SÉANCE DU 3 BRUMAIRE AN III (24 OCTOBRE 1794) - N°s 4-5 11 Liberté, Égalité, Fraternité ou la Mort. Représentans, Des scélérats, buveurs de sang, s’agitent à Paris, et rappellent de toute leur force le régné de la terreur, parce qu’ils voudraient comprimer encore l’homme vertueux qui les démasque dans nos départemens, le petit nombre de leurs créatures; ces intriguans, ces êtres immoraux qui trompèrent si cruellement les représentans du peuple en mission avant le 9 thermidor, repetent à l’unisson ce cri de la scélératesse et du crime, que la terreur soit à l’ordre du jour! Nous, nous disons, avec la masse imposante du peuple, nous voulons la justice, toute la justice, rien que la justice. Qu’ils périssent ceux-la qui voudraient élé-ver un autre centre de puissance que la Convention nationale ! qu’ils soyent anéantis les hommes pervers qui méditent de renouveller les horreurs, les assassinats qui couvrirent si longtems le sol de la République. Marchez, Représentans, marchez d’un pas ferme vers le but auquel vous tendez. Les bénédictions de 24 millions de Français, vous y attendent; car le règne de la justice les conduit nécessairement au bonheur. Les président et secrétaires de la société régénérée et épurée de Pontivy. Oufray, président, Bigol, Souge, secrétaires. 4 La société populaire d’Oloron, département des Basses-Pyrénées, exprime son indignation contre les libellistes dont la plume fermente dans le fiel. Restez fermes, dit-elle à la Convention, comme le rocher que vous habitez ; les flots des malveillans se briseront au pied de la Montagne où siège la puissance des lois. Elle déclare ne reconnoître d’autre point de ralliement que la représentation nationale, d’autre besoin que la loi, d’autre charte de la liberté que l’indépendance. Mention honorable, insertion au bulletin (9). [La société montagnarde d’Oloron à la Convention nationale, le 9 vendémiaire an 7/7] (10) Législateurs Le moment des grandes secousses n’est point passé, des scélérats chez qui le sentiment moral est nul et le remord impuissant cherchent encore a assassiner avec les poignards de Londres, les Pères de la Patrie. Ni l’horreur du (9) P.-V., XL VIII, 24-25. (10) C 325, pl. 1403, p. 9. crime, ni les châtiments n’ont pu empecher l’horrible attentat commis en la personne du représentant Talien. Pénétrés de la vive indignation que nous inspire la conduite de ces hommes qui ne portants que l’enseigne du civisme, percent le sein à l’homme de bien en le caressant, nous avons senti que tant qu’il existerait des écrivains dont la plume fermente dans le fiel et qui versent à pleine coupe le poison du dégoût et de l’allusion sur ceux qui ne veulent que notre bonheur, vous seriez entourés d’assassins. Mais fermes comme le rocher que vous habités, rappeliez vous que la patience est le courage de la vertu; que ces flots de malveillants passeront et se briseront au pied de la Montagne ou siège l’image de la puissance divine, la puissance des loix La société d’Oloron ne connoissant d’autre point de raliement que la Convention, d’autre besoin que la loi, d’autre charte de liberté que l’independance jurent de nouveau de ne signer qu’avec la pointe de l’épée les diplômes de cette prérogative naturelle. La société populaire montagnarde et rege-nerée d’Oloron, département des Basses-Pyrénées. POURAILLY, président, BlUN, vice-président, Chauffard, Gonsmes, secrétaires. 5 La société populaire de Port-Brieuc [ci-devant Saint-Brieuc, Côtes-du-Nord] félicite la Convention d’avoir fait tomber la tête du tyran Robespierre et de ses complices ; l’invite à comprimer dans l’intérieur la malveillance contre-révolutionnaire, comme l’héroïsme de nos bataillons porte l’épouvante dans les camps des tyrans, et à maintenir le règne de la justice et des lois. Mention honorable, insertion au bulletin (11). [La société populaire de Port-Brieuc à la Convention nationale, le 15 vendémiaire an 777] (12) Représentans du peuple français, L’acte éclattant de justice par lequel vous avez fait tomber la tête du tyran moderne et celles de ses complices, en vous méritant de plus en plus la confiance du peuple, a fixé sur votre course majestueuse les regards de l’Europe étonnée. Continuez, Représentans, à être grands et justes : que tous les tyrans, tous les traîtres, tous les anarchistes, tous les ennemis de la sainte égalité, sous quelque forme qu’ils se reproduisent, disparoissent du territoire français; que l’action du gouvernement (11) P.-V., XL VIII, 25. (12) C 325, pl. 1403, p. 10.