280 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, [16 juin 1791.] tionale vous accorde l'honneur de la séance. ( Vifs applaudissements à gauche , dans les tribunes et parmi les enfants.) A gauche : L’impression du discours et de la réponse ! M. de Folleville. Je demande la parole. M. le Président. Vous l’aurez tout à l’heure. (4 autres troupes d’enfants sont introduites successivement à la barre; tous ces enfants lèvent la main et crient : Vive la loi 1 au milieu des applaudissements du côté gauche et des tribunes, et des rires de la droite. Ils sont tous admis dans l’intérieur de la salle ; ils la traversent en ordre militaire et vont se placer dans l’extrémité gauche.) M. de Folleville. Personne n’ignore que la cérémonie enfantine dont nous venons d’être les témoins ( Violentes protestations à gauche. — A l’ordre! à l'ordre!}... a déjà eu lieu devant une Assemblée célèbre et que je respecte infiniment : j’en ai lu le détail et j’ai lu également le discours que le président de cette assemblée a prononcé en réponse à celui de la députation. Gomme cette première cérémonie n’était que la répétition de la pièce que nous venons de voir et que tout, dans la pièce principale, doit être semblable à lu répétition, je demande qu’au lieu d’imprimer la réponse du Président de l’Assemblée nationale, on imprime celle du président du club des Jacobins. ( Rires à droite; violentes protestations à gauche .) Une voix à gauche : Allons donc ! ohl que c’est plat. M. Chabroud. Monsieur le Président, je demande la parole. M. l'abbé Maury. Je m’oppose à la proposition de M. de Folleville; il a eu grand tort de se servir d’une expression que je condamne. Ce n’est point une cérémonie enfantine dont nous venons d’être les témoins, c’est une cérémonie puérile. ( Nouveaux rires à droite ; murmures à gauche.) A gauche : Vous n’avez pas la parole. M. le Président. Silence, Monsieur 1 vous aurez la parole le troisième; elle est à M. Gha-broud. M. Chabroud. Je ne sais si les amis de la liberté ont été frappés, comme moi, du ton d’insolence qui, depuis plusieurs jours, se fait sentir dans cette partie de l’Assemblée (il désigne la droite). ( Vifs applaudissements à gauche ; violentes protestations à droite.) M. de Ycrtliamon (montrant M. Chabroud). Rappelez ce J. ..-F ..... -là à l’ordre, Monsieur le Président. Tout le côté gauche se soulève avec vivacité et crie : A l’abbaye ! Un grand nombre de membres du côté droit et du côté gauche quittent leurs places, se répandent en tumulte dans la salle et s’interpellent violemment. M. Lucas. Monsieur le Président, je vous atteste qu’on a dit à droite: Rappelez ce J. ..-F ..... - là à l’ordre. (Le bruit redouble à droite.) A gauche : A l’abbaye ! — Taisez-vous, factieux! M. Lucas. A la garde! Monsieur le Président. A gauche : Il faut appeler la garde I A la garde ! à la garde ! M. Dauchy, président, remplace M. Treilhard au fauteuil. A gauche : Monsieur le Président, couvrez-vous. M. Cigongne. On cherche à commencer la guerre civile dans l’Assemblée nationale. M. Youlland. Monsieur le Président, couvrez-vous ; la chose publique est en danger. M. Lucas. Que tous les bons citoyens se remettent à leur place. Les membres du côté gauche reprennent leur place. Le côté droit reste encore un moment en tumulte. M. Foucault-Lardlmalie. Je m’en vais faire le plus grand silence ; mais je demande à M. Chabroud qu’il s’explique, ou je déclare que je prends pour moi l’insulte (Murmures.)... qu’il a faite à ceux qui n’ont pas la même opinion que lui. (Murmures prolongés.) M. Alquier et plusieurs membres de la gauche demandent la parole. M. l’abbé Maury se présente devant le bureau et insiste vivement pour avoir la parole. A gauche : En place, Monsieur l’abbé Maury. M. Gombert. Je demande que personne n’ait la parole avant que tout le monde se soit mis en place. (Le calme se rétablit peu à peu.) M. le Président. Je rappelle à l’Assemblée le silence profond que les amis de la liberté observèrent, il y a deux ans, à pareil jour et à quelques heures près... M. Babey. Ce sont ces messieurs-là qui le rompent sans cesse. M. Foucault-Lardimalle. Les amis de la liberté n’avaient sans doute pas i’insoleuce de M. Chabroud. M. Malouet debout. Je demande justice de l’insulte de M. Chabroud. A gauche : Assis, Monsieur Malouet 1 Assis, factieux 1 Assis! M. Malouet. Je m’assoirai si M. le Président me l’ordonne; mais sur l’ordre d’un membre de l’Assemblée, non ! Avant de m’asseoir, je demande justice de l’insulte de M. Chabroud.