[Convention national».] ARCHIVES PARLEUfETîTAIRES. 4 frimaire an II 24 novembre 1793 6 Suit la lettre de la Société populaire de VUe-d'Aùc (1). La Société 'populaire de VIle-d'Aix, aux repré¬ sentants du peuple. •' L’Ile-d’Aix, le 24 brumaire de l’au II de la République française, une et indi¬ visible. « Cette Société est formée en grande partie par cette jeunesse, que vous ont dit vos col¬ lègues Lequinio et Laignelot être toute bouil¬ lante de patriotisme. Ils ne vous ont pas trom¬ pés. En jurant de maintenir la République une et indivisible, elle n’a suivi que le mouvement ■5 e son cœur. Elle vous offre, pour les frais de la guerre, et vous prie d’accepter la modique somme de 297 livres, produit d’une collecte volontaire, en attendant que l’occasion la mette à même de montrer à la patrie le désir qu’elle a de verser son sang pour elle. « Reléguée dans un petit coin de la Répu¬ blique, elle s’est. exercée à combattre les tyrans de sa liberté, elle vous jure que s’ils osent se présenter sur les côtes dont la garde lui est confiée, ils trouveront des républicains bien décidés à les exterminer et à s’ensevelir, s’il le faut, sous les ruines du poste qu’ils occupent, plutôt que de voir les satellites des despotes souiller le sol de la liberté. « Les habitants de la commune de l’Ile-d’ Aix, avant l’arrivée de vos collègues et l’établisse¬ ment d’une Société populaire, [étaient] égoïstes, insouciants sur le bonheur qu’assure la Révo¬ lution, et fanatisés par un prêtre qui, comme partout ailleurs, leur prêchant le mensonge, les tenait dans une servitude qu’il appelait reli¬ gieuse. Débarrassés de leur bête noire, éclairés sur leurs vrais intérêts par les principes qui leur ont été développés par vos collègues dans cette même chaire ou, avant qu’ils y montassent, on n’avait jamais dit la vérité, ils viennent abju¬ rer leur erreur passée et promettre d’être tout à. la République. « Ils viennent déposer sur le bureau de la Société, avec prière de faire parvenir à la Con¬ vention nationale, un soleil, un ciboire, trois huiliers, un calice en argent, une chasuble, une étole, un manipule et un voile galonnés en or. Ce don, disent -ils, à la patrie, en détruisant la superstition est un sûr garant de notre atta¬ chement à la République et aux décrets de la Convention. « GrALLAND. membre du comité de cor¬ respondance. » Un membre [Romme, rapporteur (2)] présente, au nom du comité d’instruction publique, con¬ formément au décret du 19 brumaire, une refonte de tous les décrets rendus sur l’ère, le commen¬ cement et l’organisation de l’année, ainsi que sur la nomenclature du calendrier; la rédaction (1) Archives nationales, carton C 283, dossier 805. (2) D’après la minute du décret qui se trouve aux Archives nationales, carton|C|282, dossier 787, est adoptée par la Convention nationale, ainsi qu’ü suit (1) : « La Convention nationale, après avoir en» tendu son comité d’instruction publique, décrète ce qui suit : - Art. 1er. « L’ère des Français compte de la fondation de la République, qui a eu lieu le 22 septembre 1792 de l’ère vulgaire, jour où le soleü est arrivé à l’équinoxe vrai d’automne, en entrant dans le signe de la Balance, à 9 heures 18 minutes 30 se¬ condes du matin, pour l’Observatoire de Paris-Art. 2. « L’ère vulgaire est abolie pour les usages civils-Art. 3. « Chaque année commence à minuit, avec le jour où tombe l’équinoxe vrai d’automne, pour l’Observatoire de Paris. Art. 4. « La première année de la République fran¬ çaise a commencé à minuit le 22 septembre 1792, et a fini à minuit, séparant le 21 du 22 sep¬ tembre 1793. Art. 5- « La seconde année a commencé le 22 sep¬ tembre 1793 à minuit, l’équihoxe vrai d’automne étant arrivé ce jour-là, pour l’Observatoire de Paris, à 3 heures 11 minutes 38 secondes du soir-_ Art 6. « Le décret qui fixait le commencement de la seconde année au 1er janvier 1793, est rapporté; tous les actes datés l’an II de la République, passés dans le courant du 1er janvier au 21 sep¬ tembre inclusivement, sont regardés comme appartenant à la première année de la Répu¬ blique. Art. 7. « L’année est divisée en 12 mois égaux, de 30 jours chacun; après les 12 mois, suivent 5 jours pour compléter l’année ordinaire; ces 5 jours n’appartiennent à aucun mois. Art. 8. « Chaque mois est divisé en trois parties égales de 10 jours chacune, qui sont appelées décades . (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 67 à 128. Bibliothèque nationale 'Le™ n° 577, James Guillaume, Procès-verbaux du comité d'instruction . publique de la Convention, t. 2, p. 873.