SÉANCE DU 29 THERMIDOR AN II (16 AOÛT 1794) - N08 45-47 147 nous séparer de la Convention, et ont signé les membres présents, l’agent national et le secrétaire-greffier. Collationné sur le registre. Ginisty (maire), Danglès ( secret .). 45 Les administrateurs du district de Rodez (1) applaudissent aux mesures sages et vigoureuses que la Convention nationale a prises dans les mémorables journées des 8, 9 et 10 thermidor et jurent de ne courber la tête sous aucune espèce de tyrannie. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Les administrateurs du distr. de Rodes, à la Conv.; Rodés, 18 therm. II] (3) Représentants, Vous venés donc de sauver encore une fois la patrie. Nous avons frémi d’horreur et d’indignation contre les scélérats qui ont voulu assassiner la représentation nationale. Vous avés pris l’attitude digne du peuple que vous représentés. Si jamais la liberté n’a couru de plus grands dangers, jamais les représentants du peuple n’ont montré plus d’énergie et de courage. Pour nous, en aplaudissant aux mesures sages et vigoureuses que vous avés prises dans les mémorables journées des 8, 9 et 10 thermidor, nous avons juré, et sommes assurés de tenir notre serment, de ne courber notre tête sous aucune espèce de tyrannie. Vous avés fait tomber la tête des chefs de la plus grande conspiration qui aye encore existé depuis la révolution. Cella ne suffit pas, vous devés en suivre toutes les ramifications. Pères du peuple, continués votre honnorable carrière et n’abandonnés votre poste que lorsque vous aurés donné la paix au monde. Azémar cadet, Blary ( agent nat .), Salguessi, Fabre (secret.), M. Menaz. 46 Le comité révolutionnaire de la commune de Rodez (4) rend hommage à la Convention nationale pour s’être montrée digne du peuple qu’elle représente, en bravant les poignards des Robespierre et complices pour sauver la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (5). [ Les membres composant le c. révolutionnaire de la comm. de Rodés, à la Conv.; Rodés, 18 therm. II] (6) (1) Aveyron. (2) P. V. , XLIII, 255. (3) C 313, pl. 1252, p. 31. Bm , 4 fruct. (4) Aveyron. (5) P.V., XLIII, 255. (6) C 313, pl. 1252, p. 32. B" 4 fruct. Pères de la patrie, La République française percera les générations et les siècles; l’Etre suprême à fixé son destin; la vertu doit l’éterniser; tout ce qui se fera contre elle est pour elle. Que les passions grondent, que les factions se reproduisent; la justice est la foudre qui doit pulvériser l’imposture, l’indulgence pour les méchants peut seule arrêter le cours de vos triomphes. Vous marchés sans cesse entre les périls et l’immortalité; cette dernière vous est acquise; vous avés anéanti le seul espoir de la tyrannie. Les conspirateurs sont enlacés dans leurs propres pièges, et vous êtes loin du gouffre si souvent entrouvert sous vos pas. Un peuple fier et sublime, constamment éveillé sur vos dangers, vous a entendu renou-veller le serment de mourir pour sa défense. Il vous a admiré, fixant vos regards sur le Panthéon français où les martyrs de la liberté ont marqué leur place et la vôtre; Il ne connoit d’autre passion que celle du bien public, d’autre intérêt que cellui de la République; votre cause est la sienne; il partage donc vos victoires; et tandis qu’il voue ses ennemis à un opprobre éternel, vous avés toujours la gloire de sauver la patrie. S. et F. ! Alary (présid.), Agar (secrét.) et 9 autres signatures. 47 Le tribunal criminel du département de l’Aveyron témoigne à la Convention nationale la joie qu’il a éprouvée en apprenant que l’orage qui menaçoit la liberté a éclaté sur la tête des scélérats qui l’avoient formé, par suite de son énergie et de sa vigilance; l’invite à continuer de déjouer les trames de toute espèce de factieux, et jure d’être invio-lablement attaché à la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Le tribunal criminel du départ1 de l’Aveyron, à la Conv.; Rodés, 18 therm. II] (2) Citoyens représentants, Des scélérats, dont les noms nous inspirent aujourd’hui autant d’horreur qu’ils nous avaient inspiré de confiance, des conspirateurs d’autant plus dangereux que, depuis le commancement de la révolution, ils s’étaient couverts, pour mieux nous tromper, du masque du patriotisme le plus pur et de la vertu la plus sévère, avaient conduit la République, et avec elle la liberté, à deux doigts de sa ruine. Par votre vigilante énergie et votre fermeté inébranlable vous avés tourné contre eux-mêmes tout le mal qu’ils voulaient nous faire, et leurs têtes criminelles en tombant ont assuré l’affermissement de la République démocratique. (1) P.V., XLIII, 255. (2) C 313, pl. 1252, p. 30. B‘n, 4 fruct; J. univ.. n° 1733. 148 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Continués, pères de la patrie, à déjouer toutes les factions et toutes les conspirations. Restés fermes au timon du vaisseau de la République, et ne le cédés à des bras novices qu’après l’avoir conduit à travers touts les éccueils dans le port sacré de la paix et du bonheur. Pour nous, nous jurons un attachement inviolable à la représentation nationale, à la République une et indivisible. Cabrol ( présid .), Bo ( accusateur public), Guy {greffier) et 3 autres membres. 48 La société régénérée et montagnarde de Rodez (1) applaudit au tiomphe de la vertu sur le vice, des Cicéron sur les Catilina, et enfin de la Convention nationale sur les Robespierre et complices, et jure une haine et une guerre à mort à toute espèce de tyrannie. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [La sté montagnarde et régénérée de Rodez, à la Conv.; Rodez, 18 therm. II] (3) Le grand acte de justice que vous venés de consommer est digne des fondateurs de la République. Le masque est tombé, les Catilina, les Verrès n’existeront plus au milieu des représentants d’un grand peuple. L’égalité, la liberté ne seront plus des vains mots, la loi seule reignera, les dominateurs, les intrigants, les arristocrates n’échapperont pas à son glaive. Vous auriés moins mérité de la patrie sans les derniers efforts de cette horde infernale, et si tous les ressorts n’eussent été employés pour arrêter votre bras. Ils sont venus enfin se briser contre votre courage, contre le pouvoir national. Le peuple qui vous l’avoit remis devoit bien attendre de l’énergie que vous montrâtes pour abbatre la tyrannie, que vous ne souffririés plus des tyrans et que vous sauriés les découvrir sous quelque masque qu’ils se présentassent. Vous avés rempli son vœu. Nous jurons de seconder les efforts de nos braves frères de Paris, de faire comme eux un rempart de nos corps pour vous deffendre. Nous jurons une haine éternelle et une guerre à mort aux rois, aux dictateurs, aux triomvirs, aux arristocrates, aux égoïstes, aux indulgents, aux ambitieux et à touts les ennemis de la souveraineté du peuple. Blary ( secrét .), Cabrol (présid.), Palmié (se-crét.). (1) Aveyron. (2) P.V., XLIII, 255-256. (3) C 316, pi. 1267, p. 50. B‘n . 4 fruct. Moniteur (réimpr.), XXI, 552; Débats, n° 700; J. univ., n° 1733; Ann. patr., n° DXCVIII. 49 Nouveaux Brutus, vous avez frappé les tyrans, écrivent à la Convention nationale les administrateurs du département de l’Aveyron; grâces à votre énergie le peuple français sera libre. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Les administrateurs du départ ‘ de l’Aveyron, à la Conv.; Rodez, 17 therm. II] (2) Les journées des 9 et 10 thermidor seront une époque mémorable dans les fastes de la République. Des Catilina, des Verrès, des monstres sous le masque du patriotisme vou-loient l’annéantir; nouveaux Brutus, vous les avez frapés. C’en est fait de la tyrannie; le peuple françois, grâces à votre énergie, sera libre en dépit des despotes coalizés. Qu’ils aglomèrent contre nous toutes leurs armées; que, ne pouvant nous vaincre, ils cherchent à nous diviser, à nous susciter des traîtres, dési-gnés-les, ils seront annéantis, quelle que soit leur réputation. Non, le peuple ne veut pas des dominateurs, des intriguants, qui, sous le voile du patriotisme, usent d’indulgence et de modération envers les royalistes et les aristocrates et persécutent le républicain qui chérit et exécute les loix. Il veut des fonctionnaires publics qui fassent aimer les lois, qui soient probes et vertueux, qui servent la patrie, non par rapport à eux mais par raport à lui. Ce sont là vos principes, ce sont ceux de ce peuple qu’on voudroit asservir et qui ne veut pas perdre le fruit de 6 années de travail pour affermir sa liberté. Recevez le témoignage de notre reconnois-sance pour tous vos traveaux, et notre invitation de rester à votre poste jusques à ce que vous aurés consommé le bonheur du peuple. Toute sa confiance est dans la Convention. Que les tyrans et les aristocrates et les traîtres tremblent et soient punis, et que la liberté soit rendue aux patriotes ! Nous jurons comme vous de sauver la liberté ou de périr. S. et F. ! Constans, Cartailhac, Clavières, Preman, Chonaut, Combez ( secrét.-gai ). 50 Les autorités contituées et la société populaire de Montreuil-sur-Thouet, ci-de-vant Bellay, département de Maine-et-Loire, adressent à la Convention nationale les détails de la fête qui a été célébrée dans leur commune en mémoire du 14 juillet, dans laquelle il a été prononcé un discours analogue à la prise de la Bastille, à la conquête de la liberté, sur l’inviolable attachement que tous les citoyens doivent à la Convention (1) P.V., XLIII, 256. (2) C 313, pl. 1252, p. 29. B‘n , 3 fruct.; Moniteur (réimpr.), XXI, 552; Débats, n° 700; J. univ., n° 1733; Ann. patr., n° DXCVIII.