[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [30 mai 1791.] (>09 du commerce de la France, ou si elles ne le sont pas; si vos décrets s’accordent avec l’opinio i, avec les intentions des peuples. Il n’y a d’autre moyen ne s'éclairera cet égard que d’ouvrir toutes les issues; il faut que l’Assemblée nationale ordonne que si le commerce a des adresses à lui présenter ( Murmures à gauche ), elles arrivent jusqu’à elle; il faut que l’Assemblée ne veuille pas oublier que le principe de tous ses décrets a été non seulement uu’ils lussent utiles aux. peu-les, mais mênu* qu’ils obtinssent l’opinion pu-lique. C’est l’opinion publique, dont vous êtes environnés, qui fait toute votre force; C’est elle qui est votre pouvoir exécu if. Lorsqu’elle vous ab mdonnera, vus décrets ne ser. nt plus exécutés. Je dem :nde donc que l’Assemblée nationale veuille bien s’éclairer sur l’effet véritable qu’a produit la publication de votre décret du 15 et qu’elle suspende toutes mesures ultérieures, jusqu’à ce que... Plusieurs membres à gauche : A l’ordre du jour ! M. de Cazalès. Je demande donc que l’As-semblee nationale suspende toutes mesures ultérieures jusqu à ce que... M. Rewbell. Jusqu’à ce qu’on ait pu exciter des troubles dans les colonies. M. de Cazalès. Jusqu’à ce qu’elle connaisse d’une manière certaine, d’une manière légale l’opinion du commerce de France, et qu’elle puisse profiter des lumières que lui donneront f s colons et les négociants ; car il ne faut pas pen-er que l’Assemblée nationale soit le foyer exclusif de toutes lumières, qu’elle soit infaillible... Un membre à gauche : Consultez les hommes libres et non les négociants. M. de Cazalès. Si l’Assemblée nationale a rendu un decret funeste à la tranqu llité, à la prospérité, à la richesse nationale, ce qu’elle peut faire de mieux, c’est de suspendre l’exécution ou d’y ajouter quelques moditications. M. Lanjninais. La question préalable sur la proposition de M. de Cazalès. M. Delavigne. Je demande si l’intention de l’Assemblée a éié d’aceoider, mm pas l’initiative, mais lx critique de ses oeciets, à ceux qui écrivent dans les départements pour solliciter la résistance. M. de Cazalès. Je demande si l’intention de l’Assemblée est de fermer la voie aux réclamations du peuple. (L’Assemblée ferme la discussion et décrète qu’il u’y a pas lieu à délibérer sur la proposition de M. de Cazalès.) (Les tribunes applaudissent.) M. de Cazalès ( montrant les tribunes). Apprenez à ces messieurs à ne pus huer une partie de l’Assemblée; qu’elle sache se respecter elle-même ! Plusieurs membres réclament la question préalable sur le renvoi de la motion de M. Malouet. M. Mlalouet. L’Assemblée ne peut refuser de renvoyer à l’examen une proposition... (Murmures et interruptions.) i * Série. T. XXVI. M. Rewbell. J’appuie la question préalable. Il serait indécent de laisser dire à l’Assemblée qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait. M. Mlalouet. Non, vous ne le saviez pas. M. le Président. Je mets aux voix la question préalable proposée sur la motion de M. Ma-louet. A droite : Eh I Messieurs, ne prenons pas part à un tel décret, (L’Assemblée, consultée, décrète qu’il n’y pas lien à délibérer sur la motion de M. Malouet.) M. le Président. Je dois déclarer que je n’ai pas reçu d’autre airesse que celle de Bordeaux dont il a été donné lecture à l’Assemblée. Je vais mettre aux voix la question préalable invoquée contre la motion de M. Regoaud, tendant à charger le Président de se retirer par devers le roi pour le prier de faire parvenir le plus tôt possible aux colonies l’instruction dont M. Dupont vient de donner lecture. (L’Assemblée, consultée, décrète qu’il y a lieu à délibérer sur la motion deM. Regoaud, qui est ensuite mise aux voix et adoptée.) M. le Président indique l’ordre du jour de la séance de demain. La séance est levée à trois heures. ASSEMBLÉE NATIONALE. PRÉSIDENCE DE M. BUREAUX DE PUSY. Séance du lundi 30 mai 1791, au matin (1). La séance est ouverte à neuf heures du matin. Un de MM. les secrétaires fait lecture des procès-verbaux des séances d’avant-hier 28 au soir et d’hier 29 au matin, qui sont adoptés. M. le Président fait donner lecture, par un de MM. les secétaires, d’une note du ministre de la justice ainsi conçue : « Le roi a sanctionné, le 27 mai présent mois, les décrets de l’ Assemblée nationale, dont voici l’état: « Le décret du 24 mai 1791, sur les formalités à observer r< lativeme t aux quittances de finance présentées à la liquida tion. « Le décret des 16 et 18 du même mois, portant organisation de la régie des droits d’enregistrement, timbre, hypothèques, et des domaines nationaux. « Le < écret du 18 du même mois, qui autorise des. acqui.-itions et location* d’immeubles' destinés à former remplacement ''es directoires des départements de la Moselle et de l’Al nseurs royaux, et dë despotes, en homme libre et efl philosophe coÙrâ-geux. . J’empruntprai ici les expressions d’un ami dé la liberté qui le louait il y a 12 aus, comme il faut le louer aujourd’hui, M. Ducis. « L’histoire moderne avant lui, vous lë savez, portait encore l’empreinte de ces temps barbares où les oppresseurs et les tyrans des nations seuls étaient eompiés parmi l’espèce humaine; ofi, lë peuple et tout ce qui n’était qu’homtfle n’était