[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENT AIRES. ! 2 nivôse an H 119 • (22 décembre 1703 Extrait du procès-verbal des séances publiques du directoire du département de la Seine-Inférieure (I). Du S frimaire, de l'an II de la République une et indivisible, après-midi. Le citoyen Antoine-Delphin Dumazert, méde¬ cin et chirurgien-major dans le bataillon de l’égalité, 11e de la Seine-Inférieure, dépose sur le bureau ses brevets de médecin et chirurgien à Yvetot, et 24 livres en écus de 6 livres. Il dit que lesdits brevets portant des empreintes et dénominations qu’il déteste, il demande qu’ils soient anéantis et que la légère offrande qu’il dépose soit employée au soulagement de nos braves frères d’armes. Le procureur général syndic entendu; Le directoire applaudit aux sentiments répu¬ blicains du citoyen Dumazert et à son offrande civique ; Arrête que lesdits brevets seront réunis aux autres signes de royauté et de féodalité qui doivent être brûlés décadi prochain à Rouen; que les 24 livres en numéraire dont le citoyen Dumazert fait don, seront envoyés à la Con¬ vention nationale avec l’extrait du présent et que pareil extrait sera inséré dans le Journal de ïiouen ; Et sur la motion d’un membre, le Président donne le baiser fraternel au citoyen Antoine-Delphin Dumazert. Collationné : Cassel, secrétaire-adjoint. La Société républicaine et montagnarde de Roquefort, département des Landes, rend compte à la Convention nationale des progrès de la rai¬ son dans cette commune, longtemps engourdie par la superstition; tous les citoyens qui l’habi¬ tent se sont accordés, d’une voix unanime, à en¬ voyer l’argenterie de leur église à l’Administra¬ tion du district, et à disposer de l’édifice pour s’y réunir chaque jour de décadi, y chanter des hymnes patriotiques, et y propager parmi eux les principes de la morale pure, sans aucun mé¬ lange d’absurde métaphysique. Mention honorable, insertion au« Bulletin » (2). Suit la lettre de la Société républicaine et montagnarde de Roquefort (3). « Roquefort, le 20 frimaire 1793, l’an II de la République française, une et indi¬ visible. « Citoyens représentants, « La Société républicaine et montagnarde de Roquefort, chef -lieu de canton, district de Mont-de-Marsan, département des Landes, vous doit compte des progrès que la raison a faits dans cette commune, trop longtemps engourdie par la superstition et le fanatisme. Le citoyen Hudin,. qui avait été placé dans cette ville, (1) Archives nationales, carton C 287, dossier 864. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 24. (3) Archives nationales, carton Ç 287, dossier 864. en qualité de curé, a abjuré l’odieux ministère dont il était chargé, a renoncé publiquement aux fonctions et caractère de prêtre; et la totalité des citoyens domiciliés dans la commune, ardents de patriotisme, ne voulant plus d’autre culte que celui de la raison, que vous leur avez fait connaître et d’autres sacrifices que ceux qu’exigent la prospérité de la République française, une et indivisible, a, d’un mouve¬ ment unanime, déterminé que les vases de la ci-devant église seront envoyés à l’Adminis¬ tration supérieure, que cet édifice sera doréna¬ vant le Temple de la raison où se feront, chaque jour de décade, des rassemblements et où se chanteront des hymnes patriotiques, le principe de la morale pure y sera propagé sans aucun mélange absurde de métaphysique, et nous y répéterons sans cesse, avec des transports d’allégresse, ce refrain chéri : Vive la République 1 Vive la Montagne ! « Salut et fraternité républicaine. « Alexandre M. Guirout, président ■; Chevalier, secrétaire. » La Société populaire de Melun témoigne sa satisfaction de la conduite qu’a tenue dans son département le représentant du peuple Dubou-chet. Insertion au « Bulletin », renvoi au comité de Salut public (1), Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Les membres de la Société populaire de Melun écrivent qu’ils ont vu, avec plaisir, le compte que le représentant du peuple, Dubouchet, a rendu de ses travaux dans leur département, parce qu’ils y ont reconnu la vérité toute entière. Mais ee dont il n’a pas rendu compte, c’est de son zèle infatigable, de ses mœurs simples et austères, de la sévérité de ses prin¬ cipes, toujours accompagnés delà justice la plug impartiale, enfin de cette douce communication sans flatterie avec les sans-culottes, qui lui ont mérité l’attachement et l’estime des vrais répu-ablicins. Le conseil général de la commune de Saint-Philbert, district de Lisieux, annonce que le rôle de l’emprunt forcé a été arrêté dans cette com¬ mune, et qu’il sera mis en recouvrement avant le terme fixé. En applaudissant aux grandes me¬ sures révolutionnaires, ils se plaignent de l’in¬ souciance des corps administratifs, des retarde-ments qu’ils apportent à l’envoi et à l’exécution des lois les plus salutaires. Trois de leurs conci¬ toyens, craignant pour les pauvres de cette com¬ mune leurs lenteurs accoutumées dans la distri¬ bution des secours que la Convention vient de leur assurer, se sont cotisés pour faire une bourse de 400 livres qu’ils ont remise à la municipalité pour lui aider à soulager les familles les plus (1) Procès-verbaux de ta Convention, t. 28,, p. 24. (2) Second supplément au Bulletin de la Convention nationale du 3 nivôse an II (lundi 23 décembre, 1793). 120 IConveniiun nationale. | ARCHIVES PARLEMENTAIRES I ,|i.vûs,\an " (22 (kcembru i <9 3 indigentes, en attendant qu’elles puissent parti¬ ciper aux secours nationaux. Mention honorable, insertion au « Bulletin» (1). Suit l'extrait du registre des délibérations de la commune de Saint-Philbert-des-Champs, d'après un document des Archives natio¬ nales (2). Des registres de la municipalité de Saint-Philbert-des-Cbamps, a été extrait ce qui suit : Du troisième jour de frimaire, troisième mois de la deuxième année de la République fran¬ çaise, une et indivisible. Le conseil général, membre du comité' de sur¬ veillance, assemblé en la maison commune de Saint-Philbert-des-Cbamps, tenant nos séances ordinaires, se sont présentés les citoyens Joseph Mignot, La Touraille, Le Bret et Neuville qui humainement, ont donné en faveur des pauvres de ladite commune, la somme de quatre cents livres; savoir, par le citoyen Mignot, trois cents livres, par le citoyen Le Bret, cinquante livres et par le citoyen Neuville, cinquante livres, dont lesdites sommes seront partagées de ladite municipalité et comité de ladite com¬ mune le plus tôt possible et, de concert ensemble, qui ont été présentement mis aux mains du citoyen Charles Aufris, maire, par lesdits citoyens dénommés pour être, par lui, représen¬ tés toutes fois et quantes, ce qui a été signé par nous ce dit jour, Charles Aufris, maire; G. Le Bourgeois, officier; F. Haqueton, officier; Jeanvallée, officier; F. Caplain, officier; Jean Mozier, officier; N. Haqueton, procureur de la commune. Collationné conforme par moi secrétaire-greffier soussigné, ce 17 frimaire 1793, l’an II de la République française, une et indivisible. Boudard, secrétaire. La Société populaire de Saint-Jean-de-Bour-nay, département de l’Isère, remet la liste des dons qu’elle a recueillis dans son sein pour les défenseurs de la patrie. Elle invite la Convention à rester à son poste, et à ne rien relâcher de son énergie révolutionnaire. Mention honorable, insertion au «Bulletin » (3). Suit l’adresse de la Société populaire de Saint-Jean-de-Bournay (4). « Représentants d’un peuple libre, « Il était temps, enfin, que la sagesse de vos décret portât ses vues sur un objet qui formait un point de vue trop opposé à l’égalité dans laquelle nous vivons. Il était temps que vous sapiez jusque dans ses fondements cette injus¬ tice criante des pères de famille qui, se croyant faussement dans le droit de prodiguer à un de leurs enfants leur fortune et leur bien, en pri¬ vaient ceux à qui ils n’avaient d’autre crime à (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 4. (2) Archives nationales, carton C 287, dossier 684. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 25. (4) Archives nationales, carton Dm 117, dossier 9. reprocher qu’une inégalité que la nature ne peut s’empêcher de mettre dans le cours ordinaire de ses productions. Mais la mauvaise foi de ces hommes injustes cherche à se reproduire de tant de façons, que vous aurez échappé le but que vous vous êtes proposé, si vous n’arrê¬ tez, dans leur principe, les machinations de ceux qui, feignant d’exécuter les lois emploient les moyens les plus astucieux pour en éluder les effets. Voyant qu’ils ne peuvent plus disposer de ces biens, ils passent des actes translatifs de propriété ou des actes obligatoires en faveur de celui de leurs enfants qu’ils veulent favoriser; ils frustrent de ces biens leurs autres enfants victimes de leur ambition. Il n’y a qu’une loi rigoureuse qui puisse arrêter cet abus. Qu’un père ne puisse vendre son bien, qu’il ne prouve une dette légalement existante; que l’acquéreur ne puisse payer en d’autres mains qu’en celles du créancier et vous rendrez justice à une classe nombreuse de citoyens jusqu’ici trop malheu¬ reusement vexée. « Et toi, sainte Montagne, reçois ici l’hom¬ mage dû à tes travaux, sois ferme à ton poste. Que cette horde de vils tyrans, depuis si long¬ temps ligués contre de fiers républicains, sache enfin ce que peut opérer un peuple libre. Que cette Montagne, qui a su livrer à la rigueur des lois des monstres qui ne craignaient pas de trahir leur patrie en feignant de la servir, prouve à l’univers entier qu’elle renferme dans son sein le volcan destructeur de l’aristocratie et des ennemis de la patrie; que tous ces vils esclaves des hommes les plus méprisables aux yeux de la liberté reconnaissent, en cette Montagne ferme et inébranlable, l’écueil ter¬ rible contre lequel viendront se briser les vains projets des tyrans qu’ils servent; qu’ils sachent que cette Montagne est l’élite d’une république entière, l’élite d’un peuple qui a juré de mourir en défendant sa cause et dont l’espoir est de voir cette Montagne triomphante se disperser vic¬ torieuse au milieu des Français qu’elle a su maintenir dans ses droits. C’est l’unique ambi¬ tion des sans-culottes de Saint-Jean-de-Bour-nay, qui demandent à changer le nom de leur commune en celui de commune de Toile-à-voile. Comme il n’est pas donné à tout Français de verser son sang pour la défense de la Répu¬ blique, notre Société a trouvé un moyen de ser¬ vir utilement sa patrie en faisant un don en nature à nos braves frères d’armes. « Nous avons envoyé à l’Administration de notre district : « 64 chemises, 10 pour charpie, 20 cha¬ peaux, 47 paires de souliers, 2 paires de bottes, 44 vestes croisées sans manches, 29 idem avec manches, 31 idem à revers, 72 paires de guêtres, 10 paires de culottes, 15 sacs de toile distribu¬ tion, 1 sac de peau, 1 veste à la marseillaise, 6 mouchoirs, 2 cols, 14 paires de bas de fil ou laine, 4 bonnets, 1 giberne, 1 baudrier, 1 fusil 1 sabrot (sic), 1 paire de boucles d’argent, 27 liv. 2 s. en numéraire. « Les membres du comité de correspondance de la Société populaire de Saint-Jean-de-Bournay , département de l'Isère, district de Vienne. (Suivent 12 signatures.) « Duodi, 22 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique, une et indivisible. »