une musique guerriere et entourée du peuple Se Sont rendus chés Le Représentant quelles ont conduit Sur le Boulevard ou devait Passer Le Cortège qui a défilé devant Lui dans L’ordre Suivant. Les pièces d’artillerie, les Caissons, avec leurs Canoniers. un corps de Cavallerie avec trompette. La musique champêtre Suivie d’un groupe des citoyens de la Campagne portant les instrumens de Labourage et du jardinage avec ces inscriptions. Nos travaux sont utiles Nos mœurs sont Simples on trouve chez nous Le Bonheur. Trois charrues d’agriculture ornées de feuillage et attelées de bœufs conduites par deux enfants et un Laboureur a cheveux blancs. Deux femmes d’une haute taille portant dans leurs mains des gerbes depis, des feuilles de Pampre, et autres productions du Primptems Les Citoyens employés aux atteliers militaires portant des inscriptions qui désignoient les travaux de chaque attelier. L’attelier de Salpêtre portant le Salpêtre Sur un Brancard décoré en feuillage, entrelassé avec des Rubans tricolor, et cette inscription Nous trouvons dans la terre la foudre qui doit porter la terreur et la mort dans les rangs Ennemis. L’attelier de Voitures pour les défenseurs Blessés ou malades. L’attelier de L’habillement (1) F171010d, pl. 2, 3864. SÉANCE DU 29 MESSIDOR AN II (17 JUILLET 1794) N° 7 233 [Au quartier gai de Belle-Isle-en-Mer, 21 prair. II. Au présid. de la Conu.] (l) « Citoyen président, Lorsque la Convention nationale, en proclamant l’existance d’un estre Supresme et le principe consolateur de l’immortalité de l’asme, a terminé en un instant les querelles les plus dangereuses, celles qui résultent de la diversité des opinions relligieu-ses, elle a communiqué au peuple françois ce dernier degré d’énergie qui doit entraisner la chute de tous les tyrans : à sa voix tous les amis sincères de la Révolution se sont attachés à cette maxime incontestable - que sans la conviction intime de cette immortalité - , il ne peut exister de vertus, sans vertus de mœurs, et sans mœurs, de gouvernement républicain. Sous ce rapport, au jour fixé pour la fête qui devoit avoir lieu en l’honneur de l’être Supresme, tous les militaires composants la garnison de Belle-Isle-en-mer se sont empressés de donner le thémoi-gnage le plus éclatant de leur adhésion à votre croyance philosophique. A l’heure indiquée un cortège nombreux composé d’un corps-de-troupes armé, suivi de grouppes de jeunes filles, de mères de famille, des corps constitués, des officiers de l’état-major, enfin de tous les militaires et matelots de Belle isle, s’est rendu au son des instruments, à l’autel simple élevé à la liberté, l’égalité et la fraternité; ces droits (sic) divinités avec leurs attributs, accompagnées de leurs génies marchoient au centre ; sur la route 2 orateurs ont traité ces 2 matières intéressantes : la recon-noissance que l’on doit à l’Eternel pour les bienfaits dont il nous comble chaque jour, les avantages de l’océan; un 3e, à l’autel autour duquel le cortège s’est rangé, a développé les grands principes de l’immortalité de l’asme. Cette fête s’est terminée par des hymnes patriotiques et par le serment de mourir plutôt que de composer avec les tyrans; la garnison de Belle-Isle-en-mer ne fesoit qu’émettre le vœu que son bouillant courage avoit gravé depuis longtems dans son cœur. Viennent maintenant les féroces insulaires, ils trouveront devant Belle-Isle la punition de tous les forfaits dont leur infâme ministre s’est rendu coupable depuis les commencements de la révolution française. S. et F. » Turreau. 7 La municipalité de Carcassonne (2), la société populaire de Jussey, département de la Haute-Saône, témoignent la joie qu’elles ont ressentie à la nouvelle de la victoire de Fleu-rus : elles envoient le détail des fêtes célébrées en réjouissance de ce triomphe des républicains sur les esclaves. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (3). (l) C 308, pl. 1187, p. 9; M.U., XLI, 474 et XLII, 73- 74; J. Sablier, n° 1443; -J. Fr., n°661 ; Débats, n° 670. (2) Aude. (3) P.V., XLI, 302. Bin, 3 therm. ; M.U., XLII, 119. a [Carcassonne, s.d.] [ l). « Représentans du Peuple Menin et Courtray au pouvoir de nos freres du nord, Le mont St Bernard Escaladé, et occupé par les défenseurs de la Liberté, Le Redoutable fort Saorgio pris d’assaut, Oneille nous ouvrant Ses portes, L’armée des pyrennées orientales longtems malheureuse, se couvrant aujourd’huy de gloire et d’honneur, tout conspiroit a penetrer nos cœurs de la plus vive allégresse, et d’accord avec tous nos concitoyens nous délibérâmes de la manifester dans une fete en l’honneur des victoires qui fut fixée au 28 floréal, elle était consacrée à la célébration de trop grands évenemens pour ne pas sortir de la ligne des fêtes ordinaires, un peuple libre toujours livré a L’anthousiasme de La Liberté ne doit point s’en tenir aux fetes Périodiques, il en est d’autres qui doivent naitre avec les événements, et conserver ce caractère d’irrégularité qui convient si bien aux mouvemens de L’ame; Le 27 au Soir, une décharge d’artillerie à annoncé au peuple que le jour du Lendemain était fixé pour la célébration de ses succès et de son Bonheur : au point du jour trois coups de Canons en Rappellant le bruit des combats ont arraché les citoyens au sommeil pour ouvrir leurs âmes au plaisir et à la joye; le Soleil dés Son Lever s’est montré jaloux d’embellir par ses Rayons, une ceremonie aussi auguste, Le Representans du peuple chaudron Rousseau avait pris avec la Commune L’engagement d’y assister, le Canon a annoncé Son arrivée, et le Commencement de la fête, Les autorités constituées précédées par une musique guerriere et entourée du peuple Se Sont rendus chés Le Représentant quelles ont conduit Sur le Boulevard ou devait Passer Le Cortège qui a défilé devant Lui dans L’ordre Suivant. Les pièces d’artillerie, les Caissons, avec leurs Canoniers. un corps de Cavallerie avec trompette. La musique champêtre Suivie d’un groupe des citoyens de la Campagne portant les instrumens de Labourage et du jardinage avec ces inscriptions. Nos travaux sont utiles Nos mœurs sont Simples on trouve chez nous Le Bonheur. Trois charrues d’agriculture ornées de feuillage et attelées de bœufs conduites par deux enfants et un Laboureur a cheveux blancs. Deux femmes d’une haute taille portant dans leurs mains des gerbes depis, des feuilles de Pampre, et autres productions du Primptems Les Citoyens employés aux atteliers militaires portant des inscriptions qui désignoient les travaux de chaque attelier. L’attelier de Salpêtre portant le Salpêtre Sur un Brancard décoré en feuillage, entrelassé avec des Rubans tricolor, et cette inscription Nous trouvons dans la terre la foudre qui doit porter la terreur et la mort dans les rangs Ennemis. L’attelier de Voitures pour les défenseurs Blessés ou malades. L’attelier de L’habillement (1) F171010d, pl. 2, 3864.