136 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 10 thermidor, en faisant tomber la tête du scélérat robespierre et de ses complices ! Qu’ils tremblent ces conspirateurs déguisés en faux patriotes, ils ne peuvent échapper au glaive de la justice. Si nos désirs eussent été accomplis il y a longtems que cette partie de la République infectée de brigands eut été libre : alors nous eussions été à même de voler sur les frontières pour nous réunir avec nos frères d’armes et partager avec eux les victoires qu’ils ne cessent de remporter. Comptez autant sur notre courage que sur le dévouement le plus sincère pour la chose publique. Vive la République. Buireite, lieutenant, et neuf autres signatures. 1 [Le conseil d’administration du premier bataillon du Bec-d’Ambès, à Belle-He-en-Mer, département du Morbihan, à la Convention nationale, le 22 thermidor an II\ (27) Législateurs, Le premier bataillon du Bec-d’Ambès n’a pas appris avec indifférence le supplice des nouveaux tyrans qui comprimaient l’élan révolutionnaire, qui creusaient l’abyme où la Liberté et ses défenseurs devaient être engloutis. Nous remplissons un devoir cher à nos cœurs en vous transmettant ses transports, sa joie et sa reconnaissance. Continuez, Législateurs, déployez jusqu’à la fin de votre carrière politique cette énergie, ce courage qui marquèrent son amare, qui en signalent tous les moments. Frappez, nous ne resterons pas oisifs, au milieu des orages qui gronderaient sur vos têtes. Que la foudre lancée par vos mains atteigne tous ces ambitieux qui oseraient oublier la souveraineté nationale. Faites que les Français coulent des jours paisibles au sein de la Liberté et de l’Egalité; faites que nous combattions avec efficacité, ou que nous mourrions avec fruit pour elles. Les membres composant le conseil d’administration du dit bataillon. Loiseau, président, Ducarpe, rapporteur et sept signatures. m [La société républicaine et montagnarde de Roullet, ci-devant Saint-Estèphe, Charente, à la Convention nationale, le 20 thermidor an m (28) Citoyens Représentans, La société populaire de Roullet, composée de montagnards et vrais sans-culottes, a frémi d’horreur et d’indignation lorsqu’elle a appris qu’une nouvelle conspiration, ourdie par des scélérats, qui s’étoient acquis quelque réputation, sous le masque du patriotisme, a manqué arrêter le cours majestueux de notre sublime révolution et mettre la représentation nationale dans le plus grand danger. Mais a bientôt succédé à ce premier mouvement, celui de la joye et de la satisfaction, en apprenant que par votre fermeté et votre énergie, vous avez encore sauvé la patrie, en déjouant leurs complots et livrant les coupables au glaive de la loi où ils ont subi la juste punition due à leurs crimes, grâces vous en soient à jamais rendues. Dans ce moment d’allégresse nous avons tendu les bras vers l’Etre suprême pour le remercier d’avoir fait échouer cette horrible conjuration, et avons fait le serment de ne reconnoître que la Convention nationale, avons juré haine aux tyrans, aux traîtres et à quiconque oserait s’élever au-dessus des autres hommes. Quel était donc le dessein de ces modernes Catilina ? Pouvoient-ils croire qu’un Peuple qui a reconquis la Liberté au prix de son sang et de tant de sacrifices consentiroit à retourner sous la verge du despotisme dont il ne sort qu’à l’instant ? Ah ! que ces scélérats se trompoient et connaissoient bien peu le Peuple français. Continués braves Montagnards, soyés fermes et inexorables et vous aussi braves Parisiens, qui n’avez pas cessé de bien mériter de la patrie, par votre courage héroïque et votre fidélité à la Représentation nationale. Vos frères de la société de Roullet vont surveiller encore de plus près les traîtres et les ennemis du bien public et les livrer à la rigueur des loix. Vive la République, la Convention nationale et les Montagnards, périssent les tyrans et les traîtres. Salut et fraternité Les membres du bureau, Rambaut, président, Bomard, Marchand, secrétaires. n [Les sans-culottes de l’armée des Pyrénées-orientales formant la division du Val d’Aran réunis en société populaire, à la Convention nationale, le 23 thermidor an II\ (29) Représentans, Grâce au génie de la France la république triomphe ! par votre courage et votre énergie la hache nationale a fait justice des exécrables triumvirs qui, couverts d’une astucieuse popularité tramaient depuis longtems leurs perfides desseins. Vous vous êtes levés et le moment où les monstres croïaient triompher a été celui de la vérité et de la justice nationale... déjà ils ne sont plus. Continués, courageux représentans; pour-suivés partout les hommes pour lesquels les devoirs du citoyen ne seront point les plus saints des devoirs, semblables à l’industrieux laboureur qui détruit tous les arbustes et les (27) C 320, pl. 1314, p. 7. (28) C 320, pl. 1314, p. 10. (29) C 320, pl. 1314, p. 8.