[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [18 juin 1791.J 315 apprendre la nouvelle géographie du royaume, qui présente une ca>te du Comtat Venaissin, et un mémoire ayant pour objet d’indiquer les avantages que l’on pourrait retirer, dans un cours pub'ic d études nationales, de 4’usage d’un globe dont il est l'inventeur, et qui est d’une construction entiès entent nouvelle. (L’Assemblée reçoit la carte et le mémoire présentés par M. Mentelle, elle se déclare satis faite de son zèle, et ordonne qu’il sera fait mention honorable de son hommage dans le procès-verbal.) 3° Lettre de M. Fourcroy , de l’Académie des sciences, qui fait hommage à l’Assemblée de 50 exemplaires d’un ouvrage dont il e-t l’auteur, intitulé : Recherches sur le métal des cloches , dans lequel il donne un procédé aussi simple qu’économique, pour en obtenir le cuivre pur sans perdre 1’ tain. (L’Assamblée, applaudissant au travail et au patriotisme de M. Fourcroy, ordonne qu’il sera fait mention honorable de son hommage dans le procès-verbal, et que le mémoire sera renvoyé à son comité des monnaies.) 4° Lettre de M. Clouet , ci-devant chanoine, qui présente un mémoire sur l’emploi qu’on pourrait faire du métal des cloch s, et sur la manière de fabriquer la monnaie de billon; il s’autorise d’une lettre de M. de Mirabeau, qui lui promettait son appui lorsque l’Assemblée statuerait sur l’emploi d s cloches. (L’Assemblée reçoit avec satisfaction le mémoire de M. Clouet et ordonne qu’il sera renvoyé à son comité des monnaies.) Un membre du comité d'aliénation propose un projet de décret portant vente de domaines nationaux à diverses municipalités . Ce projet de décret est ainsi conçu : « L’Assemblée nationale, ouï son comité d’aliénation des domaines nationaux, déclare vendre a ex municipalités ci-après, les biens mentionnés en leurs soumissions, et ce, aux charges claus s et conditions portées par Je décret du 14 mai 1790, savoir : Département des Hautes-Alpes , district de Gap . Département de l’Isère. A celle de Seissins et 316 (Assemblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 118 juin 1791.] Département des Hautes-Pyrénées. À celle de Campan, pour ................. 4,994 1. » s. » d. Département du Nord. A la municipalité de Pecquencourt, pour... 248,846 12 6 Département de l’Eure. A la municipalité de Plainvile, pour ....... 47,653 7 8 Département du Nord. A la municipalité d’Hazebrouck, pour. . . 434,083 9 » « Le tout payable de la manière déterminée par le décret du 14 mai 1790. > (Ce décret est mis aux voix et adopté.) M. Merlin. Les ennemis du bien public... ( Rires à droite ; applaudissements à gauche.) Je demande qu’il soit fait mention dans le procès-verbal du mouvement qui vient de s’exciter de ce côté-ci (il désigne le côté droit) ( Rires à droite ; applaudissements à gauche .) Je demande pour l’honneur de l’Assemblée, qu’il en soit fait meniion, afin que l’Assemblée ne soit pas réputée complice de cette infamie. (Applaudissements à gauche.) J’ai eu l’honneur de demander la parole pour reudre compte à l’Assemblée d’une nouvelle explosion que les ennemis du bien public viennent de faire dans la ville de Cambrai, et qui, fort heureusement pour la chose publique, n’a tourné qu’à leur honte et à leur confusion. (Applaudissements à gauche.) M. Gombert. Comme cela arrivera toujours. M. Mlerlin. Je demande la permission à l’Assemblée de lui lire le procès-verbal de la muni-cipalné de Cambrai. Ce procès-verbal paraîtra peut-être à quelques censeurs atrabilaires n’être pas rédigé avec toute la netteté et la pureté de style que semble l’exiger l'état actuel des lumières de l’Empire : en voici, Messieurs, les causes ( Rires à droite.), en voici les causes, et je le dis, parce qu’il est bon qu’on les connaisse, parce qu’il est bon que la classe du peuple qui, autrefois, était exclue de celles qu’on appelait les gens comme il faut, sa< he ce qu’ils valent. Messieurs, ceux qu’on appelait autrefois gens comme il faut composaient, et il y a très peu de temps encore, la municipalité de Cambrai. Ces messieurs ont cru qu’ils arrêteraient tout à coup la marche de la Révo ution, en se retirant de la municipalité et il y a eu coalition entre tous les rétendus gens comme il faut de la ville de ambrai. M. l’abbé Maury. Ou gens comme il ne faut pas... M. Goupilleau. M. l’abbé Maury a raison : ce ne sont pas des gens comme ü faut; ce sont des gens comme il ne faut pas. M. Merlin. Il s’est formé, disais-je, une coalition entre toutes ces personnes, pour qu’aucune d’elles n’occupât plus de place dans la nouvelle municipalité qui allait se former. Il est résulté de là que le peuple a été obligé de composer la nouvellemunicipalitédeg ns qui n’étaient pas des gens éclairés, mai-; d’excellents citoyens, de gens qui, pour ne pas savoir bien dire, n’en étaient pas moins très experts dans l’art de bien faire, et vous en allez juger. ( Vifs applaudissements à gauche.) Voici le procès-verbal de la municipalité de Cambrai : <> L’an 1791, le lundi 13 juin, 6 heures du soir. « Nous maire et officiers municipaux de la ville et cité de Cambrai, informés par la rumeur publique qu’il venait d’être commis à la salle des spectacles un délit dont la suite pouvait provoquer une efferve eence générale, nous nous sommes transportés en l’hôtel commun, où, ayant sommairement entendu les dépositions d’un grand nombre de citoyens, il en est résulté que, depuis plusieurs jours, il se tramait des complots parmi plusieurs jeunes gens qui affichent publiquement des sentiments et une conduite aristocratique et antirévolutionnaire... » A droite : Tant mieux! bravo! M. Gaultier-Biauzat. Mais n’est-ce pas bien indécent,? M. Merlin. « ..... qu’ils avaient médité de donner aujourd’hui l’essor à leur rage frénétique, et qu’ils avaient commencé l’explosion par donner au parterre des coups de pied dans les jambes de ceux qu’ils connaissaient être les partisans de la Révolution. « Que, ces coups ayant occasionné des propos amers, bientôt la foule serait sortie en groupe delà salle; qu’à peine dans la rue la scè ;e serait devenue tellement orageuse et violente qu’un des nombreux agresseurs se serait écarté jusqu’à tirer un pistolet chargé à plomb, dont le sieur de Maugrez, major de la garde nationale, aurait été atteint à la poitrine; que d’autres, parmi lesquels on a remarqué deux individus nommés Félix, musicien au régiment Courten, etFeniu, sergent-major du ci-devant régiment de Pau, ayant tiré leurs épées et leurs sabres, en auraient frappé un homme à terre ..... A droite : Gomment à terre?... M. Merlin. Oui, un homme à terre; c’est là le courage de l’aristocratie, de battre les gens à terre. (Vifs applaudissements à gauche.) M. d’Estourmel. Monsieur le Président, je demande si cela est dans le procès-verbal. M. Merlin. Lisez, si vous voulez! (Murmures à droite.) « ..... et se seraient servi de leurs armes avec si peu de ménagement, que plusieurs personnes en seraient demeurées blessées et qu’entre autres le sieur Gras, citoyen de cette ville, en aurait reçu un coup sur la tête, qui, lui ayant ouvert le crâne, mettait ses jours dans le danger le plus imminent; qu’enfin, le ressentiment du peuple... » M. Goupilleau adresse la parole à M. l’abbé Maury. Un membre à gauche : À l’ordre! Monsieur Goupilleau! vous ne le convertirez pas.