130 [Convention nationale,] ARCHIVES PARLEMENTAIRES-j § j0ruX ?793 libre, qui lui rappellera sans cesse les idées d’égalité et de liberté. Ce changement s’est fait à la suite d’une séance où, conformément à l’arrêté des représentants du peuple auprès de l’ârmée des Alpes, on venait de procéder à la nomination d’un juré au tribunal révolution¬ naire de Feurs qui doit juger les contre-révolu¬ tionnaires de Lyon; 1© citoyen Montlibre est un des jurés, « Les républicains membres de la Société populaire de Riom, département du Puy-de-Dôme. » (Suivent 72 signatures.) L’administrateur provisoire des domaines na¬ tionaux annonce que la vente d’immeubles d’émi¬ grés, dont les états sommaires lui sont parvenus pendant la 2e décade de brumaire, ont produit 2,327,453 liv. 10 s., qu’elle excède de 1,176,354 1. 2 s. 8 d. l’estimatif. Il envoie l’état général, d’où il résulte que les ventes effectuées s’élèvent à 10.000,843 liv. 10 s., et qu’elles excèdent de 5,488,676 liv. 12 s. 8 d. le montant des estima¬ tions. Insertion au « Bulletin » (1). Suit un entrait de la tettfe de V administrateur provisoire des domaines nationaux, d'après le Bulletin de la Convention (2) : L’administrateur provisoire des domaines nationaux écrit que les ventes d’immeubles d’é¬ migrés, dont les états sommaires lui sont par¬ venus pendant la seconde décade de brumaire ont produit 2,327,453 liv. 10 s., et elles excèdent de 1,176,354 liv. 2 s. 8 d. l’estimation des biens qui en sont l’objet; et il résulte, tant de l’état qu’il joint que de ceux qui ont été mis précédem¬ ment Sout les yeux de la Convention nationale, que les ventes desdits immeubles s’élèvent à 10,000,843 liv. 10 s. excédent de 5,488,676 liv. 12 s. 8 d. la valeur résultante dès estimations. Compte rendu de V Auditeur national (3). L’administrateur des domaines nationaux informe aussi la Convention que, d’après le relevé des ventes de la dernière décade, les adjudications du mobilier des émigrés s’élèvent à 2 millions au-dessus de l’estimation, et que les immeubles ont été vendus plus de 5 millions également au-dessus de l’estimation. Dans le département de l’Ardèche et plusieurs autres, ces biens se vendent aussi avec avantage et activité. Applaudi... Insertion au Bulletin. Les citoyens Devaux et l’Étendard [l’Éten-dart], institututeurs nationaux, font déposer sur le bureau leurs lettres de prêtrise, dont ils ne vou¬ lurent jamais exercer les ridicules fonctions (4). (1) Pfocès-tièrbaux dè la Convention, t. 25, p. 193. (2) Bulletin de la Convention du 3e jour de la 3é décade du 2® mois de l’an II (mercredi 13 no¬ vembre 1793); Mercure universel (25 brumaire an II (vendredi 15 novembre 1793), p. 230, col. 1]. (3) Auditeur national [n° 4Ï8 du 24 brumaire èü II (jeudi 14 novembre 1793), p. 2]. (4) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 193. pf)8 ’uit la lettre des citoyens Devaux et VEten-dart (1). « Nous t’adressons, citoyen, nos lettres d© prêtrise, tu voudras bien les déposer sur le bureau comme un témoignage de notre renon¬ ciation formelle à la qualité de prêtre. Cette qualité ne fut jamais pour nous qu’un mot vide de sens, puisque nous n’avons jamais exercé les fonctions qui y sout attachées. L’un de nous n’a jamais donné que des leçons de littérature, et l’autre des leçons de mathéma¬ tiques et nous n’avons jamais entaché dans nos élèves les vérités que nous ieur avons enseignées par les sophismes absurdes et dangereux de la superstition. « Rends -nous, citoyen, le service de nous débarrasser d’un titre qui déshonore une tête républicaine. « Nous te saluons fraternellement. « 23 du 2e mois, 2e année de la République. « Devaux; l’Étendart, professeurs. » L’évêque du département du Loiret écrit à la Convention en ces termes : « Resté fidèle à mon poste, quand tous mes col¬ lègues le désertaient, j’ai voulu déjouer les in¬ trigues des malveillants et confondre le fana¬ tisme; son influence alors pouvait être funeste à ma patrie : la Montagne a enfin écrasé cet hydre; mon courage est sans objet à présent. « Je prends donc le parti de renoncer irrévoca¬ blement aux fonctions de ministre du culte. « Le retour de la raison m’avertit qu’il n’est pas nécessaire que je les exerce plus longtemps. « Je les ai remplies en bon citoyen, en bon républicain, et je les quitte parce que l’intérêt de la République ne m’y attache plus. La liberté, l’égalité, l’obéissance scrupuleuse aux lois du peuple souverain, un dévouement sans bornes à la France régénérée, la haine implacable aux tyrans, voilà désormais mon culte national et l’occupation de ma vie entière. » Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre de V évêque du Loiret (3). « Citoyen Président, « Resté fidèle à mon poste quand tous mes collègues le désertaient, j’ai voulu déjouer les intrigues des malveillants et confondre le fanatisme; son influence alors pouvait être funeste à ma patrie. La Montagne a enfin écrasé cette hydre : mon courage est sans objet à présent. « Je prends donc le parti de renoncer irrévo¬ cablement aux fonctions de ministre du culte. « Le retour de la raison m’avertit qu’il n’est pas nécessaire que je les exerce plus longtemps. (1) Archives nationales, carton F13 877, dossier Devaux. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 193. (3) Archives nationales, carton F13 883, dossier Jarante. Sur la chemise contenant cette lettre,� on lit l’indicatiùn suivante 5 « Le citoyen Jarente, prêtre 4 Orléans. »