SÉANCE DU 9 BRUMAIRE AN III (30 OCTOBRE 1794) - N° 1 193 P [Le conseil général de la commune de Chartres à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III ] (17) Liberté, Egalité, fraternité. Citoyens répresentans, L’essor imposant et sublime que vous avés pris depuis le 10 thermidor et les grands principes que vous avés consacrés dans votre adresse aux français, ont donné a la révolution, (en lui conciliant tous les coeurs) une consistance à l’épreuve du tems et de toutes les factions; forts de la confiance et de l’amour du peuple brillant et magnanime qui vous a confié ses hautes destinées, frappez de la massue nationale tous les fripons et les intrigants qui veulent retarder son bonheur. Dissipés de votre souffle puissant et faites rentrer dans le néant cette écume que la fermentation révolutionnaire a fait éclore de toutes parts. Ne soufrés pas surtout à vos côtés des puissances rivales, c’est à vous seuls a former l’opinion publique et a nous présenter des loix. Lorsque vous aurés brisé ces faibles contrepoids qui donnent au vaisseau de l’etat des oscillations irrégulières, vous arriverés d’un pas rapide et sur à votre but, qui est le bonheur de vos commettants et alors vous rentrerés dans vos foyers et la reconnaissance, l’estime et l’amour de vos concitoyens vous environnera. Déjà leurs bras sont levés pour vous faire sentir les délicieuses étreintes de la fraternité. Quand on a mérité une pareille récompense on est fait pour en sentir le prix. Pudel, maire, Delaperriere, secrétaire et vingt autres signatures. q [Les citoyens membres de la société populaire de Riom, à la Convention nationale, le 3 brumaire an 7/7] (18) Liberté, Égalité. Représentans du peuple Nous avons reçu et lu avec le plus vif attendrissement votre addresse au peuple français; elle est l’expression exacte des sentimens qui nous ont toujours animés : elle renferme tous les voeux que nous pourrions faire. La méditer, la lire souvent, l’expliquer a nos concitoyens, leur faire connaitre que vous voulés, que vous saurés faire leur bonheur, telle sera notre plus douce occupation. Depuis 1789, amis de l’ordre, de la vertu et de la justice, l’intrigue ne nous agita jamais; (17) C 323, pl. 1386, p. 21. (18) C 325, pl. 1406, p. 3. toujours la Convention a été notre point de raliement et c’est avec transport que vous nous écrions aujourd’huy, vive la République, vive la Convention. Suivent 53 signatures. r [Le conseil général, l’agent national et le directoire du district de Nogent-le-Républicain à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an 777] (19) Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Représentans du Peuple, Votre immortelle adresse du 18 vendémiaire en glaçant d’effroi les conspirateurs, les hommes improbes et sans moeurs, les anarchistes et les fripons, a porté dans l’âme de tous les vrais républicains, l’espérance et la joie. Grâces vous en soient rendues, législateurs du premier peuple de l’univers ! Vous avez encore une fois sauvé la patrie, en la soustrayant à la rage des monstres qui vouloient rouvrir ses veines et pomper le reste de son sang. Au règne de la terreur et de la mort, à donc enfin succédé celuy de la justice et de la loy. Vous voulez avec nous maintenir ce dernier, sages et inflexibles mandataires du peuple. La juste sévérité que vous venez de déployer contre le cannibal Le Febvre qui a ordonné de sang froid le meurtre de quarante innocens et contre les infâmes exécuteurs de ces ordres barbares, nous est garant qu’après avoir enchainé l’hydre a mille têtes que le sang de Robespierre a mis en fureur, vous les ferez tomber d’un seul coup. Mettez fin Législateurs, aux divisions intestines que rongent depuis si longtems le sein de la République et après avoir donné la paix à l’Europe abattue sous les coups vigoureux des enfans de la liberté, votre auguste mission sera terminée, vous retournerez dans vos foyers recueillir les fruits de vos travaux et au milieu de nos sociétés populaires. A Nogent-le-Républicain, ci-devant le Rotrou, vingt-cinq vendémiaire l’an 3e de la République une et indivisible. Suivent 7 signatures dont celles du président et de l’agent national. s [Les membres composant le conseil général de l’administration révolutionnaire du district de Rouen, à la Convention nationale, s. d.] (20) (19) C 323, pl. 1386, p. 22. (20) C 323, pl. 1386, p. 23. 194 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Liberté, Égalité. Citoyens Représentans Le glaive de la loy a frappé Robespierre et ses suppôts et des cris d’applaudissements se sont fait entendre de tous les points de la République. Le jour de leur supplice a été un jour de triomphe pour la liberté; cet acte de justice en démasquant les traitres et les conspirateurs, qui comme le tyran savouroient le crime, a dilaté les âmes que la terreur compri-moit. Le vray républicain se montre aujour-d’huy tel qu’il est, et avec cette fierté qui convient a la vertu, tandis que le faux patriote déconcerté, rougit, pâlit, tremble et seche de frayeur. Oui, Robespierre a laissé des héritiers de ses crimes vous nous l’assurez, citoyens Représentans, dans votre adresse au peuple français, et nous n’en doutions pas : nous les reconnoitrons a leur caractère que vous peignez si bien, nous déjouerons leurs complots et leurs perfidies. Qu’ils sont consolants, pour celui qui pratique les vertus républicaines, les sentiments que vous exprimez dans cette adresse! quelle confiance ils lui inspirent! il ne craindra plus d’être la victime de la calomnie et de l’intrigue de ces monstres qui dans un temps d’orage ne doivent qu’a leurs forfaits le triomphe éphémère dont leur ambition s’ennorgueillit. Non : L’erreur ne sera plus confondue avec le crime : Le peuple n’éprouvera plus cette tourmente continuelle qui paralisoit toutes ses facultés, il sera surveillé par une justice sévère qui n’aura l’oeil ouvert que pour distinguer et punir les transgresseurs de la loy. Cette sévérité n’a rien d’effrayant pour l’homme exempt de reproche : elle le rassure au contraire contre les projets et les tentatives des ennemis de la Révolution, qui sont les siens parce qu’ils s’opposent a son bonheur. Nous applaudissons, Citoyens Représentans, a vos sentiments si énergiquement prononcés dans cette adresse; Oui : vous maintiendrez le gouvernement révolutionnaire dans toute sa pureté. Il a sauvé la République, il faut encore qu’il réprime les mouvements convulsifs de l’aristocratie expirante. Vous resterez a votre poste; nous vous en inviterions au nom de la patrie, si vous ne l’eussiez pas juré : Votre mission n’est pas remplie, la Révolution est votre ouvrage, c’est a vous de le consommer : nous resterons au notre, pour seconder vos efforts. L’orage est presqu’entièrement dissipé; on ne voit plus que de loin en loin quelques éclairs sortir du nuage qui s’enfuit : l’athmosphère sera bientôt purgé ; encore quelques instants, et les français victorieux de leurs ennemis en tout genre, n’offriront plus aux yeux des nations étonnées et jalouses qu’un peuple de freres et d’amis, jouissant dans la paix qu’il aura dictée, d’un bonheur inconnu aux tyrans de la terre et a leurs esclaves. Vive la République. Suivent dix signatures. t [Les maire et membres du conseil général et permanent de la commune de Reims à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III ] (21) Représentants du peuple Enfin après la tourmente affreuse qui depuis longtemps agitait au milieu des écueils le vaisseau de la République, nous avons l’espoir flatteur de le voir bientôt entrer dans le port. Grâces vous en soient rendues, Législateurs, qui avez saisi le gouvernail d’une main ferme et qui avez juré la mort non seulement de l’étranger, mais encore de quiconque dans l’équipage voudrait porter sur ce gouvernail une main ambitieuse et inexpérimentée. La déclaration authentique que vous venez de faire à la France des principes qui sont vos régulateurs, va rallier et resserer autour de vous les vrais amis de la liberté et de l’égalité. Et quel est le zélateur du bien public qui ne reconnaitra pas les vérités éternelles que les fauteurs de l’anarchie avaient voulu dérober au peuple, mais que vous venez de faire reparaître avec un nouvel éclat. Ces vérités vont être le fanal vers lequel se dirigera constam-mant la marche du républicain qui veut un gouvernement, du fonctionnaire public chargé de faire exécuter la loi, du citoyen qui doit lui obéir, comme étant l’expression de la volonté générale. En vain des hommes dévorés par l’esprit de domination ont-ils essayé et essayent-ils encore d’égarer quelques réunions de citoyens pour élever une autorité rivale de la votre. Ont-ils donc oubliés ces prétendus défenseurs par excellence des droits du peuple, que c’est ce peuple entier qui vous a confié le dépôt de sa souveraineté et qui vous a chargé de l’exercer en son nom et sur la masse intégrale des citoyens. C’est en vain aussi que dans la perspective de leurs anéantissement prochain les fripons s’agitent en tout sens ; en vain pour se fortifier contre la justice qui s’apprête à les frapper, veulent-ils se faire un parti dans le peuple en répétant sans cesse qu’ils sont ses véritables et seuls amis, en se proclamant les êtres auxquels il est réservé de créer le bonheur public. En vain pour comprimer l’élan sacré de la liberté, pour étouffer la voix unanime qui divulgue leur brigandage, appellent-ils de nouveau à leur secours la terreur compagne de la tyrannie. Non, ils ne parviendront point à faire disparaître les jours de la justice, le peuple qui les voit luire, ces jours heureux, continuera de respirer leur sérénité et la souveraineté nationale scellera dans la nuit du tombeau les jours sanglants de la terreur et des vengeances particulières. Ils ne parviendront pas davantage à égarer par leurs promesses artificieuses ce peuple instruit par l’expérience de six années de révolu-(21) C 323, pl. 1386, p. 25.