SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - N° 1 509 Délivré conforme au registre, ce jour 20 messidor l’an II de la République françoise, une et indivisible. Allain Salou ( agent nat. ), Guillaume Lazennec ( secrét. -greffier). t [Le conseil gal de la comm. de Noireau (1), à la Conv.; Noireau, 21 therm. II] (2) Représentants du peuple, Vous venez donc encore une fois de sauver la patrie. Votre sollicitude paternelle, votre énergie ont déjoué le plus affreux complot qui, jusqu’à ce jour, ait été dirigé contre la liberté. Les nouveaux conspirateurs étoient d’autant plus dangereux qu’ils avoient mis d’adresse à se former d’énormes réputations en patriotisme, dont ils n’avoient que le masque. Vous avez terrassé ces modernes Catilinats et leurs complices, et le glaive vengeur des loix a fait justice de ces monstres. Les dangers que vous avez courrus sont infinis; votre gloire, notre tendre reconnoissance, celle des hommes libres de tous les siècles seront éternelles. Citoyens représentants, vous venez de donner une terrible leçon aux scélérats assés insensés pour oser entreprendre d’asservir leur pays; ne souffrez jamais qu’aucun individu brise le niveau de l’égalité; car sans égalité, point de liberté, et la prépondérance est exclusive de la sainte égalité. Nous renouvelons icy le serment de ne jamais reconnoistre que la Convention nationale, de faire le sacrifice de nos biens, de notre vie pour la République, une indivisible et démocratique. Vive la République ! Chennevière ( agent nat. ), Poriod ( off. mun. ), L. Boisne, Leclerc Duchesne, Dupont, Lemai-gney ( off. mun. ), Cochenel le jeune ( off. mun.), P" Duprey, Martin, D. Le Conte, Au-bray, Taullard, J.B. Chenneviere, Bourgeois, Hayez ( off. mun. ) [et 2 signatures illisibles]. u [La sté popul. de Noireau, à la Conv.; Noireau, 15 therm. II] (3) Représentans du peuple, Grâces immortelles vous soyent rendues par tous les François ! Vous venez encore une fois de sauver la liberté. Elle ne courut jamais un plus grand danger que celui auquel vous avez échappé. De nouveaux Pisistrates s’étoient revêtus des couleurs du patriotisme pour assassiner la patrie, et s’emparer des débris d’un trône qu’ils (1) Ci-devant Condé-sur-Noireau, district de Vire, Calvados. (2) C 313, pl. 1249, p. 18. Mentionné par Bn, 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.), XXI, 479; J. Sablier, n° 1495. (3) C 316, pl. 1266, p. 11. n’avoient pas eu même le mérite de renverser. Le mal étoit à son comble, puisque la liberté étoit comprimée jusque dans son sanctuaire. Pouvoit-elle exister pour les François, quand leurs représentans en étoient privés ? Vous l’avez reconquise, cette liberté. Votre courage et votre énergie ont triomphé des forces sur lesquelles le moderne Cromvel et ses complices se reposoient. Nous avons frémi de votre danger, lorsque nous avons vu ceux-même qui dévoient nous protéger diriger contre vous la force armée de cette grande commune, qui a failli devenir le tombeau de la liberté, après en avoir si long-tems deffendu le berceau. Mais son bon peuple, qu’on peut séduire et non corrompre, s’est encore une fois montré digne de la confiance des François. Il a abandonné le parti des traîtres qui lui creusoient un précipice, et il n’a écouté que la voix de la représentation nationale en danger. Nos allarmes ont cessé. Les têtes criminelles sont tombées sour le glaive, presque aussitôt que leur révolte a éclaté. Ainsi l’humanité est vengée. Les vertus, dont les traîtres ont si longtems prophané les noms sacrés, vont enfin exercer librement leur empire, et fixer nos destinées. La victoire nous reste fidèle contre les ennemis de l’intérieur et contre ceux du dehors. Vous allez perfectionner le grand oeuvre de la félicité publique dont les triumvirs ont ébranlé les fondemens. Quels nouveaux droits vous sont acquis à la reconnoissance nationale ! Recevez, représentans du peuple, l’expression bien sincère de la nôtre et de notre parfait dévouement. S. et F. Les membres du c. de correspondance : Laruy, Gourjon ( présid .) [et une signature illisible]. v [Les administrateurs du distr. de Meaux {1) et l’agent nat., à la Conv.; Meaux, 12 therm. II] (2) Représentans du peuple, Plus les dangers nous pressent, plus votre énergie se déploie... Les ennemis du dehors fuient, les têtes de ceux du dedans tombent... La France vous devra ses victoires, l’Europe son étonnement, la liberté ses triomphes... Achevez de fixer les destinées du peuple et de consolider son bonheur... Nos cœurs vous environnent... Point d’autre mot de ralliement que la Convention, point d’autre cri que : vive la République ! Gainé, Petitjean, Nussier, Gouest ( agent nat. ), Huvize, Couenon. P.S. — Nos collègues qui sont en mission dans les communes pour activer les travaux de la moisson regretteront de n’avoir pas signé cette addresse qui renferme leurs sentimens comme les nôtres. (1) Seine-et-Marne. (2) C 313, pl. 1249, p. 17. Mentionné par B111, 1er fruct. (1er suppl1); Moniteur (réimpr.), XXI, 479; J. Fr., n°687; J. Sablier, n° 1495.