512 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j ” novembre 17931 Suit Vadresse de la Société populaire de Com¬ pïègne (•' Unité, indivisibilité, durée sans bornes de la République. « Citoyens représentants, « Nous vous envoyons, pour le creuset na¬ tional, la petite collection que nous avons pu faire de jetons et médailles de cuivre et d’ar¬ gent, monuments de la bassesse et de la fatuité. « Vous avez fait déjà beaucoup, représen¬ tants, mais il vous reste beaucoup à faire. Demeurez à votre poste, cette invitation est l’objet spécial de cette adresse. « Achève ton ouvrage, Montagne; anéantis les ennemis de la République; que la force de ses armes et l’ énergie de son gouvernement lui impriment un caractère si respectable que le despotisme et la tyrannie perdent jusqu’à l’idée de la troubler ! Que l’abondance et la fraternité, consolidant bientôt notre bonheur, persuade nos voisins de cette vérité éternelle : qu'un peuple ne saurait être grand, ne saurait être heureux que par la liberté et par l’égalité. Qu’après avoir rougi des persécutions qu’il nous ont suscitées, ils finissent par nous imiter, et que leur exemple entraîne, de proche en proche, toutes les nations ! Alors la félicité publique, devenant solidaire entre tous les hommes, s’établira enfin cette paix générale et perpétuelle qui n’a été si longtemps regardée comme le rêve d’un homme de bien, que parce que nous n’avions pas d’idées de la liberté. « Voilà, Montagne, voilà, n’en doute pas, le bien que tu peux faire : punis les traîtres, effraye les méchants, soutiens les faibles et, si quelque ambitieux osait profiter des cir¬ constances pour attenter à la liberté de son pays, que le souvenir de ses talents et de ses services passés accélère sa punition, et tu re¬ cueilleras, pour prix de tes travaux, les béné¬ dictions de tes concitoyens, la reconnaissance de la postérité, le respect et l’admiration de l’univers. « Quartidi, 2e décade de brumaire, l’an II de la République. « Les citoyens composant la société populaire de Gompiègne, « L. -François Périer; Lemaire, secrétaire; Botjlée, président; H. Renard, se¬ crétaire. » Adresse des sans-culottes de la Société popu¬ laire de Montmarault, chef-lieu de district dans le département de P Allier. « Fondateurs de la République, restez fermes à votre poste; poursuivez vos glorieux travaux; les rois passeront, leur autorité n’est qu’un pres¬ tige que dissipera la raison; il n’en est pas de même de la puissance irrésistible des peuples : elle est fondée sur une base éternelle, la na¬ ture. » Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (2). (1) Archives nationales, carton G 280, dossier 766. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 34. Suit Vadresse de la Société populaire de Mont¬ marault (1) : Les sans-culottes de la Société populaire de Montmarault, aux représentants du peuple à la Convention nationale. « A Montmarault, le 10e jour de la lre dé¬ cade du 2e mois de l’an II de la Répu¬ blique française une et indivisible. Liberté, égalité, unité. « Citoyens frères et amis, « Éclairée par la philosophie, la nation fran¬ çaise a connu ses droits, elle a dit : je suis sou¬ veraine et son empire a commencé. Mais au bruit de la chute d’un trône, les despotes ont pâli, ils ont rassemblé de toutes les parties du globe les innombrables troupeaux de leurs satellites, et la terre des Francs a été souillée. L’infâme trahison peut donner aux esclaves des succès éphémères, les seuls enfants do la liberté obtiennent des triomphes durables. « Représentants du peuple, fondateurs de la République, nous sommes à vos côtés et secon¬ dant vos efforts héroïques, nous enflons la voile du vaisseau qu’au milieu des tempêtes poli¬ tiques vous dirigez au port. Restez fermes à votre poste, poursuivez vos glorieux travaux! Les rois passeront, leur autorité n’est qu’un prestige que dissipera la raison; il n’en est pas de même de la puissance irrésistible des peuples. Elle est fondée sur une base éternelle : la na¬ ture. « Les sans culottes de la Société populaire de Montmarault, chef-lieu de district dans le dépar¬ tement de V Allier. « Coinchon, président; Camus, secrétaire; Desmanches, secrétaire. » Adresse des citoyens gardes nationaux de Sis-teron. « Longtemps opprimés par le despotisme sec¬ tionnais, rendus enfin à nos fonctions, nous vous déclarons que le crime des Toulonnais nous a pénétrés d’horreur. Qu’ils viennent, ces Anglais, nation jadis si fière, et qui dans un seul jour a perdu toute sa gloire! qu’ils viennent! ils trou¬ veront des hommes que leurs guinées ne pour¬ ront corrompre; et si, par impossible, le sol entier de la liberté était couvert d’esclaves nos montagnes et nos défilés seraient pour nos enne¬ mis les Thermopyles (2). » Suit Vadresse des citoyens gardes nationaux de Sisteron (3) : Adresse des citoyens gardes nationaux de Sis¬ teron, à la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « C’est au nom de tous les vrais républicains composant la garde nationale de cette ville, (1) Archives nalionales, carton G 280, dossier 766. (2) Archives nalionales, carton G 278, dossier 739. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p, 34.