398 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de la patrie six arpents de terre; cette récompense républicaine honorera tout à la fois l’agriculture et la victoire (1). (Applaudissements.) La Convention en décrète l’impression et l’ajournement (2). 32 Un membre [BARERE] du comité de salut public annonce sept nouvelles prises faites sur nos ennemis, et amenées dans les différents ports de la République : il rend compte de la position et des succès des différentes armées. La convention décrète l’insertion du tout au bulletin (3). Courrier du 4 floréal. — Prises entrées au port de Brest. Un navire anglais de quatre à cinq cents tonneaux, nommé le Therby, allant en Italie, chargé de draps et autres marchandises; sa cargaison est estimée plusieurs millions. Une goélette, appelée le Bon Jésus, allant en Irlande, chargée de sel, oranges et citrons. Un sloop anglais, nommé le Rively, chargé de salaisons, venant de Guernesey et allant à Gibraltar. Un navire de six cents tonneaux, chargé en plein de fers et bois de construction, allant en Espagne et partant d’Angleterre. Navires neutres entrés à Marseille Deux bâtiments génois chargés de blé (4). La prise signalée hier au goulet est entrée. C’est Y Elisabeth galiote de Brême, chargée pour compte espagnol, de toile, cire, huile et suif : une cinquième charge de morues pour les Italiens est aussi arrivée : cette dernière a été faite par la corvette l’Epervier, on en signale une autre (5) . 33 [BARERE] rend compte d’un trait de bravoure d’un sergent de l’armée de Luçon, qui a tué un chef des brigands après un combat opiniâtre. Il annonce que les représentons du (1) Mon., XX, 322; 337-339; 345-349; 354-357; Débats, n° 584, p. 87 et n° 601, p. 330-40; J. Sablier, n° 1282; J. Mont., n° 165; Audit, nat., n° 581. (2) P.V., XXXVI, 155. Voir la séance du 24 floréal an II, à paraître. (3) P.V., XXXVI, 155. Débats, n08 584 et 586, p. 114; C. Eg., n° 617, p. 211; J. Paris, n° 482; Mess, soir., n° 617; J. Mont., n° 165; Ann. patr., n° 481; Feuille Rép., n° 298; J. Sablier, n° 1282; Sans-Culotte, n° 436; Ann. Rép., n° 148; J. Perlet, n° 582; M.U., XXXIX, 124; Audit, nat., n° '581. (4) Mont., XX, n° 316. (5) Bin, 8 flor. peuple lui ont conféré le grade d’officier, et propose d’approuver cette promotion. La Convention décrète cette approbation (1). 34 BARERE : Citoyens, le Comité de salut public a aperçu un délit dont il doit vous rendre compte. C’est un scandale que le législateur jouisse d’un traitement plus fort que celui du député. Il y a des députés qui reçoivent le traitement attaché au grade de général, tandis qu’ils ne devraient jouir que de celui de représentants du peuple, qui est assez honorable (On applaudit) . L’assemblée législative a légitimé cet abus en décrétant que celui qui avait deux traitements pourrait, quoique député, choisir le plus fort. Le Comité vous propose de rapporter ce décret (2). [Il propose un projet de décret, comme suit] : « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport du Comité de salut public, rapporte le décret de l’Assemblée législative qui permettoit à ceux qui réunissoient sur leur tête deux fonctions, d’opter entre les deux trai-temens qui y étoient affectés; et décrète que nul citoyen ne pourra désormais percevoir d’autre traitement que celui attaché à la fonction qu’il exercera » (3) . L’assemblée se lève toute entière et adopte le décret. On applaudit. 35 BARERE : Il est une classe d’hommes très-intéressante; ce sont ceux qui se dévouent dans les hôpitaux à soigner les malades. Il en meurt beaucoup. On nous mande qu’il en est mort seize à Douai en exerçant leurs pénibles, mais glorieuses fonctions; car il y a aussi de la gloire à se dévouer à soigner ses semblables. Ces seize infirmiers laissent trente-huit enfants que le Comité croit devoir recommander à la sollicitude nationale. Voici le projet de décret qu’il vous propose à cet égard. [Adopté comme suit] (4) : « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son Comité de salut public, décrète que les familles des infirmiers morts pendant l’exercice de leurs fonctions, sont assi-(1) P.V., XXXVI, 156. Pas de minute dans C 301, pl. 1067, Décret n° 8944. Mention dans J. Sablier, n° 1283; Audit, nat., n° 581; J. Mont, n° 168; M.U., XXXIX, 125. (2) Mon., XX, 315. Débats, n° 584; J. Mont., n° 165; Audit, nat., n° 581; J. Sablier, n° 1283; Feuille Rép., n° 298; C. Univ., 9 flor.; J. Paris, n° 482; Rép. n° 128; M.U., XXXIX, 126; Mess. soir, n» 617; Sans-Culotte, n° 436; Ann. Rép., n° 149; J. Perlet, n° 582. (3) P.V., XXXVI, 156. Minute de la main de Barère (C 301, pl. 1067, p. 41). Décret n° 8939. Reproduit dans Bin, 7 flor. (4) Mon., XX, 316. J. Mont, n° 165; Audit, nat., n° 581. 398 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de la patrie six arpents de terre; cette récompense républicaine honorera tout à la fois l’agriculture et la victoire (1). (Applaudissements.) La Convention en décrète l’impression et l’ajournement (2). 32 Un membre [BARERE] du comité de salut public annonce sept nouvelles prises faites sur nos ennemis, et amenées dans les différents ports de la République : il rend compte de la position et des succès des différentes armées. La convention décrète l’insertion du tout au bulletin (3). Courrier du 4 floréal. — Prises entrées au port de Brest. Un navire anglais de quatre à cinq cents tonneaux, nommé le Therby, allant en Italie, chargé de draps et autres marchandises; sa cargaison est estimée plusieurs millions. Une goélette, appelée le Bon Jésus, allant en Irlande, chargée de sel, oranges et citrons. Un sloop anglais, nommé le Rively, chargé de salaisons, venant de Guernesey et allant à Gibraltar. Un navire de six cents tonneaux, chargé en plein de fers et bois de construction, allant en Espagne et partant d’Angleterre. Navires neutres entrés à Marseille Deux bâtiments génois chargés de blé (4). La prise signalée hier au goulet est entrée. C’est Y Elisabeth galiote de Brême, chargée pour compte espagnol, de toile, cire, huile et suif : une cinquième charge de morues pour les Italiens est aussi arrivée : cette dernière a été faite par la corvette l’Epervier, on en signale une autre (5) . 33 [BARERE] rend compte d’un trait de bravoure d’un sergent de l’armée de Luçon, qui a tué un chef des brigands après un combat opiniâtre. Il annonce que les représentons du (1) Mon., XX, 322; 337-339; 345-349; 354-357; Débats, n° 584, p. 87 et n° 601, p. 330-40; J. Sablier, n° 1282; J. Mont., n° 165; Audit, nat., n° 581. (2) P.V., XXXVI, 155. Voir la séance du 24 floréal an II, à paraître. (3) P.V., XXXVI, 155. Débats, n08 584 et 586, p. 114; C. Eg., n° 617, p. 211; J. Paris, n° 482; Mess, soir., n° 617; J. Mont., n° 165; Ann. patr., n° 481; Feuille Rép., n° 298; J. Sablier, n° 1282; Sans-Culotte, n° 436; Ann. Rép., n° 148; J. Perlet, n° 582; M.U., XXXIX, 124; Audit, nat., n° '581. (4) Mont., XX, n° 316. (5) Bin, 8 flor. peuple lui ont conféré le grade d’officier, et propose d’approuver cette promotion. La Convention décrète cette approbation (1). 34 BARERE : Citoyens, le Comité de salut public a aperçu un délit dont il doit vous rendre compte. C’est un scandale que le législateur jouisse d’un traitement plus fort que celui du député. Il y a des députés qui reçoivent le traitement attaché au grade de général, tandis qu’ils ne devraient jouir que de celui de représentants du peuple, qui est assez honorable (On applaudit) . L’assemblée législative a légitimé cet abus en décrétant que celui qui avait deux traitements pourrait, quoique député, choisir le plus fort. Le Comité vous propose de rapporter ce décret (2). [Il propose un projet de décret, comme suit] : « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport du Comité de salut public, rapporte le décret de l’Assemblée législative qui permettoit à ceux qui réunissoient sur leur tête deux fonctions, d’opter entre les deux trai-temens qui y étoient affectés; et décrète que nul citoyen ne pourra désormais percevoir d’autre traitement que celui attaché à la fonction qu’il exercera » (3) . L’assemblée se lève toute entière et adopte le décret. On applaudit. 35 BARERE : Il est une classe d’hommes très-intéressante; ce sont ceux qui se dévouent dans les hôpitaux à soigner les malades. Il en meurt beaucoup. On nous mande qu’il en est mort seize à Douai en exerçant leurs pénibles, mais glorieuses fonctions; car il y a aussi de la gloire à se dévouer à soigner ses semblables. Ces seize infirmiers laissent trente-huit enfants que le Comité croit devoir recommander à la sollicitude nationale. Voici le projet de décret qu’il vous propose à cet égard. [Adopté comme suit] (4) : « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son Comité de salut public, décrète que les familles des infirmiers morts pendant l’exercice de leurs fonctions, sont assi-(1) P.V., XXXVI, 156. Pas de minute dans C 301, pl. 1067, Décret n° 8944. Mention dans J. Sablier, n° 1283; Audit, nat., n° 581; J. Mont, n° 168; M.U., XXXIX, 125. (2) Mon., XX, 315. Débats, n° 584; J. Mont., n° 165; Audit, nat., n° 581; J. Sablier, n° 1283; Feuille Rép., n° 298; C. Univ., 9 flor.; J. Paris, n° 482; Rép. n° 128; M.U., XXXIX, 126; Mess. soir, n» 617; Sans-Culotte, n° 436; Ann. Rép., n° 149; J. Perlet, n° 582. (3) P.V., XXXVI, 156. Minute de la main de Barère (C 301, pl. 1067, p. 41). Décret n° 8939. Reproduit dans Bin, 7 flor. (4) Mon., XX, 316. J. Mont, n° 165; Audit, nat., n° 581.