[Couveution nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j j2 a" ’J. 539 1 J 1" janvier 1794 aujourd’hui à l’élévation des eaux sont, sans contredit, des machines de grand effet; mais lorsqu’on considère les frais énormes qu’entraîne leur construction, ceux d’entretien et la grande consommation de combustible nécessaire à leur jeu, on se convainc bientôt qu’elles sont plus propres à exciter l’admiration sur la force ex¬ pansive de la vapeur qu’à fournir l’eau d’une manière économique à un peuple nombreux, vérité prouvée officiellement d’ailleurs par un arrêté de la commune de Paris, rendu sur la fin de l’été dernier, qui ordonnait la suspension des arrosements publics motivée-sur la grande con¬ sommation de combustible faite par les pompes à feu. « Tous ces inconvénients et désavantages des pompes à feu n’étant que trop certains, combien ne leur serait pas préférable une ma¬ chine qui, très simple et très peu dispendieuse à établir éléverait, une fois construite, à des hauteurs illimitées, telle masse d’eau qu’on vou¬ drait, sans autres frais que ceux de légères répa¬ rations. Or, législateurs, telle est la machine hydraulique inventée par le citoyen Verzy. « Jaloux, impatient même d’en faire jouir ses concitoyens, il vous prie de mettre à sa dis¬ position un local convenable où il puisse faire construire à ses frais cette nouvelle machine. Sitôt construite et mise en jeu, il en publiera le mécanisme, en fera constater les effets et l’uti¬ lité et alors, seulement alors, il sollicitera de la générosité nationale l’indemnité totale ou par¬ tielle des déboursés qu’il aura faits pour l’uti¬ lité publique. Le citoyen Verzy vous prie encore de l’autoriser à emprunter des ateliers publics quelques tuyaux, quelques madriers et autres objets semblables qui, n’étant pas actuellement en service, peuvent en être tirés momentané¬ ment, sans inconvénients, sous la condition de les restituer en bon état. Cette autorisation est d’absolue nécessité, les facultés pécuniaires du citoyen Yerzy étant bien loin de répondre à son zèle et à son désintéressement. « Veezy, citoyen de la section des Tiques, et membre de la commune des Arts. « P. S. Le citoyen Verzy envoie avec la pré¬ sente adresse, comme don patriotique, une médaille d’argent qui lui fut donnée autrefois pour prix de mathématiques. » Les citoyens Sellier, sergent-major, Morange, sergent, Augé dit Duchesne, caporal, Perrier, canonnier de la 5e compagnie d’artillerie font don : le premier, de 15 livres; le second, de 6 livres; le troisième, de 10 livres; et le der¬ nier, de 6 livres et 10 pièces d’empire. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit le document des Archives nationales (2). 5e compagnie d’artillerie, attachée au Tare. « Législateurs, « Des soldats vraiment républicains vous prient d’agréer les restes des marques orgueil - (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 204. (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 868, pièce 13, leuse de la féodalité, seul fruit des épargnes des prêts qu’ils ont touchés dans la Belgique. Ce métal corrupteur, portant encore l’effigie du tyran, ne peut se purifier que dans le creuset national et qu’il portera l’empreinte de cette divinité régénératrice de nos droits. « C’est tout ce que nous cœurs peuvent offrir à la patrie, mais nos bras sont toujours prêts à la défendre et à répandre l'a dernière goutte de notre sang pour elle. C’est dans ces senti¬ ments que nous lui jurons de ne quitter le poste honorable que nous occupons que quand les ennemis ligués contre nous seront entièrement détruits et que la paix aura assuré le bonheur de la République. « Envoi à la Convention nationale par les citoyens : « Sellier, sergent-major ............ 15 liv. « Morange, sergent ................ 6 « Augé, dit Duchesne, caporal ..... 12 « Perrier ......................... 6 « Et deux pièces d’empire. « Total. . ............... . 39 liv. « Occupant les postes avancés aux redoutes de Lequello, ce 8 nivôse, 2e année républicaine. « Perrier ; Sellier, sergent-maior; Morange, sergent; Auger, dit Duchesne, caporal. » Les administrateurs du district de Vezelise écrivent que des biens d’émigrés, estimés 50,300 livres ont été vendus 151,115 livres. Insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des administrateurs du district de Vézelise (2). Le district de Vézelise, au Président de la Convention nationale . « Vézelise, le 3 nivôse, 2e année de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Représentants, « Nous venons de procéder à la vente en dé¬ tail d’une partie des biens nationaux provenus de l’émigré Chaumont, situés sur le ban de Hoville devant Bayon. L’évaluation était de 50,300 livres, l’enchère les a fait tripler et au delà.; ils ont été vendus 151,115 livres. La confiance la plus grande se maintient sur les immeubles républicains, notre proximité des frontières augmente l’ardeur des patriotes pour la sainte révolution de la liberté et de l’égalité. Nous te prions, citoyen Président, d’instruire la Convention de ces faits. « Salut et fraternité. « E, Moreton; Dron; Anthoine; Boudot ; Barbillat, secrétaire. ». Des députés de la commune de Méréville et de celle d’Etrechy, département de Seine-et-Oiser sont venus annoncer qu’ils avaient renoncé aux erreurs du culte catholique, et envoyé leur argen-( 1 ) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 204. (2) Archives nationales, carton C 288, dossier 884, pièce 37. 540 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { $£“,*1794 terie à la Monnaie. Ils ont demandé que le repré¬ sentant du peuple Couturier fût de nouveau envoyé dans ces contrées pour y achever la régénération qu’il a commencée. Mention honorable, insertion au « Bulletin »» renvoi au comité de Salut public (1). Suivent les documents des Archives nationales. - Pétition de la commune d’ Etreehy-la-Montagne, district d’Etampes, département de Seine-et-Oise (2). « Législateurs, « Nous vous avons annoncé dans le temps les progrès de la régénération opérée par le repré¬ sentant Couturier, l’activité que les cultiva¬ teurs mettent pour subvenir aux subsistances de la commune de Paris. Nous vous avons aussi annoncé la régénération des prêtres sans-culottes qui ont ratifié leur mariage antique et qui ont renoneé au charlatanisme sacerdotal, et nous ne vous avons pas laissé ignorer l’arrestation ou la suppression des fanatiques et contre-révo¬ lutionnaires, non plus que l’envoi des richesses provenant des églises et des fouilles des mai¬ sons des émigrés que Couturier a déposées. « Depuis ce temps, nous nous sommes occupés à donner suite à la régénération opérée par ce représentant montagnard. « Nous avons supprimé le résidu des préjugés d’un culte superstitieux et y avons substitué celui de la saine raison, qui fait des progrès étonnants. En voici le résultat, de la part de la commune d’Etrechy. Nous vous apportons 103 chemises, 3 draps, une nappe, un habit uni¬ forme, une veste, 3 culottes, 3 paires de guêtres, 4 havre sacs en veau, 20 paires de bas, 7 mou¬ choirs et 4 cols. « Voilà, législateurs, la preuve du patriotisme d’une commune pauvre, mais riche en républi¬ canisme. Elle nous a députés vers vous pour vous présenter cette offrande, qui, mille fois plus utile que celles qui jadis se faisaient par une contrainte sacerdotale, qui accréditait la superstition pour nourrir des prêtres dans l’oi¬ siveté et la mollesse pendant que des pères de famille manquaient du nécessaire. « La commune nous a chargés de vous réi¬ térer l’invitation de rester à votre poste jusqu’à ce que le dernier de nos ennemis ait mordu la poussière. Tel est, législateurs, son vœu. « Nous vous faisons aussi part que nous venons d’établir une Société populaire sous le nom de Société agricole des amis de la liberté et de l’égalité, et que nous avons engagé les com¬ munes voisines à se joindre à nous pour s’ins¬ truire ensemble et s’aider des lumières propres à propager l’esprit public, que tout homme libre doit être jaloux d’apprendre. « Nous sommes en même temps chargés de dire à la Convention qu’il reste encore des com¬ munes qui ont besoin d’être relancées par un Montagnard tel que Couturier, et qu’en général les districts voisins ont besoin d’une pareille visite; il est même temps d’y penser. Nous igno¬ rons pourquoi le comité de Salut public ne ré-(I) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 204. (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 868, pièce 14. pond pas aux envois à lui faits de plusieurs pétitions à ce sujet : craindrait-il un mauvais effet par l’anéantissement du fanatisme et de la superstition? Bien loin de là, le seul moyen de faire triompher la raison est de faire dispa¬ raître son rival. « Décrétez, législateurs, qu’il n’y aura plus de prêtres prédicateurs de l’imposture, ne crai¬ gnez pas de porter une loi aussi sage; il n’y a que des imbéciles qui soient fanatiques et qui veulent des intermédiaires entre le Créateur et la créature; leur nombre est petit; il en est d’eux comme des reptiles du marais qui, jadis, éclaboussaient les aigles de la Montagne. « La bonne masse du peuple se félicite d’être déchargée du poids de l’aristocratie sacerdotale qui lui pesait sur le cœur; elle sait qu’elle peut directement adresser ses vœux à l’ Éternel sans avoir besoin de commis calotin chèrement sa¬ larié. « Prononcez, législateurs, et vous serez obéis. Vous décréteriez que les montagnes des Pyré¬ nées doivent être aplanies, que votre décret se¬ rait exécuté au moment de sa promulgation. « Ne vous y trompez pas, il faut que la régé¬ nération opérée par Couturier soit généralisée dans toute la République; si vous montrez la moindre faiblesse, le monstre du fanatisme, cou¬ vert du masque de l’hypocrisie, relèvera la tête; déjà le décret du 6 frimaire a fait reparaître des calices de fer-blanc dans certaines com¬ munes, notamment dans celles non régénérées. « Abattez donc cette hydre par la massue de la raison, et vous aurez sauvé la patrie. « Vive la République et la Montagne ! « Limet, maire-député de la commune. » Pétition de la commune de Méréville (1). « Législateurs, « Les députés de la commune de Méréville (Mérin ville) ont sollicité depuis quatre jours d’être admis à votre barre pour vous faire con¬ naître les sentiments révolutionnaires qui ani¬ ment ses habitants. Dégagés de tout esprit fana¬ tique, attentifs à la voix du représentant du peuple Couturier, régénérés par lui, fidèles aux principes de tout bon Français et scrupuleux observateurs des principes qui nous ont été dictés par lui, nous nous efforçons à procurer des subsistances à la commune de Paris qui a cimenté la Révolution et nous venons en outre apporter des chemises, des bas, souliers, guêtres, de l’or, de l’argent et d’autres choses auxquelles les faibles mortels avaient porté trop longtemps de l’attachement. Notre seul attachement actuel est de travailler de tout notre pouvoir à l’imité et à l’indivisibilité de la République, et sachant que le moyen d’y parvenir est d’abattre les des¬ potes, nous vous prions d’accepter l’offre que nous vous faisons pour ceux qui les combattent de plus près, et de faire attention aux demandes réitérées des communes non encore régénérées pour faire revenir votre collègue montagnard, pour achever le grand ouvrage qu’il a si bien commencé, et pour, en vous félicitant sur vos ( 1 ) Archives nationales, carton G 287, dossier 868, pièce 15.