236 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE au port du bonheur, réservé aux peuples vainqueurs des tirans coalisés contre leur liberté. Les membres du comité de correspondance. Suivent 2 signatures. b’ [La société populaire républicaine et régénérée du Havre-Marat, et les tribunes, à la Convention nationale, le 27 vendémiaire an HT] (44) Liberté, Égalité, Fraternité. Législateurs ! Il est donc encore des esclaves du tiran que vous venez de renverser qui dans le deuil de sa chute et le desespoir d’avoir perdu la garantie de leurs forfaits voudraient creuser au sein de la France le tombeau de la liberté sous le masque hipocrite d’une fausse popularité; des hommes pervers nous ramenaient à l’esclavage par la tirannie, ils nous forgeaient des fers et croyaient nous les rendre supportables par ce qu’ils y avaient gravé les mots Liberté, Egalité ; ils connaissaient notre energie et ils cherchaient à l’énerver par ce terrible monossylabe, la mort ; vos entrailles paternelles en ont été émües et vous l’avez fait sentir au Peuple français; votre adresse nous apprend à connaitre ces êtres perfides et dangereux. Nous vous fel-licitons des principes qu’elle développe, ils sont les nôtres, nous les mettrons en pratique.. Nous déjouerons l’audace des factions, nous vous les désignerons avant même qu’ils ayent osé se mettre en evidence. Qu’ils tremblent, quels qu’ils soient!... Nous vivrons pour la liberté et l’égalité. Laissons la mort aux vils conspirateurs, nous volons à l’immortalité par le concours de toutes les vertus républicaines et par la fierté de notre attitude imposante! Quant à vous Législateurs, nous avons éprouvé votre fermeté inébranlable; vous avez gravé les tables des droits naturels et imprescriptibles de l’homme, au milieu des orages et des dissentions politiques ; vous avez sçu en conserver le dépôt, nous ne souffrirons point qu’il soit violé et que des mains sacrilèges substituent à la pureté de leurs caractères, ceux du despotisme et de la tirannie. Nous en faisons le serment solemnel; telle est notre profession de foi; d’aimer, de faire aimer les loix de notre pays, de maintenir notre territoire à la République française une et indivisible, de n’avoir pour cri de ralliement que celui de Vive à jamais les Représentans du Peuple et la Convention nationale. Suivent les signatures du président et des deux secrétaires. c * [La société populaire de Poitiers à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III] (45) Citoyens Représentans, Le peuple de Poitiers à couvert votre adresse au Peuple français d’aplaudissements redoublés et de cris mille fois répétés de Vive la Convention nationale. Aux principes manifestés dans cette adresse nous reconnoissons les mandataires du peuple ; à notre ralliement à la Convention, vous recon-noîtrez le peuple. La justice n’est plus en paroles, mais en actions; en vain le Robespierrisme renaissant de ses cendres voudroit rejetter sur la france un voile de sang, ce voile lugubre s’est replié sur ceux qui ont voulu le déployer encore; et le fer qui armoit la main des assassins, s’est retourné contre les assassins même. Restez fermes à votre poste ; tenez dans vos mains les rênes du gouvernement révolutionnaire, jusqu’à ce qu’elles soient remplacées par l’olivier de la paix. Ne craignez point les murmures de quelques méchants ; l’improbation du vice est la louange de la vertu ; mais fixez le peuple et comptez sur lui. Qu’ils sont éloignés des vrais principes, ceux qui font valoir des souverainetés partielles pour anéantir l’indivisible souveraineté du peuple : les intriguants peuvent se former en groupes, mais le peuple se lève en masse. Restez tous unis pour notre Bonheur, comme nous resterons tous unis pour vous servir de rempart contre toutes les machinations de vos ennemis et des nôtres. Les citoyens composant la société populaire de Poitiers, département de la Vienne. Beaufine, vice-président, Chauveau fils, Duval fils, secrétaires. d ’ [La société populaire de Péronne à la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III] (46) Égalité, Liberté. Représentans du peuple français, Vous allez chaque jour recevoir des adresses de toutes les parties de la République. Il n’est pas un département, un district, une commune, une société populaire, pas un français qui ne vous dise : Les principes exprimés dans votre sublime adresse aux français sont profondément gravés dans nos coeurs, ce sont ceux de la nature, les vrais et seuls principes du pacte social. (44) C 323, pl. 1387, p. 22. (45) C 325, pl. 1406, p. 40. (46) C 325, pl. 1406, p. 39. SÉANCE DU 10 BRUMAIRE AN III (31 OCTOBRE 1794) - N» 10 237 La fierté convient à des Républicains; qu’il nous soit permis de l’attester à la République entière. Au milieu des plus violens orages, des plus furieuses tempêtes, les principes que la Convention professe, n’ont pas cessé un jour, un moment d’être les nôtres. Nous ne reconnoissions qu’un devoir, celui de respecter la volonté souveraine du peuple français; bien assurés qu’aucune tirannie ne pouvait péser que momentanément sur le peuple le plus énergique et le plus éclairé de la terre Jugez, Représentans, de notre dévouement à la République aujourd’hui que Liberté, Egalité, Justice, vertu et bonheur ne sont plus pour nous qu’une seule et même chose. Salut et Fraternité. Auguste Gonnele, président, Rouillare, Masse, secrétaires. e’ [La société populaire et républicaine de la commune d’Argentan à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III ] (47) Egalité, Liberté, fraternité ou la mort. Citoyens Représentans, Après avoir étonné l’Europe par des victoires, vous la subjuguée par vos vertus, c’est à présent que l’on peut dire que vous avez sauvé la patrie ; la liberté n’est plus un problème quand elle à pour base les principes immuables de la justice et de l’humanité. Vous avez proscrit l’odieuse folie du régime de la terreur, les françois respirent et le premier mouvement de leur coeur est de bénir leurs Représentans. Sans doute il faut maintenir le gouvernement révolutionnaire, il faut comprimer l’aristocratie et la malveillance, ennemies implacables de la liberté, mais il faut aussi que les bons citoyens jouissent en paix du prix de leurs vertus. Citoyens Représentans, achevez l’oeuvre glorieuse de la félicité publique, frappez les intrigants et les frippons partout ou vous les signalerés, redoutez surtout les maneuvres perfides de ces hommes de boue qui exaltent sans cesse leur prétendu patriotisme et qui ont dans le coeur les plus viles passions des tyrans. Poursuivez les sans relâche ces tygres altérés du sang de leurs frères, comptez que s’ils échappent à la vengeance nationale, ils mineront sourdement l’ediffice de la liberté, s’ils dissimulent ce ne sera que pour un tems ; profondément versés dans l’art de tromper le peuple ils réparoitront quelque jour avec de nouvelles forces et prépareront de nouveaux dangers a la patrie. (47) C 325, pl. 1406, p. 38. Exterminez cette race impure ou mettez là dans l’heureuse impuissance de détruire vos sublimes travaux, aprenez à tous les français à respecter les lois comme vous avez apris aux vrais Républicains par votre sublime adresse à chérir vos vertus. Arresté séance tenante le 24 vendémiaire l’an 3e de la République française une et indivisible. Frogerd, président et 2 autres signatures. r [La société populaire de Pernes à la Convention nationale, s. d.] (48) Citoyens Représentans Un cri d’horreur s’élève de toute part contre les tirans de la pensée ; contre ces hommes pervers qui conspirent la perte du peuple en proscrivant la liberté de la presse et nous aussi nous vouons à une etemelle exécration ceux qui au mépris de nos droits et du voeu de la nature veulent donner à l’orateur ou à l’écrivain un tribunal d’inquisition. Ce sistême digne des apôtres du Cromwelisme tient à celui de construire une nouvelle Bastille, de raméner la terreur, de multiplier les victimes et les échafauds et d’anéantir la République. Citoyens maintenez dans toute sa vigueur le gouvernement Révolutionnaire, qu’il soit l’effroi des conspirateurs de toutes les classes mais que sa marche rapide soit mésurée et surtout qu’elle ne soit pas dirigée par des scillas ; le fer de la justice seul doit frapper et non celui de la vengeance et de la fureur. Mandataires du peuple vous avez gettés les fondemens de son bonheur, vous ne laisserez pas un si bel ouvrage imparfait; que l’union centuple vos forces et chasse devant elle les enfans de la discorde; que les sociétés populaires soient les filles chéries de la Convention, comme la Convention doit être pour elles une mere respectable. Mais s’il s’en trouvoit une assez coupable pour vouloir briser le faisceau de la fraternité, pour oser élever à côté du temple des loix, l’édifice de l’anarchie, frappez, les hommes libres sont là pour vous seconder, et tant que la république démocratique sera le voeu de la représentation nationale, nos bras et nos vies seront pour elle. Dereux, président et 17 signatures. 8’ [La société des Amis de la liberté et de l’égalité de Victurnien à la Convention nationale, le 14 vendémiaire an III ] (49) (48) C 325, pl. 1406, p. 37. Bull., 14 brum. (49) C 325, pl. 1406, p. 35.