224 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE la République et de rétablir sur des débris ensanglantés la royauté abhorrée des Français. Le moment marqué pour la consommation de ce forfait a été celui de la chute de toutes les combinaisons criminelles. Les chefs de la trame infernale sont demeurés seuls, pour estre atteints du glaive de la loi. Les bras dont il espéroient l’appuy se sont serrés autour de vous, et le cri unanime de tous les Français, celui que nous ferons toujours entendre, a été : vive la République ! Pour préparer le rétablissement de la tyrannie et faire désirer le retour de ce régime féroce, les monstres dont nous rappelions les noms avaient cherché, par leurs infâmies, à porter la désolation dans l’âme d’une infinité de citoyens, afin de leur rendre odieux le règne de la liberté et de l’égalité. Vous avés déjà séché les larmes de plusieurs victimes de leurs atrocités. Nos mains paternelles penseront (sic) les playes qui restent encore à fermer, et il ne sera aucun individu sur le sol français qui, comme nous, ne dise avec enthousiasme : vive la République ! Vive la Convention ! Quëdez ( présid .), D. Billoin, J. Rousseau, autre Rousseau, Lelong, Happey, Muniers, Scesole, Bodinier, Enarys. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 50 [La sté popul. séante à Mont-Armance (2) à la Conv.; Mont-Armance, 11 therm. II] (3) Citoyens représentants, De tous les ennemis de notre liberté le plus dangereux a été sans doute celui que votre énergie vient d’immoler au triomphe de la patrie. Profondément hipocrite, il ne parloit jamais tant de vertus que lorsqu’il vouloit commettre plus de crimes. Il n’étaloit jamais plus le langage de l’humanité que lorsqu’il projettoit de verser plus de sang. Il devoit boire le vôtre, Citoyens représentans, et il n’aurait pas été désaltéré; il se seroit encore abreuvé de celui des plus ardens patriotes, afin de n’avoir plus à subjuguer que des lâches ou des esclaves toujours prêts à se donner au premier qui veut les asservir. Vous l’avez arraché, pères de la patrie, cet arbre orgueilleux qui vouloit dominer sur la forêt. Vous avez aussi frappé les plantes vénéneuses et parasites qui s’étoient élevées sous son ombre impure; Ils sont aussi renversés, ces généraux perfides, ces magistrats audacieux qui vouloient rivaliser la représentation nationale. Si nous avons renversé un trône antique, si nous avons brisé le sceptre d’un despote puissant, seroit-cè donc pour nous soumettre à quelques scélérats qui n’avoient d’autre mérite que l’audace du crime et des forfaits ? (1) Mention marginale du 18 thermidor, signée P. BARRAS. (2) Ci-devant Saint-Florentin, Yonne. (3) C 315, pl. 1 261, p. 7. Mentionné par Bt", 26 therm (2e suppl*). Non, nous ne reconnoîtrons jamais d’autres maîtres que les loix qui sont votre ouvrage, c’est à elles seules à commander à des hommes libres. Que l’arbitraire, fruit honteux d’une nouvelle tyrannie, périsse à jamais avec les conspirateurs qui l’ont fait naître ! Continuez, dignes représentans, à gouverner avec la même énergie le vaisseau de la liberté battu par les vagues des factions, à étendre les bornes du bonheur public, et à étonner l’univers. Si quelques têtes audacieuses venoient encore à s’élever sur les vôtres et à les ombrager, si vos jours étoient encore menacés, nous sommes là pour vous deffendre, et vos ennemis marcheront sur nos cadavres avant de parvenir jusqu’à vous. Vive à jamais la République une et indivisible, et périssent tous les traîtres qui osent attenter à la souveraineté du peuple ! Lentnet (présid.), Maillot (secrét.), Gallot. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 51 [La sté popul. de Merville (2) à la Conv.; s.d.[ (3) Vive la République ! Vive la Convention nationale ! fut le cri de toute la société et des tribunes durant la lecture du détail des événements du Dix. Mort aux traîtres ! disent tous les sociétaires, qui, d’un seul mouvement, se lèvent et jurent : la République ou la mort ! Dignes représentans d’un peuple libre, vous avez déjoué les complots liberticides des conspirateurs qui sont voué à l’exécration publique; recevez-en l’hommage sincère que nos cœurs vous offrent en vous félicitant de votre sagesse et de votre fermeté. Restez à votre poste. Le salut public repose en vos mains, et la patrie est à toujours sauvée. C. Prudoff (présid.), Donat Dubois (secrét.), S.P. Mouquet (secrét.). Mention marginale, insertion au bulletin (4). 52 [La sté popul. et républicaine de la comm. de Caen (5) à la Conv.; Caen, en scéance publique, ce 12 therm. 77] (6) Citoyens représentants, Il n’est pas un sentiment cher aux âmes vertueuses que vous ne vous soyez acquis : l’yvresse générale égale, pour ainsi dire votre énergie... le plus grand scélérat qui exista jamais, Robespierre, a été anéanti avec ses com-(1) Mention marginale du 18 thermidor. (2) District d’Hazebrouck, Nord. (3) C 315, pl. 1 261, p. 9; Bm, 26 therm. (2e suppl1)- (4) Mention marginale du 18 thermidor. (5) Calvados. (6) C 315, pl. 1 261, p. 20; Bin, 23 therm. (1er suppl ).