SÉANCE DU 22 PRAIRIAL AN II (10 JUIN 1794) - Nu 15 461 15 La société populaire de Belvès, département de la Dordogne, félicite la Convention nationale et le comité de salut public sur les mesures sages et vigoureuses qu’ils prennent, de concert, pour sauver la République, et lui adresse un de ses procès-verbaux, portant que, le 1er floréal, tous les membres de cette société se sont portés, en masse, dans les caves et souterrains désignés par la municipalité, pour en sortir la matière première qui sert à la fabrication du salpêtre; qu’ils en ont trouvé une quantité prodigieuse, et qu’à la suite de ce travail il a été célébré une fête où ont été prononcés des discours brûlans de civisme, et qui a été terminée par des danses et les cris mille fois répétés, vive la République ! Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Belvès, s.d.] (2) . « Citoyens représentans, Nous vous transmettons, ci-joint, l’extrait du procès-verbal de nos séances du 1er Floréal (jour de Pâques stile fanatique). Ce jour, qui était consacré autrefois, au triomphe de la superstition, l’a été d’une manière bien plus avantageuse, pour la chose publique, en travaillant à l’exploitation du salpêtre. C’est ainsi que tandis que nos représentans découvrent et punissent toutes les factions, les Républicains de Belvès fouillent les entrailles de la Terre pour en sortir la matière sulfureuse qui doit pulvériser tous nos ennemis, et secondent, par là, les mesures sages et vigoureuses que la Convention nationale et le Comité de Salut public, prennent de concert, pour sauver la République des fureurs de ces ennemis. Continués, représentans, de travailler au bonheur du genre humain en restant à votre poste : de notre côté nous jurons de redoubler de zèle et d’activité, et de n’avoir d’autre ambition que celle de contribuer de toutes nos forces, au maintient de la liberté et de l’égalité, dont vous êtes les plus fermes appuis. Vive la République ! Vive la Montagne ! ». Lapalisse ( présid .), F. Vilate (secret). [ Extrait du registre de la Sté popul.; 1er flor. II]. Vive la République ! Crèvent ses ennemis ! et vivent à jamais ces plus ardens amis ! Les membres composant la Société populaire et républicaine de Belvès, assemblés extraordinairement, au son du Tambour, au lieu ordinaire de ses séances, le président a fait lecture de l’arrêté de la Société du 26 Germinal dernier, relatif à l’extraction du salpêtre, qui porte que tous les membres se réuniront le premier floréal, et se porteront en masse dans les caves et souterreins désignés par la municipalité, pour en sortir la matière première, pour servir à la (1) P.V., XXXIX, 150. Btn, 25 prair. (1er suppl4) et 26 prair. (2e suppl4). (2) C 306, pl. 1163, p. 12. fabrication du salpêtre; mais comme, pour éviter la confusion, il faut observer un certain ordre, et que malgré que des commissaires nommés par la Société pour la distribution du travail, fussent chargés de fournir les instrumens nécessaires pour fouiller les souterreins, il fallait néanmoins prendre des mesures ultérieures pour en faciliter l’exécution; un secrétaire a pris la notte de tous les sociétaires qui se sont présentés pour ce travail. La liste faite, il en a été donné lecture à l’assemblée; après quoy on a réparty la totalité des citoyens en onze parties égales pour les envoyer dans les onze caves et souterains qu’on avoit trouvés les plus propres à fournir une quantité plus abondante de terre salpetrée : des groupes de douze à quinze hommes ont été formés, avec un commissaire à la tête; ils se sont rendus de cette manière en bon ordre, munis de pioches et d’autres outils nécessaires, à l’endroit marqué pour fouiller les caves et soutereins et en extraire le salpêtre qui doit servir à écraser nos ennemis. Les corps constitués et tous les autres citoyens de la commune y ont figuré avantageusement; tous ce sont disputé à l’envi la gloire de travailler avec force. Le travail s’est fait avec ce zèle et cette activité qui caractérise les vrays Républicains. Le résultat a offert une quantité prodigieuse de cette matière sy utile pour le soutient de notre liberté. A quatre heures du soir, tous les citoyens se sont rendus derechef à la Société populaire; des couplets patriotiques ont fait retentir le temple de la vérité; des danses ont succédé et tout concouroit à rendre ce jour mémorable, et à faire oublier, même aux gens les plus simples, les anciennes momeries, qui, jadis à pareil jour (à Pâques-vieux stile) deshonnoroient et heurtaient de front et la raison et la philosophie. Des apôtres de la vérité ont fait l’office des apôtres de l’erreur et du mensonge; des discours patriotiques ont pris la place des sermons emphatiques des ci-devant prêtres, et le sentiment de la liberté, peint avec des traits de flâme a électrisé tous les cœurs; mais ce quy a fait voir le contraste avantageux pour la liberté des fêtes que le fanatisme avait consacrées, d’avec des fêtes consacrées par la Raison et par les hommes libres (car travailler pour consolider et affermir la liberté, c’est la fête des hommes libres) c’est le spectacle qu’a offert la scène touchante, qui s’est passée sur la place de la liberté : les citoyens après le travail et après avoir cherché dans les entrailles de la mère commune pour y trouver le germe de la mort, contre ceux qui l’ont trop long-tems souillée par leurs crimes, si sont rendus en masses; là, les danses et les chants patriotiques ont recommencé; la gaieté étoit peinte sur tous les visages; un brave Sans cullote, qu’on eut pris pour le rival d’Appollon, jouait comme le dieu des champs (Pan) des airs gais et champêtres : ce n’était point une musique aprê-tée, des airs composé avec art; un instrument rustique, un simple chalumeaux en faisait tout les frais. On eut dit que nous étions revenu dans ces heureux tems où les hommes exempts de préjugés et sortant des mains de la nature, fraternisèrent ensemble, et n’avoient d’autre ambition que de ce réjouir et de faire le bien; après ces amusemens innocens, et où avait pris part les deux sexes, les yeux fixés sur SÉANCE DU 22 PRAIRIAL AN II (10 JUIN 1794) - Nu 15 461 15 La société populaire de Belvès, département de la Dordogne, félicite la Convention nationale et le comité de salut public sur les mesures sages et vigoureuses qu’ils prennent, de concert, pour sauver la République, et lui adresse un de ses procès-verbaux, portant que, le 1er floréal, tous les membres de cette société se sont portés, en masse, dans les caves et souterrains désignés par la municipalité, pour en sortir la matière première qui sert à la fabrication du salpêtre; qu’ils en ont trouvé une quantité prodigieuse, et qu’à la suite de ce travail il a été célébré une fête où ont été prononcés des discours brûlans de civisme, et qui a été terminée par des danses et les cris mille fois répétés, vive la République ! Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Belvès, s.d.] (2) . « Citoyens représentans, Nous vous transmettons, ci-joint, l’extrait du procès-verbal de nos séances du 1er Floréal (jour de Pâques stile fanatique). Ce jour, qui était consacré autrefois, au triomphe de la superstition, l’a été d’une manière bien plus avantageuse, pour la chose publique, en travaillant à l’exploitation du salpêtre. C’est ainsi que tandis que nos représentans découvrent et punissent toutes les factions, les Républicains de Belvès fouillent les entrailles de la Terre pour en sortir la matière sulfureuse qui doit pulvériser tous nos ennemis, et secondent, par là, les mesures sages et vigoureuses que la Convention nationale et le Comité de Salut public, prennent de concert, pour sauver la République des fureurs de ces ennemis. Continués, représentans, de travailler au bonheur du genre humain en restant à votre poste : de notre côté nous jurons de redoubler de zèle et d’activité, et de n’avoir d’autre ambition que celle de contribuer de toutes nos forces, au maintient de la liberté et de l’égalité, dont vous êtes les plus fermes appuis. Vive la République ! Vive la Montagne ! ». Lapalisse ( présid .), F. Vilate (secret). [ Extrait du registre de la Sté popul.; 1er flor. II]. Vive la République ! Crèvent ses ennemis ! et vivent à jamais ces plus ardens amis ! Les membres composant la Société populaire et républicaine de Belvès, assemblés extraordinairement, au son du Tambour, au lieu ordinaire de ses séances, le président a fait lecture de l’arrêté de la Société du 26 Germinal dernier, relatif à l’extraction du salpêtre, qui porte que tous les membres se réuniront le premier floréal, et se porteront en masse dans les caves et souterreins désignés par la municipalité, pour en sortir la matière première, pour servir à la (1) P.V., XXXIX, 150. Btn, 25 prair. (1er suppl4) et 26 prair. (2e suppl4). (2) C 306, pl. 1163, p. 12. fabrication du salpêtre; mais comme, pour éviter la confusion, il faut observer un certain ordre, et que malgré que des commissaires nommés par la Société pour la distribution du travail, fussent chargés de fournir les instrumens nécessaires pour fouiller les souterreins, il fallait néanmoins prendre des mesures ultérieures pour en faciliter l’exécution; un secrétaire a pris la notte de tous les sociétaires qui se sont présentés pour ce travail. La liste faite, il en a été donné lecture à l’assemblée; après quoy on a réparty la totalité des citoyens en onze parties égales pour les envoyer dans les onze caves et souterains qu’on avoit trouvés les plus propres à fournir une quantité plus abondante de terre salpetrée : des groupes de douze à quinze hommes ont été formés, avec un commissaire à la tête; ils se sont rendus de cette manière en bon ordre, munis de pioches et d’autres outils nécessaires, à l’endroit marqué pour fouiller les caves et soutereins et en extraire le salpêtre qui doit servir à écraser nos ennemis. Les corps constitués et tous les autres citoyens de la commune y ont figuré avantageusement; tous ce sont disputé à l’envi la gloire de travailler avec force. Le travail s’est fait avec ce zèle et cette activité qui caractérise les vrays Républicains. Le résultat a offert une quantité prodigieuse de cette matière sy utile pour le soutient de notre liberté. A quatre heures du soir, tous les citoyens se sont rendus derechef à la Société populaire; des couplets patriotiques ont fait retentir le temple de la vérité; des danses ont succédé et tout concouroit à rendre ce jour mémorable, et à faire oublier, même aux gens les plus simples, les anciennes momeries, qui, jadis à pareil jour (à Pâques-vieux stile) deshonnoroient et heurtaient de front et la raison et la philosophie. Des apôtres de la vérité ont fait l’office des apôtres de l’erreur et du mensonge; des discours patriotiques ont pris la place des sermons emphatiques des ci-devant prêtres, et le sentiment de la liberté, peint avec des traits de flâme a électrisé tous les cœurs; mais ce quy a fait voir le contraste avantageux pour la liberté des fêtes que le fanatisme avait consacrées, d’avec des fêtes consacrées par la Raison et par les hommes libres (car travailler pour consolider et affermir la liberté, c’est la fête des hommes libres) c’est le spectacle qu’a offert la scène touchante, qui s’est passée sur la place de la liberté : les citoyens après le travail et après avoir cherché dans les entrailles de la mère commune pour y trouver le germe de la mort, contre ceux qui l’ont trop long-tems souillée par leurs crimes, si sont rendus en masses; là, les danses et les chants patriotiques ont recommencé; la gaieté étoit peinte sur tous les visages; un brave Sans cullote, qu’on eut pris pour le rival d’Appollon, jouait comme le dieu des champs (Pan) des airs gais et champêtres : ce n’était point une musique aprê-tée, des airs composé avec art; un instrument rustique, un simple chalumeaux en faisait tout les frais. On eut dit que nous étions revenu dans ces heureux tems où les hommes exempts de préjugés et sortant des mains de la nature, fraternisèrent ensemble, et n’avoient d’autre ambition que de ce réjouir et de faire le bien; après ces amusemens innocens, et où avait pris part les deux sexes, les yeux fixés sur 462 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’arbre de la liberté, simbole de notre bonheur et parfois vers le ciel. Lalande a adressé une prière à l’être Suprême, précédée d’un excellent discours. Le peuple écoutoit dans un silence religieux, et semblait regreter le tems qu’il avait perdu en vaines et ridicules cérémonies. Raporter les expressions d’amour et de recon-noissance qui sont sorties de la bouche de ce patriote, pour remercier cet être bienfaisant, sous les ospices duquel on avoit commencé le travail, ne serait pas bien difficile : son discours est gravé dans tous les cœurs; mais il suffit de dire qu’il a fait l’impression salutaire qu’il devait faire sur de vrays Républicains, qui ont juré de vivre libre ou de mourir. Il n’est pas un de ceux qui étoient présants qui ne se soit retiré chez luy bien pénétré des vérités qu’il a démontrée et tel est l’empire de la raison sur les hommes libres, qu’il suffit de la leur faire entendre pour être assuré, qu’en l’écoutant avec plaisir, ils en tireront avantage. Tous ont été entièrement convaincus qu’il était plus agréable au créateur de l’univers de travailler, surtout quant c’est pour fournir des armes contre les tirans, ses ennemis et les nôtres, que de rester dans une mole oisiveté source de tous les vices. Cette prière finie, un repas frugal, à l’instar des Spartiates a réparé les forces des Républicains épuisés par la fatigue. La sobriété en faisait les charmes; et les cris mille fois répétés de vive la République ! Vive la Montagne ! ont terminé cette journée, à jamais mémorable. Un membre a fait la motion qu’extrait du présent procès-verbal fût envoyé à la Convention nationnalle et aux sociétés affiliées : Arrêté ». P.c.c. [mêmes signatures]. 16 Le citoyen Arnault, instituteur à Loudun, département de la Vienne, félicite la Convention nationale sur son énergie et son activité à déjouer les conspirateurs, applaudit à ses travaux, et l’invite à rester à son poste. Il déclare faire don à la patrie d’une créance de 117 livres 15 sous, qu’il a sur la nation, et joint la copie d’un acte passé devant notaire, portant sa renonciation à ladite créance. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité des finances (1). 17 La société populaire de Pauillac, département du Bec-d’Ambès, félicite la Convention nationale sur son énergie et son activité à déjouer les complots tramés contre la liberté, applaudit au grand ordre du jour de la justice et de la vertu, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce qu’elle ait achevé l’immortel ou-(1) P.V., XXXIX, 151. Bin, 25 prair. (2® suppl*); J. Sablier, n° 1370. vrage qui doit faire le bonheur de la nation française. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Pauillac, 5 flor. II] (2) . « Citoyens Représentons, La Société populaire de Pauillac en Médoc applaudit avec transport à votre infatigable surveillance à déjouer les complots des traîtres et à punir leurs horribles forfaits. Elle est bien convinquë que la République ne poura se pro-metre d’heureux jours que lorsque touts les ambicieux qui travaillent à nous forger des ferts auront disparu de dessus le sol sacré de la liberté. Le cynique Hébert et sa cohorte infâme ne sont plus, mais que d’hommes encore couverts du même masque et grangrenés des mêmes principes, n’avons -nous pas à précipiter dans le néant avant que le vaisseau de l’Etat n’arrive au port de la félicité publique. Sy tous les bons Français ont tressaillis de joie en s’instruisant de votre décret qui met la justice et la probité à l’ordre du jour, ils n’en éprouveront pas moins sans doutte, en voyant cette foule de conspirateurs qui ne tendoient à rien moins qu’à en empêcher les heureux effets, frappés par la justice nationale. Citoyens repprésentants, que tant de travaux commencés pour le bonheur de 24 millions d’individus ne demeurent pas imparfaits; restés au poste où le vœu de la nation vous a porté, la patrie attend de vous que vous consolidiés un ouvrage qui fera jouir touts les Français d’une prospérité parfaitte. S. et F. » S. Audinet père (présid, .), Glaudin ( secret .), Y.C. Royer, Champagne. 18 Le citoyen Pallix (3) écrit à la Convention nationale qu’il vient de faire passer au directeur-général de la liquidation le bordereau d’enregistrement de la quittance de finance de sa maitrise de marchand de vin limonadier, montant à 112 liv. 10 s. de principal, dont il fait don à la patrie pour les frais de la guerre. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de liquidation (4). 19 La société populaire de la commune de Richelieu, département d’Indre-et-Loire, écrit à la Convention nationale que, revenue de son erreur et mieux instruite par sa propre expérience, elle la prie de regarder comme non-avenue et de rapporter l’adresse qu’elle lui a envoyée, il y a quelque temps, pour lui demander le retour du traître Westerman dans la (1) P.V., XXXIX, 151. B