232 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE enfin, d’une main hardie, déchirée le voile qui nous cachoit tant de forfaits en éclairant le peuple : ce ne seroit que vous exprimer foible-ment notre reconnoissance. Le plus pur hommage que nous puissions vous rendre se trouve gravé au fond de nos cœurs par les sentiments que nous avons éprouvé en apprenant avec quel courage et quelle tranquilité vous avez décrété l’arrestation de l’homme qui, la veille et au moment même, étoit encore la divinité du jour. Les générations futures admireront, comme nous, votre fermeté, lorsque, sous le glaive des assassins, au milieu des plus grands dangers, semblables aux sénateurs romains, vous attendiez tranquillement la mort pour ne pas survivre à la liberté, si elle eût succombé sous les efforts des sélérats qui vouloient la détruire. Que vous étiez grands et représentiez dignement un grand peuple, lorsque votre président, parlant aux représentants choisis pour aller éclairer le peuple abusé par nos factieux, et renverser cette maison commune qui rivalisoit de pouvoir avec la représentation nationale, en substitutand (sic) son autorité à celle du peuple, leur adressa ces paroles mémorables : allez, et que le soleil ne se lève pas, que la tête des tirans ne soient tombées. Annimés par ces paroles, ces fidels députés aussi prompts que l’éclair, volent porter le flambeau de la vérité dans l’âme des citoyens égarés. Que maintenant, citoyens, la justice soit véritablement à l’ordre du jour ! Que tous les complices de ces sélérats soient annéantis ! Que les tribunaux, ainsi que les commissions populaires qu’ils ont formé, soient épurés ! Accueillez la voix de l’opprimé qui, longtems étouffée par ces sélérats, ne pouvoit parvenir jusqu’à vous; consultez les sociétés populaires amies des lois; que toutes les vertus remplacent tant de crimes et les fassent oublier; que la probité et la justice ne soient pas sur les lèvres, mais au fond du cœur, et que les fonctionnaires publics donnent l’exemple des mœurs républicaines; alors soyez assuré que les factions ne renaîtront plus de leurs cendres, et la République, sauvée, ne sera plus exposée à être anéantie. Godart (ex-présid.), Joph Thetu (secrét.), Du-NEUF, FONTTEBON (?). O [Les administrateurs du directoire du départ ? de la Meuse à la Conv.; Bar-sur-Omain, 16 therm. II] (1) La liberté triomphe, Catilina et les triumvirs ne sont plus, la patrie est sauvée ! Continuez, législateurs, à déployer l’énergie qui vient d’honorer votre victoire; le peuple de Paris, fidèle au dépôt que nous lui avons confié, nous en garantit la conservation, et nous, toujours ralliés à la représentation nationale, nous attendons avec calme et respect les lois qui vont en émaner pour l’affermissement et le bonheur (1) C 312, pl. 1 244, p. 1. de la République, et pour l’anéantissement de tous ces monstres, qui, sous le manteau des vertus et du patriotisme, foulaient au pied l’égalité, et voulaient, par la plus affreuse conjuration, usurper vos pouvoirs et violer les droits sacrés de la liberté publique. Diout, Mennehould, C.F. Martin, Baillot, Lassenez, J. Henri, Rupier (secrét.), Brunot. P [Les administrateurs et le conseil gal du distr. de Pont-àMousson ( 1) à la Conv.; Pont-à-Mousson, 14 therm. II] (2) Représentans du peuple français, Nous avons tous frémi d’horreur en apprenant les dangers que vous avez courus pour sauver encore une fois la République des forfaits des nouveaux Catilina qui s’étoient couverts du manteau populaire pour mieux l’asservir. Que n’étions-nous au milieu de vous pour partager vos périls, seconder vos efforts héroïques, et faire un rempart de nos corps ! Cet instant eût été le plus beau de notre vie. Dans ce jour de gloire qui vient à jamais de vous immortaliser, il n’est aucun vrai Français qui n’auroit été un Mutius Scoevola pour plonger le poignard dans le sein des cruels Robespierre, Couthon, Saint-Just, Lebas et leurs complices. Sans votre énergie républicaine, c’en étoit fait de la liberté : nos triomphes et nos victoires devenoient un fléau pour la patrie; la République, déchirée au-dedans, en proie aux factieux, n’auroit plus offert de toutes parts qu’un spectacle criant de cruauté et d’esclavage. La vertu, la probité et la justice n’auroient plus été qu’un vain nom, mis en avant par les conspirateurs pour mieux consommer leurs crimes. La licence la plus effrenée auroit été à l’ordre du jour, et les patriotes, les vrais républicains tomboient sous le couteau des assassins. Que de scélératesse, que d’atrocité ! Jamais Cromwel, Caligula et Néron, dans leur fureur ambitieuse, n’imagineront autant d’attentats, mais heureusement le génie de la liberté, secondé par la fidélité parisienne, a triomphé, et nous sommes libres. Vous venez donc, citoyens représentans, d’acquérir, par votre constante fermeté, de nouveaux droits à notre reconnoissance, à l’immortalité. Continuez à poursuivre la carrière pénible de vos travaux; faites toujours justice des intriguans, des factieux et des traîtres. La confiance publique vous environne de toutes parts, elle est aussi inaltérable que notre amour pour la liberté, et, pour gage de sa fidélité, nous renouvelions icy le serment, que nous avons déjà fait tant de fois, d’avoir constament en horreur les tyrans, les triumvirs et les dictait ) Meurthe. (2) C 312, pl. 1 244, p. 11. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. 232 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE enfin, d’une main hardie, déchirée le voile qui nous cachoit tant de forfaits en éclairant le peuple : ce ne seroit que vous exprimer foible-ment notre reconnoissance. Le plus pur hommage que nous puissions vous rendre se trouve gravé au fond de nos cœurs par les sentiments que nous avons éprouvé en apprenant avec quel courage et quelle tranquilité vous avez décrété l’arrestation de l’homme qui, la veille et au moment même, étoit encore la divinité du jour. Les générations futures admireront, comme nous, votre fermeté, lorsque, sous le glaive des assassins, au milieu des plus grands dangers, semblables aux sénateurs romains, vous attendiez tranquillement la mort pour ne pas survivre à la liberté, si elle eût succombé sous les efforts des sélérats qui vouloient la détruire. Que vous étiez grands et représentiez dignement un grand peuple, lorsque votre président, parlant aux représentants choisis pour aller éclairer le peuple abusé par nos factieux, et renverser cette maison commune qui rivalisoit de pouvoir avec la représentation nationale, en substitutand (sic) son autorité à celle du peuple, leur adressa ces paroles mémorables : allez, et que le soleil ne se lève pas, que la tête des tirans ne soient tombées. Annimés par ces paroles, ces fidels députés aussi prompts que l’éclair, volent porter le flambeau de la vérité dans l’âme des citoyens égarés. Que maintenant, citoyens, la justice soit véritablement à l’ordre du jour ! Que tous les complices de ces sélérats soient annéantis ! Que les tribunaux, ainsi que les commissions populaires qu’ils ont formé, soient épurés ! Accueillez la voix de l’opprimé qui, longtems étouffée par ces sélérats, ne pouvoit parvenir jusqu’à vous; consultez les sociétés populaires amies des lois; que toutes les vertus remplacent tant de crimes et les fassent oublier; que la probité et la justice ne soient pas sur les lèvres, mais au fond du cœur, et que les fonctionnaires publics donnent l’exemple des mœurs républicaines; alors soyez assuré que les factions ne renaîtront plus de leurs cendres, et la République, sauvée, ne sera plus exposée à être anéantie. Godart (ex-présid.), Joph Thetu (secrét.), Du-NEUF, FONTTEBON (?). O [Les administrateurs du directoire du départ ? de la Meuse à la Conv.; Bar-sur-Omain, 16 therm. II] (1) La liberté triomphe, Catilina et les triumvirs ne sont plus, la patrie est sauvée ! Continuez, législateurs, à déployer l’énergie qui vient d’honorer votre victoire; le peuple de Paris, fidèle au dépôt que nous lui avons confié, nous en garantit la conservation, et nous, toujours ralliés à la représentation nationale, nous attendons avec calme et respect les lois qui vont en émaner pour l’affermissement et le bonheur (1) C 312, pl. 1 244, p. 1. de la République, et pour l’anéantissement de tous ces monstres, qui, sous le manteau des vertus et du patriotisme, foulaient au pied l’égalité, et voulaient, par la plus affreuse conjuration, usurper vos pouvoirs et violer les droits sacrés de la liberté publique. Diout, Mennehould, C.F. Martin, Baillot, Lassenez, J. Henri, Rupier (secrét.), Brunot. P [Les administrateurs et le conseil gal du distr. de Pont-àMousson ( 1) à la Conv.; Pont-à-Mousson, 14 therm. II] (2) Représentans du peuple français, Nous avons tous frémi d’horreur en apprenant les dangers que vous avez courus pour sauver encore une fois la République des forfaits des nouveaux Catilina qui s’étoient couverts du manteau populaire pour mieux l’asservir. Que n’étions-nous au milieu de vous pour partager vos périls, seconder vos efforts héroïques, et faire un rempart de nos corps ! Cet instant eût été le plus beau de notre vie. Dans ce jour de gloire qui vient à jamais de vous immortaliser, il n’est aucun vrai Français qui n’auroit été un Mutius Scoevola pour plonger le poignard dans le sein des cruels Robespierre, Couthon, Saint-Just, Lebas et leurs complices. Sans votre énergie républicaine, c’en étoit fait de la liberté : nos triomphes et nos victoires devenoient un fléau pour la patrie; la République, déchirée au-dedans, en proie aux factieux, n’auroit plus offert de toutes parts qu’un spectacle criant de cruauté et d’esclavage. La vertu, la probité et la justice n’auroient plus été qu’un vain nom, mis en avant par les conspirateurs pour mieux consommer leurs crimes. La licence la plus effrenée auroit été à l’ordre du jour, et les patriotes, les vrais républicains tomboient sous le couteau des assassins. Que de scélératesse, que d’atrocité ! Jamais Cromwel, Caligula et Néron, dans leur fureur ambitieuse, n’imagineront autant d’attentats, mais heureusement le génie de la liberté, secondé par la fidélité parisienne, a triomphé, et nous sommes libres. Vous venez donc, citoyens représentans, d’acquérir, par votre constante fermeté, de nouveaux droits à notre reconnoissance, à l’immortalité. Continuez à poursuivre la carrière pénible de vos travaux; faites toujours justice des intriguans, des factieux et des traîtres. La confiance publique vous environne de toutes parts, elle est aussi inaltérable que notre amour pour la liberté, et, pour gage de sa fidélité, nous renouvelions icy le serment, que nous avons déjà fait tant de fois, d’avoir constament en horreur les tyrans, les triumvirs et les dictait ) Meurthe. (2) C 312, pl. 1 244, p. 11. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 233 teurs, et de sacrifier nos vies et nos fortunes pour le bonheur et la prospérité de la République une et indivisible. Rasquinet Jph, Franc, Bourguignon, Thiery, Lefebvre (agent nat.), Jacquinot, L. Perrin, Th. Nicolas, Dudot (secret.), Villaume [et une signature illisible], Q [Le c. de surveillance de la comm. de Pont-à-Mousson à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II\ (1) Citoyens représentants, Nous vous félicitons bien sincèrement du courage que vous avez montré et des mesures énergiques que vous avez prises pour sauver la patrie, relativement à l’infâme trahison de Robespierre et de ses complices. Et vous, braves et éclairés Parisiens, recevez nos remerciements pour tout ce que vous avez fait jusqu’à présent, pour conserver le dépôt précieux que le peuple français vous a confié. Conrard (secrét.), Rouyer, Bedin, J. Robert, T. Didelon, J.C. Roussaint, Chevreux, Jacquinod (présid.). r [La sté popul. de Pont-à-Mousson à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens représentans, La société populaire de Pont-à-Mousson tremble encore des dangers que la liberté et la République viennent de courir. Elle admire avec reconnoissance la fermeté et la prudence de la Convention. Elle s’est montrée dans tous les temps supérieure aux dangers que la malveillance et la trahison ont sans cesse multiplié contre la chose publique; mais aujourd’huy elle s’est montrée supérieure à elle-même. Avec quelle sagacité elle a démasqué des traîtres qui étaient parvenus à aveugler pour ainsy dire la nation entière ! Avec quelle énergie elle s’est entouré de cette fidèle et courageuse commune de Paris, avec qu’elle (sic) promptitude elle a frappé. On a reconnu dans ses démarches la direction de la sagesse éternelle qui protège la République d’une manière pour ainsy dire visible; elle en avoit la force irrésistible et l’inaltérable tranquillité. Vous n’avez besoin ni d’encouragements ni d’éloges; l’amour de la patrie et de vos devoirs, voilà les nobles mobiles qui vous font trouver des ressources proportionnées aux circonstances les plus terribles et les moins attendues. Nous renfermons donc un étalage superflu d’un[e] reconnoissance et d’un dévouement dont vous ne pouvez douter. Votre gloire, faite pour durer autant que la Républi-(1) C 312, pl. 1 244, p. 10. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n” 688. (2) C 315, pl. 1 261, p. 43. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. que, sera bientôt plus dignement célébrée par l’univers entier. Les citoyens président et secrétaires compo-sans le bureau de ladite société. Courrier (secrét.), J.D. Salle (présid.), Vimenot (secrét.), Gerbal (secrét.) { 1). s [Le conseil gal de la comm. de Pont-à-Mousson, à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II] (2) Citoyens, Quelques hommes profondément pervers, dévorés du démon de l’orgueil et de l’ambition, des mandataires infidèles au peuple, des parjures, viennent donc de tenter le plus abominable des crimes, l’assassinat de la représentation nationale, pour élever, à la place de l’édifice de la liberté, un odieux triumvirat. Qu’ils ont été insensés, ces scélérats, lorsqu’ils ont crus qu’à l’aide d’une réputation usurpée, d’une feinte popularité, ils jouissoient assez de l’amour du peuple français pour l’attacher à leur destinée ! Ont-ils pu ignorer que la plus puissante des nations, qui possède le sentiment de sa grandeur et de sa dignité, qui, par son premier élan vers la liberté, a épouventé tous les despotes de l’Europe, ébranlé leur trône, triomphé pendant 3 années des efforts de leurs armées, qui a appris à l’univers que les traîtres et les factieux n’ont recueillis d’autres fruits, de 5 années de combats contre cette liberté, que le sentiment de leur foiblesse et de leur impuissance, [ne] pouvoit oublier dans un instant toute sa gloire, remettre lâchement son autorité et sa souveraineté dans les mains de quelques nouveaux tirans ? Non, la honte et l’opprobre ne peutfsicj plus désormais être le partage du peuple français. Cinq années de sacrifices, l’effusion du sang de milliers de patriotes, sont autant de garants solemnels que sa liberté ne peut plus périr qu’après le dernier des Français. Vous l’avez prouvé, peuple généreux de Paris, sentinelle plus avancée, vous avez protégé la représentation nationale contre les tirans, et, au signal qu’elle vous a donné, vous avez frappé les traîtres. S’ils vous eussent échappés, s’ils vous eussent immolés, et profané le san[c]tuaire de la liberté, la nation française toute entière étoit levée à votre éveil, et, n’en doutez pas, vous eussiez tous été vengés. Et vous, fidèles mandataires du peuple, qui avez encore une fois, par votre énergie et votre courage, fait triompher la justice nationale, continuez à rester ainsi à votre poste, fiers et inébranlables aux secousses de la tyrannie. Le peuple français attend de vous, vous le savez, son bonheur, qui ne peut être que dans l’affermissement de la République, car tout autre gouvernement ne peut plus être le sien; le triomphe que vous venez d’obtenir le prouve assez. (1) Mention de bas de page ; pièces du 19 therm. remise[s] au[x] procès-verbaux. Signé : P. BARRAS. (2) C 312, pl. 1 244, p. 9. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 233 teurs, et de sacrifier nos vies et nos fortunes pour le bonheur et la prospérité de la République une et indivisible. Rasquinet Jph, Franc, Bourguignon, Thiery, Lefebvre (agent nat.), Jacquinot, L. Perrin, Th. Nicolas, Dudot (secret.), Villaume [et une signature illisible], Q [Le c. de surveillance de la comm. de Pont-à-Mousson à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II\ (1) Citoyens représentants, Nous vous félicitons bien sincèrement du courage que vous avez montré et des mesures énergiques que vous avez prises pour sauver la patrie, relativement à l’infâme trahison de Robespierre et de ses complices. Et vous, braves et éclairés Parisiens, recevez nos remerciements pour tout ce que vous avez fait jusqu’à présent, pour conserver le dépôt précieux que le peuple français vous a confié. Conrard (secrét.), Rouyer, Bedin, J. Robert, T. Didelon, J.C. Roussaint, Chevreux, Jacquinod (présid.). r [La sté popul. de Pont-à-Mousson à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens représentans, La société populaire de Pont-à-Mousson tremble encore des dangers que la liberté et la République viennent de courir. Elle admire avec reconnoissance la fermeté et la prudence de la Convention. Elle s’est montrée dans tous les temps supérieure aux dangers que la malveillance et la trahison ont sans cesse multiplié contre la chose publique; mais aujourd’huy elle s’est montrée supérieure à elle-même. Avec quelle sagacité elle a démasqué des traîtres qui étaient parvenus à aveugler pour ainsy dire la nation entière ! Avec quelle énergie elle s’est entouré de cette fidèle et courageuse commune de Paris, avec qu’elle (sic) promptitude elle a frappé. On a reconnu dans ses démarches la direction de la sagesse éternelle qui protège la République d’une manière pour ainsy dire visible; elle en avoit la force irrésistible et l’inaltérable tranquillité. Vous n’avez besoin ni d’encouragements ni d’éloges; l’amour de la patrie et de vos devoirs, voilà les nobles mobiles qui vous font trouver des ressources proportionnées aux circonstances les plus terribles et les moins attendues. Nous renfermons donc un étalage superflu d’un[e] reconnoissance et d’un dévouement dont vous ne pouvez douter. Votre gloire, faite pour durer autant que la Républi-(1) C 312, pl. 1 244, p. 10. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n” 688. (2) C 315, pl. 1 261, p. 43. B‘n, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. que, sera bientôt plus dignement célébrée par l’univers entier. Les citoyens président et secrétaires compo-sans le bureau de ladite société. Courrier (secrét.), J.D. Salle (présid.), Vimenot (secrét.), Gerbal (secrét.) { 1). s [Le conseil gal de la comm. de Pont-à-Mousson, à la Conv.; Pont-à-Mousson, 15 therm. II] (2) Citoyens, Quelques hommes profondément pervers, dévorés du démon de l’orgueil et de l’ambition, des mandataires infidèles au peuple, des parjures, viennent donc de tenter le plus abominable des crimes, l’assassinat de la représentation nationale, pour élever, à la place de l’édifice de la liberté, un odieux triumvirat. Qu’ils ont été insensés, ces scélérats, lorsqu’ils ont crus qu’à l’aide d’une réputation usurpée, d’une feinte popularité, ils jouissoient assez de l’amour du peuple français pour l’attacher à leur destinée ! Ont-ils pu ignorer que la plus puissante des nations, qui possède le sentiment de sa grandeur et de sa dignité, qui, par son premier élan vers la liberté, a épouventé tous les despotes de l’Europe, ébranlé leur trône, triomphé pendant 3 années des efforts de leurs armées, qui a appris à l’univers que les traîtres et les factieux n’ont recueillis d’autres fruits, de 5 années de combats contre cette liberté, que le sentiment de leur foiblesse et de leur impuissance, [ne] pouvoit oublier dans un instant toute sa gloire, remettre lâchement son autorité et sa souveraineté dans les mains de quelques nouveaux tirans ? Non, la honte et l’opprobre ne peutfsicj plus désormais être le partage du peuple français. Cinq années de sacrifices, l’effusion du sang de milliers de patriotes, sont autant de garants solemnels que sa liberté ne peut plus périr qu’après le dernier des Français. Vous l’avez prouvé, peuple généreux de Paris, sentinelle plus avancée, vous avez protégé la représentation nationale contre les tirans, et, au signal qu’elle vous a donné, vous avez frappé les traîtres. S’ils vous eussent échappés, s’ils vous eussent immolés, et profané le san[c]tuaire de la liberté, la nation française toute entière étoit levée à votre éveil, et, n’en doutez pas, vous eussiez tous été vengés. Et vous, fidèles mandataires du peuple, qui avez encore une fois, par votre énergie et votre courage, fait triompher la justice nationale, continuez à rester ainsi à votre poste, fiers et inébranlables aux secousses de la tyrannie. Le peuple français attend de vous, vous le savez, son bonheur, qui ne peut être que dans l’affermissement de la République, car tout autre gouvernement ne peut plus être le sien; le triomphe que vous venez d’obtenir le prouve assez. (1) Mention de bas de page ; pièces du 19 therm. remise[s] au[x] procès-verbaux. Signé : P. BARRAS. (2) C 312, pl. 1 244, p. 9. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688.