356 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE doute, nous ajouterons aussi à nos conquêtes Phidelsheim, Leiselheim, et Phedersheim, et la ville de Worms. Ceux qui jetteront un regard sur la carte seront peut-être étonnés qu’en sept jours de temps nous nous soyons emparés d’une si vaste étendue de pays, des positions les plus formidables dans le plus mauvais temps possible. Nous poursuivrons nos efforts communs avec la même audace, et ce sera par des conquêtes plus importantes encore que l’armée du Rhin saura prouver la reconnoissance que lui inspire le témoignage de satisfaction publique que la Convention lui a donné au nom de la patrie. Salut et fraternité. Signé Féraud, Neveu. 15 La société populaire de Metz [Moselle] demande à la Convention nationale la suppression de la commission militaire qui existe dans l’armée de la Moselle. Renvoyé au comité de Salut public (22). 16 Le comité révolutionnaire d’Orléans ° et la société populaire d’Uzès-la-Montagne b témoignent leur indignation sur l’assassinat du représentant du peuple Tallien, demandent la punition de l’assassin et assurent la Convention de leur attachement. Mention honorable, insertion au bulletin (23). a [Les membres du comité révolutionnaire d’Orléans, département du Loiret, à la Convention nationale, du 15 vendémiaire an III] (24) Citoyens représentans, La patrie n’a plus à craindre pour les jours d’un de ses enfans chéris, l’espoir criminel des cannibales, de ces oiseaux voraces, vient d’échouer, autant les attentats commis sur sa personne nous ont causé d’indignation, autant ils ajoutent à notre attachement inviolable à la représentation nationale, le brave et vertueux Tallien, respire, les monstres qui ont porté sur luy des mains parricides et sacrilèges n’échapperont pas au glaive de la loy et s’il se trouvoit de nouveaux Catilina qui osassent attenter aux (22) P.-V., XLVIII, 11. (23) P.-V., XLVIII, 11. (24) C 323, pl. 1384, p. 18, 19. jours des représentans du Peuple, nous vous l’assurons le Peuple d’Orléans partagera vos périls et vos dangers. Nous avons vu avec douleur que des sociétés populaires célèbres par leur énergie depuis l’aurore de la révolution, se laissent influencer par des poignées de vils intrigans qui se montrant sous les couleurs nuancées du patriotisme, cherchent à comprimer vos sublimes travaux, par des adresses profondes en impolitique, en immoralité et en mensonge. Qu’une de ces sociétés s’est permise d’exclure de son sein, des représentans qui les premiers, avec cette force qu’inspire la vertu et l’amour de la liberté, ont détruit les efforts combinés du traitre Robespierre et de ses complices. C’est à l’instant où ces monstres osent lever, au sein même du sénat, l’étendart de la contrerévolu-tion, qu’un orage salutaire se forme sur la montagne, l’éclair brille, la foudre part et ce nouveau tyran est livré à la vengeance nationale avec ses conjurés. Ouy représentans, les coups qu’on a voulu frapper à la représentation nationale en nous éclairant sur vos périls, ajoutent aux devoirs que nos fonctions nous imposent. Notre surveillance n’en deviendra que plus active, s’il est possible, et nous espérons d’écraser ces fléaux destructeurs de la république. Vainement ces hommes de sang, voudraient faire revivre les sistème d’oppression et de terreur, amis de la Justice, vous en avés déjà fait sentir les heureux effets. Continués citoyens représentans, vos travaux immortels, restés fermes au poste ou le Peuple vous a placé. Maintenés le gouvernement révolutionnaire, montrés à touttes les nations de l’univers que vous êtes dignes de luy donner des loix. Le Peuple français connois vos principes. Il ne veut d’autres législateurs que vous, d’autre point de ralliement que la Convention natioanle. Chabault, président et neuf autres signatures. b [La société populaire d’Uzès-la-Montagne, département du Gard, à la Convention nationale, s. d.] (25) Liberté Egalité Mort aux tyrans Citoyens représentans, Un nouvel attentat vient d’être consommé... ! Encore une fois la Convention nationale vient d’être assassinée dans la personne de Tallien. La République entière a été frapée, justice représentans, de la main parricide dirigée sans doute par la faction scélérate de Robespierre, qui voudrais comme son auteur, replonger la patrie dans le deuil et la douleur, non vous (25) C 325, pl. 1402, p. 25. SÉANCE DU 2 BRUMAIRE AN III (23 OCTOBRE 1794) - Nos 17-18 357 poursuivrez les conspirateurs et les coupables, la justice nationale l’exige, c’est le voeu de la société populaire d’Uzès-la-Montagne, qui toujours est constamment attachée à la Convention nationale, ne cessera de marcher d’un pas ferme et assuré dans la carière des vertus républicaines qui seule peut conduire le peuple à son véritable bonheur, par la sagese des lois que vous lui dictés, auxquelles nous n’avons cessé de vouer une entière obéissance. Suivent les signatures sur une page et demie. 17 Le citoyen Rouaix, notaire à Girons, département de l’Ariège, donne à la patrie la finance de son ci-devant office de notaire, liquidée à 1 008 L 12 s. 4 d. Mention honorable, insertion au bulletin (26). [Le citoyen Pacifique Rouaix à la Convention nationale, du 5 vendémiaire an III] (27) Je donne à la patrie la finance de mon ci-devant office de notaire, liquidée le 25 messidor à 1 008 L 12 s. 4 d. Acceptés cette offrande. Elle n’est rien auprès de mon admiration pour vos travaux. Je donnerai ma vie pour les soutenir. Continués-les, ils feront le bonheur du genre humain. Vive la République. Rouaix. 18 Les représentans du peuple près l’armée de l'Ouest, écrivent à la Convention que, le drapeau qu’elle a envoyé à cette armée a été reçu avec les marques de la satisfaction la plus vive, et de l’attachement le plus prononcé envers la République et la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (28). [Les représentants du peuple près l’armée de l’Ouest à la Convention nationale, de Fontenay -le-Peuple, Vendée, le 24 vendémiaire anlIL] (29) (26) P.-V., XLVIII, 11. Bull., 5 brum. (suppl.). (27) C 323, pl. 1378, p. 4. (28) P.-V., XLVIII, 11. (29) C 323, pl. 1376, p. 1. Bull., 3 brum. Moniteur, XXII, p. 341-342 ; M. U., XLV, 66-67 ; mention dans Ann. R.F. , n" 32 ; F. de la Républ., n° 33; Gazette Fr., n“ 1025; J. Fr., n‘ 758; J. Perlet, n" 760; J. Univ., n” 1793; Mess. Soir, n° 796; M. U., XLV, 42. Citoyens collègues, Le drapeau que vous avez décerné à l’armée de l’Ouest a été apporté au quartier général pendant que nous visitions avec le général en chef tous les camps, places et postes que l’armée occupe. A notre retour, nous avons fixé le jour de la fête de la réception de ce gage de la reconnoissance nationale au décadi vingt du courant et le lieu au camp sous Fontenay-le-Peuple. Le drapeau a été porté au camp par les braves vétérans auxquels vous l’aviez confié. Nous les accompagnions avec le général en chef et les officiers de l’état-major; le cortège était ouvert et fermé par deux piquets de cavalerie, et la musique du 7ème régiment de chasseurs à cheval guidoit la marche par des airs patriotiques. Les autorités constituées et une députation de la société populaire se sont rendues au lieu indiqué précédées et suivies des bataillons d’infanterie en garnison à Fontenay. Tout le cortège étant arrivé au camp, les troupes ont formé un bataillon quarré; les vétérans ont déployé le drapeau et parcourant les lignes l’ont exposé à la vue des défenseurs de la patrie dont la contenance fière et les yeux animés annonçoient le désir des combats et la certitude du triomphe. Rentrés au centre, les vétérans l’ont remis au général en chef qui l’a reçu au nom de l’armée comme le prix des victoires qu’elle a remportées et le gage de celles auxquelles elle se prépare, il a peint dans un discours les sen-timens qui animoient l’armée en recevant le don précieux que la Convention lui offroit et qui garantissent les succès dont ce drapeau sera toujours le signal. Il a remercié les braves vétérans dont le dévouement servira d’exemple à chacun de leurs frères de l’armée de l’Ouest; il a re-nouvellé le serment de vaincre ou de mourir. Ce serment a été répété avec énergie par tous les citoyens présents et suivi des cris unanimes de vive la République ! vive la Convention ! L’un de nous a prononcé un discours analogue à la fête ; il a été donné lecture à chaque corps des nouvelles, arrivées dans la nuit, de la victoire de l’armée de Sambre-et-Meuse à Ju-liers. Elles ont été reçues aux acclamations de vive la République! puis il a été chanté avec l’accompagnement de la musique plusieurs hymnes patriotiques. Le drapeau a été rapporté dans le même ordre au quartier général et déposé chez le général en chef. Ce jour d’allégresse s’est terminé par des plaisirs dont la gayeté, l’ordre et la décence ont fait l’agrément. Nous vous adressons ces détails par les vétérans que nous avons eu une grande satisfaction de posséder quelque temps. Leur séjour ici sera utile; ils ont donné par leur conduite et leurs discours des leçons de courage et de vertus républicaines. C’est ici le lieu de vous annoncer, que si la discipline militaire s’étoit relâchée dans l’armée de l’Ouest, elle s’y rétablit avec des progrès journaliers, et nous ne négligerons rien pour l’y maintenir.