238 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 1 ■•J7“ 1793 bien» ce» têtes hideuses, roulées dans la pous¬ sière, ont fait naître dans les âmes de» membres de la. Société républicaine de Grenoble ees sentiments de joie que l’on n’éprouve jamais que lorsque des scélérats effacent par leur sang; leurs motions criminelles et dangereuses; le fédéralisme gémit et le républicanisme sourit à cet acte terrible de la justice nationale. « La Société républicaine de Grenoble s’em¬ presse de témoigner la satisfaction qu’elle a éprouvée en apprenant que des monstres qui avaient essayé de les tromper, viennent d’être écrasés par cette sainte Montagne qui,, aussi juste dans ses actions que ferme dans ses prin¬ cipes,, vient d’écraser ees vampires de la Répu¬ blique. «■ Puisse notre gratitude, eitoyens Monta¬ gnards, avoir la première frappé vos oreilles par la force de nos expressions et l’énergie de nos sentiments. « Courage, représentants, le fédéralisme expire et la République triomphe. Frappez sans cesse, et si les républicains de Grenoble sont privés de la satisfaction de frapper avec vous» ils se ménagent l’inappréciable plaisir de vous applaudir les premiers. « Guerre aux fédéralistes et aux tyrans ! Vive la République ! vive la Montagne ! « Les membres composant le comité de corres¬ pondance, « F. Chépt, président ; Calio, secrétaire; Gardon, secrétaire. » La Société républicaine de Saint-Pbns félicite la Convention nationale sur ses travaux, Finviie à rester à son poste, et lui fait part qu’au bruit de la patrie en danger les eitoyens de ce district oui été les premiers à se lever pour voler à la défense des frontières. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse de la Société républicaine de Saint-Pons (2). La Société républicaine de Saint-Pons, cbef-lieu de district, département de l'Hérault, à la Convention nationale. k Représentants, «Nous avons vu dans un des derniers bulletins que le district de Lodève s’est attribué l’hon¬ neur d’avoir fait marcher ses concitoyens les premiers à la défense des frontières : ce fait n’est point exact, ce sont les nôtres qui ont eu cet avantage. Oui, ce sont eux qui se sont levés les premiers et qui ont donné l’impulsion au reste du département. Les représentants du peuple près Farmée peuvent en rendre témoignage. (I) Procès-ver berna; de la Convention, t. 26» p. 174. (2) Archives nationales, carton G 285, dossier 829. « Nous réclamons de cette erreur; il est juste que les bons citoyens qui montrent le plus de zèle pour la défense commune jouissent d’une réputation méritée; la gloire fut toujours l’aiguillon des républicains, la leur ravir est un crime. « Et nous aussi, nous nous honorons des sen¬ timents patriotiques qui nous animent; nous n’avons jamais cessé de marcher d’un pas ferme sur la ligne de la Révolution; nous en avons admiré et suivi les progrès, nous les avons soutenus de toutes nos forces, nous avons béni les mandataires fidèles, les montagnards intrépides à qui nous les devons, nous avons applaudi avec transport aux journées du 31 mai, 1er et 2 juin et aux décrets sages et vigoureux qui en ont résulté. « La Convention, avons-nous dit alors, peut « maintenant sauver la patrie; l’air pur dé-la « sainte Montagne ne sera plus infecté par les « exhalaisons malfaisantes d’une plaine fan-« geuse et malsaine; cet air salutaire, les bons « Français, les francs républicains le respireront, « ils seront animés d’une nouvelle vie, et ils « marcheront à pas de géant vers la liberté et « le bonheur. Quant aux aristocrates, cet air « subtil les étouffera; ces êtres vils, sem-« blables aux insectes vénimeux, ne peuvent « vivre que dans la boue et dans la corrup-« tion. » « Oui, représentants, c’est votre courage, ce sont les foudres que vous; avez lancées, du point élevé où. l’amour du peuple vous a fait monter qui ont terrassé F aristocratie et assuré le triomphe de la liberté : elle ne périra plus, cette liberté chérie, devenue l’élément des Français, si vous restez à votre poste, si, fidèles à vos serments, oi, sensibles à la voix dé la patrie qui vous invoque; vous ne déposez; lé tonnerre que quand tous ses ennemis seront écrasés-; vous, imiterez sans doute le pilote prudent que le danger de son équipage anime, il m’abandonne pas le gouvernail tant: que Forage gronde. « Représentants, voilà quels sont nos prin¬ cipes et le cri de nos cœurs; c’est vous qui avez jeté les fondements de la République, c’est vous qui devez en consolider l’édifice; craignez qu’en vous déchargeant de ce soin vous ne favorisiez les complots des scélérats qui trament sa destruction. « Le fédéralisme avait tenté en vain de nous séduire, des adresses artificieuses nous avaient inondés de toutes parts, nous les avions appré¬ ciées à leur juste' valeur, en les laissant dans la poussière et dans l’oubli; mais ce n’était pas assez pour des patriotes sans tache, nous avons ensuite fait justice de ces libelles odieux, fruit de la plus délirante audace; noms les avons livrés aux flammes au pied de l’arbre de la liberté : le sacrifice expiatoire fut fait en présence d’un peuple nombreux et aux cris mille fois répétés de vive la Montagne, vive la République, une et indivisible, « Les membres composant la Société républi¬ caine, « Constans, vice-président; Bouisson,. prési¬ dent du district, secrétaire; Romagros, secrétaire. »